Littérature générale

Natacha Appanah – La mémoire délavée

Maria Pourchet – Western

Chloé Delaume – Pauvre folle

Choisir le train pour s’isoler dans ses pensées et étudier ses relations amoureuses est le projet de Clotilde ce week-end-là, imaginée par Chloé Delaume dans son roman Pauvre folle. Son objectif est d’arrêter de tourner en rond en décortiquant, tel un chirurgien, tous les souvenirs pour reconstituer le puzzle de sa vie.

Et puis dès la page dix-huit, le mot “truie” qui single au moment du premier choc esthétique littéraire de la jeune Clotilde. Et, son choc littéraire, le lecteur l’éprouve physiquement avec la langue qui nomme, happe, frappe et émerveille de précision et de poésie à la fois.

Clotilde est orpheline depuis l’âge de ses 10 ans et 3 mois. Un “uxoricide”, autre mot, qui dit la faute sur la femme qui part, que l’homme tue avant l’apparition du mot féminicide que Clotilde s’approprie. Car, pour Clotilde les mots ont leurs importances, ils lui sont même essentiels ! La suite ici

Neige Sinno – Triste tigre

Prix Le Monde 2023

C’est par l’analyse des faits, de leur argumentaire et de leurs décorticages que Neige Sinno propose avec Triste tigre de revenir sur les abus sexuels qu’elle a subi durant son enfance.
Son postulat de départ est de s’interroger sur la figure du monstre et du mal, et non sur celle de la victime, au prisme de son expérience et d’autres récits et analyses littéraires.

Ainsi, Neige Sinno reprend Lolita de Nabokov, Virginie Wolf, Tony Morisson, Christine Angout et d’autres pour proposer une étude littéraire sur les crimes de viols répétés sur enfant, que l’on appelle rapidement inceste.

Neige Sinno affirme qu’il n’y a aucune résilience, qu’écrire ne soulage pas, car, chaque matin, ” le paquet” est là. L’écriture est juste possible car la personne est sortie de la sidération dans laquelle la entretenue le criminel. Cet étonnement extrême, il nous faut, nous lect

Maylis Besserie – La Nourrice de Francis Bacon

vagabondageautourdesoi.com - Maylis Besserie -
Deux voix se répondent dans ce roman de Maylis Besserie. Celle de Jessie Lightfoot qui fût sa nourrice lorsque le peintre était petit puis qu’elle a suivi adulte. Et l’autre, la voix de Francis Bacon posée sur ses tableaux,  qu’ainsi Maylis Besserie commente. La fiction autour de la nourrice éclaire, renforce et permet de trouver des clefs de compréhension d’une œuvre qui reste difficile. Cette attention toute maternelle éclaire une personnalité blessée, repoussant ses limites, pour s’éprouver dans une violence recherchée. Même si le registre de langue que lui fait adopter Maylis Besserie perd quelquefois en crédibilité en voulant faire un peu trop “peuple”. Celui-ci permet des respirations salutaires tant la course du peintre vers sa destruction est à la hauteur de son désir de plaire. Mais, ce sont les mots que posent Maylis Besserie sur les tableaux qui sont le plus remarquables ! Bien sûr, impossible de découvrir cet essai fiction d’une seule traite. Non seulement la description des sévices à l’enfant, mais aussi ceux que le peintre aimera retrouver à l’âge adulte, est une véritable épreuve. Mais, l’analyse des tableaux proposés, tablette disponi

Thomas B. Reverdy – Le grand secours

vagabondageautourdesoi.com - Thomas B. Reverdy - En immergeant son roman, Le grand secours, dans la journée d’un lycée, Thomas B. Reverdy raconte, par la fiction, l’enseignement dans un “quartier”, au cœur d’un département proche de sa capitale, mais si loin de ses préoccupations.

Candice est professeur de français au lycée de Bondy. Aujourd’hui, elle a invité un écrivain poète, en résidence pour 6 mois. En le rencontrant pour la première fois, elle doit le présenter aux élèves.

C’est un jour ordinaire, un lundi de janvier, et elle commence sa journée à 7 h 30 sur son vélo, en traversant le carrefour sous l’autoroute A3. Le roman se termine à la fin de la journée scolaire, vers 17 h. Tout a changé et pourtant, demain, sera identique !

Thomas B. Reverdy décrit une journée dans un lycée mais pas n’importe lequel, situé dans la Seine-Saint-Denis. Ce département est toujours raconté ou filmé pour illustrer les différents plans de la politique de la ville. Il fait la une des chaînes d’Infos lors de l’embrasement de ses cités. Quoique, maintenant, il s’efface devant la troisième ville de France, devenue vitrine de l’intervention présidentielle ! La suite ici

Rachid Benzine – Les Silences des pères

vagabondageautourdesoi;com - Rachid Benzine -

Rachid Benzine fait renaître une voix afin qu’un fils retrouve le chemin de son passé.

“Je prie chaque jour pour vous retrouver.
J’espère que vous êtes fiers de moi. ”

Cinquante-six ans plus tard, son fils écoute cette voix d’avant lui, d’un homme jeune, comme lui maintenant. Cette voix raconte à son père et sa mère la dureté de sa vie, sa tristesse d’être loin d’eux. Elle les rassure pour qu’ils cessent de s’inquiéter.

Après la toilette rituelle, après l’enterrement, qu’après avoir vidé l’appartement, le fils, devenu pianiste, de renommée internationale, entend pour la première fois la voix de son père. Elle lui parle de son exil, de son travail, de ses renoncements pour donner à ses enfants, la chance que leur vie soit différente.

La voix d’un père qui n’a jamais rien raconté, rien révélé, rien partagé de son exil. C’est le subterfuge littéraire, ou le récit d’une réalité, qu’importe, que propose Rachid Benzine pour que l’on écoute enfin cette génération de migrants qui a tout sacrifié pour que leurs enfants puissent avoir un autre avenir. La suite ici

Rencontre avec Adèle Fugère

vagabondageautourdesoi.com - Adèle Fugère -

Adèle Fugère est une journaliste indépendante qui a travaillé pendant trois ans à France Bleue Vendée, sa région d’origine, comme animatrice de “La Grande émission” rassemblant des chroniqueurs autour d’un thème central. Elle a proposé aussi plus de deux cents billets d’humeur, et d’humour, à la fois drôles et décalés, sur une radio régionale. Sous pseudo “Adelefaitdesonmieux”, elle crée des illustrations à la ligne claire en détournant les objets.

J’ai 8 ans et je m’appelle Jean Rochefort est son premier roman en présentation à la Librairie Folie d’encre.

C’est une femme vive, enjouée au débit en mitraillettes qui se présente lors de ce rendez-vous, son tout premier, elle, qui découvre le milieu de l’édition. Aujourd’hui, Stéphane, un des libraires, anime la rencontre. La suite ici

Claire Berest – L’épaisseur d’un cheveu

vagabondageautourdesoi;com - Claire Berest -Claire Berest décortique de façon presque chirurgicale dans son nouveau roman L’épaisseur d’un cheveu le délitement d’un couple jusqu’à la violence imprévisible du féminicide.

Étienne Lechevallier est correcteur pour les éditions de l’Instant fou. Seulement, il ne se limite pas à corriger les fautes, retoucher de-ci de-là des tournures de phrases et remettre une virgule pour laisser circuler la lecture. Non, Étienne peut réécrire presque complètement les ouvrages qui tombent entre ses doigts. Il ne supporte aucune déviance, aucune familiarité et aucun contresens.
Vive, sa femme, est photographe au carnet d’adresses très fourni. Elle travaille quelques après-midi à l’association Nid des Arts.

Étienne et Vive partagent leur vie depuis dix ans. Il est plus juste de dire qu’il partage le même appartement, tant leurs relations se sont délitées. Le concert du mardi soir reste le seul moment de partage de leur vie commune.

Le lundi, Vive organise un vernissage auquel Étienne est convié. Vincent de Gazeau, son ami de toujours, est aussi présent. A partir de cet événement, l’inévitable va se produire trois jours plus tard !

