
Emmanuelle n’était qu’une traductrice de mauvaise littérature mais elle savait qu’un auteur passe son temps à se dissimuler derrière chacune des lignes qu’il écrit. Elle savait que les écrivains sont des exhibitionnistes qui se servent des mots pour maquiller leur impudeur, qu’ils cachent leur désir de dévoiler leur âme et leurs pensées profondes au plus grand nombre à coups de virgules et de passés simples. Elle savait que lire un livre est la meilleure et la plus sûre façon de rentrer à l’intérieur et sous la peau de celui qui l’a écrit, elle le savait parce que les traducteurs lisent mieux que personne. Un livre est un jeu de piste de l’auteur avec ses lecteurs mais d’abord et avant tout, avec lui-même. Tous les écrivains sont des pervers et tendent leurs livres comme on tend un miroir. Les rêveurs définitifs – Camille de Peretti
Auteurs commençant par O,P, Q catégorie littérature contemporaine
Sylvain Prudhomme – L’enfant dans le taxi
Leonardo Padura – Ouragans Tropicaux
Maria Pourcher – Western
Nicolas Perge – Lise Deharme, Cygne noir

Nicolas Perge met en lumière une poétesse et romancière qui marqua de sa présence étonnante le mouvement surréaliste. Lise Deharme fut une muse, une salonnière, grand train, mais aussi une créatrice, attachée dans la vie et dans ses œuvres, à la liaison du merveilleux et du réel.
Figure semble-t-il incontestable de ce mouvement qu’André Breton créa et assura comme un gardien cerbère, devenu intouchable. Breton prendra le gant bleu ciel de Lise Deharme pour confectionner en bois le symbole de son mouvement qui vise à décloisonner les frontières entre les arts et les médias en s’affranchissant des genres littéraires.
Toujours représentée par ” la femme aux gants” dans Nadja en octobre 1924, Lise Deharme avait perdu de la lisibilité à notre époque. Pourtant, Nicolas Perge propose un portrait d’une femme aux convictions très contemporaines et aux engagements très affirmés.
Mais, de cette femme, il faut retenir aussi, comme le souligne Nicolas Perge dans ce roman s’appuyant sur une documentation poussée, la capacité à jouer de l’amour des hommes. En effet, elle laissa pendant des années espérer Breton, jouant avec lui au chat et à la souris, pour épouser Paul Deharme. Avant, elle avait épousé Pierre Meyer, dont elle avait eu une fille Hyacinthe. La suite ici
Jean-Marie Quéméner – J’ai mille ans

Quittant le récit historique, Jean-Marie Quéméner revient à l’actualité avec ce roman, mi-fable, mi-récit, qui par la voix d’un espoir vieux de mille ans raconte le chemin qu’empruntent ceux dont leur pays d’origine est devenu à fuir.
À l’orée du Soudan et de l’Egypte, près d’un village d’orpailleurs interdits aux femmes, dans une cabane de prostituées, naît une fille qui sera la narratrice de ce récit d’exil. Sa mère choisit de l’appeler Amal qui signifie espoir. Aucun avenir pourtant pour ce bébé et sa mère dans ce lieu où la vie appartient à celui qui les possède.
Cet endroit de nulle part est trop éloigné de l’Europe et pourtant, son mirage attire. Car, ce sera toujours mieux de vivre chichement que de mourir ici. Toujours mieux de ne pas avoir d’avenir plutôt que de mourir là où on vit sans vie !
Tout dans ce bébé conclut à sa filiation avec un français, qui à l’annonce de la nouvelle s’est enfui, plus loin que son ombre ! Alors, l’exil sera leur avenir en compagnie d’Assim, aux doigts d’or, aussi homme des hommes.
C’est ce voyage, depuis mille ans réalisé, que raconte Jean-Marie Quéméner, ancien journaliste reporter, spécialiste de la Syrie. À travers le désert, une oasis, un camp de l’attente, on suit cette mère et son enfant, au cœur de la Libye, au contact du meilleur comme du pire où l’argent achète un espoir de liberté vers l’Europe fantasmée. La suite ici
Stéphanie Perez – Le gardien de Téhéran

