Sarah Perret – La petite

RENTRÉE LITTÉRAIRE 2022

Prix Jean Anglade du premier roman 2022

vagabondageautourdesoi.com - Sarah Perrer - Ce premier roman La petite de Sarah Perret est une immersion dans la Savoie du XXè siècle. Au cœur du terroir et des gestes ancestraux au savoir lié à la connaissance de la nature, les secrets s’installent et y prospèrent, égratignant les êtres les plus sensibles et fragiles.

La petite raconte la vulnérabilité d’une petite fille sous l’influence de secrets familiaux qu’elle ne fait que subir.

Brins d’histoire

Jean, âgé de plus de 7 ans que Ophélie, surnommée La Petite, évolue dans cette ferme à l’architecture particulière entre la maison du haut et celle du bas.

Dans ce lieu solitaire, les adultes sont des personnes âgées : une aïeule, l’Adèle, et trois sexagénaires, Euphroisine, l’aînée, Jules son mari et Séraphie, sa sœur.

La Caisse à savon, la plus petite chambre, est le règne de Jean. Pour Ophélie, souvent dans l’ombre de sa grand-mère, tout est son royaume tant elle aime rêvasser dans un univers qu’elle seule connaît.

On les dit frère et sœur, et pourtant la méchanceté que Jean témoigne envers Ophélie est à l’opposé de la confiance qu’elle lui porte et du souhait qu’il la protège.

La liberté des enfants est totale et pourtant, les mots sont comme interdits autant pour eux qu’entre les adultes.

Alors quand Jean découvre lettres et photos dans une vielle boite en fer au grenier, les morceaux du puzzle vont s’assembler, au fur et à mesure, du récit.

Les morts obsédants

Sarah Perret démontre la puissance de destruction des secrets : avec la jeune femme Claudie, mais aussi avec La petite.

Les enfants grandissent en essayant de trouver du sens dans les signes que les adultes font semblant de ne pas dire, alors que leurs gestes et leurs attitudes démontrent le contraire. Jean va partir à leurs recherches laborieusement jusqu’à la fin, montrant la solidité des liens affectueux qui unissent les membres de cette famille.

La petite décrit avec beaucoup de poésie cet univers paysan, rude et robuste, qui sait aider à grandir sans aider à se construire.

Faute de mettre des mots sur les maux, les morts obsèdent chacun jusqu’à provoquer des amnésies, des fragilités incommensurables et même de la violence.

Sarah Perret a su ressusciter avec poésie l’univers paysan de cette région de montagne, avec sa nature bienveillante. Mais, quelquefois, les descriptions, trop nombreuses, lassent. C’est la seule réserve pour moi concernant ce roman qui a d’importantes qualité.

Pour conclure,

Pour ce premier roman, Sarah Perret a su créer pour raconter l’histoire de La Petite une ambiance, un environnement familial où les secrets peuvent fragiliser les plus vulnérables. Un roman sensible et empreint d’une poésie nostalgique.

Remerciements

@PressesdelaCite et @NetGalleyFrance pour #Lapetite de #SarahPerret

Puis quelques extraits

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“Ces moments-là, on les survit” Pierre Vavasseur dans la préface.

D’où vient ce poison de préférer ce qui n’est pas à ce qui est ?

Un autre temps, un autre espace s’était entrouvert, porteurs de merveille et de menace, dont les adultes venaient de refuser l’intrusion dans l’univers quotidien des hommes et des choses.

Plusieurs fois, les enfants avaient cru saisir, en vain, le fil d’un rêve oublié. Mais le mur de silence était si haut que leurs frêles bras d’enfants n’étaient pas en mesure de l’escalader.

On ne se remettait jamais des deuils. Jamais. Le passé n’était pas une page que l’on tourne. Il fallait le porter. Accomplir sa tâche de chaque jour et allumer sa lampe. Mais résister aux assauts réguliers des vagues de chagrin, de nostalgie, aux ressacs. On devait avoir le cœur bien accroché, pour vivre.

Et encore,

Voilà. C’était fini. Mais le couvercle n’était pas hermétique. Des vapeurs s’échappaient par la jointure. Les casseroles, on ne s’en débarrassait pas comme ça. Il fallait se les traîner. Ça restait quelque part au fond de soi. C’était terrible. A tous moments, de manière inattendue, des relents pouvaient affleurer, qui pourrissaient la vie.

On ne se libère jamais pleinement des empreintes de l’enfance…

Les voix se taisaient, dans la famille. Mais les corps parlaient.

Le cimetière était comme un village dans le village, avec ses rues, ses maisons, en ciment ou en marbre.

Ici en bref

D'habitude, je ne partage pas mes lectures lorsqu'elles ne m'ont pas plue ! Mais, là, c'est le livre qui se vend à plus

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Incipit
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Premier extrait
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Sarah Perret – La petite

Éditeur : Les Presses de la Cité

Twitter : @PressesdelaCite Instagram : @pressesdelacité

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Parution : 29 septembre 2022

EAN : 9782258202504

Lecture : Octobre 2022

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6 commentaires

  1. Bonjour Matatoune. Je le lirai peut-être pour les personnages et la vie en milieu rural, mais je n’apprécie pas la fusion de descriptions. Bon dimanche

    • Celui-ci a de réelles qualités d’évocation même si quelques longueurs sont présentes

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