À chaque fois, Étienne rate “à un cheveu” tout ce qu’il touche : par exemple, la mention “Très bien” sur sa thèse par rapport à un malentendu ou le concours des Chartristes.

C’est aussi à un cheveu de sa vie que celle de sa compagne va basculer dans l’horreur. La suite ici

Agnès Desarthe – Le château des rentiers

vagabondageaurtourdesoi.com Agnès DesartheInventer le passé plutôt que de poursuivre les vieilles pierres ou arpenter les cimetières, c’est le parti pris par Agnès Desarthe pour s’en saisir. Et, pour reculer la mort, il s’agira de vivre avec ceux qu’on aime.

Ses grands-parents Boris et Tsila Jampolski, ont acheté à soixante-cinq ans un appartement de deux pièces avec balcon au 8ème étage d’une tour dans le XIIIe arrondissement au 194 rue du Château des Rentiers.

Eux, juifs russes, ont immigré en 1930. Pour cette famille, ce fut d’abord lui, son grand-père de remplacement, ancien communiste, qui est venu en premier. Puis, elle est arrivée.

Ils étaient entourés dans la tour de leurs amis devenus famille, tous venus de la même région la Bessarabie, du côté de la Moldavie.

Un phalanstère improvisé de vieilles personnes qui avaient échappé jeunes à la mort et du coup, toutes leurs journées prises sur la mort étaient un gain de vie.

Qu’Agnès Desarthe veuille reconstituer pour sa vieillesse avec les gens qu’elle aime ce phalanstère est un prétexte pour faire revivre par l’imagination les membres de sa famille qui l’ont quittée. La suite ici

Adèle Fugère – J’ai 8 ans et je m’appelle Jean Rochefort

vagabondageautourdesoi.com - Adèle Fugère - Quel merveilleux conte qu’offre Adèle Fugère pour cette rentrée littéraire !
Imaginez une petite fille qui ne se sent pas bien dans sa tête, mais pas bien du tout, du haut de ses huit ans ? Alors que faire pour la sortir de ses idées qui tournent sans cesse dans sa tête ” hantée par des angoisses et des fantômes d’une réalité insoutenable”.

On ne sait rien de son malaise ! Mais, après avoir invoqué tout le monde, y compris Dieu, un matin, apparaît sur son visage, une moustache à la Jean Rochefort. Rosalie Pierredoux devient alors le comédien en personne.

Heureusement. Rosa-Jean pourra compter à la fois sur son ami Simon, son Papy et aussi (même s’ils sont plus dans l’ombre) ses parents, pour apprendre à la fois à s’ouvrir, à oser dire, à oser montrer qui elle est, sans avoir peur du regard des autres.

Et, comme dans tous les contes, à la fin, Rosa-Jean n’aura plus besoin de moustache pour oser être elle ! Mais, là, il faut lire le roman pour connaître comment ce miracle arrive !

Les amoureux de Jean Rochefort s’amuseront à retrouver des expressions, des traits de caractère du grand comédien. L’avant-propos signale qu’il vivait dans le même village que la famille de Rosalie. Sûr que le si proche Papy a dû en parler ! La suite ici

Marie Lacire – Atlantique

vagabondageautourdesoi.com - Marie Lacire -

Le récit de jours de vacances au bord de l’Atlantique permet à Marie Lacire de présenter un portrait de femme attachant, ni fragile ni démunie, mais assumant ses doutes pour maintenir son couple à flot et affiner la femme et l’écrivaine qu’elle souhaite devenir.

Marie Lacire présente une jeune femme, Anne, déjà primo-romancière. Son éditeur la presse pour en écrire un second. Seulement, l’angoisse monte devant la page blanche. La tension au fil des jours s’intensifie. Son compagnon propose quelques jours de vacances au bord de l’Atlantique, dans le Médoc.

La jeune femme investit la maison familiale de son compagnon, jamais habitée depuis trente ans. Certes, il y a un jardin mais complètement envahi, un salon aux meubles d’un autre âge, de la vaisselle en grand nombre et des objets qui encombrent de partout.

Avec beaucoup de pudeur, et sans jamais nommer la maladie, Marie Lacire aborde le syndrome de Diogène. Cette maladie oblige la personne à accumuler des objets de toutes sortes, même si elle n’en a pas l’utilité. Rapidement, son univers est un désordre d’objets. La suite ici

Alice Renard – La colère et l’envie

Prix Méduse 2023

vagabondageautourdesoi.com Alice Renard- Alice Renard, primo-romancière, toute jeune femme, propose un roman captivant sur l’étrangeté d’une enfant et sa découverte de la liberté à l’adolescence.

De cette enfant différente, de sa venue chez Camillio et Maude, ses parents, qui de sa naissance à ses trois, quatre ans se sont inquiétés, Alice Renard nous en raconte par le menu, l’histoire en alternant les points de vue de son père et de sa mère.

Et de ces deux récits qui forment la première partie, le lecteur retient, l’inquiétude, la honte, l’enfermement et l’agressivité rentrée, insidieuse, des parents pas comme les autres. Tout bouleverse le bon sens de ces deux adultes !

Elle est sapeur-pompier, avec une propension certaine à être le sauveteur du monde. Lui est laveur de vitres sur les buildings. Solitaire, il affronte le vertige, les environnements escarpés. Tous deux sont habitués aux situations périlleuses. La suite ici

Julie Héraclès – Vous ne connaissez rien de moi

Prix Stanislas Groupama 2023

vagabondageautourdesoi.com - Julie Héraclès- Julie Heraclès donne une autre voix à la jeune femme photographiée par Robert Capa, le 16 juin 1944, que l’on nomme la “Tondue de Chartres”. En alternant les chapitres qui enchevêtrent le présent de l’arrestation et son passé, une Simone Grivise se raconte et se dévoile, différente de la femme photographiée, dans ce premier roman.

Dans la ville de Chartres, son enfance est assez choyée dans un foyer de commerçants. Sa mère est aigrie par les faillites successives et se réfugie facilement dans l’alcool. Son mari est toujours effacé et subit les invectives incessantes de sa femme. Néanmoins, assez rapidement, Simone découvre que cet homme n’est certainement pas son père. Madeleine, sa sœur, devenue institutrice, est considérée depuis toujours comme la bonne à tout faire de la maison.

Mais la petite Simone bénéficie d’un statut privilégié en intégrant des écoles privées tenues par des religieuses. Pourtant, elle se vit comme une victime, harcelée et dévalorisée. C’est en priant Sainte Bernadette qu’elle découvre la force de se battre. Simone garde une propension à se sentir victime, rejetée, incomprise et toujours mise à l’index.

D’ailleurs lorsque son amie Colette Klein est obligée de fuir les violences antisémites, Simone est incapable d’empathie et vit son départ comme un abandon et même une désertion !

Puis, vint l’adolescence où va s’accélérer toute son histoire!  La suite ici

Oscar Coop-Phane – Rose nuit

vagabondageautourdesoi.com - Oscar Coop-Phane- Jamais la rose qu’un homme essaye de vendre un soir pendant le dîner ne paraît si chargée de souffrance qu’après avoir lu Rose nuit d’Oscar Coop-Phane.
Les trois personnages, dont Oscar Coop-Phane décrit le quotidien, font de ce nouveau roman une description très élaborée de notre société actuelle.

Jan était un étudiant inscrit dans un programme Erasmus, Après deux ans à l’est de Melbourne, le voici travaillant à Amsterdam, lui, le belge. Depuis son ancienne copine, Chloé, devenue en Australie une image d’ordinateur, est sortie de sa vie. Son quartier maintenant c’est Zuidas, aux immenses buildings peuplés par les cadres et leurs familles.

Ali est depuis peu arrivé en France. Avant, il était livreur. Il aimait se déplacer à bord de sa moto. Venant directement du Bangladesh, le voilà échoué à Paris. Sans papier, il est le sixième dans une pièce qu’un marchand de sommeil leur loue à prix d’or. Pour rembourser son passeur et envoyer de l’argent  à sa femme et son fils, encore au pays, il vend chaque soir des roses dans les restaurants de la capitale.

