
Walter Evans (1903 – 1975) était issu de la grande bourgeoisie américaine. Jusqu’à la fin de son adolescence, il reçoit une éducation attentive aux objectifs que ce sont fixés ses parents, la conservation de son rang social !
Néanmoins, leur divorce amène Walter Evans a voir la réalité du monde. Obligé de travailler car son père a coupé tous les moyens de subsistance pour lui et sa mère, il découvre une vie difficile faite d’incertitudes. Au bout de quelques années, conscient de ses difficultés, son père lui paye un voyage en Europe de 13 mois pour continuer à parfaire son éducation.

A Paris puis en Italie, notamment, il découvre l’art de l’observation. Là où sa mère disait “Ne regarde pas ” dans les rues américaines, Walter Evans découvre la proximité du monde aux terrasses des cafés. De plus, il fréquente toute la jeunesse américaine venue là pour s’encanailler. C’est sans doute là-bas qu’il fait la connaissance de Ernest Hemingway.

Il le retrouve à la Havane en 1933. Cela fait tout juste 4 ans qu’il a opté pour la carrière de photographe. Avant, il avait compris qu’il ne serait jamais un grand écrivain comme ses idoles littéraires que furent Flaubert et Baudelaire.
Répondant à une commande, l’illustration d’un livre de Carleton Beals, écrivain politiquement engagé, The Crime of Cuba, il part donc pour la capitale. Ce livre dénonçait le régime dictatorial en place.

Durant trois semaines, Walter Evans se trouve confronter à une réalité sociale qu’il n’avait jamais imaginé. Les soirées passées à boire avec Hemingway ne feront pas oublier le sentiment de côtoyer la misère mais aussi la splendeur d’une ville, sorte d’Amérique défraichie où la sensualité des prostituées se mélange à l’atmosphère crue des rues.

400 prises en trois semaines ! Son voyage présentait une insécurité diffuse. Il pensait être suivi. Walter Evans a confié un certain nombre de négatifs tellement il avait peur qu’on les détruise à son passage en douane.

Ce travail fut fondateur pour le grand photographe. Après, il répondra aux sollicitations de Farm Security Administration et créera ses clichés qui le rendirent si célèbre.

Pour aller plus loin
Sources

Bonjour Matatoune. Je découvre ce photographe qui a témoigné de cette période de dictature à Cuba avec ses photos. Bonne journée
Oui, c’est l’endroit qui a permis à Walter Evans de se faire son regard si particulier de photographe. Bonne continuation
Je m’aperçois que je ne connais pas du tout l’histoire de Cuba à part Castro. Ces photos sont très vivantes et modernes je trouve.
Oui moi j’aime bcp !
Je découvre ce Cuba d’avant Castro en photo. Walker Evans signe là des clichés très forts qui nous prennent aux tripes si j’ose dire 😉🙂
Oui j’aime bcp son regard sur le monde 🙂
Merci pour cette découverte. C’est vrai qu’on oublie souvent que Castro n’est pas le premier dictateur de Cuba. Bon am
Oui tout à fait !