RENTRÉE LITTÉRAIRE HIVER 2023
Les photographies de Willy Ronis (1910- 2009) rassemblées dans Se retrouver dégagent chaleur et apaisement. Ce désir de fête, de danse et d’insouciance qu’il a photographié après guerre évoque aujourd’hui avec justesse ce qui nous a tant manqué pendant cette pandémie. Être ensemble !
Le Musée de Pont-Aven propose de se replonger dans ses clichés, rassemblés par Sophie Kervan et Ronan Guinée. Pour ceux qui ne pourront pas, comme moi, la visiter, le catalogue présente plus d’une centaine de tirages accompagnés des focus des commissaires.
Willy Ronis fut un photographe peu exposé durant son vivant. Ce n’est que dans la dernière partie de sa vie que le grand public a découvert son regard empathique et engagé.
Rappelez-vous cette photo d’une syndicaliste haranguant les ouvriers de l’usine Citroën-Javel en 1938 ! Ou celle du Petit parisien en 1952, un gamin courant avec sa baguette de pain ! Elles sont issues de reportages commandés par divers journaux.
Au de-là de cette rencontre avec les clichés d’une France révolue, Se retrouver permet de connaître plus intimement ce photographe trop discret. Ainsi, Willy Ronis est devenu photographe par devoir car sa passion était la musique.
En quatre parties, l’œuvre du photographe s’y révèle autour de son attrait pour les autres, sa passion pour la musique, ses textes explicatifs et son amitié pour Robert Doineau.
Se retrouver montre les liens privilégiés entre son art et la musique, commente ses sujets privilégiés, explique sa manière de poser son cadrage et sa composition comme lors de l’écriture d’une partition.
En fin d’ouvrage, l’entretien avec Françoise Deroudille, fille de Doineau, éclaire l’amitié des deux hommes et complète notre connaissance de cet artiste “plus humain qu’humaniste”, plus fraternel que calculateur, plus passeur que vendeur et plus drôle que taciturne !
Se retrouver montre cent vingt photographies chaleureuses de Willy Ronis qui permet d’en apprendre un peu plus sur l’homme et de comprendre son geste créatif.
À découvrir avec plaisir !
Remerciements
À @LocusSolusEd pour #WillyRonis #seretrouver
Pour aller plus loin
Exposition au Musée de Pont-Aven
Twitter : @museepontavenen Instagram : @museepontaven
Du 4 février au 28 mai 2023
Partenariat avec la Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie
Commissaires
- Sophie Kervan, conservatrice en chef du Musée de Pont-Aven.
- Ronan Guinée, commissaire scientifique, chargée des collections à la Médiathèque du Patrimoine et de la photographie.
Puis quelques extraits
” Mon stage breton s’est très bien passé et ma santé s’est rétablie, mais j’ai bien cru que c’était fini, j’avais même réglé les frais de mon incinération !” Lettre de Willy Ronis à Robert Doineau- 2 octobre 1979.
(..) Ah alors germé l’idée de brosser le portrait d’un photographe plus humain qu’humaniste, animé dans sa photographie et sa relation au monde par la confraternité.
“(Willy Ronis) accorde une valorisation positive au thème du groupe, de la solidarité collective, de l’unité familiale élémentaire”,(Bertrand Eveno) “tout cela dans un magistral démenti du stéréotype d’un photographe humaniste un peu mièvre et nostalgie du passé” ,(Françoise Denoyelle). Se retrouver. En somme…
La musique joue en arrière-plan …dans son travail, son quotidien, son existence. Vocation originelle contrariée, elle devient une échappatoire, une inspiratrice, un guide.
Enfin, j’ai remis, j’ai retrouvé, c’est surtout se retrouver autour d’une cause.
Composer une photographie ou une musique, c’est exprimé une sensibilité artistique, une interprétation du monde.
“Mes autoportraits les plus authentiques n’étaient pas les photographies où je figure moi-même, mais celle dans lesquelles j’ai inclus ce qu’il y a de plus intime de ma nature” Willy Ronis . Autoportrait. 1996
Willy décrit fréquemment sa technique photographique à l’aune de sa pratique musicale, employant un vocabulaire en résonance.
Et encore
Rythmant ses compositions, cadençant don existence, la musique est présente du début à la vie comme une vigie, une initiatrice d’expériences émotionnelles intenses qui nourrissent sa pratique, son art : la photographie.
” Ce n’est pas une vie, et j’insiste, qui a été construite comme celle d’un artiste qui veut laisser la trace de son Moi derrière lui. Tout cela s’est fait à travers une vie extrêmement chahutée, sans le dessein de construire une œuvre. Si quelque chose reste, c’est dû au hasard et sans plan préétabli.” Willy Ronis rapporté par Olivier Delhoume .Mises au point Paroles de photographes. 1996
” Cette œuvre s’est faite à mon insu, comme je suis entré à mon insu dans le troisième âge. ” Jean François Chevrier. Robert Doineau. 1983.
L’œuvre de Willy Ronis naît ainsi de choix resserrés et diversifié, mais aussi des textes qui leur associèrent.
Ici en bref



Du côté des critiques
Du côté des blogs
Questions pratiques
Willy Ronis – Se retrouver
Ronan Guinée
Sophie Kervran
Éditeur : Locus – Solus
Twitter : @LocusSolusEd Instagram : @locus.solus.edition
Parution : 3 février 2023
EAN : 9782368334164
Lecture : Février 2023
Bonjour Matatoune. Je ne connaissais pas ce photographe mais l’exposition m’intéresserait.
Moi j’aime bcp Willy Ronis, son œil si humain et ses engagements. Bon début de semaine
J aime beaucoup cette ambiance nostalgique. Bon week-end
Merci pour cette présentation ! J’aime bien ces photos et leur ambiance.
Oui, ses photos nous parlent, malgré leur époque différente 🙂
Merci pour cette belle présentation, Bon début de weekend amicales bises
Des photos qui font du bien. Bon week-end 🙂