C’est au cours d’un reportage pour France Télévision que Stéphanie Perez fait la connaissance d’un petit gardien de musée. Dans Le gardien de Téhéran elle raconte l’histoire étonnante d’un homme que rien ne le destinait à devenir le conservateur d’œuvres artistiques modernes, rarement vues, souvent cachées.
Pour son premier emploi, à Téhéran, Cyrus Farzadi devient chauffeur en 1977. Mais, ce qu’il transporte ce ne sont ni des touristes ni des autochtones, mais des œuvres d’art à partir de leur réception à l’aéroport.
En effet, Farah Pahlavi, femme du Chah d’Iran avait une passion pour l’art contemporain européen et américain. Au cours de ses années de règne, elle rassemble un ensemble d’œuvres exceptionnelles et constitue le fond du nouveau musée d’art contemporain de Téhéran qui s’ouvre en 1977. La suite ici
Véronique Olvadé – Fille en Colère sur un banc de pierre

Véronique Olvadé propose son nouveau roman, Fille en colère sur un banc de pierre, sur le retour d’Aïda dans sa famille en Sicile après le décès de son père. Un énième roman sur la filiation, direz-vous ! Oui certes, mais l’écrivaine n’a pas son pareil pour créer ses fictions qui ressemblent comme deux gouttes d’eau à la réalité et qu’elle triture sans jamais la faire casser pour en éprouver les ressentis.
Sa Seignerie, c’est ainsi que les filles ont surnommé leur père. Elles sont quatre: Violetta, la reine, Gilda, la pragmatique, Aïda, la préférée et Mimi, le petit colibri. Leur père étant passionné d’Opéra, trois de ses enfants portent le prénom d’héroïnes de Verdi. La dernière, s’inspire d’une pièce de Puccini.
De fait, Mimi est différente, de celle qu’on accepte dans une famille sans en dire plus, son étrangeté, en fond. Seulement, une nuit de carnaval, elle disparaît. Depuis, Aïda porte la culpabilité de ce drame, de la douleur de sa famille et du manque de protection de son père. Et depuis, Aïda s’est enfui ! La suite ici
Polina Panassenko – Tenir sa langue – Rentrée littéraire 2022

Tenir sa langue, premier roman de Polina Panassenko, raconte son exil de sa Russie natale à la banlieue Stéphanoise, à hauteur d’enfant. Le roman détaille notamment son acquisition de la langue lors de son intégration dans l’école de la République.
Le point de départ du roman est le souhait de la narratrice de pouvoir utiliser son vrai prénom, Polinia, sur ses papiers administratifs et dans les démarches officielles qu’elle est amenée à poursuivre. La suite ici
Sarah Perret – La petite
Prix Jean Anglade du premier roman 2022

Ce premier roman La petite de Sarah Perret est une immersion dans la Savoie du XXè siècle. Au cœur du terroir et des gestes ancestraux au savoir lié à la connaissance de la nature, les secrets s’installent et y prospèrent, égratignant les êtres les plus sensibles et fragiles.
La petite raconte la vulnérabilité d’une petite fille sous l’influence de secrets familiaux qu’elle ne fait que subir. La suite ici
Christophe Ono-dit-Biot – Trouver refuge

Difficile de résumer mais aussi de donner envie de lire le dernier roman de Christophe Ono-dit-Biot, Trouver refuge, inclassable dans un seul genre, tellement foisonnant et décalé mais terriblement attachant !
Longtemps j’ai tourné autour de ce livre, acheté depuis longtemps l’ouvrant et le refermant, lisant de-ci delà des critiques pas toujours avantageuses, et puis, comme on saute dans le vide, je m’y suis noyée de plaisir. La suite ici
Anthony Passeron – Les enfants endormis

Un jeune homme, Anthony Passeron, donne une vie de papier à son oncle Désiré dans ce magnifique roman Les enfants endormis. Avec un portrait tendre et exigeant, il rend hommage aussi à sa grand-mère, Louise, qui, toute sa vie, a lutté pour s’élever au-dessus de sa condition et a soutenu son aîné, sans faille, contre une pandémie qui a fait plus de quarante mille décès en France depuis les années 80. La suite ici
Raosy Pellerin – Bibiche

