Prix Place aux Nouvelles 2021
Les indices de l’oubli pour lesquelles Arnaud Genon nous conte ses réflexions sont toutes ces photographies familiales oubliées dans un tiroir, une boite en fer ou rangées, façon disciplinées, dans un album. Qui ne s’est pas perdu à remuer ces petits carrées bordées de blanc où la vie s’étale, souvent anonyme et oubliée ?
Arnaud Genon nous entraîne dans une de ses promenades pour comprendre et essayer de cerner ce que l’on y vient chercher. Pour lui, c’est une chemise bleue qui renferme son passé, et qu’il ouvre tout d’abord avec son fils, puis après seul.
Arnaud Genon raconte ses rencontres à la recherche d’un détail, d’une expression et même d’une émotion pour faire parler les visages, la posture de ces souvent sans-noms. L’imagination vient reconstruire un discours souvent défaillant. Mais qu’importe, son voyage nous entraîne vers le silence permettant au lecteur de retrouver l’envie d’ouvrir ses boîtes mystérieuses !
Avec des chapitres courts, Arnaud Genon raconte ses ancêtres en associant souvenirs et images. Il balaye son enfance d’avant la souvenance et retrouve l’amour des siens aujourd’hui disparus. Même les photos ratées trouvent leurs places dans cet essai sur les traces.
Toutes ces photos qui attendent de retrouver vie, Arnaud Genon nous les décrit mais ne les partage pas, permettant aux lecteurs d’y insérer son propre passé.
Ce petit essai est une pépite poétique de notre univers familier ! Les indices de l’oubli redonnent vie à cette intimité qui expose, sans le dire, les liens d’une famille, essentiels mais devenus silencieux. Arnaud Genon nous les transmet avec presque affection pour nous aider à repousser l’idée que chacun, un jour, ne sera plus qu’une photo jaunie !
Remerciements à @Babelio avec sa #massescritique et @reineblancheeditions pour #Lesindicesdeloubli de @ArnaudGenon
Puis quelques extraits
Je fis alors l’expérience étrange de ce que racontent et de ce que ne racontent pas les photographies de notre passé, l’expérience de ce que sont des images amnésiques.
La photo est, dans ce cas-là, un retour : à la mémoire, dans le passé, verbal.
Il n’y a pas d’image à concevoir, mais des mots, des noms à se dire, à advenir du passé.
Chaque photo est une bouteille lancée à la mer du temps.
Les photos n’auraient-elles de sens que dans ce qu’elles dissimulent ?
Les photos ne sont plus le refuge du passé mais la mise en récit de notre présent.
Ici en bref



Pour aller plus loin
Le site autofiction.org est dirigé et animé par Arnaud Genon et Isabelle Grell. Il s’appuie, en outre, sur un réseau de correspondants étrangers présents aux quatre coins du monde. Le site autofiction.org a été conçu grâce à l’appui technique de Guillaume Ertaud. Extrait du site
D’autres blog en parlent
Les lectures de ffloladilettante –
Questions pratiques
Arnaud Genon – Les indices de l’oubli
Twitter : @ArnaudGenon Instagram : @arnardgenon
Éditeur : Éditions de la Reine Blanche
Twitter : Instagram : @reineblancheeditions
Facebook : @editionsdelareineblanche
Parution : 07/08/ 2019
EAN : 9782955891063
Lecture : Février 2022
C’est sûrement un joli livre, les photos de famille ont qqch de poétique, c’est vrai ! Surtout quand certains d’entre eux sont disparus.
Oui un essai tout en subtilités !
Très tentant pour moi … J’aime beaucoup l’idée d’écrire à partir de photos et tes dernières phrases me font penser à ce que dit Barthes dans La chambre noire sur le rapport entre la photographie et la mort. Cette lecture m’avait frappée.
J’avoue ne plus me rappeler ce que disait Barthes, mais je vais rechercher 🙂 En tout cas, j’ai bcp aimé y découvrir ses réflexions !
Un livre qui ne m attire pas. Je n ai aucune photo de famille chez moi. Bonne soirée
Oh ! Quel dommage 🙂
Ta dernière phrase plombe un peu le moral, mais heureusement ta photo avec du mimosa le remonte.
Que serait la vie sans la mort 🙂 C’est vrai qu’elle plombe …Mais je n’arrive pas à dire autrement 🙂
Merci pour ce si beau partage 🙏
J’ai aimé ce récit tout en poésie sans nostalgie mais si commun à chacun : ses photos de famille anonymes le plus souvent ou celle de notre enfance où on ne se reconnait pas …
pas sûre pour le livre, mais que c’est beau du mimosa !