Éthiopienne, Nina était étudiante à l’université. Elle aimait réfléchir, apprendre et découvrir. Seulement, sans possibilité d’emplois, elle accepte d’être ouvrière à la ferme Vitchpro. Son corps est perclus de courbatures, tensions et tendinites diverses à force de faire toujours le même geste, huit heures pas jour, six jours sur sept. Depuis, elle n’arrive plus à penser. La suite ici

Oscar Lalo – Le dernier amant

vagabondageautourdesoi.com - Oscar lalo - Oscar Lalo propose aux nouvelles éditions Recamier une pérégrination poétique libre sur le thème de la Terre et sa souffrance. En effet, elle n’en finit pas de souffrir de notre inconsistance à changer nos comportements pour la préserver.

Et ce composé magnifique de mots dénonce les ressources qui s’épuisent, en toute conscience, suivant notre égoïsme affiché et même revendiqué.

Comparant la Terre à une femme violentée, Oscar Lalo dénonce, fustige, hurle sa rage de constater que l’Homme se conduit aussi mal avec la planète qu’un homme lors d’un féminicide.

Considérée la Terre sans l’affection et le respect auquel ont droit les gens qu’on aime, c’est pour Oscar Lalo se rabaisser à être la main qui cogne, le pied qui frappe et les insultes qui fusent ! Et, comme l’homme violent, plutôt que de laisser à d’autres l’usage de notre univers, l’humanité préfère détruire plutôt que de permettre à quelques-uns de survivre. La suite ici

Frédéric Viguier – La vérité n’aura pas lieu

vagabondageautourdesoi.com - Frederic Viguier -

Avec La vérité n’aura pas lieu, Frédéric Viguier démarre d’un fait réel, une lectrice lui demande d’écrire un roman sur l’histoire tragique de son fils, pour analyser ce qu’est la vérité, le mensonge et l’omission, confrontées à sa position d’écrivain.

Ce récit prend par la main son lecteur dès les premières lignes pour le promener dans les méandres d’une enquête confrontée à la volonté d’une mère. Elle est aux prises avec des violences policières pour expliquer les raisons qui conduisent son fils à se suicider après une interpellation.

Gisèle Chabaud désire s’offrir les talents d’un écrivain pour donner une éternité à son fils afin de rétablir sa réputation. Car celui-ci a été victime de comportements délictueux de la part de policiers. Ils l’ont accusé, trop vite et sans preuve, d’agressions sexuelles sur mineure, ce qui a entraîné son suicide. En effet, la jeune Marion, quatorze ans, accuse Sylvain Chabaud, le père de sa meilleure amie et ami de ses parents, de l’avoir agressée.

Devenir le porte-voix romancé d’une mère blessée qui veut rétablir la mémoire de son fils, accusé à tort ne cesse-t-elle de crier, n’est pas sans poser problème à cet écrivain. Car, en panne d’inspiration pour son troisième roman, il est ravi de pouvoir enfin avoir un sujet. Il faut bien manger ! La suite ici

Nicolas Perge – Lise Deharme, Cygne noir

vagabondageautourdesoi;com - Nicolas Perge - Nicolas Perge met en lumière une poétesse et romancière qui marqua de sa présence étonnante le mouvement surréaliste. Lise Deharme fut une muse, une salonnière, grand train, mais aussi une créatrice, attachée dans la vie et dans ses œuvres, à la liaison du merveilleux et du réel.

Figure semble-t-il incontestable de ce mouvement qu’André Breton créa et assura comme un gardien cerbère, devenu intouchable. Breton prendra le gant bleu ciel de Lise Deharme pour confectionner en bois le symbole de son mouvement qui vise à décloisonner les frontières entre les arts et les médias en s’affranchissant des genres littéraires.

Toujours représentée par ” la femme aux gants” dans Nadja en octobre 1924, Lise Deharme avait perdu de la lisibilité à notre époque. Pourtant, Nicolas Perge propose un portrait d’une femme aux convictions très contemporaines et aux engagements très affirmés.

Mais, de cette femme, il faut retenir aussi, comme le souligne Nicolas Perge dans ce roman s’appuyant sur une documentation poussée, la capacité à jouer de l’amour des hommes. En effet, elle laissa pendant des années espérer Breton, jouant avec lui au chat et à la souris, pour épouser Paul Deharme. Avant, elle avait épousé Pierre Meyer, dont elle avait eu une fille Hyacinthe. La suite ici

Morgane AZ – L’autre part

vagabondageautourdesoi.com - Morgane Az -

Premier roman de Morgane Az, L’autre part plonge dans le passé pour mieux réinventer son présent. Roman, et non autofiction, L’autre part démarre à partir d’une quête, retrouver le passé d’une jeune femme au Maroc des années 60, pour définir, ou repréciser, les valeurs à suivre pour toute la vie.

La grand-mère de Lina, Manelle, vient de décéder. Un cahier aperçu dès l’enfance devient dorénavant objet de découverte pour se plonger, encore un peu, dans l’aura de cette femme que Lina a tant aimé.

Les cartes postales orientalistes du siècle dernier étaient le sujet de la thèse de Lina. Alors, lorsqu’elle découvre une photographie polaroïd, accrochée par un trombone à l’une des pages, elle ne peut qu’avoir envie de revenir sur les pas de la femme de l’année de 1953 que fut sa grand-mère. Au dos de la photographie, juste une annotation lui ouvre un pan entier du passé : Manelle et Tahit – Tanger 1953.

Le carnet raconte l’année passée à Tanger. Seulement, il passe sous silence la cause de son retour en France. Alors, Lina décide d’aller sur place, dans cette ville, et de comprendre pourquoi, jamais, sa grand-mère a voulu parler de ce passé. La suite ici

Carole Fives – Le jour et l’heure

vagabondageautourdesoi.com - Carole Fives - Sereinement, et même dirais-je, simplement, Carole Fives aborde dans Le jour et l’heure la fin de vie choisie à travers le ressenti de cinq personnages. Un mari et ses quatre enfants adultes accompagnent Edith qui a décidé, en toute liberté, de finir sa vie un lundi matin à 9 h en Suisse, précisément, à Bâle.

Au lieu d’être un récit de deuil, Le jour et l’heure de Carole Fives est un récit de vie de ceux qui restent et qui prennent la parole.

D’abord, le voyage à six rappelle les départs en vacances de nombreuses fois vécues par la famille. Puis, le week-end est vécu comme entre parenthèses malgré la maladie d’Edth en toile de fond.

Aucun compte à rebours, aucun rappel dérangeant, juste des instants d’intensité et de complicité pris par chacun. Mais, ce voyage est aussi un voyage intérieur que chaque personnage raconte à son rythme, avec colère ou avec son corps, seulement selon sa manière intime. La suite ici

Jean-Marie Quéméner – J’ai mille ans

vagabondageautourdesoi.com - Jean-Marie Quéméner -

Quittant le récit historique, Jean-Marie Quéméner revient à l’actualité avec ce roman, mi-fable, mi-récit, qui par la voix d’un espoir vieux de mille ans raconte le chemin qu’empruntent ceux dont leur pays d’origine est devenu à fuir.

À l’orée du Soudan et de l’Egypte, près d’un village d’orpailleurs interdits aux femmes, dans une cabane de prostituées, naît une fille qui sera la narratrice de ce récit d’exil. Sa mère choisit de l’appeler Amal qui signifie espoir. Aucun avenir pourtant pour ce bébé et sa mère dans ce lieu où la vie appartient à celui qui les possède.

Cet endroit de nulle part est trop éloigné de l’Europe et pourtant, son mirage attire. Car, ce sera toujours mieux de vivre chichement que de mourir ici. Toujours mieux de ne pas avoir d’avenir plutôt que de mourir là où on vit sans vie !

Tout dans ce bébé conclut à sa filiation avec un français, qui à l’annonce de la nouvelle s’est enfui, plus loin que son ombre ! Alors, l’exil sera leur avenir en compagnie d’Assim, aux doigts d’or, aussi homme des hommes.