Premier roman de Raosy Pellerin, Bibiche est le récit du parcours d’une réfugiée de République Démocratique du Congo à partir de son arrivée à Paris. De l’errance de la rue jusqu’aux papiers officiels, Bibiche dresse, par son récit, à la fois les méandres d’une administration opaque qui demande toujours plus de détails intimes pour accorder son sésame officiel et aussi un portrait de femme, volontaire et téméraire, qui chemine pour retrouver sa dignité.La suite ici
Éléna Piacentini – Les Silences d’Ogliano

Pour la première fois, je découvre l’écriture d’Éléna Piacentini avec ce magnifique roman Les Silences d’Ogliano, et je suis séduite et même envoutée. Cette chronique d’un village, imaginaire au sein du massif de l’Argentu, a l’évocation puissante des essences gorgées du soleil du maquis. Le jeune Libéro Solimane, pour entrer dans sa vie adulte libre et conquérant, doit rassurer les fantômes du passé, assumer ses désirs profonds et dompter sa colère. La suite ici
Camille de Peretti – Les rêveurs définitifs

Pour la rentrée littéraire 2021, Camille de Peretti propose avec Les rêveurs définitifs une réflexion sur les freins que chacun s’inventent pour ne pas se sentir bien dans son quotidien. A travers trois âges de la vie, la vie se décline aléatoire, incertaine et inquiétante alors le recours aux rêves éveillés, d’un ailleurs, d’une situation différente ou d’un avenir plus rose, est une manière pour supporter le quotidien. La suite ici
Judith Perrignon – Là où nous dansions
Bernard Pivot …mais la vie continue
Laurent Petitmangin -Ce qu’il faut de nuit
Romain Puértolas – Sous le parapluie d’Adélaïde
La guerre est une ruse – Frédéric Paulin
Avant que j’oublie- Anne Pauly
A la ligne. Feuillets d’usine – Joseph Ponthus
Auteurs commençant par O,P, Q catégorie bande dessinée
Qatar, le lustre et l’orient – Emmanuel Picq – Victor Valentini

Le Qatar est entré dans nos vies par la grande porte de l’information. En organisant de façon controversée la Coupe du Monde de football, cette année, ce tout petit pays s’est placé dans la cours des grands en s’imposant comme un incontournable.
Emmanuel Picq et Victor Valentini choisissent de nous raconter en bande dessinée, non seulement l’histoire mais la géopolitique de cette terre de désert transformée en oasis de luxe pour et par la famille Al Thani.
De la chasse à la perle à l’empire du pétrole puis maintenant du gaz, la famille gouverne depuis cent cinquante ans un pays de la grandeur d’un département français, au PIB par habitant qui est l’un des plus élevés du monde.
Sous protectorat britannique jusqu’aux années 70 au siècle dernier, le Qatar a trouvé une place ambiguë entre ses voisins. Entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, ma politique du Qatar n’a cessé de créer un chemin particulier pour exister. La suite ici
Auteurs commençant par O,P, Q catégorie romans policiers
Michèle Pedinielli – Sans collier

Avec son nouveau polar Sans collier, Michèle Pedinielli enfourche sa détective atypique pour se souvenir des “Cani Sciolti” (chiens sans collier), ce groupe dans les années 70 refusant de s’affilier à un parti mais qui fut arrêté par la montée du fascisme en Italie.
Après La patience de l’immortelle et la Corse, Ghjulia Boccanera, surnommée Diou, revient chez elle à Nice et retrouve Dan avec qui elle vit en colocation.
Un grand homme hirsute et muet fait fuir les deux skinheads qui campent en bas de chez elle pour lui régler son compte, semble-t-il. Car Shérif Haïchout, l’un des derniers inspecteurs du travail, “basané, communiste tenace et obèse”, lui a confié la mission de chercher la vérité auprès d’un ouvrier blessé par un accident survenu certainement pendant le temps de travail non déclaré en accident du travail.
Parallèlement, Diou vit le début de sa ménopause et passe par des moments d’ébullition et de perte de contrôle préjudiciable au cap de son enquête. La suite ici
Hugues Pagan -Le carré des indigents

