Réouverture des terrasses avec Van-Gogh

Un café en terrasse

Jour particulier pour tous les Français, c’est la Réouverture des terrasses de café, alors pourquoi Van-Gogh ! Tous les médias ne s’y sont pas trompés, de direct en direct, la boîte à image et celle du son regorgent de reportages pour célébrer ce jour tant attendu !

« Café boulevard Saint-Michel, angle de la rue Gay-Lussac ». Paris (Vème arr.), 1900. Photographie de Michelez. Paris, musée Carnavalet.

Même notre président accompagné de son premier ministre en fait une communication politique !

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Ouvriers à la terrasse d’un café au début du XXème siècle.

On a souvent associé l’ouverture des terrasses de café à la Belle-époque où le parisien, et même tous citadins, aimait s’y montrer et y rencontrer ses amis ou ses relations, et même des inconnus.  Source de convivialité, la terrasse de café permet de voir et d’être vu !

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Terrasse d’un café, pendant l’hiver. Paris, vers 1910.

Néanmoins, le tableau de Van-Gogh, Terrasse du café le soir est peint en septembre 1888.

Depuis quelques mois, Van-Gogh est en Arles et souhaite travailler sur la restitution des couleurs de nuit. Il attend Gauguin qui doit venir le retrouver. Ces instants sont pleins de promesse pour cet artiste qui recherche à créer une communauté d’artistes. Un mois après Gauguin, s’installe dans la « Maison jaune ». Fin décembre, leur amitié sera gâchée par des souhaits différents sur leur façon de peindre.

Mais, là, ce soir de septembre est doux ! En posant son chevalet sur la place du Forum, il cherche à restituer la quiétude de l’instant présent.

« Voilà un tableau de nuit sans noir, rien qu’avec du beau bleu et du violet et du vert et dans cet entourage la place illuminée se colore de soufre pâle, de citron vert. Cela m’amuse énormément de peindre la nuit sur place. Autrefois on dessinait et peignait le tableau le jour d’après le dessin. Mais moi je m’en trouve bien de peindre la chose immédiatement.
Il est bien vrai que dans l’obscurité je peux prendre un bleu pour un vert, un lilas bleu pour un lilas rose, puisqu’on ne distingue pas bien la qualité du ton. Mais c’est le seul moyen de sortir de la nuit noire conventionnelle avec une pauvre lumière blafarde et blanchâtre, alors que pourtant une simple bougie déjà nous donne les jaunes, les orangés les plus riches. » Lettre adressée à sa sœur Wilhelmina.

Il faut s’approcher de la toile pour voir les amas de peinture. Certainement, que en réalité, ce café devait être sombre et plutôt glauque ! Le talent de cet artiste le transforme poétiquement.

Sources :

Galerie Roger-Violet

Instagram : roger_viollet ; Twitter : @Roger_Viollet

Rivage de Bohème

12 commentaires

  1. J’aime trop ces photos d’époque qui nous restituent un monde perdu. Ici les terrasses sont rouvertes depuis 2 semaines, mais vu la météo, ça n’arrange pas les affaires des cafetiers. J’ai vu que les restos ouvraient le 9 juin, dès qu’on pourra de nouveau franchir la frontière, j’irai voir si notre resto chinois préféré a survécu.
    Bonne journée

    • Oui, ici aussi, c’est symbolique pour nombre de restaurant car la jauge est assez draconienne si on la respecte ! Néanmoins, ça soulage énormément ! Bonne continuation

  2. Merci pour cet article qui est une bonne bouffée d’oxygène ….
    Belle soirée
    Gérard

  3. C’est fait ! Retrouvé mes habitudes de petit café en terrasse, ce matin au soleil…et bavardé avec des habitués. La vie normale (ou presque).☕🌞

    • Oui ça fait du bien de soulever un peu la cappe de plonb que nous avions au-dessus de nos têtes !

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