C’est ce voyage, depuis mille ans réalisé, que raconte Jean-Marie Quéméner, ancien journaliste reporter, spécialiste de la Syrie. À travers le désert, une oasis, un camp de l’attente, on suit cette mère et son enfant, au cœur de la Libye, au contact du meilleur comme du pire où l’argent achète un espoir de liberté vers l’Europe fantasmée. La suite ici

Guy Boley – A ma sœur et unique

vagabondageautourdesoi.com - Guy Boley -

Guy Boley, en associant Elisabeth à la biographie de son frère, Fredrich Nietzche, dresse dans A ma sœur et unique un portrait de femme terriblement démoniaque.

Elisabeth est une femme vénale, méchante, menteuse, bigote et raciste, incapable de tendresse, ni même d’une simple humanité. Son seul but semble de tenir sa place dans la “bonne société”, s’enrichir pour mieux en imposer et, en plus, récolter la compassion de tous. Prête à tout, et même à trahir les écrits de son frère et à le transformer en antisémite et fasciste, elle en fait un penseur adulé du Troisième Reich.

En dix parties, Guy Boley tente de rétablir la vérité en racontant, comme un conte, l’histoire de ce génie si précoce, philosophe, penseur et musicien à la fois, souffrant notamment de douleurs ophtalmiques. Vient renforcer ce récit, la présentation de sa relation avec sa sœur, cadette de deux ans, prête lors de sa jeunesse à aliéner son destin à celui de son frère pour prendre soin de lui.

Avec l’amitié pour le musicien Wagner, avant que Louis II de Bavière ne le prenne sous son aile, Guy Boley transforme son joli conte en tragédie. En effet, Frédéric est décrit se réfugiant de plus en plus dans la solitude et Elisabeth commençant à apprécier les avantages de la haute bourgeoisie. La suite ici

François Bégaudeau – l’amour

vagabondageautourdesoi;com - François Bégaudeau - François Bégaudeau décrit deux vies en 96 pages. Cinquante ans de vie commune où le temps s’écoule sans trop d’aspérités, sans évènements majeurs, juste le temps qui passe à deux avec de l’amour, sans majuscule.

Jeanne deviendra sténo après avoir fait le ménage dans le gymnase de sa ville, au côté de sa mère et tenue un hôtel, longtemps, la nuit. Jacques, qui a été l’éternel apprenti de son père avec semble-t-il deux mains gauches, a pensé, un temps, à l’armée puis a oublié pour devenir jardinier de sa ville. Ce sont les années soixante-dix et le temps ne compte pas ! Alors, même si Jeanne zieutait plutôt Pietro, c’est Jacques qu’elle a choisi.

Dans l’amour, il y a juste de l’ordinaire, rien d’extravagant, presque une routine, mais enrobée de cette tendresse qui fait passer les jours et les années sans s’en apercevoir. C’est la description du rien qui s’écoule qu’exalte l’écriture de François Bégaudeau en montrant ce lien indéfectible entre Jeanne et Jacques qui remplit toute leur vie.

Pourquoi si arrêter alors ? Juste parce que c’est beau, touchant, parfois énervant et même accablant quelques fois. Car cet amour-là est émouvant dans sa simplicité et dans l’absence de qualificatif, car il ne se dit pas. François Bégaudeau réussit à nous entraîner dans son histoire où il ne se passe rien de passionnel, juste un compagnonnage au long cours. La suite ici

Leonor de Recondo – Le Grand Feu

vagabondageautourdesoi.com - Leonor de Recondo - Dans Le Grand Feu, Léonor de Recondo sait magnifiquement composer les mots, comme un bouquet illuminant une pièce. Dès les premières pages, la poésie de la vie se confronte à la permanence de la mort. Car cette fin du Moyen-Âge, au cœur de la ville riche et commerçante de Venise, en décrit aussi bien l’intense beauté que la peste rampante et insidieuse, avec au cœur de cette situation, le couple de Giacomo et Francesca et leurs filles.

La dernière vient de naître. Francesca la laisse intégrer dès sa naissance La Piètà pour sanctifier la grandeur d’un chant liturgique à la vie obscure à l’arrière d’une boutique de tissus. Cette école publique forme des fillettes à la musique de haut niveau malgré le régime presque carcéral subi.  Leur fille, Iliana Tagianotte, sera une de leur meilleure violoniste formée par les anciennes de l’école et surtout élève apprentie du musicien Antonio Vivaldi, professeur à l’école.

En plongeant dans ce XVIIè siècle, Léonor de Recondo entremêle ses deux passions, le violon et la musique baroque, avec un brio remarquable. Suivre l’évolution de l’enfant devenue jeune fille au cœur de cet univers est une délectation rare d’autant plus que sa découverte de la musique la transplante au cœur du grand feu de la passion.

Car, Léonor de Recondo sait décrire l’embrasement ressenti. Le choix des mots raconte les émotions vécues, les sensations perçues et le bonheur irradiant. J’avais peur du “trop”, éloignant de la réalité. L’apprentissage de cette passion se fait par une enfant si éloignée de l’affection et de la tendresse, dans son quotidien, que l’exaltation est justifiée tant cette découverte lui est déstabilisante. La suite ici

Laurent Binet – Perspective(s)

vagabondageautourdesoi.com - Laurent Binet - Dès la préface, Laurent Binet cueille la curiosité de son lecteur, hameçonné à son histoire de traductions d’un lot de lettres anciennes racontant Florence au mitan du XVIè siècle. En 141 lettres, Perspective(s) relate l’enquête établie pour retrouver le meurtrier du peintre Pontormo (1494 – 1557), représentant “de la manière” à Florence, après le retour des Médicis (1512) et l’élection papale de Paul IV.

Giorgio Vasari, père de l’histoire de l’art et peintre lui-même, est l’enquêteur nommé par Cosimo de Médicis, Duc de Florence, pour résoudre l’énigme de la disparition du peintre réputé, Jacomo Pontormo, tué d’un coup de ciseaux dans le cœur dans son atelier de la chapelle majeure de San Lorenzo.

Depuis onze ans, le peintre composait ses fresques qui pouvaient par leur modernité rivalisaient avec le travail de La Sixtine de Michel-Ange Buonarrotti, Maître de tous, bien que vieillissant. Parallèlement à cet assassinat, les fresques de la chapelle ont été dégradées et un tableau de Pontormo fut volé.

Le tableau doit être aussi retrouvé car il fait scandale : Imaginez, il représente la fille du Duc, Maria, dans une pose très embarrassante, pouvant atteindre à sa réputation, avant son mariage, avec un triste sire. Dans cette famille de pouvoir, les affaires politiques prennent le pas sur l’amour d’un père ! La suite ici

Sorj Chalandon – L’Enragé

vagabondageautourdesoi.com - Sorj Chalandon - Abandonnant le registre de l’intime, Sorj Chalandon renoue avec l’histoire du destin d’un enfant qui, au gré des circonstances de la vie, va transformer sa colère et sa rage aux poings toujours fermés en engagement pour la liberté.

Sorj Chalandon choisit de raconter l’histoire de la colonie pénitentiaire de Belle-ïle. Le mot colonie, à Haute-Boulogne, on accueille des mineurs. Et celui de pénitentiaire, car c’est uniquement ceux qui sont sortis des rails parce qu’ils avaient trop faim, ou alors trop bêtes ou encore trop saouls, ou comme La Teigne, trop amoureux !

Car jules Bonneau, dit La Teigne, y est arrivé le 16 mai 1927. Il en sortira à 20 ans, comme par hasard, sans préméditation, juste par une opportunité qu’il aura pu saisir. Son nom sera le seul dont l’histoire gardera le souvenir comme celui qui ne fut jamais retrouvé !

C’est cette histoire à la Jean Valjean que propose Sorj Chalandon. Imaginez, il y a à peine cent ans, on enfermait les enfants, voleurs de pommes, ou ceux dont le seul crime était d’être abandonné de tous. Dans L’Enragé, il imagine que le hasard de rencontres aimantes peut infléchir un destin de “vaurien” pourtant tout tracé. La suite ici

Chéops, je suis l’éternité

vagabondageautourdesoi;com - Chéops - Véronique Verneuil, égyptologue, qui fut l’épouse du cinéaste Henri Verneuil (Peur sur la ville, entre autres) publie en compagnie de Zahi Hawass, égyptologue et grand archéologue égyptien, Chéops, je suis l’éternité.

