Les livres rangés sur mes étagères ne me connaissent pas avant que je les ouvre, et pourtant je suis certain qu’ils s’adressent à moi en m’appelant par mon nom, ils attendent mes commentaires et mes opinions. Je suis pressenti dans Platon comme je le suis dans tous les livres, même dans ceux que je ne lirai jamais” Une histoire de la lecture – Alberto Manguel
Auteurs commençant par R dans la catégorie littérature contemporaine
Faut savoir dire Non
Faut savoir dire non, certes tout le monde est d’accord ! Mais, apprendre à nos enfants, et surtout à nos très jeunes enfants, à savoir dire non, permet concrètement, d’appréhender la notion incontournable du consentement.
Agnès Rosentiehl s’est attelée au sujet et propose un album pour les touts-petits. A partir de différents cas concrets, différents enfants, elle décrit des situations où la parole de l’enfant doit être prise en compte. Que ce soit pour aller aux toilettes, laver son intimité ou ne pas chanter la chanson d’anniversaire, le consentement de l’enfant est encouragé et s’il dit “non”, l’autre doit respecter l’avis, même d’un très petit.
Difficile pour les parents au moment où la personnalité de l’enfant s’affirme et que le “non” apparaît partout d’aborder, peut-être, ce sujet. Alors, n’est-ce pas aux grands-parents d’expliquer, au de-là des situations proposées, d’aider l’enfant à démêler le “non” né par envie obéir avec le nom du refus du consentement. La suite ici
Arnaud Rozan – Mémoire de Maisons blanches
Poème, fresque historique, conte et roman, la seconde histoire d’Arnaud Rozan est tout à la fois ! Du Ghana à Washington DC, Mémoires de Maisons blanches pose le problème de la nécessaire reconnaissance du préjudice subi au cours des siècles par la population Afro-américaine.
Par touches successives, associées à des œuvres d’art diverses et particulièrement variées, Arnaud Rozan questionne l’Histoire américaine avec les Africains, devenus avec l’esclavage, Américains, en associant Joe Biden au moment de son investiture à une figure du folklore Africain. En effet, ce dernier, héros culturel, est censé capter la sagesse de l’Histoire avec sa calebasse. Appelé par ceux qui souffrent, Anansi partage son savoir même si son apparence prend des formes surprenantes.
En remontant Pensylvania Avenue, Joe Biden, bientôt vieux roi fatigué, songe à la promesse faite à son fils, Beau. Alors, il voit apparaître Anansi, invisible aux autres, déesse invoquée pour sauver les âmes en peine, déguisée alors en clocharde, montrant une calebasse fendue avec un crabe bleu en son milieu. Est-ce que le vieux roi saura partager le message de la divinité qui porte le souvenir de tous ceux qui ont souffert pour bâtir le pays ? Lui qui connaît la souffrance de perdre un enfant ! La suite ici
Paco Roca – Retour à l’Eden
À partir de quelques photographies, Paco Roca part à la découverte de la vie de sa mère pour lui rendre hommage. Issue du milieu ouvrier, elle subit de plein fouet le franquisme, et sa misère organisée, mais aussi le pouvoir du mari et l’emprise de l’église. Pourtant, Antonia ne voudrait pour rien au monde changer de vie, avec son « jardin d’Eden », cet espoir qui l’accompagne, comme la photographie de cet instant figé sur une plage lors d’un après-midi en famille…
C’est un récit sensible, émouvant et terriblement pudique. Antonia a envie, plusieurs fois, de s’émanciper des différentes autorités. Néanmoins, rattraper par leurs mainmises, elle cède autant de fois. Seulement, la force de cette femme se situe dans l’espoir, toujours renouvelé, de connaître un jour un peu de ce jardin d’Eden auquel elle aspire !
La beauté de Retour à l’Eden se situe dans son format particulier et sa mise en page inhabituelle. Les pages de couleur noire du début introduisent l’univers poétique de Paco Roca. Puis les chapitres se construisent en toile d’araignée qui éclaire le vécu familial d’Antonia. La suite ici
Isabelle Rossignol – Chambre 152
Isabelle Rossignol fait son retour dans la littérature adulte après de nombreux ouvrages enfants et ados avec ce petit livre, court, intense et poétique sur le sujet sensible sur la fin de vie.
Véritable plaidoyer pour une mort sans acharnement et sans souffrance, Chambre 152 décrit par touches, empreintes de colères mais aussi d’amour et de tendresse, ces heures où on accompagne l’être aimé pour quitter peu à peu notre univers.
En 152 courts paragraphes, comme des salves, souvent sans ponctuation, la narratrice semble hurler sa douleur de voir sa mère sur un lit d’hôpital, sous respirateur, sans parole, subir l’acharnement thérapeutique des personnels médicaux. La suite ici
Marie Richeux – Sages Femmes
Marie Richeux propose avec son roman Sages Femmes une pléiade de portraits de femmes en touches successives qui sont reliés entre elles, comme les fils d’un tissu, à travers leurs expériences et leur passé.
