Pascal Boniface
Lukino
En tant qu’ami et admirateur, Pascal Boniface raconte l’histoire du poète, Léo Ferré, avec un sous-titre qui le définit justement, Ni Dieu, ni maître. Ce roman graphique permet à la jeune génération de connaître cet amoureux de la musique et des mots et aux plus anciens de retrouver le ton de rage et de révolte qui caractérise son répertoire.
Pascal Boniface choisit de faire raconter l’histoire par Léo Ferré lui-même. On apprend son histoire, ses années de galère et son début de carrière à quarante-cinq ans grâce à la rencontre avec le prince Rainier ! Puis, c’est le découvreur de talent, Eddy Barclay, qui décide de le produire, alors que tout les distingue. Icône d’une jeunesse révoltée, ses spectacles ressembleront de plus en plus à des meetings.
En plus de sa vie publique, est exposée ici sa vie plus intime avec ses trois compagnes ainsi que la naissance de son fils lorsque ses cheveux devenus longs étaient immaculés. La relation de l’artiste avec sa guenon y est détaillée ainsi que les différents lieux où il a vécu.
Chaque début de chapitre reprend des vers de ses chansons. De plus, à la fin, la partition et le brouillon d’une de ses chansons la plus connue “Avec le temps” sont présentés. Et, le trait de l’illustrateur Lukino épouse parfaitement le propos comme cette magnifique couverture !
Néanmoins …
Dans ce roman graphique, il manque toute la fougue, toute la démesure et encore plus, toute la rage que Léo Ferré exposait à son public. Est-ce ce “Je” qui perturbe ? Car, être à la fois celui qui encense et celui qui est concerné par l’hommage rend celui-ci au mieux orgueilleux et au pire, assez vantard.
De plus, aucune critique par rapport à son “art de vivre” ! On passe très vite sur les voisins ne supportant plus les dommages de la guenon que Léo Ferré chérissait. Et, difficile de comprendre cette rage solitaire qui lui faisait faire “un bras d’honneur” à toutes règles ou tout cadre proposé.
Pour fêter les 30 ans de la disparition de Léo Ferré, cette bande dessinée rend un hommage au poète, anar dans l’âme et récalcitrant à toutes instances institutionnelles, cultivant sa révolte et sa liberté, que la poésie de ses mots doublée de son sens musical témoigne. Espérons que la jeune génération puisse redécouvrir ce grand chanteur français.
Remerciements
A @Babelio_ et sa Masse critique et @dunod-editeur #LéoFerreniDieunimaître de
Puis quelques extraits
La poésie doit être accessible au plus grand nombre. Je mets ma musique sous le poème, humblement. Comme un véhicule qui l’emmène dans l’oreille des gens.
“La clique de Nanterre est devenue la claque de Bobino.” Le Figaro – Janvier 1970
Mon adhésion au PCF aura duré moins d’une journée.
J’ai rencontré André Breton l’an passé.
Il a écrit à mon propos : “Parfaite fusion de tous les dons du poète, de musicien et d’interprète. “
À 52 ans, je deviens l’icône d’une jeunesse révoltée.
Mes spectacles sont des meetings. Ils réunissent des milliers de personnes. Le public est jeune, il y a même des adolescents.
Et encore
ford ou fiat
envoient des ouvriers
dans des usines et
(…) ils font de l’argent avec eux.
Moi, j’envoie mes
idées dans la rue
et je fais de l’argent
avec elles. Ça te
gêne ? Moi, non!
Et, voilà !
Album “ET BASTA” 1975
Dernier bras d’honneur d’un vieil anarchiste, je décide de quitter ce monde le 14 juillet, entouré des miens dans ma Toscane chérie !
Ici en bref




Du côté des critiques
Du côté des blogs
Questions pratiques

Léo Férré – Ni Dieu, ni maître
Pascal Boniface
Twitter : @PascalBoniface – Instagram : @pascalboniface_
Illustrateur : Lukino
Twitter / Instagram : @lukinopanorama –
Éditeur : Dunod
Twitter : @dunob-editeur – Instagram : @dunod_editeur
Parution : 24 mai 2023
EAN : 9782100843558
Lecture : Juillet 2023
Un sacré personnage derrière l’artiste !
Oui, que la BD édulcore un peu pour, certainement, répondre au politiquement correct de notre époque!
Un artiste qui ne m’a jamais attirée, je préfère d’autres poètes comme Brel ou Ferrat. Bon dimanche
Il nous laisse des chansons poétiques que je ne peux oublier ! Bonne continuation !
Bonsoir Matatoune. J’apprendrais beaucoup de choses sur cet artiste dont je ne connais que les chansons en lisant cette BD. Le graphisme est sympa. Bonne soirée
Regrets quand même que le choix de la narration à la première personne empêche une bio un peu critique ! Très bon dimanche !
Un grand artiste. Il a écrit quelques unes des plus belles chansons françaises. C’est bien de lui rendre hommage. Merci et bonne journée !
Oui, un immense artiste, aujourd’hui presque oublié!