… Colère sur un banc de pierre
RENTRÉE LITTÉRAIRE HIVER 2023
Véronique Olvadé propose son nouveau roman, Fille en colère sur un banc de pierre, sur le retour d’Aïda dans sa famille en Sicile après le décès de son père. Un énième roman sur la filiation, direz-vous ! Oui certes, mais l’écrivaine n’a pas son pareil pour créer ses fictions qui ressemblent comme deux gouttes d’eau à la réalité et qu’elle triture sans jamais la faire casser pour en éprouver les ressentis.
Sa Seignerie, c’est ainsi que les filles ont surnommé leur père. Elles sont quatre: Violetta, la reine, Gilda, la pragmatique, Aïda, la préférée et Mimi, le petit colibri. Leur père étant passionné d’Opéra, trois de ses enfants portent le prénom d’héroïnes de Verdi. La dernière, s’inspire d’une pièce de Puccini.
De fait, Mimi est différente, de celle qu’on accepte dans une famille sans en dire plus, son étrangeté, en fond. Seulement, une nuit de carnaval, elle disparaît. Depuis, Aïda porte la culpabilité de ce drame, de la douleur de sa famille et du manque de protection de son père. Et depuis, Aïda s’est enfui !
Alors lorsque sa sœur Violetta l’informe des funérailles à venir, elle hésite, puis revient sur cette île d’à peine cent kilomètres où tout le monde se connaît. Elle va être le grain de sable qui fait dérailler l’équilibre familial plus que précaire.
À l’aide de ses contes et légendes de la famille Salvatore, Véronique Olvadé révèle le passé, petite touche par petite touche, et nous balade dans son univers en posant des indices deci-delà, où la personnalité de ses personnages s’infirme, se défait ou se clarifie.
L’écriture de Véronique Olvadé installe une proximité avec son narrateur, semblant révéler pour son lecteur une cachotterie ou soulignant avec humour un détail, pour créer un entre-deux de complicité, animée par son style si particulier.
Un autre personnage de Fille en colère sur un banc de pierre est cette nature avec tous les sens que Véronique Olvadé déploie. L’île devient familière, l’hôtel particulier appelé Grande Maison du domaine des Sycomores aussi, mais aussi cette maison du bas qu’on a tous connu !
La langue de Véronique Olvadé dissèque, ausculte, étire la réalité qu’elle a inventée. Plaisir certain de s’embarquer dans cette histoire qui revisite le thème de la culpabilité en non-dits, d’amour familial sans violence mais strict et de faux-semblant à tous les niveaux.
Évidemment, Véronique Olvadé est une écrivaine complètement reconnue dans l’univers littéraire. Et Fille en colère sur un banc de pierre affirme encore son talent de conteuse dans un roman qui n’a rien à voir avec une belle fable !
Puis quelques extraits
(…,) n’avoir que des filles, c’est ne pas avoir d’enfants.
Le Vieux est mort. Il avait dû s’en croire dispensé. Mais en fait non.
Elle craint un instant que chaque phrase formulée ne soit doublée d’une phrase fantôme. C’est sans doute la règle dans toutes les familles. Tout ce qui se dit vraiment n’est jamais prononcé.
(…)comment se défaire de l’idée que les rêves sont des rendez-vous.
Ce n’est plus un sternum, c’est une grosse brique faite d’un amoncellement de cochonneries.
Mais survivre à ses ennemis est l’un des seuls plaisirs qu’il y a à durer.
La fille en colère sur le banc de pierre qui étudiait ses livres de mathématiques, studieuse et raide, en le surveillant du coin de l’œil, c’était celle-là qui est indéniablement l’attirait le plus.
Mais on ne peut accumuler sans danger autant de cicatrices. Elles finissent par tirer aux coutures même si vous avez solennellement décidé d’avoir foï en l’ordre, le foyer, les Lancia et la tarte aux pommes.
Elle ignorait encore que les rêves sollicitent notre cerveau comme s’il devait résoudre un problème mathématique particulièrement épineux.
Ici en bref



Du côté des critiques
Le Monde –
Du côté des blogs
Les lectures d’Antigone – Sherazade_Lit –
Questions pratiques
Véronique Olvadé – Fille en colère sur un banc de pierre
Éditeur : Flammarion
Twitter : @Ed_Flammarion Instagram : @flammarionlivres
Parution : 4 janvier 2023
EAN : 9782080285935
Lecture : Février 2023
Pour une fois, j’ai aimé ce roman de l’auteure.
Oui, Véronique Olvadé s’affirme avec un style si particulier que quelque fois, ça ne passe pas § Mais, ici, est-ce le ciel de Sicile, mais il est très réussi !
elle a vraiment un style bien à elle, agréable à lire!
elle a vraiment un style bien à elle ! c’est très agréable à lire !
Oui, un roman à découvrir avec un style particulier !
Bonjour Matatoune, je viens te souhaiter un beau mois de mars avec de belles fleurs autour de toi, du soleil et de bonnes senteurs printanières. Agréable semaine 🙂
Merci Denise ! Je prends car le mois de mars s’annonce particulier. Bon mois de mars à toi aussi 🙂
Encore rien lui de cette auteur peut-être un jour, Bisous bon mardi
Pourquoi pas ? Bonne semaine 🙂
Bonjour Matatoune. Je n’ai lu d’elle que “La grâce des brigands”. Il faudrait que je lise celui-ci. Bonne journée
J’ai pas lu celui-là ! Si tu peux, lis le et j’espère qu’il te plaira 🙂 Bonne soirée
Cela donne envie.
Oui, c’est une valeur sûre ! Je pense que cela te plairait… Toi qui sait aussi balader tes lecteurs 🙂
Je n ai jamais rien lu de cette auteure. Le thème de la filiation me parle peu. Bonne semaine
Oh, c’est plus tôt, une filiation brusquement cassée entre les memebres de cette famille. Bonne semaine à toi
Belle chronique pour une écrivaine très connue que je n’ai encore jamais lue. J’avoue que ce thème familial et ces prénoms d’opéra donnent assez envie 🙂
Oui, mais attention, ils cachent tellement de choses 🙂
Oh, je note. Ta chronique est sublime et en plus les thématiques de la filiation et de la famille me plaisent beaucoup. Merci pour cette découverte. 😘
C’est un univers les romans de Véronique Olvadé et celui-ci ne déroge pas à sa règle : une île en face de Palerme en Sicile et une disparition qui détruit une famille 🙂 Bonne lecture, alors ! J’ai hâte de lire ton ressenti !
Merci pour tes chroniques toujours éclairantes. Ce n’est pas facile de se retrouver au milieu de toutes ces sorties littéraires. 😘
Le style de Véronique Olvadé est particulier. Elle aime décortiquer les ressentis. Certains trouvent qu’elle en fait trop ! Mais, c’est vrai que Fille en colère est dans tous les Top de cette rentrée littéraire, comme d’autres. Un très bon cru, cette année et ce n’est pas fini avec les sorties de mars et celles concernant les polars ! 🙂
Un très beau roman effectivement ! Merci pour le lien 😉.
Oui toute une atmosphère que Véronique Olvadé crée avec brio 🙂