Crossing views

La collection, regards sur un nouveau choix d’œuvres
Fondation Louis Vuitton
Cette présentation fait écho à la rétrospective Cindy Sherman à la fois autour du portrait et sur les artistes qui l’ont influencée. Elle présente vingt-trois artistes français et internationaux avec une cinquantaine d’œuvres de 1960 à nos jours.
Comme avec ceux de Cindy Sherman, les portraits présentés interrogent le genre, l’âge, la culture, l’identité mais aussi la mémoire.
Crossing views avec Andy Warhol
En se présentant comme un produit lui-même, Andy Warhol a investi le cinéma, tous les écrans de télévision, la culture underground new-yorkaise et le milieu gay. Il a propulsé l’artiste au rang d’icône.
Andy Warhol travaille le portrait et l’autoportrait en se présentant indifféremment selon les genres.

Peint un an avant sa mort, cet autoportrait montre le tragique du visage.
Ce grand format renvoie à la féminité fantasmée des travestis.

En se servant de photos d’archive, Andy Warhol rend hommage à Sigmund Freund, les Marx Brthers, Gertrude Stein, Golda Meir, Sarah Bernhardt, Albert Enstein, Frantz Kafka, Martin Buber, George Gerschwin et Louis Brandeis.
Crossing views avec Gilbert & George
Gilbert & George (Gilbert Prousch né à San Martino in Badia en 1943) et George Passmore (né à Plymouth en Angleterre en ) sont deux artistes britanniques travaillant en couple à Londres.
Gilbert & George tirent d’eux-même une image en se mettant en scène qu’il exploite à partir des années 70. Des photomontages de grand format sont souvent teintés en couleurs vives et contrastés et avec des grilles noires en surimpression, le tout ressemblant à des vitraux. L’image de Gilbert & George est souvent présente dans leurs travaux.

Les artistes en costume de ville reposent dans une nature ressemblant à une jungle, qui ressemble au repos éternel.
Crossing views avec Annette Messager
Née en 1943, Annette Messager est une plasticienne contemporaine française. Elle choisit dans son univers du quotidien des éléments qui souvent appartiennent au registre de l’intime.

Sa collection de poèmes en 1974 forme un ensemble d’idées reçues sur la femme. Elle brode au point de tige sur des carrés de coton blanc. Leurs accumulation devient inquiétante.
“Tout mon travail parle de fragments et morceaux de corps. Le corps est une géographie amoureuse, ce n’est pas le corps souffrant. (…) Dans l’art brut, il n’y a pas de différence entre l’écriture et le dessin. Pour moi, l’écriture devient un dessin. Un mot est un dessin, c’est à la fois un son, quelque chose de visuel, mais aussi une musique. Des mots répétés, qui deviennent incantatoires, comme des chants. Je trouve ça très beau cette litanie. Quand on est devant une œuvre, à la fois l’artiste impose quelque chose, mais pour moi, l’art est un voyage.“
Invitée en 2017 à réaliser une œuvre au regard du Massacre des Innocents de Nicolas Poussin en 1629, Annette Messager crée cette installation avec les mots “Innocents” et “Help” et des fragments de corps en tissu et plastiques peints en noir, pris dans un filet. Cette œuvre interroge


Crossing views avec Christian Boltanski
Christian Boltanski veut rendre compte des vies ordinaires à partir de 1969.


L’album photographique de Christian Boltanski de 1948 à 1956 réunit 32 documents photographiques, dans lequel, il se met en scène. Annette Messager l’a photographié.
Toujours à la recherche de son passé, Boltanski recréée les jeux de plein air de son enfance. Chacun peut se reconnaître dans ces documents photographiques.
Crossing views avec Samuel Fosso
A l’adolescence, Samuel Fosso ouvre ouvre un atelier photographique à Bangui en République Centrafricaine. Cela rappelle l’atelier de photographie de Malik Sidibé.
Seulement, avec les fins de pellicules, Samuel Fosso endosse des habits et essaye de ressembler aux figures de musiciens noirs.

70’s Life Styles de 1973 à 1978 forme un livre de ses auto-portraits en noir et blanc. Samuel Fosso interroge la masculinité et le changement de la société africaine.
Crossing views avec Wilhelm Sasnal
Wilhelm Sasnal (né le 1972) fait partie d’une génération d’artistes incarnant le renouveau de la peinture. La banalité qu’il essaye de présenter s’oppose avec le mystère que les œuvres dégagent.

Ici, c’est le portrait de son fils, porté vers le haut renforce la mélancolie du regard.
Crossing views avec Abel Abdessemed
Abel Abdessemed né le 1971 originaire d’Algérie s’inspire des faits de la société avec différentes techniques.

Les deux dessins reprennent deux photos très connues du XXème siècle. Celle de”napalm girl” de Nick Ut, est une image de la guerre de Vietman. La seconde fait évidemment penser à l’enfant juif levant les mains lors de la liquidation du ghetto de Varsovie au printemps 1943.

Crossing views avec Louise Bourgeois
Née en France dans un milieu très bourgeois de restauration de tapisserie d’Aubusson, Louis Bourgeois immigre aux États-Unis en se mariant avec Robert Goldwater, historien d’art américain reconnu. Avant son départ, Fernand Léger, son professeur, l’oriente de la peinture vers la sculpture.
Louise Bourgeois a reconnu l’aspect catharsis de son art, notamment en montrant les relations ambiguës que son père entretenait avec elle et l’hypersexualisation de son comportement en famille. Mais aussi, elle insiste sur un art utile, vouer à agir sur le monde.

Cette cellule “No exit” est inspirée d’un souvenir d’enfance, lorsque Louise Bourgeois se cachait sous les escaliers pour espionner son père. Les infidélités de son père avec la jeune gouvernante anglaise qui s’occupait d’elle et de son frère et sa sœur sont représentées ici. De plus, la masculinité fait aussi l’objet d’une mise en scène. La cellule pose le traumatisme et le poids du secret. Mais, l’artiste a suspendu à l’intérieur de l’escalier deux cœurs en caoutchouc évoquant l’ambivalence de cet amour.

Crossing views avec Cindy Sherman
La Fondation Louis Vuitton a choisi de présenter dans cette section des très grands formats réalisés actuellement. Cindy Sherman a changé son mode opératoire. L’artiste se photographie, au naturel avec un téléphone portable façon selfie, et choisit de faire sa métamorphose avec les éléments contenus dans les applications disponibles puis publie sur son compte Instagram. Ici, Cindy Sherman cherche à interroger sur les applications “beauté” qui contraignent l’image de la femme.

Les photographies du compte Instagram de l’artiste ont été dupliquées en tapisseries.


Cindy Sherman
Questions pratiques
Du 23 septembre 2020 au 3 janvier 2021
Encore une artiste que tu me fai découvrir, ton blog est une vraie mine d’or.
Bonne journée
Merci encore, cette exposition placée après celle de Cindy Sherman m’a apportée une complémentarité à sa compréhension . Bonne fin de journée