1300 ans d’écart avec Ramsès II, qui est en vedette actuellement à la Halle de la Villette, Chéops est le second pharaon de la IVè dynastie connu par la Merveille qui siège encore sur le plateau de Gizeh.

Zahi Hawass a vécu plus de trente ans près de ce plateau et à découvert, avec d’autres, dans les années 90 du siècle dernier, le village des bâtisseurs des pyramides. Il a eu envie, associé à Véronique Verneuil, de faire revivre cette période à travers son petit peuple d’ouvriers expérimentés.

Chéops, je suis l’éternité donne une présence à cette période et à ce pharaon dont l’histoire n’a conservé, au musée égyptien du Caire, qu’une petite statuette, alors que sa pyramide trône éternellement.

C’est passionnant de références diverses, historiques, sociales, mathématiques et techniques, de cette époque ancienne. C’est une véritable immersion dans cette Egypte qui fascine tant ! La suite ici

Paul Saint-Bris – L’allégement des vernis

vagabondageautourdesoi.com - Paul Saint Bris-Prix Orange 2023 très remarqué, L’allègement des vernis de Paul Saint-Bris immerge au cœur du Louvre avec son emblématique tableau La Joconde de Léonard de Vinci pour une campagne de restauration hors du commun.

Aurélien est directeur des peintures au Louvre depuis six ans. Une nouvelle direction tente d’impulser un vent nouveau dans cet édifice un peu sclérosé. Seulement, Aurélien qui a hérité de sa mère une sorte de conscience exacerbée de l’esthétique a pour ce tableau une véritable exigence de beauté.

Pour dompter les ventes de billets, le cabinet d’audit contacté propose de restaurer La Joconbe pour lui ôter ce vert qui a envahi peu à peu son image et l’univers dans lequel elle évolue.

Ce sujet est pour Le Louvre comme un marronnier pour les journaux dans la douceur estivale : un sujet dont on parle régulièrement et qu’aucun a voulu se saisir de peur d’être éjecté devant la moindre avarie.

Vont compléter le décor, Homero, homme de ménage, naïf de cette histoire, Hélène, férue d’art mais conquise par des chorégraphies extraordinaires et évidemment, le meilleur restaurateur, Gaetano Casani, sorte de “Mylene Farmer” de son clan, car aussi méprisant envers les journalistes. La suite ici

Dominique Forma – La faute de la traductrice

vagabondageautourdesoi.com - Dominique Forma - Quel conteur merveilleux, ce Dominique Forma ! La faute de la traductrice a été dévorée en quelques heures, des heures de régal livresque pur et de délectation si agréable.

Car, Dominique Forma nous présente une de nos sœurs, un peu notre aînée, plongée dans un univers qui ne l’attend pas et qu’elle n’est pas préparée à affronter.

Le 3 mars 1959, à 22 ans, Solange Tailleraut commence sa carrière professionnelle dans l’entreprise Inter-Ingen, spécialiste en BTP (notamment la construction de ponts) de renommée internationale. Elle y entre comme traductrice trilingue : Francais, allemand et espagnol. Et, son excellence la promet à une belle carrière.

Parallèlement, le premier chapitre s’ouvre sur le décès en Argentine d’un vieux monsieur au passé que l’on découvre bien caché à son entourage.

Solange va devoir affronter toutes les discriminations sexistes de l’époque pour enfin prétendre exercer le travail qu’elle aime tant. Trop naïve dans le domaine privé, elle succombe aux avances du directeur des Opérations extérieures, Stéphane Gratien, un bellâtre qui le sait qui s’avéra un goujat de la pire espèce. La suite ici

François-Henri Désérable –L’usure d’un monde : Une traversée de l’Iran

Prix Nicolas Bouvier

vagabondageautourdesoi.com - François-Henri DésérablePour rendre hommage à l’écrivain voyageur qu’il admire tant, François-Henri Désérable décide de se rendre en Iran. Il en ramène un récit de voyage d’autant plus passionnant que ce pays est loin d’attirer les touristes, que son voyage se situe au plus fort des manifestations des femmes contre le port du voile obligatoire et qu’aucun journaliste n’était sur place pour témoigner !

L’usure d’un monde : Une traversée de l’Iran transporte dans un des pays les plus fermés au monde aux vestiges de l’Antiquité méconnus et à l’architecture religieuse grandiose.

L’usage du monde est le récit de voyage de Nicoles Bouvier (1929-1998) écrivain, et Thierry Vernet, peintre, partis en 1953 de Suisse pour rejoindre le Japon en voiture. Le voyage dura quatre ans, mais le livre raconte leurs deux premières années. Publié au départ à compte d’auteur, le livre attira de plus en plus de lecteurs curieux par le type de voyage et les pays traversés. À 23 ans, pour Nicolas Bouvier, ce voyage fut une “respiration”, et un “catalyseur” pour se découvrir.

François-Henri Désérable, lui, est arrivé à Téhéran par avion, le ministère des Affaires étrangères lui déconseillant de maintenir son séjour. Partant sur les traces de Bouvier, il partage les détails, les rencontres et ses observations sur cet Iran et ses merveilles. La suite ici

Virginie Grimaldi – Une belle vie

vagabondageautourdesi.com - Virginie Grimaldi - Virginie Grimaldi, qui a été la lauréate du livre favori des Français avec son précédent, sort son nouveau roman, Une belle vie, sur les liens fraternels qui unissent deux sœurs, même si celles-ci ne se sont pas vues depuis cinq ans.

Deux sœurs, Emma, l’aînée, et Agathe, se retrouvent pour passer une semaine ensemble dans la maison de leur grand-mère, avant que celle-ci ne soit vendue. Cinq années qu’elles ne se sont pas vues et la cadette n’est même pas venue à l’enterrement de l’aïeule.

De retour en arrière de l’une et de l’autre, aux récits alternés de leur journée, Une belle vie nous dévoile leurs retrouvailles, découvrant au fil des pages, les failles et les souffrances qui ont accompagné leur passé et qui retentissent dans leur présent. D’ailleurs, un secret sera retrouvé au grenier…

Rapidement, la cadette apparaît plus fragile, moins corsetée, plus enthousiasme mais plus dépressive aussi. Pourtant, tout est comme édulcoré, tendrement caché, par une répartie très cash, un activisme un peu forcené pour retrouver les lieux de l’enfance et enchaîner les activités. La suite ici

Fabrice Tassel – On dirait des hommes

vagabondageautourdesoi.com - Fabrice Tassel - Quatrième roman de Fabrice Tassel, On dirait des hommes, présente, autour du travail d’une juge d’instruction, deux histoires de couples aux prises avec deux virilités malsaines que tout semble opposer.

Ce roman noir, à l’intrigue à tiroirs et à la révélation finale que l’on pressent au fur et à mesure, est particulièrement précis et maîtrisé même si un dégoût reste dans la bouche, bien après le livre refermé.

Dominique Bondet, juge d’instruction, décide de prendre tout son temps pour conclure l’enquête sur l’accident du jeune Gabriel, âgé de 10 ans, ayant buté sur un anneau d’amarrage, un soir de tempête, noyé en quelques minutes, malgré la tentative de sauvetage de son père.

Depuis, Thomas Sénéchal et sa femme, Anna, se sont installés dans la région de l’accident et tentent de se reconstruire. Elle a sa profession dédiée aux autres. Car, en tant qu’infirmière, elle a trouvé rapidement du travail, comme d’habitude. Pour Thomas, ce fut plus incertain mais maintenant, cela va beaucoup mieux ! La suite ici

Stéphanie Perez – Le gardien de Téhéran

vagabondageautourdesoi.com - Stéphanie Perez - C’est au cours d’un reportage pour France Télévision que Stéphanie Perez fait la connaissance d’un petit gardien de musée. Dans Le gardien de Téhéran elle raconte l’histoire étonnante d’un homme que rien ne le destinait à devenir le conservateur d’œuvres artistiques modernes, rarement vues, souvent cachées.

