En souvenir de la commune de Paris dont on fête aujourd’hui le début du 150ème anniversaire, l’envie de faire connaître certains personnages oubliés. Aujourd’hui, Catherine Rémy dite Line et Séverine (1855-1929) est la première femme directrice d’un journal.
Naissance d’une journaliste
Pourtant rien ne la prédestinait à une telle carrière. Issue d’une famille bourgeoise et conformiste, elle rêve D’être actrice. Mais, impossible dans cette famille ! Alors, elle se marie à 16 ans et a un fils. Elle le quitte et vit de petits boulots et profite de la légalisation du divorce pour se séparer officiellement.

Elle s’enfuit à Bruxelles où elle se met lectrice au service d’une riche et vieille héritière. Son fils tombe amoureux et le couple s’installe ensemble. Elle y rencontre Jules Vallès enfuit de la répression versaillaise après La Commune. Il l’initie à l’écriture et à ses idées progressistes.
Mariée très jeune. Indignée par toute injustice. Elle connut Jules Vallès à Bruxelles, où il s’était réfugié. Oui, c’est Vallès qui avait communiqué sa “flamme de combattant” Séverine. Séverine à qui, pour son journal, il demanda tout d’abord d’être copiste, puis de corriger les épreuves … et Séverine qui devint une grande journaliste. Séverine qui tout d’abord signa Séverin…France Culture
Aujourd’hui oubliée, elle a toujours lutté pour la paix et la fraternité. Après la mort de Jules Vallès, elle reprend la direction du journal Le Cri du peuple créé par ce dernier. La fortune de son second mari lui permet de le faire paraître à nouveau. Ce n’est pas la première femme journaliste, mais c’est elle qui la première y consacra sa vie.
Une vie de luttes
En conflit avec Jules Guesde, elle quitte le journal, mais elle continuera à écrire plus de 4000 articles.
Pacifiste et féministe, elle condamne l’union sacrée en 1914 et adhère à la SFIO en 1918. Puis en collaborant à L’Humanité, elle adhère au parti communiste en 1921. Elle le quitte à cause de sa participation à La ligue des droits de l’homme.
Dans les autres journaux auxquelles elle collabore, Séverine use d’autres pseudos : Jacqueline pour Le Gil Blas, Renée pour Le Gaulois. Non sans malice, dans Le Gaulois, elle écrit un article sur… Séverine ! et dans le Gil Blas, Jacqueline critique Renée… France inter
En reprenant les débuts du journalisme d’investigation, elle s’immerge pour donner des articles proches du quotidien des protagonistes : les casseurs de sucre dans une raffinerie à Paris, au milieu des mineurs, etc.

Évidemment, elle participe au mouvement des Suffragettes.
Elle publia aussi sous un pseudonyme masculin, Arthur Vingtras des chroniques libertaires dans “La Fronde”. Quotidien féministe de la journaliste Marguerite Durand avec qui elle fut très liée.
Elle écrira aussi dans d’autres journaux sur l’émancipation de la femme. Elle participera à la défense du Capitaine Dreyfus, dénoncera toutes les injustices sociales et soutiendra certaines causes anarchistes.

Sources
France Culture – Séverine et Jules Vallès
Belle mise en lumière de cette femme engagée, dont je n’avais jamais entendu parler ! Bonne journée !
Oui mais on n’entend peu parler de femmes dans l’histoire 🙂 Bonne soirée
Merci pour cet article qui me fait découvrir une femme courageuse et en avance sur son temps ! Une pionnière du journalisme et du féminisme si je comprends bien !
On est frappée par ces avancées que la commune à apporter. Lorsque j’ai vu cet article sur le droit à l’avortement, j’étais stupéfaite !
Merci pour cette découverte d’une femme atypique, et dont je n’avais jamais entendu parler je dois avouer également.
Il faut réparer le déficit de popularité des femmes !
Une nouvelle fois tu me fais découvrir une personne importante et oubliée. Je n avais jamais entendu parler d elle. Bonne soirée
L’important c’est de donner à ces femmes le regard qui permet de les mettre à l’honneur ! Bonne journée
Merci de mettre ces femmes à l’honneur en relayant les infos que sinon nous n’aurions peut-être pas connue. Bisous
Il est temps d’inverser un peu les choses 🙂