Au pays de Longwy, en Lorraine, Agnès Signani présente l’histoire d’une famille tout au long du XXè siècle. En fait, il s’agit d’un récit autobiographique puisque “l’instit” est la mère de l’auteure. Le lecteur l’apprend vers la fin.
Ainsi, pour Geneviève, le destin ne l’a pas épargnée ! Malgré une petite enfance heureuse, tout s’effondre avec le décès de sa mère puis avec celui de son père !
Heureusement, elle n’a pas vécu de placements successifs car elle est recueillie par son oncle et sa tante. Très absorbés par leur café de village et même si les marques d’affection sont rares, ils ont su créer une atmosphère qui va lui permettre de se consacrer à ses études et devenir à son tour, passeuse de savoirs.
Adulte sérieuse et travailleuse, Geneviève le prouve tous les jours dans sa façon de concevoir son métier mais aussi avec son amour pour Jean.
Ensemble, leur famille s’épanouit. Marie est leur première fille. Six années la séparent de sa cadette, Annie, surnommée Rastapoil par son père. Entre, il y a Mireille qui essaye de se distinguer souvent par des colères incontrôlées.
Le récit prend racine dans ce bout de Lorraine coincée par les frontières luxembourgeoise et belge. Sur ordres de Louis XIV, Vauban y a construit un fort défensif. Les Hauts-Fourneaux ont entaché le ciel de leurs fumées crasseuses jusqu’en 1976. Mais le canton produit aussi encore de magnifiques émaux que Louis Majorelle a mis en lumière dans les vitraux du siège des aciéries.
Le roman Les Trois Filles de l’Instit raconte cette vie simple d’enfants au rythme du travail scolaire dans des locaux qu’elles investissent pleinement. On y redécouvre les habitudes d’un autre âge : manger de la viande de cheval chaque semaine pour ses bienfaits, se laver les cheveux dans un évier avec un gant sur les yeux pour éviter les picotements, repasser sur une couverture recouverte d’un drap et bien sûr, l’ineffable, cuillère d’huile de foie de morue ! Pleins de petits souvenirs présents chargés de simplicité !
Agnès Signani choisit de composer une ode à sa mère dont elle admire le courage, à la fois pour sa façon de conduire sa vie professionnelle mais aussi sa famille. Elle note l’avancée de son couple où pour l’époque, le père prenait vraiment en charge l’éducation de ses enfants, comme la séance hebdomadaire de douche collective.
Dommage qu’il faille attendre trop longtemps, vers la fin du roman, pour enfin reconnaître du ressenti et de l’émotion plutôt que des faits. Le récit aurait gagné en intensité et en aisance si cela avait été le cas depuis le début.
Les Trois Filles de l’Instit sont le récit autobiographique d’Agnès Signani qui décrit le quotidien d’une famille de Lorraine au début du XXè siècle. Une façon particulière de découvrir cet univers de labeur.
Puis quelques extraits
(…) la prise en charge d’un enfant est-elle nécessairement dénuée d’affects ?
J’ai de bons sourde mon enfance, mais Maman était trop dans son école. Elle n’avait pas assez de temps pour nous.
J’ai gardé comme on accumule dans son sac, émotions et ressentis sans que je puisse développer une quelconque analyse ou sens critique. Trop enfoui au plus profonde moi, de mon Moi, diraient les psy.
Ici en bref
Avec l’aimable autorisation de l’éditeur


Questions pratiques
Agnès Signani – Les Trois Filles de l’Instit
Éditeur : Éditions Maia
Twitter : Instagram :
Parution : 13 mai 2021
EAN : 9782379167065
Lecture : Juin 2021
Ravie que vous puissiez par l’ intermédiaire de ce blog avoir le retour sur votre roman. Bon courage !
Il al’air intéressant du point de vue historique.
Oui mais trop de faits et pas assez d’émotions pour moi !
Je suis très intéressée et sensible à vos commentaires .
Dans l’attente de vos retours !
Tu me donnes très envie de lire ce livre, je le note pour le cas où il croiserait mon chemin, il a l’air vraiment intéressant. Bon week end
Moi, il m’a permis de découvrir ce Pays-Haut de Longwy, cette partie de Lorraine que je connais mal !
merci pour cette jolie présentation. bon weekend bisous bisous
Merci à toi et bonne continuation !
La vie des gens simples peut être aussi intéressante que celle des grands hommes, il suffit de bien la raconter.
Tout à fait, encore faut-il savoir raconter !
Bonjour Matatoune. Je suis moi-même fille, petite-fille, nièce, soeur et cousine d’instits. Il y avait des avantages et des inconvénients aussi… Bonne journée
Oui, justement, Agnès Signari parle aussi des inconvénients mais n’en ai pas trop critique ! Bonne soirée
Intéressant ! Je vais voir si je peux le trouver !
On le trouve partout je crois !