Pour son premier emploi, à Téhéran, Cyrus Farzadi devient chauffeur en 1977. Mais, ce qu’il transporte ce ne sont ni des touristes ni des autochtones, mais des œuvres d’art à partir de leur réception à l’aéroport.

En effet, Farah Pahlavi, femme du Chah d’Iran avait une passion pour l’art contemporain européen et américain. Au cours de ses années de règne, elle rassemble un ensemble d’œuvres exceptionnelles et constitue le fond du nouveau musée d’art contemporain de Téhéran qui s’ouvre en 1977. La suite ici

Marie de Lattre – La promesse

vagabondageautourdesoi.com - Marie de Lattre - Pour son premier roman, La promesse, Marie de Lattre propose un récit puissant, émouvant, nécessaire par son caractère universel, sur la puissance de vie d’un enfant de huit ans qui change d’identité, de famille et, grâce au soutien et à l’amour d’un duo, arrive à grandir et à vivre sa vie d’adulte même s’il pense toujours que le pire peut arriver.

Marie de Lattre a consacré deux décennies à remonter l’histoire de la famille de son père. Deux décennies pour révéler un secret. Ces longues années pour aller outre la parole paternelle de taire ses premières années de bonheur. Vingts ans pour oser ouvrir la correspondance de ses deux véritables grands-parents. Mais aussi de longues journées pour interroger la famille, accepter le soutien d’Henri Roussel et Renée, sa femme, afin de reprendre le flambeau transmis par sa mère lors de l’enterrement de son père en osant prononcer le kaddish, affirmant ainsi, au grand jour, l’origine de la famille de son mari défunt. Surtout des longs moments à raconter La promesse faite à des parents emprisonnés à Drancy de s’occuper de leur fils, Jacques, le père de la narratrice. La suite ici

Xavier Donzelli – Et par le pouvoir

vagabondageautourdesoi;com - Xavier Donzelli - Avec ses recherches effectuées au départ pour un futur article pour Historia, Xavier Donzelli les convertit en premier roman, agréable, accessible et très documenté pour présenter le contexte historique et culturel de la création du poème Liberté de Paul Eluard, reconnu rapidement comme une ode à la résistance.

Ce poème itératif et aphoristique, composé de quatrains de même longueur, avec des vers qui commencent par le même mot avait été composé pour décrire l’obsession de l’amour du poète, Paul Eluard, pour une femme, sa femme, et devait se terminer par son prénom, Nusch.

Seulement, en cet été 42, au moment où les inconsciences des débuts de la guerre sont oubliées depuis longtemps, est venu le temps des restrictions et trouver des clopinettes à manger. La vie est faite de rafles, d’arrestations arbitraires et des amis qui s’en vont, arrêtés et envoyés on ne sait où ! Alors, Paul Eluard, alors en grande difficulté pour écrire,  reprend son poème d’amour, lui donne le titre de Une seule pensée qui deviendra plus tard Liberté à la sortie du recueil Poésie et vérité 1942 et le transforme en combat clandestin contre l’occupant. La suite ici

Alexandra Koszelyk – L’archiviste

vagabondageautourdesoi.com - Alexandra Koszelyk - Le troisième roman d’Alexandra Koszelyk, L’archiviste, aborde très justement la manière d’effacer un peuple en détruisant sa culture, son histoire, son essence avec autant de réalisme que des armes !

La sœur de k, Milla, photographe de presse, est détenue par la bande de l’Homme au chapeau, représentant du pays agresseur, qui exerce un chantage artistique. Ainsi, il impose à k, archiviste de son métier, de détruire petit à petit toute la culture de l’Ukraine afin d’éradiquer son peuple, sa civilisation, son histoire. Ainsi, sa sœur sera libérée.

« Il ne s’agit pas de tout changer, vous l’aurez compris, mais seulement certaines parties, détourner quelques vers, mettre un mot à la place d’un autre, gommer un personnage sur un tableau, remplacer un chef d’État sur une photographie, détourner un objet folklorique de son usage premier. Vous voyez bien, ce n’est pas grand-chose ! Il ne s’agit même pas de destruction mais de réorganisation, voire de création ! De devenir l’autrice de cette nouveauté !»

Bien sûr, K trouve une manière créative de se soumettre au chantage tout en préservant les richesses de son pays. Néanmoins, le roman étant si proche de la réalité actuelle, je n’ai pu m’y plonger avec détachement et légèreté.

Alexandra Koszelyk a répondu à sa manière à l’invasion de son pays d’origine en se donnant pour mission d’expliquer ce qui fonde l’histoire et la culture de son pays. Du coup, force est de constater notre ignorance ! La suite ici

Grégoire Delacourt – Une nuit particulière

vagabondageautourdesoi.com - Grégoire Delacourt - Difficile de ne pas se plonger dans un nouveau roman de Grégoire Delacourt lorsqu’il paraît ! Et, ses romans ne sont jamais sur un sujet convenu. Celui Une nuit particulière est un formidable hymne au désir, à l’amour contrecarrant la douleur, la maladie en fait contre toutes les vicissitudes de la vie.

Quittée par Olivier avec qui elle vit depuis 30 ans de mariage, Aurore cherche dans les rues de Paris “un amant de deuil”. Parce que ce soir il la quitte, elle ne peut se résoudre à rentrer et à l’affronter. Elle veut tourner la page d’un amour vécu de façon passionnelle. Elle se retrouve à cinquante-cinq ans comme dévitalisée. Alors, pour clore cet amour, elle décide de s’offrir Une nuit particulière.

En demandant une cigarette, elle rencontre Simeone, qui sort d’un groupe de parole. Ils échangent quelques mots, faits de banalité et de mots polis. Puis, Aurore scelle cette rencontre en lui demandant de l’emmener à travers Paris, à l’hôtel, au restaurant…La suite ici

Pauline Hillier – Les contemplées

vagabondageautourdesoi.com - Pauline Hillier -De son emprisonnement, cinq ans plus tôt dans une prison de Tunis, Pauline Hillier propose un roman poignant et édifiant sur la condition des femmes enfermées mais aussi de celles de ce pays.

Fin mai 2013, Pauline Hillier manifeste seins nus avec d’autres Femen devant le Palais de Justice de Tunis durant le procès de Amina Sbouï, militante féministe. Elle avait posté sur les réseaux sociaux une photo d’elle, seins nus, affirmant en commentaire « Mon corps m’appartient et n’est source d’honneur pour personne ».

Séquestrée par des groupes extrémistes, elle décide de taguer un mur d’un cimetière pour dénoncer son traitement. Arrêtée, elle subit une peine d’emprisonnement de deux ans et demi pour possession de bombes aérosols et profanation d’un cimetière. Pour protester contre son arrestation abusive, deux Femen françaises, dont Pauline Hillier, et une allemande ont été incarcérées.

Pauline Hillier choisit dans ce roman Les contemplées de se présenter seule pour raconter son incarcération et donner voix, corps, histoires à ces femmes, parias d’un monde sous le joug d’un patriarcat absolu, oubliées et muselées, au fin fond de La Manouba, la prison de femmes, dans le pavillon D. La suite ici

Erri de Luca – Grandeur nature

vagabondageautourdesoi.com - Erri de Luca - Après Impossible, paru il y a trois ans, Erri de Luca présente son nouveau roman uniquement sur la filiation, thème pourtant récurent dans son œuvre, et plus particulièrement de la relation entre un père et un fils. N’ayant pas eu d’enfants, l’écrivain napolitain est toujours resté un fils, comme il le précise, au début.

Le Musée d’Art et d’histoire du judaïsme a demandé d’écrire sur une des œuvres présentées. Face au tableau Père de Marc Chagall, Erri de Luca redonne au fils la possibilité de reparler à son père.

Après, Erri de Luca explore la relation d’Abraham et Isaac. Il rappelle que Abraham a l’époque était un centenaire, certes vaillant, mais rien en comparaison avec son fils Isaac sorte de mastodonte qui, malgré tout, à accepter. La suite ici

Colombe Schneck – Mensonges au paradis

vagabondageautourdesoi.com - Colombe Schneck - Convaincue que son enfance était une période parfaitement heureuse, Colombe Schneck part à sa recherche dans Mensonges au paradis. Seulement, au fur et à mesure de ses rencontres et de la visite des lieux, la réalité lui revient découvrant des évidences qu’elle avait occultées pour grandir, malgré tout.

