Librement inspiré de Ma part de Gaulois, roman autobiographique de Magyd Cherfi, qui signe la musique, le film de Malik Chibane raconte le parcours d’un adolescent de la fin du collège à son baccalauréat. Il est poussé par une mère qui souhaite que son fils réussisse dans le Toulouse au moment des années 70.
Premier de la famille, mais aussi du quartier, à obtenir son bac, l’adolescent (Abdellah Charki) satisfait ainsi le désir d’intégration de ses deux parents.
Le film met la focale sur la mère (Adila Bendilerad, coréalisatrice), comme un hommage à cette actrice maghrébine. L’exil l’a déclassée puisque son père, avocat fils de juge, devait lui apprendre à lire et écrire ce qu’il n’a pas eu le temps de réaliser. Alors, elle reporte ses espoirs sur son seul enfant qui semble être prédisposé aux études.
Elle se heurte à tous, le système et son mari (Lyes Salem) compris, dans des confrontations assez savoureuses.
« Je voulais faire le portrait d’une femme immigrée, maghrébine, avec ses multiples facettes. Il fallait enrichir le personnage et montrer ses contradictions : elle a un fond culturel, dont elle s’émancipe, puis elle y revient, puis s’en échappe à nouveau. La poésie de la langue arabe, le sarcasme, l’ironie la caractérisent. » Malik Chibane
La quête identitaire au cœur du livre de Magyd Cherfi est gommée pour la travestir en une quête d’une mère. Par conséquent le ton acide et tonitruant de l’écrivain se heurte au joli conte du cinéaste, assez angélique.
D’ailleurs la mise en scène s’en inspire avec des ellipses dynamiques pour créer des transitions très théâtralisées. Il n’y a que le mot « assume » que le fils susurre à l’oreille de sa mère et qu’on retrouve dans le film.
« Les hommes naissent libres et égaux en droit » phrase incomplète pour les héros du roman » si faut pas chier «
« Français jusqu’à 18 h car après la rue nous broyait » Magyd Cherif
La, où Magyd Cherfi dénonçait le « bla bla » égalitaire qui produit de l’inégalité,
Là, où Magyd Cherfi dénonçait le « bla-bla » égalitaire, Malik Chibane produit un discours plus consensuel. En fait, le film est une ode uniquement à l’école républicaine avec ces rôles de professeur si stéréotypés. Magyd Cherfy rappelle qu’en plus de l’école, il avait sa mère qui le trucidait s’il n’avait pas son bac.
Alors la volonté de participer à ce que » le roman national » rapporte de la spécificité de l’intégration française, Malik Chibane le gomme au profit d’un beau conte.
Regrets !
Et vous, qu’en avez-vous pensé ?
Petits secrets
Le réalisateur présent à la projection a défendu le parti pris revendiqué par rapport à l’œuvre de l’écrivain.
« J’avais en tête qu’un film est une œuvre distincte d’un livre, et quand j’ai vu un premier montage, je ne me suis pas offusqué : c’était son regard et certains éléments, comme la dimension poétique, presque ésotérique, que Malik a apportée, résonnaient chez moi. » Malik Chibane
Du côté des critiques
Télérama –
Sources
Questions pratiques
Ma part de Gaulois
Réalisateur : Malik Chibane
Avec Adila Nendimerad, Abdallah Charki, Lyes Salem,
Pays : Français
Durée : 1 h 31
Sortie nationale : 30 janvier 2024
Distributeur : Les films du Losange
Ce film a l’air très réussi. Bonne journée
J’ai regretté le ton de l’écrivain ! Mais, un film agréable, oui !
Bonjour. Je n’ai pas entendu parler de ce film mais il a l’air très bien. Le titre est bien trouvé.
Oui, il a été un peu éclipsé par les sorties de janvier ! Mais, un film agréable, tout de même !
Bonjour Matatoune. Je n’avais pas entendu parler de ce film qui semble intéressant. Bonne journée
Oui, un film agréable mais assez intimiste et qui ne restera pas dans le box- office en mémoire 🤣
j’avais envie de lire le bouquin avant de regarder le film. Il est dans ma liste à lire !