La narratrice Marie commence son récit au carrefour d’un chemin de Lozère où, sous une statue de la Vierge est écrit « Et à l’heure de notre ultime naissance ». Parallèlement, sa petite fille, Suzanne, de trois ans, passe son temps à chercher quelque chose en posant la question « Elle est où, sa maman? » C’est le point de départ de l’enquête qu’elle souhaite mener sur les femmes de sa famille.
La narratrice se met à fréquenter les archives pour retrouver des traces de sa filiation qu’elle découvre sur plusieurs générations être fille mère mais aussi dont le métier est tisseuse, comme un lien encore avec leur conditions. A partir de ces réflexions, la narratrice se laisse volontairement envahir par toute sorte de sujets qu’elle nous partage et s’interroge sur la transmission, le regard sur ces femmes, sur la broderie et le tissage et aussi sur le droit au secret. La suite ici
Olivia Ruiz – Écoute la pluie tomber
Le deuxième roman d’Olivia Ruiz vient de sortir avec une promotion assumée directement par l’auteure-compositrice-interprète, actrice et réalisatrice. Car, c’est peu dire que cette artiste utilise toutes les formes d’art pour exprimer son talent. Écoute la pluie tomber raconte une histoire de femmes volontaires, engagées et téméraires dans un petit village languedocien autour d’un café, lieu de convivialité par excellence.
La perte d’une nièce rouvre les portes d’un passé douloureux et caché. Du coup, le lecteur en devient le témoin. La suite ici
Mabrouck Rachedi – Tous les mots qu’on ne s’est pas dit
Dans tous les mots qu’on ne s’est dit, Mabrouk Racheti fait le récit des sentiments pudiques qui entourent les liens familiaux, et peut-être surtout de cette famille Asraoui, jamais dits mais si forts ressentis. De l’exubérance rencontrée dans la vie quotidienne, l’effacement se fait pour parler de l’intime.
Autour de l’anniversaire de Fatima, la mère de soixante-dix ans, la famille se réunit sur une péniche et décide de lui offrir la présence de ses dix enfants avec leurs conjoints et leurs enfants, mais aussi celle de la tour Eiffel qu’elle n’avait jamais vue malgré ses nombreuses années passées en France La suite ici
Remedium – Cas de force majeure
Remedium présente un nouveau cas. Pour cette rentrée, ce sont les histoires de violences policières ordinaires. Dans ce sous-titre, ce qui choque, ce ne sont pas les violences policières, il y en a toujours eu. Non, c’est qu’elles soient devenues ordinaires !
A partir de vingt portraits, Remedium raconte des vies ordinaires qui, un jour, ont été écrasées par le déchaînement de la violence de la police. Dans un état de droit, la police protège les citoyens quel qu’ils soient et quel que soit leur origine, leur faciès et leur quartier.. La suite ici
Adèle Rosenfeld – Les méduses n’ont pas d’oreilles
Adèle Rosenfeld raconte dans Les méduses n’ont pas d’oreilles le quotidien de Louise F., la trentaine née en banlieue parisienne avec ses yeux marrons et son petit mètre soixante, écartelée par une dichotomie qui envahit son quotidien.
Une de ses oreilles est inapte à entendre d’où son appareil auditif caché comme est passé sous silence son handicap. Les cheveux recouvrent les oreilles et personne ne s’en rend compte puisque, en plus, elle n’en dit rien. La suite ici
Alain Rémond – Ma mère avait ce geste
Alain Rémond raconte comme si nous étions assis, ensemble, dans des fauteuils confortables devant un feu qui crépite et que la nuit avance, son cancer, son espoir et son combat. Et, voilà que celui de sa mère s’invite dans cet univers feutré. Et lui à vingt-cinq ans espère qu’elle ne peut être vraiment malade, au point d’en mourir. Ce n’est qu’après que la peur dévore celui qui y pense !
Alors, Alain Rémond décide de reprendre son enfance pour aller chercher loin en lui, les moments de bonheur qui lui sont attachés. Et, Trans, son village, sa maison, ses frères et sœurs se révèlent. N’allez surtout pas, comme une de ses lectrices ou les copains de ses dix ans, y faire un tour car, comme eux, vous serez déçu ! Dans Ma mère avait ce geste c’est le village coloré par ses bulles d’amour et d’émotions que nous découvrons ! La suite ici
Léonor de Recondo – Revenir à toi
Décidément, cette rentrée littéraire 2021 est étonnante et Revenir à toi de Léonor de Recondo ne déroge pas à l’unité que j’y pressens, celle qui imbrique les récits sur l’intime. Léonor de Recondo propose à partir du récit des retrouvailles entre une fille et sa mère disparue, un cheminement de renaissance, en s’appuyant sur les mythes antiques, qui débouche sur une liberté délestée du poids de l’absence et du manque.
