RENTREE LITTERAIRE HIVER 2024
Cinq années d’un amour caché, comme volé au monde, entre portes et fenêtres, différents, où séjourner le peu qu’il faut, avec deux corps dévorés de l’envie de l’autre.
« Un homme, une femme, deux corps à mille kilomètres de distance qui voudraient des mains et n’ont que des mots. »
Des jours où Nicolas Mathieu a crié sur les réseaux sociaux sa solitude de n’être que l’adultère. Autant de jours à chuchoter le désir en attente, le plaisir solitaire de la rêverie du corps aimé. Des heures à relier par des fils invisibles deux existences que tout sépare sauf à l’instant de leur retrouvaille fusion.
« Surtout, je lui disais regarde comme je t’aime : on t’envie. »
Puis lorsque vient le temps de la déchirure, panser avec des mots ses souvenirs des corps enfouis.
Seulement, cette ode à un amour passé, Nicolas Mathieu ne s’en contente pas. Il livre des fragments de lui-même, comme des bulles à saisir. « Quelque chose dans les événements semble chercher en nous ce qu’il y a de plus précieux pour le réduire, l’organiser, le faire passer de l’intime au monnayable. »
Nicolas Mathieu raconte sa paternité, sa maturité, sa fidèle présence à l’autre, bref tout ce que cet homme, de plus de 40 ans, traverse.
La famille recomposée
, L’enfant à partager, le whisky qui tente déteindre les larmes, la solitude à affronter :
« Je t’attends à l’autre bout, ne t’en fais pas. Ton enfance est en lieu sûr. Tu peux devenir qui tu voudras. «
Et la vieillesse de ses parents vient rappeler que la vie passe :
« Cette vie n’était pas la tienne. Elle t’aura juste emprunté, comme un pont, une paire de chaussures. Elle te sera passée au travers en ne laissant qu’un chapelet de souvenirs vagues. »
Mais, c’est aussi de nous, que Nicolas Mathieu raconte. Car la critique sociale affleure, bienfaiteur à mettre des mots, enfin, sur le quotidien. « Ne cède pas ton temps en vain. Ne vends pas ta force à vil prix. Ne crois pas les « c’est comme ça », les « que veux-tu qu’on y fasse ? » . Ne donne pas ton sommeil à ceux qui le muent en or. Réserve-toi le plus possible pour la joie. Écoute-moi. Tu n’as qu’une vie : défend là. »
Ainsi, sans bouffée d’amour, comme ce tout jeune couple adossé au mur d’une piscine, que serait-ce de vivre ?
Et ces shoots de mots, Nicolas Mathieu nous les offre avec et par amour !
Puis quelques extraits
Surtout, je lui disais regarde comme je t’aime : on t’envie.
Partout, il nous faut poursuivre ce labeur, ce désordre d’appétit, de hantise et de chiffres qui nous tient lieu de civilisations.
Quand je veux emménager dans tes pensées, je trouve porte close.
Et, ce n’est pas une révolution, l’adultère, vivre vite et s’enchaîner l’un à l’autre deux heures occultes avant de retrouver le fleuve des voitures et des équations sans inconnues.
C’est le temps brûlant des rencontres sans cesse, des gens qui te parlent, d’eux, du livre, de leur vie, des mots qu’ils se cherchent. Je les retrouve chaque soir et j’oublie alors la fatigue et les redites. Car tout recommence, il n’y a que des premières fois et puis de temps en temps, au détour d’une signature, cette voix si basse que j’attends depuis l’enfance et qui me dit merde c’est exactement ça, continuez, merci, pour nous aussi c’est la guerre.
Il demeurait là, au comptoir, dans la nuit, un peu de temps disponible, des miettes d’humanité que la grande machine à réaliser des richesses avait négligées.
Et encore,
Un homme, une femme, deux corps à mille kilomètres de distance qui voudraient des mains et n’ont que des mots.
Quelque chose dans les événements semble chercher en nous ce qu’il y a de plus précieux pour le réduire, l’organiser, le faire passer de l’intime au monnayable.
Ne te rends pas. Tu as trop donné déjà .
Nos histoires ne sont pas des parties de campagne. Les années sont lourdes de problèmes, de tapisseries à refaire et de nos enfants à finir.
Ne céde pas ton temps en vain. Ne vends pas ta force à vil prix. Ne crois pas les » c’est comme ça » , les » que veux-tu qu’on y fasse ? » . Ne donne pas ton sommeil à ceux qui le muent en or. Réserve-toi le plus possible pour la joie. Ecoute-moi. Tu n’as qu’une vie : défends-là.
Je t’attends à l’autre bout, ne t’en fais pas. Ton enfance est en lieu sûr. Tu peux devenir qui tu voudras.
Cette vie n’était pas la tienne. Elle t’aura juste emprunté, comme un pont, une paire de chaussures. Elle te sera passée au travers en ne laissant qu’un chapelet de souvenirs vagues.
Je t’attends à l’autre bout, ne t’en fais pas. Ton enfance est en lieu sûr. Tu peux devenir qui tu voudras.
Cette vie n’était pas la tienne. Elle t’aura juste emprunté, comme un pont, une paire de chaussures. Elle te sera passée au travers en ne laissant qu’un chapelet de souvenirs vagues.
Ici en bref
Du côté des critiques
Télérama –
Du côté des blogs
Questions pratiques
Nicolas Mathieu – Le ciel ouvert
X : @math_nicolas Instagram : @nicolasmathieu
Illustration : Aline Zalko
Éditeur : Actes sud
X : @ActesSud Instagram : @actessud
Parution : 7 février 2024
EAN : 9782330185497
Lecture : janvier 2023
[…] en parlent également : Matatoune, Marco, Fred, L’écume des […]
Un auteur que j’apprécie. Merci pour ce conseil de lecture.
He bien pas du tout le genre sur lequel je plonge..Bises bonne journée
Non, je sais 😄 Bonne continuation
Bonjour Matatoune. J’aime beaucoup les illustrations, mais c’est tout. J’avais été très déçue par Leurs enfants après eux. Bonne journée
Alors, celui-ci n’est pas pour toi ! Bonne continuation 😉
Normalement, je me jette sur le dernier Nicolas Mathieu … Mais là, j’hésite, je ne sais pas trop pourquoi, sans doute parce qu’il change de registre ( et ton billet le confirme)
On n’est absolument pas dans la fiction, Du coup, c’est vrai que cela change bcp. De plus, il y parle beaucoup de lui …Un changement de tout au tout 🙂
Il faudrait déjà que je lise son Goncourt, mais je recule sans vraiment savoir pourquoi !
Merci de ta chronique
Anne
Moi, j’aime bien son style, sa façon de parler sur le social. Déjà, complètement convaincue dès le commencement de cette lecture 😄
J’aime bien cette chronique mais… Les extraits me laissent de marbre. Heureusement qu’il y a la belle citation de Victor Hugo.
J’ai aimé retrouvé son style et ses préoccupations sociales ! Bonne continuation 😉
C’est le genre de livre qui me fait fuir. Bonne semaine
Oui je sais 😄 Bonne journée