RENTRÉE LITTÉRAIRE 2020
Prix Renaudot 2020
Douze journées pour raconter l’histoire du fils, à cheval sur deux siècles avec la plume affûtée de Marie-Hélène Lafon. Défi relevé !
Et lorsque ce fils, André, beau comme un cœur, apprend par sa femme le jour de son mariage que son père n’est pas son père et sa mère non plus, il y aurait de quoi s’écrouler.
Mais Hélène, la sœur de sa vraie mère Gabrielle, et Léon ont fait du bon boulot. Non seulement, André est un héros de la résistance au sortir de son adolescence, mais c’est un type bien, toute sa vie.
Lorsqu’elle revient chez sa sœur, quatre semaines par an, Gabrielle joue à la Parisienne libérée, entretenant à merveille son mystère. Pourtant, elle a fait un quatrième enfant dans le dos de ce couple dévoué qu’est Hélène et Léon.
Paul, jeune homme beau comme un cœur, doit porter sa blessure dans l’enfance en développant son côté brut et sensuel qu’il aime jouer surtout auprès des femmes.
La surprise vient de la construction de ce récit. Marie-Hélène Lafon balade son lecteur sans respecter la chronologie. Le suspens reste entier sur l’absence de ce père biologique et la froideur de cette mère.
En fait, Marie-Hélène Lafon raconte les faits et les situations sans état d’âme. Et son récit de ce fils abandonné a la pudeur chevillée au plus profond de lui. Alors, elle parle de “raton laveur” lorsque son héros rumine sa méconnaissance de ses ascendants. Et aussi, de “reliques du gouffre de Padirac“, lorsque ses questions ne trouvent pas de réponse.
L’écriture de Marie-Héléne Lafon est dynamique et travaillée. L’accumulation des précisions soit par les adjectifs soit par les verbes donne un souffle brut à la phrase.
Histoire du fils est le récit très affirmé de Marie-Hélène Lafon d’un abandon et d’une recherche de paternité au sein d’une famille qui devra garder ses secrets pendant plus d’un siècle. Tricoté avec beaucoup de maîtrise, ce récit fut une très belle découverte !
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Extraits
Paul racontait que la mort d’Armand avait acculé sa mère et sa tante à la religion, son frère Georges, même s’il n’avait que trois ans et demi, à la perfection, son père à l’ambition et lui à la sauvagerie.
il faudrait faire face au fantôme, se tenir un jour devant lui, oser, monter à l’assaut, crever le vieil abcès qui ne faisait pas mal, pas encore, mais ne le viderait pas seul.
Hélène se taisait, vissée figée noyée de paroles, les mains à plat sur ses cuisses, le dos droit, calé contre le dossier de la chaise.
Toutes les familles abritent dans leurs replis les plus intimes ces petits morts qui étaient le lot des temps, une sorte de tribut de chair fraîche et tendre payé aux dieux Lares des descendances pléthoriques.
il décrit soudain qu’à force de vivre, de travailler, de penser en anglais, il perd son français qui lui résiste, rechigne et le boude, se racornit et se ratatine;
Son père a désiré, son père a manqué.
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Brèves

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Critiques
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D’autres blogs en parlent
Les livres d’Eve – Au fil des livres – Ma voix au chapitre
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En conclusion
Marie-Hélène Lafon – Histoire du fils
Éditeur : Éditions Buchet-Chatel
Twitter : @buchetchastel Instagram : @editionsbuchetchastel
Parution : 20 août 2020
EAN : 9782283032800
Lecture : Octobre 2020
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Superbe billet 🙂
J’ai bcp aimé celui-ci. J’aime l’écriture de Marie-Hélène Lafon …
J’avais beaucoup aimé Joseph de cette autrice, alors pourquoi pas.
Moi, c’était mon premier et conquise …
Bonjour Matatoune. Je ne connais pas cet auteur mais tu m’as donné envie de la découvrir. Bonne journée
Ravie! Tu me diras …
Elle devait venir dans ma librairie préférée parler de ce livre justement. Mais Covid oblige ça a été repoussé..
Bon, si c’est reprogrammée, j’aurais plaisir à lire ta chronique !
Une auteure dont j’ai souvent entendu parler mais que je n’ai jamais lu, ce livre ne m’attire pas malgré ta belle présentation.
Pas grave … Surtout ne jamais se forcer en lecture !
Que j’ai aimé ce livre … comme tous les livres de cette auteure 🙂
Oui ton enthousiasme est très communicatif !
j’ai beaucoup aimé ce roman (le 1er de l’auteure que je lisais) et presque un coup de cœur à 1 ou 2 mm près elle a une écriture fine, ciselée -) le prochain sera “Joseph”
bon week-end à toi 🙂
Je l’ai entendu sur Inter et son débit et sa détermination m’ont assez surprise. Une femme de passion…Bon WE aussi !
Joseph : Mille fois Oui !!! <3