Magdalena, comédienne reconnue, doit jouer Antigone de Sophocle au prochain Festival d’Avignon. La prochaine répétition aura lien dans quelques jours. Néanmoins, un matin, elle reçoit de son agent un message attendu depuis trente ans. « On a retrouvé ta mère, voici son adresse …! » La suite ici
Yasmina Reza – Serge Rentrée littéraire Janvier 2021
Serge est présent depuis le début dans tous les romans, et même les pièces, de Yasmina Reza. L’auteure donne une réalité fictionnelle à son ami de littérature qui a contribué à son succès.
Jean raconte sa famille, la famille Popper, au moment où les enfants se retrouvent orphelins de leurs deux parents juste après le décès de leur père.
Jean décrit leur vie d’après et notamment celle de son frère ainé Serge, héros flambeur de son enfance mais qui se révèle malade d’anxiété et de peurs. Dans sa narration, il associe aussi sa sœur cadette, Anne dite Nana, au destin si dissemblable de ses frères qui a accompagné sa mère jusqu’à la fin. La suite ici
Les fleurs de l’ombre – Tatiana de Rosnay
La commode aux tiroirs de couleurs – Olivia Ruiz
Auteurs commençant par R dans la catégorie essais
Willy Ronis – Se retrouver
Les photographies de Willy Ronis (1910- 2009) rassemblées dans Se retrouver dégagent chaleur et apaisement. Ce désir de fête, de danse et d’insouciance qu’il a photographié après guerre évoque aujourd’hui avec justesse ce qui nous a tant manqué pendant cette pandémie. Être ensemble !
Le Musée de Pont-Aven propose de se replonger dans ses clichés, rassemblés par Sophie Kervan et Ronan Guinée. Pour ceux qui ne pourront pas, comme moi, la visiter, le catalogue présente plus d’une centaine de tirages accompagnés des focus des commissaires.
Willy Ronis fut un photographe peu exposé durant son vivant. Ce n’est que dans la dernière partie de sa vie que le grand public a découvert son regard empathique et engagé.
Rappelez-vous cette photo d’une syndicaliste haranguant les ouvriers de l’usine Citroën-Javel en 1938 ! Ou celle du Petit parisien en 1952, un gamin courant avec sa baguette de pain ! Elles sont issues de reportages commandés par divers journaux. La suite ici
Vivian Maier – Catalogue
Avec sa couverture jaune soutenu très années soixante, le catalogue de l’exposition Vivian Maier est une petite pépite créé sous la direction d’Anne Morin, commissaire de l’exposition du Musée du Luxembourg.
Céline Walter accompagne de ses mots poétiques ce recueil des photographies exposées pour la première fois à Paris. Habitant la Côte d’Or, elle s’est fait connaître en écrivant certains des Portraits dans le journal Libération. Actuellement, elle se consacre entièrement à son écriture poétique et sensible en répondant à divers projets. La suite ici
Le Tableau amoureux – Jacques Renoir
Auteurs commençant par R dans la catégorie romans policiers
Ian Rankin – Un cimetière dans le cœur
Vingt-cinquième tome de John Rebus, le flic de Ian Rankin, Un cimetière dans le cœur est son dernier opus. À force de flirter avec la loi et le droit, Rebus se retrouve assis sur le banc des accusés, en bien mauvaise posture.
À Édimbourg, le confinement est enfin fini et les affaires reprennent. Seulement, John Rebus, l’ex-flic taciturne, mal luné et pas souvent sobre, est vieux et malade avec sa bronchite chronique qui l’assaille quelques fois.
Heureusement dans le tribunal, il y a presque personne car, hagard, Rebus ne semble pas s’être remis de ce qui lui arrive. Puis, Ian Rankin remonte le passé. Sa proximité avec le parrain de la ville, Big Ger Cafferty, qui lui demande d’enquêter, avec ses liens d’amitié avec Siobhan Clarke, son ex-collègue à la division criminelle spéciale, ne vont pas faire bon ménage… La suite ici
Dolores Redondo – La face nord du cœur
Grand Prix des lectrices de Elle 2021
Pendant presque sept cents pages, Dolores Redondo enchante avec son polar « La face nord du cœur » en faisant voyager aux États-Unis, et plus particulièrement à La Nouvelle-Orléans pendant l’ouragan Katrina, mais aussi à Elizondo, un petit village du Pays basque espagnol.
A l’académie du FBI de Quantico en Virginie, la sous-Inspectrice Amaia Salazar, en formation, s’apprête à suivre une conférence de l’Agent spécial Dupré, 44 ans, originaire de Louisiane. Directeur depuis un an d’un des trois départements des sciences comportementales du pays, il fait autorité dans l’étude de la victimologie avec ses formations en droit, économie, histoire de l’art, criminologie et psychologie. La suite ici