Vasarely -Le partage des formes
Il faut dans toute une vie, donner à voir. V. Vasarely
Victor Vasarely reste un artiste très controversé. L’exposition au Centre Pompidou “Vasarely -Le partage des formes” tente de le réhabiliter.

Venu de la publicité, Victor Vasarely, à l’allure de dandy, est entré dans le monde culturel par la grande porte. Soutenu par un président avant-gardiste, Vasarely s’est retrouvé propulsé au seuil des années 70 dans les médias et dans tous les foyers français mettant en pratique les valeurs que lui avait inculqué son école d’Art hongroise influencée par l’école de Weimar. Vingt ans plus tard, la folie Vasarely s’est éteinte, l’oubliant définitivement.
Le Centre Pompidou expose depuis le 6 février plus de 300 œuvres (peintures, objets et sculptures). Les intentions du Centre sont de resituer Vasarely dans la trajectoire de la modernité. Et, le moins qu’on puisse dire c’est que l’exposition, vue le plus souvent en famille, est un réel succès!
Né en 1906 à Budapest, Vasarely commence après son Bac des études de médecine qu’il ne finit pas. Mais la démarche scientifique le suivra tout au long de sa vie : méthodologie, objectivité et envie de connaître.
Il s’inscrit deux ans à l’école des Beaux-Arts puis en 1929 au Bauhaus de Budapest.

Le Bauhaus (“maison du bâtir“) est un courant révolutionnaire qui vise à former des architectes imprégnés des savoirs-faire des artisans, sans aucune différence entre les deux. Ce courant a été un franc succès à Budapest, avec de nombreux bâtiments résidentiels, cinémas et églises construits dans ce style.

Il découvre l’art abstrait par le biais de Vassily Kandinsky, Malevitch et Paul Klee. Il est influencé par le constructivisme, le cubisme et le surréalisme. Une première exposition de ses œuvres a lieu en 1930 à Budapest.

Au même moment, il arrive à Paris avec sa femme, Catherine, pour s’y installer et commence à travailler comme dessinateur dans différentes agences de publicités célèbres. Vasarely est fasciné par le mouvement. Il cherche à reproduire une troisième dimension en opposant les formes et les contrastes. Au même moment, Calder commence à penser à ses fameux mobiles.

Lors de ce séjour, Vasarely semble appréhender la notion d’universalité en unissant les galets au soleil par les mêmes formes fondamentales.
Vasarely va s’inspirer de la mécanique ondulatoire du physicien Louis de Broglie pour orienter ses créations vers la production d’ondes et de corpuscules qui vibrent à l’unisson.

Vasareli participe à l’exposition “Le mouvement” en 1955 à Paris qui lance l’art cinétique au côté d’autres artistes comme Jean Tinguely parrainé par leur aînés Marcel Duchamps et Alexandre Calder. Il affirme, comme il écrit alors dans le manifeste, “la nouvelle beauté plastique-cinétique mouvante et émouvante“. Alors, il fait figure de père de l’Art cinétique.


Depuis longtemps, Vasarely a l’envie de créer un atelier et une école en France. Fondamentalement attaché à l’esprit du Banhaus, il souhaite un enseignement généralisé qui intègre toutes les notions du quotidien. Et, il n’aura de cesse de repositionner son discours et d’adapter ses créations à la modernité du siècle en fervent défenseur de l’Art pour tous!

Dans la série des “Véga”, la forme se dilate ou se contracte formant des lignes déformées qui s’étirent jusqu’à former des excroissances. Vasarely donnait ainsi forme à la matière – énergie qui s’impose dans l’espace. Selon son inspiration à la fois poétique et scientifique, il s’agit d’exciter la rétine et de susciter des troubles visuelles.
A l’orée des années 1960, Vasarely met au point un “alphabet plastique”, sorte “d’espéranto visuel” d’un langage visuel universel, à partir de six formes géométriques simples incrustées dans des carrés de couleur.


Lorsqu’on voit avec quelle facilité cet “espéranto plastique” est reproduit dans les classes, on ne peut qu’être admiratif !

“L’Op-Art, c’est la pop de l’abstraction” Commissaire de l’exposition
Vasarely désire que l’art descende dans la rue et devienne un art social. Il met en pratique ses idées et ses créations vont envahir le quotidien.




“On vend du Vasarely au mètre dans les grands magasins” Ce à quoi répondait Vasarely “Je ne suis pas pour la propriété privée dans la création. Que mon oeuvre soit reproduite sur des kilomètres de torchon m’est égal! Il faut créer un art multipliable ! “



Enfin en 1972, il trouve l’endroit et les fonds pour ouvrir sa fondation à Aix-en-Provence. Ce sera le centre Architectonique inauguré par le Président, George Pompidou, avec son premier ministre, Jacques Chirac. Réconnue d’utilité publique en 1971 et monument historique en 2013, cet endroit devient aussi une école d’Art. Restaurée, cette fondation ré-ouvrira cet été.
“Tout à la fois, exemple d’architecture dont rêvait Vasarely et mode de présentation de ses oeuvres, cette fondation est une véritable Chapelle Sixtine de l’Art optique et cinétique”. Commissaire de l’exposition

Photos de vagabondageautourdesoi.com
Source :
Vasarelly inconnu. Université jean Moulin. Lyon 3. YOUTUBE
Questions pratiques :
[…] Exposition Vasarely au Centre Pompidou – Le partage des formes […]
Il faut absolument que j’aille à cette exposition 🙂 j’adore Vasarely
Désolée, mais elle est finie depuis mai! Merci beaucoup d’être passée !
Voilà un artiste qui nous en met plein la vue !
Comme toujous, le sens de la formule … Bon début de semaine !
Merci, également.
Merci pour ce partage, je n’ai pas eu le temps de visiter les expos lors de mon voyage éclair à Paris mais j’aurais beaucoup aimé voir Vasarely….
Le temps, le temps 😉 bises
Ravie de t’avoir fait plaisir ! Ton passage à Paris a permis un article intéressant sur le lac de Daumesnil (Ici: https://ael56.blog/2019/04/27/le-lac-daumesnil/) que je ne connaissais pas ! Bonne soirée
Merci 🙂
Une expo très didactique ?
Non, je n’ai pas trouvé ! Beaucoup d’ œuvres présentées mais comme j’ai connu la “Vasarely mania “, je les connaissais ! Bonne soirée !
Super expo , très belle scénographie et commissaires d’expo passionnants !
Oui, comme toujours, le centre Pompidou propose des expositions de très bonne qualité !
Merci pour cette nouvelle chronique qui va m’inciter à faire un petit tour au centre Pompidou.
Oh, c’est l’exposition qui était très complète et a su redonner une modernité à l’oeuvre de Vasarely !
un incontournable majeur de l’art optique et graphique ! Un artiste plasticien vraiment doué et tout à fait cohérent dans son travail. Merci pour ce bel article et belle journée à vous Tatoune 🙂
J’ignorais que Vasarely avait fait la pochette d’un album de Bowie.. que j’écoute d’ailleurs en t’écrivant. Merci pour ce beau partage 🙂
Ravie ! Je crois que dans les années 70, tout semblait s’inspirer de Vasarely : les émissions de télé de Jean-Pierre Christophe Averty, Polnareff qui était très fan, et tant d’autres. Il y a certainement eu une overdose ! Bonne semaine !