Premier contact avec l’Inspecteur Claude Schneider, flic de fiction d’Hugues Pagan ! Dans Le carré des indigents. Schneider, un jeune officier de police judiciaire, arrive dans Sa Ville, à l’est de la France après être passé rapidement par le quai des Orfèvres de Paris. Mais, ce qui caractérise la carrière de ce flic des années 70, c’est cette guerre d’Algérie pour laquelle il a donné un certain nombre d’année. Et, malgré les médailles qu’il a ramenés, les exactions commises font une marque indélébile que vient heurter cet idéaliste humaniste. La suite ici
Michèle Pedinielli La passion de l’immortelle

Avec La patience de l’immortelle, Michèle Pedinielli abandonne la tribu d’amis et le quartier du Vieux Nice habituel de Ghjulia Boccanera, sa détective, pour la transporter sur un meurtre dans l’île de Beauté.
Letizia Paoli est une journaliste à France 3 de 26 ans, reconnue pour son professionnalisme et son charisme. Elle est aussi la nièce de Joseph Santucci, l’ex de Boccanera, commandant de police à Marseille.
James Patterson – Diamants de sang
Après les chiens – Michèle Pedinielli
Auteurs commençant par O,P, Q catégorie essais
François Pomès – Marylin Monroe Son dernier secret

Pour les soixante ans de l’anniversaire de la mort de la star, encore adulée, François Pomès décide de réaliser et de produire un documentaire puis de raconter sa démarche dans un livre, Marilyn Monroe, son dernier secret.
Pendant 3 ans, d’une intuition devenue obsession, François Pomès raconte sa quête qui débuta en 2015. Mais c’est en février 2019 que l’idée lumineuse lui vint, en relisant toutes les biographies de l’artiste.
Le postulat de départ était :”La femme (Marilyn) chercha perpétuellement le désir des hommes, comme autant de figures palliatives à un père sans existence pour elle, qui l’avait rejetée”. Alors, François Pomès se met en tête de le retrouver. Et, un nom semble possible : Charles Stanley Gifford, “un contremaître aux mœurs plutôt légères”. Il pourrait être le père inconnu que Norman Jeane a tant recherché ! Mais, il faut le prouver !
L’enquête démarre, et comme toutes les enquêtes généalogiques, les rencontres des survivants sont décisives avec la recherche des documents. Mais, pour certifier une filiation, l’ADN est maintenant disponible. Et, c’est cette recherche que François Pomès raconte dans Marilyn Monroe, son dernier secret. La suite ici
Expositions universelles – Le procès perdu de l’architecture moderne- Yaron Pesztat

Je l’avais oublié cet essai sur les Expositions universelles, reçu pourtant très rapidement après la Masse critique de juin 2022. Merci CFC. Pourtant, Le procès perdu de l’architecture moderne replace l’Art nouveau au centre des vitrines que furent les Expositions universelles comme autant de rendez-vous manqué. L’essai développe un argumentaire étayée de documents d’archives, au langage accessible et surtout présentant une série d’illustrations choisies avec soin pour permettre une compréhension plus aisée.La suite ici
Judith Perrignon – Le jour où le monde a tourné

Pour France Culture, en février 2020, Judith Perrignon a réalisé un reportage radiophonique pendant dix jours avec deux autres journalistes sur les traces de Margaret Thatcher. Le jour où le monde a tourné en reprend le thème et étudie la personnalité, la doctrine et les actions politiques de la première, et jusqu’à présent la seule, femme, Premier Ministre du Royaume Uni pendant plus de onze ans . La suite ici
Arnaud Genon – Les indices de l’oubli
Prix Place aux Nouvelles 2021

Les indices de l’oubli pour lesquelles Arnaud Genon nous conte ses réflexions sont toutes ces photographies familiales oubliées dans un tiroir, une boite en fer ou rangées, façon disciplinées, dans un album. Qui ne s’est pas perdu à remuer ces petits carrées bordées de blanc où la vie s’étale, souvent anonyme et oubliée ? La suite ici
Christine Oddo – Mary Reynolds

Christine Oddo raconte la vie de Mary Reynolds, une femme américaine immigrée en France en même temps que la « génération perdue » selon Gertrude Stein, devenue artiste grâce à son compagnonnage avec Marcel Duchamp. Son histoire traverse le XXè siècle et le mouvement artistique du Paris de l’Entre deux guerres qui reste la ville lumière et attire encore nombre d’artistes par ses excès et sa liberté. La suite ici
Gilles Caron 1968 – Michel Poivert
[…] Auteurs commençant par O-P-Q […]