Frédérique Le Teurnier –

Rendez-vous au point zéro

Premier roman de Frédérique Le Teurnier, Rendez-vous au point zéro raconte un amour de jeunesse contrarié qui dure pendant plus de vingt ans. En prenant comme toile de fond La Grande-Motte, Frédérique Le Teurnier implante son histoire au cœur d’un complexe architectural qu’elle connaît bien, qu’elle a fréquenté régulièrement et qui est cher à son cœur.

Alors, pour célébrer ce lieu d’importance pour elle, Frédérique Le Teurnier raconte l’histoire de ses quatre héros tout au long des vingt ans de Rendez-vous au point zéro. Ludovic, Jeanne, Clément et Alice forment une bande de copains qui ont grandi ensemble. Dès septembre, un nouveau, prénommé Cyril, bouleverse l’équilibre de la bande. L’année de la terminale sera une année noire, contraignant chacun à s’éloigner des autres pour retrouver leur propre façon d’exister. Avec un rendez-vous tous les dix ans (1999-209-2019), nous suivons leurs histoires.

Belle écriture

Rendez-vous au point zéro est un premier roman bien écrit, bien construit, agréablement raconté que l’on découvre avec plaisir. Seulement dans le monde de Frédérique Le Teurnier, les personnages ont des blessures qui ne les handicapent pas et les rendez-vous manqués ne développent aucune colère destructrice. Etc.

Bref, le monde de Frédérique Le Teurnier est plaisant, peut-être trop ! Mais, son intention était ailleurs, celle de nous faire découvrir les richesses de ce lieu si atypique, et tant décrié aujourd’hui, qu’est la Grande-Motte. Ainsi, elle rappelle qu’avant d’être une usine à touristes, ce fut le rêve de démocratisation et d’utopie de l’architecte Jean Balladur, inspiré du site précolombien de Teotihuacan que la ville fait encore visité avec ravissement.

Alors, lorsque dès le prologue, Frédérique Le Teurnier précise que ce lieu est chargé des souvenirs d’une enfance, ressemblant à un gynécée estival avec sa mère et sa grand-mère, on comprend combien ce lieu est important pour la nouvelle écrivaine.

Surtout, que sa mère, Françoise Bourdin, avait encouragé et apprécié l’écriture de ce Rendez-vous au point zéro, du moins le début. Car, elle est décédée avant sa fin de l’écriture, à la fin de l’année 2022. Alors, le lecteur comprend que Frédérique Le Teurnier a besoin de bonnes ondes pour surmonter cette épreuve.

La dédicace personnalisée, apposée sur l’exemplaire reçu, m’autorise la réponse suivante : “Certes la littérature doit séduire mais elle peut aussi guérir les maux lorsque celui ou celle qui manipule les mots le fait avec talent. Et, sûr, vous en avez, du talent ! Bon courage ! “

Remerciements

À @Ed_Recamier et @Balelio_ pour #Rendezvousaupointzero de @fredeleteurnier

Puis quelques extraits

Qu’est-ce qu’ils se racontaient ? Qu’est-ce que l’on se dit quand s’est trop tard, quand ça aurait pu, quand ça aurait dû et que tout a foiré ? Qu’est-ce que l’on fait de ses regrets ?

Il lui avait fait comprendre que la fonctionnalité pouvait être aussi esthétique.

Qu’est-ce qu’ils se racontaient ? Qu’est-ce que l’on se dit quand c’est trop tard, quand ça aurait pu, quand ça aurait dû et que tout a foiré ? Qu’est-ce que l’on fait de ses regrets ?

Il faut parfois vingt ans pour réparer ses dix-sept ans.

C’était un dimanche maussade, de ceux où les artères de la Grande-Motte étaient balayées par le Mistral. Le sable s’infiltrait partout dans ces cas-là. Et le décor balnéaire avec ses palmiers, à quelques jours de Noël, paraissait incongru.

Ici en bref

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