
Les champignons “trompettes de la mort” en abondance comme un mauvais présage, un petit village au cœur des Apennins et un commissaire en vacances, voici le début du roman de Valerio Varesi “les ombres de Montelupo” paru aux éditions Points après une publication en format broché chez un petit éditeur italien. Ajoutez un carabinier qui a l’intelligence d’entraîner son collègue pour la résolution de deux meurtres qui vont bouleverser la tranquillité du lieu et ce roman devient une enquête atypique.
Troisième roman avec comme personnage principal le Commissaire Soneri, ce roman est un polar à l’ancienne : pas de sang répandu, pas de suspens terrifiant, pas de pages turn-over. Au contraire, du temps pour planter le décor, pour comprendre toutes les interactions sociales, politiques et économiques! Un roman noir où l’organisation de la pègre a instillé toutes les strates d’une société pervertie autour du blanchiment d’argent.
Le commissaire au caractère solitaire et introverti cherche aussi au travers de ses enquêtes des réponses à ses interrogations existentielles et profite de ce séjour pour tenter de renouer avec l’époque de son enfance et notamment avec le souvenir de son père. Mais, les relations entre celui-ci et les magouilles d’un des morts vont venir bouleverser toutes les certitudes. Peut-on accepter que celui qui vous a tant appris sur le monde, sur la vie puisse lui-aussi être sali par ses comportements inappropriés ? Entre stupeur et malaise, comment gardait confiance ? Il lui faudra comprendre pour assumer !
Le brouillard est aussi un personnage à part entière : il infuse dans les paysages, les interrogations et aussi dans les caractères. Autant dire que les réponses viendront pour éclairer les zones d’ombres.
Ce roman est la découverte d’un monde passé et dépassé et dresse le portrait d’une Italie sans concession qui tente d’assumer ses contradictions. Valerio Varesi démontre que polar rime avec conscience et histoire ! Remerciements sincères aux éditions Points et à Masse Critique de Babelio pour cette belle découverte!

Baldi avait raison : à une certaine altitude, la montagne ne sait pas garder les secrets.
Tous ces gens ont vécus comme si la mort ne faisait pas partie de leur vie. Quand on se croit immortel, on ne pense qu’à son intérêt.
Ces saveurs l’accrochaient au passé, bouchée après bouchée, en suivant un chemin qui échappait au contrôle de la pensée.
Il scruta les visages qu’il reconnaissait, mais sur lesquels le temps avait déposé une couche d’hostilité craintive.
“Que le bon Dieu nous entende”, murmura le capitaine, et le commissaire songea qu’effectivement il était nécessaire de s’en remettre à Dieu le Père vu qu’on ne voulait pas recourir à l’intelligence.
Le commissaire songea à la décadence de la troisième génération, née corrompue par le bien-être.
L’argent creuse des fossés difficiles à franchir.





Ce livre m’a été offert en service de presse par les éditions Points et Masse Critique Mauvais genre : noir c’est noir.
Ceci est mon avis en toute honnêteté et sans pression, comme d’habitude.
Les ombres de Montelupo – Valerio Varesi
Éditions : Points
Parution : Mars 2019
ISBN : 2757876260
Lecture : Avril 2019
Un enquêteur et une ambiance que j’avais beaucoup aimés.
Oui, je viens d’aller lire ta chronique. A lire ici https://alexmotamots.fr/les-ombres-de-montelupo-valerio-varesi/
Bonne fin de journée
Très tentant car j’aime aussi les polars “à l’ancienne” ! Passe une excellente soirée, merci pour ce partage 🙂
Ravie que ce billet donne envie ! Bonne fin de journée !
Bonjour Matatoune. Ce polar semble original et devrait me plaire. Bonne journée
Alors, au partage de tes impressions ! Bonne journée !