Le mur grec de Nicolas Verdan est beaucoup plus qu’un polar noir réussi se situant à la frontière de l’Union Européenne et de la Turquie. Cette région de Grèce est éloignée de la capitale de plus de mille kilomètres.
Entre trafics d’êtres humains, esclavages et courses aux subventions, le journaliste écrivain suisse décrit la réalité de l’émigration que nos société refusent de voir.
Agent Evangelos, employé à la direction du renseignement spécialisé dans la lutte antiterroriste et du crime organisé, est à trois ans de sa retraite. Habitué à appliquer les ordres sans se poser de questions, sans zèle mais avec conscience professionnelle, la découverte d’une tête va bouleverser ses certitudes.
En Thrace à mille kilomètres d’Athènes dans le village d’Orestiada, cette affaire se présente comme un règlement de compte entre migrants. Car, le village se situe à la frontière avec la Turquie.
Au même moment, un mur de barbelés sur 12, 5 kilomètres devrait se construire pour démontrer que les frontières de l’U. E ne sont plus une passoire. Seulement, la Grèce, endettée et ses habitants dans une situation économique inquiétante, souhaite que la communauté européenne prenne à sa charge cette dépense importante. Seulement, l’Allemagne se fait prier.
Évidemment, cette frontière est aussi le lieu de tous les trafics, et surtout celles des femmes. Aidé du Lieutenant Anastasis, flic du coin, Evangelos va enquêter pour trouver “la vérité à défaut de la justice” car toutes leurs hiérarchies les encouragent à trouver d’autres “réalités”.
Nicolas Verdan confronte son enquêteur aux souvenirs de ses anciennes affaires, signes d’une longue vie de travail, aux impératifs d’un service habitué à couvrir les secrets. De plus, Andromède, sa fille, avec son accouchement, vont lui permettre de comprendre ce qui est important dans sa vie.
La fiction sert à Nicolas Verdan à pointer les éléments de la réalité du traitement des migrants qui font partie de nos préoccupations politiques actuelles mais que nos sociétés modernes ont de plus en plus de mal à envisager avec humanité et respect. La documentation est sérieuse et argumentée.
Reste que Le mur grec a toutes les caractéristiques d’un polar classique : enquête, suspens et méandres psychologiques de son limier.
A partir d’un fait divers, Nicolas Verdan construit un bon polar autour de recherches sérieuses qui aident à comprendre les enjeux des frontières de l’Union Européenne, sur fond de Grèce acculée qui vit des subventions reçues. Moment de lecture agréable et édifiant !
Remerciements
à @Latalante et @Babelio et sa masse critique pour #Lemurgrec de @verdannicolas
Puis quelques extraits
Rapporter, enregistrer, Agent Evangelos, mais ne pas s’impliquer. Rester en dehors. Ne jamais parler de sa vie privée. La devise du Service national de renseignements.
Welcome to Schengen ! Putain d’Europe, les jambes écartées sur le bord de l’eau, et les clandestins transis qui rampent sur le rivage, cherchant une issue vers la terre ferme dans les taillis, un tallus à grimper, une étendue noire à franchir. Un champ ! Les pieds qui s’enfoncent, les épis de maïs qui coupent. Enfin ! Une lumière, toute proche. Ami, ennemi ? Erotic Massage, OWC, KWT, 69, Tous, COF, passez la douane !
Porteurs de la rumeur de l’Evros au cours toujours invisible, charriant les humeurs du fleuve, transportant à leur corps défendant un fardeau de limon, ils avancent, les gens des hauts plateaux du Pamir, les gens des alluvions du Gange et du Brahmapoutre, les gens du RIf, suiveurs d’une seule et même piste qui, aujourd’hui, fait gondoler le plan tiré au cordeau d’Orestiada, destiné en 1922 pour accueillir d’autres réfugiés. les grecs d’Asie Mineure.
Et encore,
Hommes, femmes, enfants, vieillards, a ils font plus que traverser pays et frontières. Il franchissent les eaux, une fois pour toutes, pousses à l’ouest par la misère, peu importe son origine, pourvu qu’on oublie, toute la misère du monde qu’on voudrait derrière soi aussitôt passée le fleuve.
