Au Pays Bigouden, la misère était encore le lot de bien des gens au début du siècle. C’était une calamité comme une autre et contre laquelle on ne pouvait pas grand-chose.
Le moindre coup du destin suffisait à y faire tomber ceux qui étaient déjà en prise au diable sans le loger dans leur bourse ni le tirer par la queue, comme on dit en français. Le naufrage, l’invalidité, la maladie sur les hommes ou sur les bêtes, le feu dans la paille, une mauvaise récolte, un maître trop dur ou simplement les sept malchances quotidiennes vous jetaient pour un temps sur les routes, vous obligeaient à tendre la main au seuil des portes, la prière entre les dents et les yeux fermés sur votre humiliation.
Quelquefois, les hommes choisissaient de se pendre et il y avait toujours, dans l’appentis, une corde qui ne demandait que cela. Les femmes préféraient se noyer et il se trouvait toujours un puits dans leur cour ou un lavoir au bas de leur champ. Pierre-Jakez Hélias
Emmanuel Lepage – L’île Vierge- Goulc`han Kervella – Un phare dans les yeux –
A l’occasion d’une farfouille dans une librairie bretonne, je suis tombée presque aimantée devant la beauté de la couverture d’Emmanuel Lepage sur son essai L’île Vierge, soutenu par l’écriture documentée et empathique de Goulc’han Kervella.
Le phare de l’île Vierge est le plus grand du monde. Situé entre Ouessant et Batz, et construit à la fin du XIXè siècle, il devait avoir une portée de 33 mètres au-dessus des plus hautes mers. Mais, à travers l’histoire de sa construction, les détails de son édification et les aventures qu’ont connu ses premiers gardiens, Goulc’chan Kervella nous renseigne sur les spécificités de ces bâtisses de la mer crées selon la volonté de Napoléon.
Les planches d’Emmanuel Lepage contiennent toute la sérénité du tempérament breton, sa ténacité devant les fureurs des éléments et le courage lorsqu’il s’agit à la fois de combattre la solitude mais aussi la promiscuité. Les vingt-et-une œuvres originales ont été exposées en 2021 à l’initiative de la communauté de communes du Pays des Abers. Et l’album rend compte de ce travail réussi. Alternant couleurs ou nuances de noir et blanc, elles nous racontent le passé, la nature et ce métier particulier de gardien. La suite ici
Mathieu Rivrin – Photographe de Bretagne

C’est en 2017 que Mathieu Rivrin se découvre protecteur de la nature. A l’aide de son drone, il capte des moments rares où les paysages bretons se font paysages polynésiens ou fantastiques. De quoi rêver !
Quand le dieu de la mer sort de l’océan déchainé … C’était ma photo de l’année 2021 et peut être la photo d’une vie …Mathieu Rivrin
Né à Brest, Mathieu Rivrin a tout juste trente et un an. Très actif sur les réseaux sociaux, il faut aller voir ses photographies qu’il poste régulièrement. Sa photographie la plus connue est celle de son Poséidon qui a fait le tour du monde. Elle est présentée (et vendue) en exclusivité à la galerie iD Pod de Brest. La suite ici
Mathurin Méheut – Arpenteur de Bretagne
Peintre breton, Mathurin Méheut (1892-1958) participa à la connaissance de la Bretagne, ses métiers, ses croyances et ses particularités dès le début du XXè siècle. Le panel de ses techniques est large : sculpture, dessin, décoration, céramique,, graveur, en plus de la peinture. L’exposition au Musée de Pont-Aven présente son parcours à travers ses œuvres.
Sorti de l’École des Beaux-Arts de Rennes, Mathurin Méheut effectue toute sa carrière à Paris où il habite dès 1902, à l’âge de vingt ans. Il collabore à l’École nationale des Arts décoratifs de Paris. Remarqué rapidement par son talent de dessinateur, il travaille pour la revue Art et Décoration en tant que peintre décorateur.
Deux grandes expositions sont organisées au Musée des Arts Décoratifs de Paris après ses séjours à Roscoff (1910 – 1912) puis à Penmach (1919-1920). La suite ici
Rutabaga, l’éléphant tout plat – Françoise Héré – Lesieur – Mathias Baudry
Voici un joli conte de la littérature jeunesse, Rutabaga, l’éléphant tout plat, à découvrir seul ou avec ses enfants ou petits enfants de plus de sept ans, le soir avant de dormir ou alors à toute heure tant le récit fait voyager au pays des rêves mais aussi de la réflexion.
Sous la mine d’Émile, devenu mathématicien installé depuis deux ans à Ouessant, se dessine des éléphants. Comme il aimait déjà les chiffres, il lui fallait un animal aux proportions adaptées. Il en dessinait des petits, des gros, des assis et même des couchés. Puis, devenu trop préoccupé par d’autres chiffres, il s’arrêta. Un soir, l’esprit un peu retourné, il se décide à chercher dans son enfance. Il y trouve un éléphant parfaitement proportionné qu’il s’attache à recopier. Baptisé Rutabaga, Émile peut se coucher et reprendre demain ses calculs alambiqués. Seulement, la feuille va s’animer et Rutabaga voyager …La suite ici
Pierre Jakez Hélias – Maison natale
Pierre Jakez Hélias (1914-1995) fut dans les années 80 le premier écrivain a raconté son enfance pauvre en Bretagne, et plus précisément au pays Bigouden dans le roman Le Cheval d’orgueil. Ces « Mémoires d’un breton du pays bigouden », sorties en 1975, eurent beaucoup de succès. Elles racontaient grâce aux récits de ses deux grands pères, Le Goff et Hélias, l’un fou et l’autre sage.
Ils avaient pris le temps pendant la première guerre mondiale de se rapprocher de cet enfant et de lui raconter leur Bretagne de l’intérieur, celle pauvre des paysans de ce bout du monde. Sa mère, obligée de prendre la place de son mari, parti dans les tranchées, ne pouvait s’occuper de l’enfant qui leurs était confié la journée.
École de Pont-Aven
Charmant petit village breton, cette localité fait fructifier son passé artistique où tout est en rapport avec l’École de Pont-Aven qui a fait sa renommée.
Dès 1886, la vague impressionniste se finit avec la huitième exposition à la Maison Dorée de la rue Lafayette. L’anar Camille Pissarro, devenu le plus âgé et le plus progressif, sent venir un vent nouveau. C’est le post-impressionniste dont l’École de Pont-Aven a porté tout le renouveau.