Dans l’intimité

Face à face inédit au Musée d’Orsay présentant dans une exposition de deux artistes de la seconde moitié du XIXè siècle de renom : Manet – Degas.

Un même sujet, deux visions différentes

Manet et Degas rendent compte dans leurs œuvres d’éléments de société. Après, l’étude de leurs visions du lieu social qu’est devenu le café dans le quotidien de la seconde moitié du XIXème siècle, les secrets des alcôves font aussi l’objet d’une étude différenciée des deux artistes.

L’exposition présente dans sa partie Masculin – Féminin leurs représentations différentes.

Nana

Deux ans avant la sortie du roman éponyme de Zola, Manet propose la sienne ! Elle incarne une représentation de la Parisienne du XIXè siècle,  tant admirée des hommes et des femmes. Ses vêtements évoquent l’aisance. En premier, son corset, certainement offert par un amant, a été fait sur-mesure. Son jupon de baptiste lui arrive aux mollets. Et, ses mules à talons accentuent sa cambrure. Tout évoque chez elle la féminité triomphante, sûre de ses charmes et heureuse de les utiliser.

Même si l’homme a déjà son chapeau, prêt à partir, sa présence dans le tableau démontre qu’il admire et craint à la fois cette Nana qui saurait, s’il l’ l’abandonne, trouver un autre chaperon tout aussi fortuné, et peut-être plus !

Pour Manet, sa Nana est épanouie, même si elle est obligée de se prostituer. En tout cas, elle a trouvé un riche monsieur pour l’entretenir comme une princesse et elle semble épanouie.

Henriette Hauser a encore servi de modèle (comme pour l’Olympia, 15 ans avant). Évidemment, le thème en peinture est très inhabituel. Manet choisit depuis ses débuts de mettre en lumière des femmes qui n’y sont jamais !

Même si à la même époque, Berthe Morizot peint, elle aussi, une jeune femme à sa toilette, se maquillant, il n’y a aucun rapport entre les deux situations. Manet choisit de mettre le focus sur une courtisane, et celle-ci semble le revendiquer.

Intérieurs

Désigné par Edgar Degas comme un “tableau de genre”, le titre “Le viol”, est donné par des critiques lors d’une exposition en 1905, même si l’artiste le réfute.

Comme à son habitude, Degas travaille avec des croquis et fait poser Emma Dobigny, alors âgée de dix-sept ou dix-huit ans.

Le réalisme est éclatant. La lumière met l’accent sur un coffret ouvert et à côté des accessoires. Mais, c’est la masse obscure de l’homme qui donne tout l’aspect dramatique à cette scène qui aurait certainement dû rester intime.

Évidemment, le tableau de Fragonnard revient en mémoire : un homme débraillé ferme d’une main le verrou de la chambre tandis qu’il retient, de l’autre, la femme à ses côtés.

Pour Fragonard, c’est l’éloge du libertinage, plus ou moins consenti. Pourtant, rien ne prouve que Degas ait voulu peindre un viol et c’est toute l’ambiguïté du peintre.

Comme il le prouvera avec ses danseuses, Degas se voulait réaliste sans être dénonciateur.

Pour aller plus loin

Manet – Degas – Musée Orsay – Dans l’intimité

La petite danseuse de quatorze ans – Camille Laurens

Degas et Renoir

Degas Danse Dessins – Musée d’Orsay

Degas à l’opéra

Commissaires

• Commissaire générale
  • Laurence des Cars, présidente – directrice du musée du Louvre
• Commissaires à Paris
  • Isolde Pludermacher, conservatrice générale peinture au musée d’Orsay
  • Stéphane Guégan, conseiller scientifique auprès du président des musées d’Orsay et de l’Orangerie
• Commissaires à New-York
  • Stephan Wolohojian, conservateur John Pope-Hennessy en charge du département des peintures européennes, The Metropolitan Museum of Art, New York
  • Ashley E. Dunn, conservatrice associée, département des dessins et estampes, The Metropolitan Museum of Art, New York

Sources

Dépliant de l’exposition

L’objet d’art – Hors série Manet Degas

 

Questions pratiques

Manet – Degas

Dans l’intimité

Musée Orsay

#ExpoManetDegas

Du 28 mars au 23 juillet 2023

Twitter : @MuseeOrsay    Instagram : @museeorsay

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Président :  Christophe Leribault