Le photojournalisme a sa manifestation annuelle à Perpignan “Visa pour l’image” qui a eu lieu cette année du 1er au 16 septembre 2018. Ce rendez-vous fête son 30ème anniversaire. J’avoue que je rêve chaque année de prendre quelques jours pour visiter ces expositions. Mais, avec la magie d’internet, c’est un événement que je suis de loin depuis plusieurs années. Cette année, l’arrivée massive des migrants en Europe s’est retrouvée dans les préoccupations des photojournalistes.
Visa d’or News
Le Visa d’or News a été décerné par le magazine Paris-Match à Véronique de Viguerie qui lève le voile sur le Yémen, par son reportage “la guerre qu’on nous cache”
“Les tensions entre l’Iran et l’Arabie saoudite conduisent les puissances pétrolières du Golfe, mais aussi occidentales, à détruire le plus pauvre des pays arabes. Et ce n’est pas parce que c’est une femme, il faut le préciser dans un contexte où la parité est réclamée, mais bien la qualité exceptionnelle du reportage réalisé qui lui vaut cette prestigieuse récompense.” Ici le site



“Je refuse pas de montrer les images. Mais, quand je les prends je fais en sorte que la personne photographiée ne soit pas montrée de manière indigne ou de façon respectueuse de la personne photographiée .Tout se montre, mais il faut y mettre les formes (…) anonymat, ne pas montrer des parties de corps, etc.”FC

Paula Bronstein – Apatrides, abandonnés et rejetés: la crise des Rohingyas. The Verbatim Agency
“Depuis 2012, j’ai été témoin de la discrimination et de la persécution dont souffre la communauté rohingya, documentant leur situation en Birmanie, et l’année dernière au Bangladesh. La majorité bouddhiste de Birmanie peine à contenir une haine profondément enracinée à l’égard de cette minorité ethnique musulmane, une haine qui couve depuis des années. Ils sont considérés comme des clandestins venus du Bangladesh et la nationalité birmane leur est refusée. Dans l’État occidental de Rakhine, les autorités sont allées jusqu’à restreindre sévèrement leur liberté de circulation. Ce système d’apartheid leur interdit l’accès à l’éducation, à la fonction publique et aux soins de santé de base. Les Rohingyas soutiennent qu’ils sont originaires de l’ouest de la Birmanie et revendiquent un héritage vieux de mille ans qui mêle des influences arabes, mogholes et portugaises.” La suite ici



Yan Morvan – Bobby Sands – Belfast, mai 1981

“Il s’est trouvé que Sorj Chalandon, grand écrivain, amoureux et défenseur de l’Irlande et des causes justes, envoyé par le journal Libération se trouvait lui aussi à Belfast au même moment que moi, et, un grand merci à lui, il nous offre un texte écrit en 2004 et paru dans Libération, sur ce moment intense, extrait :
“ Respecte le silence”, avait dit notre accompagnateur. C’était la nuit du 7 mai 1981. Nous étions à Twinbrook, un quartier catholique du sud-ouest de Belfast. Au coin des rues, dans les jardinets, contre les murs, adossés aux réverbères orangés, assis à quatre dans des voitures mornes, des femmes et des hommes faisaient le guet. Des combattants de l’IRA, des amis, des gamins larmes aux yeux, des jeunes dents serrées, des mères en peignoir, des voisins. La maison des Sands était de brique. Pareille aux autres. Avec juste un ruban noir accroché sur le seuil. «Ne parle plus», avait dit l’homme. Il a frappé à la porte. Une entrée minuscule de papier peint, et l’escalier qui mène aux chambres. La chaleur, la maison. Ces endroits familiers où l’on se dit qu’on a la vie devant. Qu’il y aura des portes, et d’autres portes après, et des pièces à n’en plus finir jusqu’à croiser la mort. Et qu’on aura le temps. Le temps de s’y faire. Tout le temps. Et voilà que le salon s’ouvre. Et voilà que Bobby Sands est là.
Que savons-nous de lui ? En fait, rien. Ou peu.” https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/bobby-sands-belfast-mai-1981-yan-morvan
Catalina Martin-Chico Colombie : (Re)Naître Cosmos

Pour aller plus loin :
- Culture en direct- France Culture-Véronique de Vignerie. – 22 septembre 2018
Questions pratiques :
Festival International du Photojournalisme
ces photos sont magnifiques, et jamais une once de voyeurisme!
on se sent tellement impuissant devant la situation du Yemen et tous ces tyrans qui vénèrent las guerre.
je me souviens de Bobby Sands et de la cruauté de la Dame de fer, je l’ai haïe à cette époque (impuissance encore une fois)
merci pour ce partage
De rien. Ravie ! Bonne soirée