Rentrée littéraire 2021
Première sélection Prix Médicis 2021
Première sélection Prix Fémina 2021
Première sélection Prix Fémina Lycéens 2021
Nina Bouraoui sait de romans en romans surprendre et se réinventer. Car, ce roman a de quoi étonner ! Nina Bouraoui choisit la forme du journal, sept petits carnets trimballés partout. Y sont confiés les ressentis secrets d’une femme exilée dans l’Algérie des années 60/70, enfermée dans son quotidien, qui sombre irrémédiablement, si ce n’est dans la folie, c’est dans une neurasthénie importante.
Par petites touches, un vécu de solitude se révèle où l’amour pour son fils, Erwann, va combler, certainement trop, un vide émotionnel et une vie où rien n’arrive. A tel point que le vin vient réchauffer quelque peu et, elle le sait, de façon illusoire, ses journées. Seul réconfort, son jardin qu’elle cultive ardemment comme une branche auquel elle se raccroche pour ne pas sombrer. Il y a aussi la mer et le soleil, mais l’inquiétude rode, la peur envahit le quotidien car les années sombres de ce magnifique pays s’annoncent. Alors la narratrice prend des photos pour saisir les instants remarquables de sa vie.
Que peut-elle faire d’autres ? Quitter Brahim, son mari algérien propriétaire d’une usine de papier, mais pour aller où ? Aucun désir pour ce qu’il est, son corps ou alors juste en s’inventant des fantasmes… Elle arrive même avoir honte de lui.
Les jours s’égrènent inexorablement. Jusqu’au moment où le désir, l’envie d’un autre corps, d’une autre chaleur vienne embraser le feu qu’elle avait tenté d’éteindre en elle.
Encore une lecture difficile, même si la sensualité qui réveille la narratrice éclaire cette découverte de passages très réussis. Car cette vie où il ne se passe presque rien est complètement envahit par la mélancolie. De beaux passages très poétiques avec les descriptions ce pays que Nina Bouraoui semble de plus en plus aimer rendre compte. Roman tout en sensualité et poésie !
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Puis quelques extraits
Je suis devenu un colon de la seconde génération. Ici, je ne serais pas aimé.
Je me suis trompée de vie. Je ne veux pas y croire, mais je l’écris, ce qui est écrit est à demi écarté. Il existe une illusion des mots, du langage qui parvient à réparer, ou, quand elle n’y parvient pas, à transformer la réalité, nous consolant de nos défaites.
Souvenir de Paris, d’une promenade avec mon frère, d’une robe à fleurs, de mes chaussures rouges à talons, de l’euphorie retrouvée de marcher sans but, dans les rues de la ville, sans craindre un crachat, une parole, un regard, je recouvrais ma féminité, mais je ne pouvais totalement en profiter, en présence de mon frère qui l’accompagnait sans se douter de ce que je pouvais ressentir, sans connaître la valeur de ce que j’étais en train de gagner et que je perdais aussitôt dans le vol Air Algérie qui me reconduirait vers mon existence” neutre” .
Ici en bref
Un premier extrait


Du côté des critiques
D’autres blog en parlent
Questions pratiques
Nina Bouraoui – Satisfaction
Éditeur : JC Lattès
Twitter : @EditionsLattes Instagram : @editionsjclattes
Parution : 18 août 2021
EAN : 9782709667029
Lecture : Septembre 2021
je n’ai lu aucun de ses livres, j’ai voulu voir sa prestation à LGL car celui-ci me tentait et…. Je me suis endormie donc pas vu (ni Cécile Coulon)
je me donne encore le temps…
Peu présente sur les blogs en ce moment car période difficile
Je n’ai pas regardé LGL et en général, ne la regarde pas ! Pour moi, un auteur n’est pas obligé de savoir vendre son livre pour qu’il me plaise. Lorsque j’avais moins de temps pour lire oui j’aimais me mettre au courant en regardant les émissions littéraires. Mais là, j’ai du temps et choisi selon mon envie et le sujet. Bon courage à toi !
cette émission renforce mon envie (“préexistante” donc) de lire certains romans… je regarde le programme avant…
Hier soir par ex “le premier exil de Santiago Amigorena
Je me laisserai bien tenter, maintenant.
Alors j’attends ton retour 🙂
je découvre cette écrivaine avec toi ici mais de la à être tentée je ne sais dire encore. Bisous doux weekend
Heureusement qu’on n’est pas obligée de lire tous les livres de tous les avis qu’on lit ! Bonne soirée
Bonjour Matatoune. Je ne connais pas du tout cet auteur. Je lirai peut-être ce roman mais pas dans l’immédiat.
Une voix féminine qui de roman en roman trace un sillon très affirmé ! Bonne fin de journée !
Je ne la connais que de nom, mais une fois de plus tu es une tentatrice, ce livre a l’air vraiment intéressant.
Bon week end
Ce portrait est celui d’une femme des années 60/70 pas quand-même libre. Elle reste bcp dépendante de son mari et de sa position sociale. Bonne soirée
J’avais beaucoup aimé Otages, son précédent et seul roman que j’ai lu d’elle et pourtant il y en a plusieurs que j’avais repéré….. Il me faudrait encore plus de temps ….. 😉
C’est complétement différent de Otages par la forme. Deux portraits de femmes intenses même si elles sont dépendantes de l’avis d’un homme toutes les deux, une se résignent et l’autre se révolte !
J’ai beaucoup apprécié les deux ou trois romans de Nina Bouraoui que j’ai lus. C’est une écrivaine très talentueuse et je trouve moi aussi que son écriture est poétique et belle.
Oui, je pense qu’il devrait plaire !