Rentrée littéraire hiver 2022
Remedium présente un nouveau cas. Pour cette rentrée, ce sont les histoires de violences policières ordinaires. Dans ce sous titre, ce qui choque, ce ne sont pas les violences policières, il y en a toujours eu. Non, c’est qu’elles soient devenues ordinaires !
A partir de vingt portraits, Remedium raconte des vies ordinaires qui, un jour, ont été écrasées par le déchaînement de la violence de la police. Dans un état de droit, la police protège les citoyens quel qu’ils soient et quelque soit leur origine, leur faciès et leur quartier.
Force est de constater que depuis quelques années les affaires révélant des violences policières abusives se sont multipliées. Et, ce qui a changé, par rapport au passé, c’est que celles-ci sont justifiées et même encouragées. Actuellement, un candidat à l’élection présidentielle justifie ouvertement le droit de la police à la violence légitime. Mais, aussi, leur ministre actuel justifie ces violences comme nécessaires tout en admettant des dérapages.
Seulement, comment prouver un dérapage lorsque c’est parole contre parole ! Et Remedium le souligne : beaucoup de portraits sont broyés par cette injustice manifeste où l’institution défend toujours ses membres. Plusieurs procédés sont à l’œuvre que Remedium décortique parfaitement à partir de ses récits.
En une vingtaine d’images toutes de forme carrée, Remedium dresse le portrait de la victime, la situation de violences et son traitement. Dans ce contexte, le dessin est dépouillé, presque brut, coloré avec des nuances de marron. La graphie utilise la capitale d’imprimerie comme pour hurler la colère que ces situations provoquent. Souvent, dans l’image, le décor est inexistant, sauf s’il est sujet principal. Chaque histoire est ponctuée au début d’une image de présentation et à sa fin, d’une image résumant l’avis de l’auteur.
Le propos de Remendium est de dénoncer ces violences qui ne devraient pas être ordinaires si une instance indépendante pouvait en assurer le contrôle. Sauf qu’actuellement, l’IGPN est une police dans la police soumise comme tous les fonctionnaires de l’État au pouvoir politique qui les emploie. Rappelons la démarche de David Dufresne et d’autres journalistes qui n’ont cessé de dénoncer les dérapages de la police. A cause du comportement de certains qui se conduisent comme des voyous, le discrédit est mis sur une institution qui devait inspirer la confiance.
Avec ce Cas de force majeure, Remedium émeut en dénonçant ce qui oblige le lecteur à s’interroger. Même si la BD est assez courte (96 pages), impossible de ne pas s’arrêter pour souffler tant l’émotion produite est forte ! La colère et la révolte se succèdent devant les situations décrites et l’impunité des agresseurs présumés. Comme un lanceur d’alerte, Remedium souhaite avertir des dérives que notre démocratie subie avec de tels comportements. Et, c’est une réussite !
Pour aller plus loin
Rencontre prévue à @foliesdencre
#Casdeforcemajeure #BD #ViolencesPolicières #Stock
Puis quelques extraits
Alors les syndicaux policiers communiquent, affirment que l’anglais était menaçant et insistent sur le fameux couteau . Ils prétendent même que les coups n’étaient pas dirigés vers la tête. Mais vers la main aucun des nombreux témoins présents dans le wagon ne corrobore cette version fantasmée.
Beaucoup ne comprennent pas que les policiers ne sont ni juges, ni exécuteurs des basses œuvres et qu’un forfait commis par la police incrimine la nation entière.
Ne pouvant défendre au grand jour des actes inqualifiables. Beaucoup de policiers se réunissent sur les réseaux sociaux pour cracher leur haine et leur racisme.
Il faut dire que les preuves sont souvent minces dans ce genre d’affaires et que la parole de policiers assermentés l’emporte toujours sur celle d’un gamin de cité, aussi sérieux soit-il, et tant pis si, en ouvrant la boîte des écouteurs, le policier a déclenché la localisation GPS de ceux-ci sur le téléphone, prouvant qu’ils étaient bien à cet endroit précis au moment du contrôle.
Des douleurs la handicapent encore, mais elles ne sont rien face à son état psychique.
Ici en bref



Du côté des critiques
Questions pratiques
Remedium – Cas de force majeure
Éditeur : Stock
Twitter : @EditionsStock Instagram : editionsstock
Parution : 19 janvier 2022
EAN : 9782234092990
Lecture : Février 2022
Ce livre doit être vraiment passionnant. On vit dans monde de plus en plus violent. Bonne soirée
La violence me fait peur quel que soit le côté dont elle provient. Les policiers véreux doivent être sanctionnés, mais ne doivent pas cacher tout le travail des autres. Bonne journée
Non, tu as raison et justement; ce genre de récit doit permettre de faire connaître que la police n’est pas cela ! Bonne soirée !
violence, je passe mon chemin 🙂 je suis arrivée à saturation et cette campagne me sort par les yeux, alors je zappe les infos, les chaînes à sensation tout 🙂
En tout cas, cette BD raconte une vingtaine de situations où des personnes en sont victimes 🙂
Il y a eu aussi les violences policières contre les gilets jaunes, les yeux crevés, les mains arrachées, avec l’approbation du gouvernement… extrêmement choquant.
Oui, on a franchi un cap et c’est l’escalade !
est-ce de parti pris ou non ? une alerte en tout cas
Parti pris …Je ne sais car je ne connais pas toutes les affaires. Mais en tout cas pour celle de George Floyd et celle de Zineb ou de Cédric sont conformes à ce que j’en sais !
Ce Zemmour, même pas remis sévèrement en place par Darmanin lors de la réunion du syndicat Alliance, sauf pour des “propositions délirantes” même pas attribuées nommément à lui…
Plaise-au-ciel que ce facho aux petits pieds pour ses trop grandes bottes ne soit pas “plébiscité” lors de la prochaine élection : alors, Macron et ses affidés, l’ayant laissé trop longtemps déblatérer sans aucun obstacle ni opposition, pourraient s’en mordre les doigts jusqu’au sang ! 🙂
Oh, j’avoue être très inquiète … Nos politiques se comportent comme des irresponsables. Et, pas sûr que cela s’apaise !