Soigne, maltraite et tais-toi !

Céline Boussié : parcours d’une lanceuse d’alerte

Ferenc – Sanz- Bourgoin

RENTREE LITTERAIRE 2023

vagabondageautourdesoi;com - Soigne, maltraite et tais-toi -Entre les maisons de retraite et maintenant les crèches, il y a les établissements pour personnes handicapées, dont Soigne, maltraite et tais-toi dénonce la prise en charge.
La lanceuse d’alerte, Cécile Boussié, prenant en charge sa famille monoparentale, raconte ici son expérience à L’IME de Moussaron, une institution pour l’accueil de personnes en situation de polyhandicap.

La réalité du système

Car, plus vulnérables que les personnes âgées et les bébés, il y a des personnes complètement dépendantes dans leur quotidien avec aucune communication. Personne ne s’intéresse à elles. Le plus souvent, elles sont accueillies en Belgique où peu de familles leur rendent visite. L’indigence du nombre de places en France fait que l’on n’est pas regardant sur la qualité de l’accueil.

L’État fournit des budgets considérables pour déléguer sa responsabilité de prise en charge. Du coup, cette manne, à bas bruit, attire des organismes privés qui ont compris qu’il était possible de s’enrichir, tranquillement et rapidement, tout en développant un système à moindre coût toujours plus performant.

Pour enrichir leurs actionnaires, ces organistes économisent sur tout, notamment sur les personnels, le plus souvent non formés et en sous nombre. La bande dessinée Soigne, maltraite et tais-toi montre leurs conditions de travail, l’absence de soutien et le désintérêt des responsables.

Mais, des économies sont réalisées, aussi, sur la nourriture et sur le confort. Soigne, maltraite et tais-toi montre que certains mangent leurs couches, restent toutes la journée dans un lit de bébé, etc. .

Les lanceurs d’alerte, comme Céline Boussié, dénoncent. Mais, pot de terre contre pot de fer, ils perdent leur emploi, perdent en justice, sont humiliés, cassés, anéantis pour avoir osé dénoncer les conditions de vie dégradantes dont sont victimes les usagers de ces structures.

Il faut que la presse se saisisse de certains dossiers pour que les choses avancent.
Puis, ça retombe ! L’organisme promet, change sa direction et les maltraitances continuent sans s’être en fait jamais vraiment arrêtées.

Il faudrait de vrais contrôles, les moyens d’un réel suivi, que l’Etat porte plainte pour abus de biens sociaux. Mais, il ne le fait pas, trop content que ces organismes remédient à ses propres carences.

Portraits d’alerte

Le format de la bande dessinée est parfaitement adapté pour ce genre de récit. Il met en scène les carences, les abus et les conditions subies. Le combat de Cécile Boussié y est relaté, de son silence pendant cinq ans à son licenciement pour diffamation, puis à son combat pour se faire reconnaître comme lanceuse d’alerte.

Déjà deux volumes sont publiés dans cette collection de Portraits d’alerte. Soigne, maltraite et tais-toi entend mettre en lumière un système maltraitant, où sur toute l’échelle des responsabilités, tout le monde ferme les yeux mais qu’un lanceur d’alerte, Cécile Boussié, met en lumière.
Absolument indispensable !

Remerciements

À @boiteabulles et @NetGalleyFrance pour #Soignemaltraiteettaietoi

Puis quelques extraits

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La fragilité, c’est le dénominateur commun entre les populations négligées, invisibles aux yeux de la société, handicapés, personnes âgées…

Le problème est systémique : tant que les sociétés qui procèdent aux contrôles seront des prestataires payés par les institutions, il faudra se contenter de données fragiles.

Il faut dire que les citoyens-et nos élus- se projettent dans la vieillesse pas dans le handicap.

Que mange-t-il, ce bout d’chou ?
– Sa couche.

Ici en bref

D'habitude, je ne partage pas mes lectures lorsqu'elles ne m'ont pas plue ! Mais, là, c'est le livre qui se vend à plus

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Un premier extrait
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Un autre
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Puis le dernier

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Questions pratiques

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A la fin, quelques références

Soigne, maltraite et tais-toi !

Céline Boussié : parcours d’une lanceuse d’alerte

Ferenc (Scénario)
François Sanz (Dessin)
Bourgouin (Préface)

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Éditeur : La boîte à bulles

Collection Portraits de lanceurs d’alerte

X @boiteabulles Instagram : @laboiteabulleseditions

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Parution : 6 septembre 2023

EAN : 9782849534694

Lecture : Septembre 2023

Littérature contemporaine

Bande dessinée

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Chroniques littéraires

12 commentaires

  1. C’est effroyable, révoltant… je pense que ce type d’institutions devraient vraiment être surveillés de très près et de manière très régulière. L’état devrait dépêcher des inspecteurs, comme dans les écoles… Les handicapés et les personnes fragiles sont à la merci de ces abus, car ils ne peuvent pas se défendre.
    Merci de nous parler de ce sujet ! Bonne journée !

    • Je ne pouvais pas ne pas le faire ! Ce sont des sujets qui me sont très sensibles et auxquels j’ai consacré bcp de temps, par le passé 😉

  2. J’ai travaillé pratiquement toute ma carrière dans ce type d’institutions et je n’ai jamais vu de maltraitance. Il y a beaucoup de contrôles en Suisse. L’Etat subventionne et surveille les foyers. Après les soignants sont parfois débordés et peu attentifs certains jours,on reste des humains avec leurs limites, mais je n’ai jamais vu de maltraitance systématique. Bon week end

    • En france, le système était en partie à but non lucratif, c’est-à-dire associatif et ne faisant pas de bénéfices, subventionnés par l’État qui depuis 1975, déléguait la prise en charge. Actuellement, des entreprises à but lucratif ont investi le secteur et du coup, se font des bénéfices avec les subventions de l’État, comme le scandale qui a touché l’entreprise ORPEA, il y a qq temps, ou les crèches privées actuellement.
      Bon courage à toi et bon dimanche 😉

    • C’est vrai que certaines scènes peuvent paraître exagérées. Seulement, plusieurs témoignages sont venus corroborer les points les plus revoltants et ceux-ci devant la justice. Ce genre de bd ne cherche pas à reprocher aux salariés de ne pas faire correctement leur travail, mais dénoncent leurs conditions de travail qui obligent à ne pas être en mesure de respecter la dignité des personnes accompagnés. Comme dans les Ehpad, comme dans les crèches et bien évidemment, comme dans la prise en charge du handicap. Très bon dimanche à toi 😉

    • C’est bien qu’une maison d’editions propose une collection pour mettre en image le cheminement de lanceurs d’alerte et rappelle à la fin le processus juridique actuel !

    • Et pourtant, c’est une réalité qu’il ne faut pas occulter dans certaines structures !

    • Oui, je crois au pouvoir de la BD dans ce domaine ! Un reportage est complètement insupportable. Quand on a vu ces témoignages de personnes en Ehpad.je n’ai pu rester assise, complètement impuissante en exprimant ma colère. Idem pour les bebes. Un essai est obligé d’expliquer, de deconstruire des polémiques, etc. La BD montre brut ! Et, c’est vrai c’est une claque! Merci pour ton retour !

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