De six à vingt ans, Colombe Schneck fréquente à chaque vacance un home d’enfants au milieu de la Suisse, tenu par Karl et Anne-Marie. . La suite ici

Colombe Schneck – Mensonges au paradis

vagabondageautourdesoi.com - Colombe Schneck - Convaincue que son enfance était une période parfaitement heureuse, Colombe Schneck part à sa recherche dans Mensonges au paradis. Seulement, au fur et à mesure de ses rencontres et de la visite des lieux, la réalité lui revient découvrant des évidences qu’elle avait occultées pour grandir, malgré tout.

De six à vingt ans, Colombe Schneck fréquente à chaque vacance un home d’enfants au milieu de la Suisse, tenu par Karl et Anne-Marie. Ils accueillent des jeunes confiés par des familles fortunées, ou des parents trop occupés par de grandes carrières, moins souvent, des parents aux mesures éducatives défaillantes. La suite ici

Adèle Bréau – L’heure des femmes

vagabondageautourdesoi.com - Adèle Bréau Le roman L’heure des femmes d’Adèle Bréau rend compte, à travers trois axes, de l’évolution des droits des femmes de la période des années 70 jusqu’à notre époque et dresse le portrait de la première personne qui a parlé de sexualité féminine sur les ondes françaises, Menie Grégoire.

La narratrice est journaliste. Rapidement, elle confie qu’elle est dans une période de rupture amoureuse mais aussi dans un creux professionnel qui l’accable. Alors, lorsqu’une ancienne connaissance lui propose une étude sur “La dame de cœur”, son surnom, elle part à la découverte de la femme qu’était Menie Grégoire.La suite ici

Jean Védrines – L’enfant rouge

vagabondageauutourdesoi.com - Jean Védrines -Dans L’enfant rouge, Jean Védrines raconte sa jeunesse à hauteur de l’enfant qu’il était. Décrivant l’univers des militants communistes, il confronte ses souvenirs aux documents qu’il a retrouvés pour comprendre l’histoire à la fois de l’engagement de ses parents, mais aussi de leurs déceptions, au fil du temps.

Dans la famille Védrines, il y a tout d’abord le grand-père, Jules, pionnier de l’aviation. Celui qui a posé, en 1919, son biplan de toile et de bambou, léger comme une plume, sur le minuscule toit des Galeries Layettes. Mort en héros, pulvérisé dans son engin !

Il y a aussi sa mère, originaire de la Haute Loire. Et son père, véritable Lénine des luttes à Montluçon. Et, lui, le petit qui raconte sa jeunesse au cours de trois périodes, ses 6/8 ans, puis vers 11 ans, puis au début de son adolescence. La suite ici

Véronique Olvadé – Fille en Colère sur un banc de pierre

vagabondageautourdesoi.com - Véronique Olvadé- Véronique Olvadé propose son nouveau roman, Fille en colère sur un banc de pierre, sur le retour d’Aïda dans sa famille en Sicile après le décès de son père. Un énième roman sur la filiation, direz-vous ! Oui certes, mais l’écrivaine n’a pas son pareil pour créer ses fictions qui ressemblent comme deux gouttes d’eau à la réalité et qu’elle triture sans jamais la faire casser pour en éprouver les ressentis.

Sa Seignerie, c’est ainsi que les filles ont surnommé leur père. Elles sont quatre: Violetta, la reine, Gilda, la pragmatique, Aïda, la préférée et Mimi, le petit colibri. Leur père étant passionné d’Opéra, trois de ses enfants portent le prénom d’héroïnes de Verdi. La dernière, s’inspire d’une pièce de Puccini. La suite ici

Constance Debré – Offences

vagabondageautourdesoi.com - Constance Debré “Il n’y a pas d’innocents”, car nous sommes coupables, nous dit en pointillé Constance Debré dans Offenses. Ce cri, où l’écriture est taillée, dépecée de toutes émotions et de tous ressentis, énonce, dénonce même, la partialité du jugement en matière de Justice et la violence comme expérience salvatrice. Pour elle, loin de représenter la justesse, la Justice n’est qu’un mensonge et la brutalité, une conséquence inéluctable pour arrêter le mal-être.

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Daniel Soil – Agdez, dernière page

vagabondageautourdesoi.com - Daniel Soil - Ancien enseignant devenu écrivain, Daniel Soil fait pendant une bonne partie de sa vie la promotion de ses confrères belges dans les pays francophones. Diplomate de la Wallonie-Bruxelles au Maroc de 2004 à 2008, il continue son engagement pour la francophonie à Tunis comme écrivain public auprès notamment des migrants rencontrés lors de ses engagements bénévoles. 

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Jérôme Garcin – Mes fragiles

vagabondageautourdesoi.com - Jérôme Garcin - Dans Mes fragiles, Jérôme Garcin revient sur la vie de sa mère et de son jeune frère qui sont décédés depuis peu. L’écrivain, journaliste du Masque et La plume, dresse des maisons de papier à ses chers disparus.

Il y eut Olivier, une ode pour ce frère jumeau décédé à l’âge de six ans dans un accident de voiture. Puis, La chute de cheval revient sur le décès de son père.  La suite ici

Philippe Claudel – Crépuscule

Nouveau roman de Philippe Claudel annoncé pour cette rentrée, et d’emblée me voici attirée. Seulement, comme son titre l’indique, ce roman est crépusculaire et sa lecture fut moins aisée que prévue.

Dans un coin perdu du côté de l’Europe centrale, à une époque qu’on situe au début du siècle, un crime va bouleversé la petite tranquillité de ce lieu indéfini. ble ! La suite ici

Karine Tuil – Kaddish pour un amour

vagabondageautourdesoi.com - Karine Tuil - Karine Tuil s’est complètement renouvelée en proposant pour cette rentrée littéraire un recueil de poésies dont le titre Kaddich pour un amour interroge. En effet, apposée la prière juive pour les morts avec la célébration de l’amour n’est pas habituelle.

Karine Tuil en reprenant les formes de cette pratique liturgique espère faire le deuil d’une relation qu’elle ne semble pas avoir choisi d’arrêter et qu’elle souhaite continuer, malgré tout. La suite ici

Philippe Besson – Ceci n’est pas un fait divers

vagabondageautourdesoi.com -Philippe Besson - Ceci n’est pas un fait divers affirme Philippe Besson, c’est un féminicide ! Le romancier s’attache dans son roman à décrire le ressenti des enfants lors du féminicide de leur mère.

Le narrateur, un jeune homme d’une vingtaine d’années est appelé au téléphone un jour par sa jeune sœur de 13 ans qui l’informe du drame. Puis, se déroule le schéma habituel : appeler la police, prendre un train, rejoindre le lieu du crime, assister à l’enquête qui commence, répondre aux questions des policiers, etc. Mais, dès que le cerveau se reprend à penser, il faut subir l’assaut de multiples questions qui ne vont pas cesser de l’envahir. Aucune réponse sensée ne viendra apaiser. Aucune.La suite ici

Samuel Dock – L’enfant thérapeute

vagabondageautourdesoi.com - Samuel Dock - Samuel Dock interroge le syndrome de L’enfant thérapeute à partir de son vécu et celui de sa mère. A quatorze ans, l’écrivain devient le soutien de sa mère, séparée de son mari pour des faits de violence, et assumant seule l’apparition de la maladie psychique de sa sœur.

Devenu docteur en psychopathologie, immergé dans le milieu de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) et après plusieurs ouvrages,La suite ici

Pierre Lemaitre – Le silence et la Colère

vagabondageautourdesoi.com - Pierre Lemaitre - Un mois et demi de l’année 1952 en moins de cinq cent soixante-dix-neuf pages, Pierre Lemaitre publie le quatrième volume de sa saga, sorte de Rougon-Marquart des temps modernes, Le silence et la colère après Le grand monde.