– Non, je me savais au milieu de rien, au-delà de la frontière de l’imaginable.
Ta mission en Thrace, c’est d’étouffer l’affaire, tu m’as bien compris ? Faut faire en sorte, tu vois, on doit comprendre qu’il s’agit d’un migrant , victime d’un accident quelconque, ou un règlements de compte. Je ne sais pas, quoi. Mais tu trouveras bien quelque chose, je te fais confiance.
A l’instant, son histoire rejoint celle du migrant, non pas qu’elle ne fasse que la croiser, alors qu’elle en vient à se confondre avec la sienne, son histoire, la leur, la notre, poussés que nous sommes d’aller chercher ce point d’horizon ou nous pouvons conserver la confiance en nos rêves égarés.
Dans le Batman enfumé, l’air de liberté se respire à noirs poumons.
En devenant escort, je savais ce que je faisais. Je prenais de l’avance, dix ans de ma vie gagnés en deux ans.
Des écoliers passent sur le trottoir, la scène ne peut leur échapper, mais à force de croiser la misère, tous les matins sur le chemin du collège, le mot compassion disparaît de leur vocabulaire, pour laisser place à celui de malaise, cette forme d’impuissance qui leur fait baisser les yeux, eux-même réfugiés, mais dans leur propre angoisse.
Ici en bref


Du côté des critiques
Télérama –
Du côté des blogs
Questions pratiques
Nicolas Verdan – Le mur grec
Twitter : @VerdanNicolas Instagram :@pleasebookme
Éditeur : Éditions L’Atalande
Twitter : @Latalante Instagram : @edlatalante
Parution : 6 octobre 2022
EAN : 9791036001253
Lecture : Novembre 2022
Pas trop amatrice de polars je préfère passer. Pourtant le contexte autour de l’immigration et de la politique grecque aurait pu m’intéresser par ailleurs.
Le polar m’intéresse lorsqu’il raconte les failures !
Je m’empresse de noter ce titre, j’adore les polars grecs.
je crois qu’il permet de passer un bon moment de lecture 🙂
Merci Mata, sujet original..La Grèce.. Je note 📘💙
Oui sujet humaniste aussi 🙂
je note avec plaisir
Oui je pense qu’il vaut la peine de le feuilleter 🙂
ça touche la Grèce donc j’ai cherché trouvé sur mon site et en plus cerise sur le gateau il est gratuit donc je le charge demain de ma liste! Merci, bon weekend, bisous
j’ai passé l’info à Pat … Merci et bon dimanche 🙂
Je le note.
Alors, à suivre, peut-être 🙂
J’avais coché ce livre dans la MC et tu me donnes encore plus envie de le découvrir. Bon week end
Je pense qu’il devrait te plaire …Va voir le commentaire de Renée. Il semble qu’elle ait pu le télécharger …Peut-être sur une plateforme spécial habitant de Suisse 🙂
Bonjour Matatoune. Tu m’as donné envie de lire ce livre pour en apprendre un peu plus sur ce qui se passe entre Grèce et Turquie. Bonne journée
Oui, je pense que qu’il pourrait plaire. Bon dimanche !
Ça reste un fait d’actualité dont on ne connaît effectivement pas tous les vrais tenants et aboutissants ! Merci pour la découverte !
Oui, on croit qu’il n’y a que le mur de Trump sur la frontière du Mexique (que Biden d’ailleurs a poursuivi à bas bruits), mais il y a celui d’Orbane et de la Grèce…
C’est un thème qui m’intéresse. J’avais lu les vagues reviennent toujours vers le rivage de Xavier Marie Bonnet dans le même genre. Bref merci de la découverte 💡
Je ne l’ai pas lu, pourtant il me dit quelque chose. J’ai cherché mais décidément rien …Mais, celui-ci respecte bien la fiction car l’enquête est prépondérante sur l’environnement ! Merci à vous d’être passée ici 🙂
Peut-être un poil trop réaliste pour moi en ce moment, je fuis un peu les problématiques contemporaines …
Alors, oui, je comprends … Bonne continuation !
Merci pour la découverte 🙂
Je pense qu’il peut trouver un public d’amateur de bon polar noir 🙂
Alors je rentre dans le moule, là ! Merci encore donc 😉
🙂
🙂