Georgia O’Keeffe dont la rétrospective au Centre Pompidou attire de nombreux visiteurs fut aussi la muse de son amant Alfred Stieglitz qui l’a photographié avec son consentement pour l’aider à construire son image.
Georgia O’Keeffe au moment de ses études universitaires
Personne n’est encore venue la photographier, en faire un mythe de la liberté et de l’indépendance. Elle a déjà sa panoplie vestimentaire. Une ligne longiligne, simple et fonctionnelle. Elle rejette les talons hauts et adopte les chaussures basses. Elle retire le corset.
A l’adolescence, les filles de son école lui reproche son style éloigné de la séduction du moment. Elle leur répond “vouloir vivre une vie différente, entièrement dédiée à l’art” *
A vingt ans, elle fabrique ses vêtements. Du coup, sa réputation est faite. Elle est féministe au moment du début du mouvement des suffragettes.
Muse d’un photographe
Devenue muse d’Alfred Stieglitz, ses portraits photographiques envahissent sa galerie, le 291 à New-York. Il la photographie sans relâche. Il la sublime en faisant des photographies de nus qu’il expose. Ce sont les premières apparitions de Georgia O’Keeffe.
“Je réussis à m’y voir, reconnait-elle à propos de ces portraits intimes. Et, cela m’a aidé à dire ce que j’avais à dire – en peinture. “*
Du jour au lendemain, les photos de Georgia O’Keeffe font scandale. Elles évoquent une femme libre, sûre de sa séduction et de sa sensualité. Alors que les femmes portent encore chapeau et tailleur jupe longue, Georgia a appris très tôt à cultiver son image pour travailler sa communication.
” Le visage de Georgia est exploré au plus près, de même que ses mains, son corps, dans lequel Stieglitz parvint à faire circuler son propre désir. “*
Première exposition
Parallèlement aux photos, Alfred Stieglitz expose ses premières œuvres de peinture. Cela lui permet de faire de son image une marque de fabrique. D’une apparence androgyne, elle cultive son indépendance.
Quelques cinq cents visiteurs se pressent dans la galerie. En 1930, sa notoriété ne fait que croitre. Elle représente un “symbole vivant de l’affirmation de soi”*
“Je crois avoir réalisé quelque chose de plutôt unique en mon temps et je suis une des rares à avoir donné à mon pays une voix qui lui est propre”*
Implantation au Nouveau Mexique
Elle décide de quitter la ville qui ne dort jamais et s’installe au Nouveau Mexique. Toujours vêtue de noir, elle accessoirise ses tenues de touche de blanc.
Entre 1920 et 1922, Georgia O’Keeffe photographiée par Alfred Stieglitz
L’artiste s’y drape majestueusement d’une grande cape noire, la tête couverte d’un chapeau melon, noir également, le regard scrutant l’horizon avec un demi-sourire : le tout photographié en contre-plongée, sur fond neutre, donnant l’impression d’une femme – ou d’un homme, puisqu’il n’y a ni maquillage, ni bijou, ni autre trace de féminité – prête à affronter l’avenir avec une confiance décomplexée. Article RTBF
“La “femme la plus photographiée du XXè siècle” devient ainsi immédiatement identifiable en tant qu’artiste, selon une image patiemment construite et de façon quasiment conceptuelle.”*
Alexandre Calder – Broche “OK”- Vers 1938
Elle porte presque toujours une broche que Calder a réalisé à ses initiales. Souvent, elle pose avec des attitudes très méditatives, zen on dirait aujourd’hui ! Elle fabrique ses vêtements toujours en matière naturelle. Mais, elle porte aussi des kimonos minimalistes.
Chemisier entièrement fait à la main avec des boutons de nacre. Début des années 30-Robe avec ceinture assortie attribuée à Georgia O’Keeffe – Année 1930 Laine et soie –
Photographiée par les plus grands
Tous les photographes connus se sont précipités pour lui arracher un cliché.
Irving Penn – Georgia O’Keeffe – New York – 1948 – Printed in 1991
Même Andy Wathol en 1979 fait le voyage. Il emploie la sérigraphie en poudre d’or et de la poussière de diamant. Elle ne produit plus et est presque complétement aveugle.
Pour finir, les sources
* Hors série Beaux Arts Magazine
Georgia O’Keeffe, une artiste qui soignait son image avant l’heure – Article RTBF –
Je ne connaissais pas ces photos ni son histoire même si j’apprécie ses tableaux. Merci pour cet article si instructif comme toujours. Ton blog est une mine d’or.
Bonne fin de journée
Oui, ce regard montre sa détermination au moment où les premières suffragettes se battaient pour obtenir le droit de vote aux USA ! Elle, elle acceptait de montrer des photos d’elle intime affichant son indépendance contre vents et marées ! Une sacré femme ! Bonne journée !
Oui, j’ai eu le plaisir de la voir aussi. Une prochaine chronique devrait paraître la semaine prochaine ! J’ai bcp aimé. Ici j’ai voulu montrer combien sa communication était millimétrée, maîtrisée pour construire une sorte de mythe de la méditation et de la spiritualité !
Je serai bien curieuse de voir votre prochaine chronique sur cette expo ! Je pense en faire une aussi sur mon blog mais pas avant plusieurs semaines. Bonne journée !
Je découvre et c’est superbe ! Merci Matatoune pour ce joli partage 🙂
Oui, c’est une peintre américaine très particulière avec une personnalité hors norme !
Je ne connaissais pas ces photos ni son histoire même si j’apprécie ses tableaux. Merci pour cet article si instructif comme toujours. Ton blog est une mine d’or.
Bonne fin de journée
Sa détermination et son sens de l’indépendance et époustouflant pour l’époque ! Une sacré bonne femme !
Je connaissais le nom, mais je découvre ici le personnage épris de liberté ! Merci pour ce portrait. Hâte de lire la suite…🌞
Oui, une femme décidée qui ne devait pas s’en laisser compter !
une bonne idée d’expo, merci
Oui, très belle expo et en plus, rare en France 🙂
Bonjour Matatoune. Je découvre grâce à toi cette artiste dont je n’avais jamais entendu parler, femme libre. Bonne journée
Oui, ce regard montre sa détermination au moment où les premières suffragettes se battaient pour obtenir le droit de vote aux USA ! Elle, elle acceptait de montrer des photos d’elle intime affichant son indépendance contre vents et marées ! Une sacré femme ! Bonne journée !
Passionnant ..
Merci Mata
Cette femme au regard de braise !
J’ai vu son exposition justement aujourd’hui et j’ai beaucoup apprécié ! Des couleurs éclatantes et des lignes très harmonieuses. Très beau !
Oui, j’ai eu le plaisir de la voir aussi. Une prochaine chronique devrait paraître la semaine prochaine ! J’ai bcp aimé. Ici j’ai voulu montrer combien sa communication était millimétrée, maîtrisée pour construire une sorte de mythe de la méditation et de la spiritualité !
Je serai bien curieuse de voir votre prochaine chronique sur cette expo ! Je pense en faire une aussi sur mon blog mais pas avant plusieurs semaines. Bonne journée !
Moi aussi, j’ai hâte de voir votre chronique ! 🙂
On kiffe, évidemment, pour elle ! 🙂
Complétement et ici ce ne sera pas fini ! 🙂