La famille Pelletier est toujours présente, même si l’ensemble du roman se situe beaucoup plus en France. Quatre ans après le décès du plus jeune des fils Pelletier, Etienne, en Indochine, le roman s’ouvre sur Geneviève, la garce, et Jean, son Bouboule de mari, fils aîné des Pelletier avec leur fille, Colette, trois ans et bientôt un autre, en gestation. La suite ici

Frappat – Trois femmes disparaissent

vagabondageautourdesoi.com - Hélène Frappat - Critique cinématographique et romancière, Hélène Frappat propose une enquête sur la similitude du destin de trois femmes, de la grand-mère à la petite fille, qui ont été comme effacées de la mémoire cinématographique par la prédation d’un homme.

La scène des Oiseaux est dans toutes les mémoires. Tippi Hedren interprète la scène finale avec beaucoup de réalisme. En effet, Alfred Hitchcock a remplacé les oiseaux mécaniques par des vrais pour affirmer son pouvoir sur son actrice qu’il a façonnée et qui lui résiste !  La suite ici

Arnaud Rozan – Mémoire de Maisons blanches

vagabondageautourdesoi.com - Arnaud Rozan - Poème, fresque historique, conte et roman, la seconde histoire d’Arnaud Rozan est tout à la fois ! Du Ghana à Washington DC, Mémoires de Maisons blanches pose le problème de la nécessaire reconnaissance du préjudice subi au cours des siècles par la population Afro-américaine.

Par touches successives, associées à des œuvres d’art diverses et particulièrement variées, Arnaud Rozan questionne l’Histoire américaine avec les Africains, devenus avec l’esclavage, Américains, en associant Joe Biden au moment de son investiture à une figure du folklore Africain. En effet, ce dernier, héros culturel, est censé capter la sagesse de l’Histoire avec sa calebasse. Appelé par ceux qui souffrent, Anansi partage son savoir même si son apparence prend des formes surprenantes.La suite ici

Marie-Hélène Lafon – Les sources

vagabondageautourdesoi.com -Marie-Hélène Lafon - Les sources pour Marie-Hélène Lafon, ce sont les ancrages, ces lieux qui ont fondé notre histoire, notre passé, en bref, ce que nous sommes, profondément, intensément.

Dans son nouveau roman, il y en a trois lieux, bien identifié dans le Puy-de-Dôme : Soulages et sa grande ferme où ça s’active depuis des années, Fridière, le lieu de l’enfance où une jeune fille était princesse en son royaume et il y a dans la vallée de Santoire, au pays du haut, un autre lieu habitait pendant cinq ans par une famille. Trois lieux pour décrire l’enfermement, la place à tenir, la violence, le silence mais les corps parlent ! La suite ici

Antoine Catel – Incendie Blanc

vagabondageautourdesoi.com - Antoine Catel - Un texte au scalpel pour décrire l’addiction, Antoine Catel propose avec Incendie Blanc un hommage du narrateur à sa sœur qui s’est perdue, trop jeune, trop fragile et trop entière dans le nuage de la cocaïne.

La couverture de ce premier roman est d’une grande élégance à l’image de ce texte exigeant et émouvant. Roman d’amour dédié à une sœur aimée pour la vie mais brûlée par l’explosion de rails de cocaïne.

Deux cures de désintoxication, deux psychiatres en même temps, et pourtant dans l’appartement de Frédéric, « la petite sœur pour toujours » et overdose s’écrit ensemble ce jour-là.La suite ici

Caroline Dorka-Fenech – Tempêtes et brouillards

vagabondageautourdesoi.com- Caroline Dorka -Fenech - Second roman pour adulte de Caroline Dorka-Fenech, Tempêtes et brouillards décrit l’amour et la haine d’une fille pour son père. Des sentiments qu’il faudra que la jeune femme écrivaine décortique pour éteindre la colère qui ne cesse de la brûler, la destruction qui la ronge et tenter le pardon.

Carina est la seule fille d’un père qui a choisi de retourner au Maroc pour y vivre une retraite proche de ses origines. Lorsqu’il annonce qu’il vient de se marier avec Asma, une jeune femme plus jeune qu’elle, son équilibre vacille, envahi par le dégoût et le rejet. Jalousie, rivalité ou passé trop lourd à porter… La suite ici

Gaëlle Nohant – Le bureau des éclaircissements des destins

vagabondageautourdesoi.com - Gaëlle Nohant -

Le bureau des éclaircissements des destins de Gaëlle Nohant est une parfaite réussite ! Un vrai coup de cœur ! Comme une enquête à l’envers, l’écrivaine donne dignité à ceux qui, à Tréblinka, à Ravensbruck, au camp de Mitteverda ou ailleurs dans les camps ont subi les exactions de l’Allemagne nazie.

Le centre des recherches des victimes, géré par La Croix rouge française, se situe à Bad Arosen au cœur d’un bourg allemand où le prince était un nazi notoire. Devenu l’ITS (International Tracing Service), des archivistes s’activent pour retrouver le fil du passé de victimes des persécutions nazies selon la politique de leurs différents directeurs successifs.. La suite ici

Littérature générale 2022

Isabelle Rossignol – Chambre 152

Jonathan Coe – Le royaume désuni

Alexander Starritt – Nous, les allemands  – Rentrée Littéraire 2022

Polina Panassenko – Tenir sa langue  – Rentrée littéraire 2022

Nicolas Garma-Berman – La fille aux plumes de poussière

Diaty Diallo – Deux secondes d’air qui brûle

Laurent Gaudé – Chien 51 

Charles Dantzig-Proust Océan

Brigitte Giraud – Vivre vite

Sarah Perret – La petite

Christophe Ono-dit-Biot – Trouver refuge

Marek Halter – La Juive de Shangaï

Claire Baglin – En salle

Sabyl Ghoussoub – Beyrouth-sur-Seine

Sarah Jollien-Fardel – Sa préférée

Pierre Adrian – Que reviennent ceux qui sont loin

Anthony Passeron – Les enfants endormis

Hugo Boris – Débarquer

Guillaume Clicquot -Prenez-moi pour une conne…

Léonora Miano – Stardust

vagabondageautourdesoi.com - Léonora Miano - Léonora Miano propose pour cette rentrée un roman très personnel, son journal écrit pour être publié de plus de vingt ans sur la précarité qu’elle a vécut à son arrivée à Paris avec son expérience d’un centre de réinsertion avec sa fille Bliss.

De ces mois d’errance dans l’attente d’une régularisation, Léonora Miano partage un texte fort, sensible entre colère et amour maternel, sans concession concernant la France, ce pays d’accueil, ex-pays colonial, où elle essaye de conquérir son indépendance. La suite ici

Gaëlle Josse – La nuit des pères

Nouveau roman pour cette rentrée littéraire de Gaëlle Josse avec La nuit des pères ! Et, c’est une vraie réussite qui se lit en immersion, l’émotion au bord des yeux et le cœur chaviré !

Isabelle Erard rejoint son frère, Olivier, pour rencontrer, peut-être la dernière fois, son père qui place « des petits cailloux en papier dans ses poches ». Elle n’est pas revenue depuis si longtemps pourtant elle se souvient de tout ce qui l’a poussée à fuir.  La suite ici

Maria Larrea – Les gens de Bilbao naissent où ils veulent

Joachim Schnerf – Le cabaret des mémoires

Jarred McGinnis – Le Lâche

Pauline Dreyfus – Le Président se tait

Benoît Duteurtre  Dictionnaire amoureux de la Belle – Époque et des Années folles

Cédric Meletta – Le meilleur que nous ayons couronné

Victoria Mas – Un miracle

Julia Minkowski-Par de-là l’attente

Fanta Dramé – Ajar-Paris

Olivier Adam – Dessous les roses

Virginie Despentes – Cher Connard

Abdourahman A. Waberi – Dis-moi pour qui j’existe ?

Simon Liberati – Performance

Raozy Pellerin – Bibiche

On en garde 10 ! -Marie-Rose Guarnieri

Soixante printemps en hiver – Aimée de Jonk – Ingrid Chabert

Chroniques littéraires