Une piscine. Une lune qui s’y reflète. L’odeur du chlore. Et, au milieu, les bras en croix, une femme. Autour, une nappe rouge. “Celle qui pleurait sous l’eau” est là décrite par Niko Talkian dans son nouveau polar.
Après “FANTAZMË“, l’équipe de Tomar Khan se trouve confrontée à un soi-disant suicide. Enfin Tomar, c’est parce que c’est le chef de groupe au 36 rue du Bastion, le tout nouveau centre de la police judiciaire à Paris. Car, là, il est quand même bien occupé à se dégager d’une accusation qui pourrait bien lui coûter sa carrière. Il est accusé par une jeune procureure dont les dents rayent beaucoup le parquet, jeune et talentueuse. Non, c’est Rhonda, sa compagne et coéquipière, qui va suivre un pressentiment. A lui, la boxe, à elle le cœur ! Et, au moment où ils se retrouveront, alors, ils pourront vraiment arrêter celui qu’on ne peut jamais coincer!
Chaque mois de janvier pour fêter la nouvelle année, Niko Talkian propose du technicolor avec son style efficace et parfaitement maitrisé. Pas sûre que si il y a une adaptation cinématographique, leurs images rivalisent avec les miennes tant c’est facile de s’immerger dans son écriture. Mais, ce qui fait sa patte d’avec d’autres voix du polar, c’est la dimension sociale qu’on retrouve à chaque opus.
Celui-ci nous conte l’atteinte aux droits des femmes en choisissant de mettre l’accent sur l’enquête difficile qu’il faut mener tant l’auteur est un as du stratège, tant il est habitué à brouiller les pistes et à ne laisser aucune trace de ses actions. Ce polar est une ode à l’intuition dite féminine qui, à partir d’un malaise, d’une impression irraisonnée, remonte le fil de ce suicide forcé.
Bien sûr, vient s’entremêler une autre quête, celle qui devrait innocenter à jamais Tomar Khan, ce flic un peu voyou. En fait, l’auteur détruit sa propre légende car apparait dans ce roman le portrait de sa mère. Véritable arme de communication contre la guerre contre Daech, les femmes kurdes existent depuis longtemps. Et, Niko Tackian nous en donne une illustration magistrale.
La nouveauté de ce polar est de se placer du côté des femmes : une enquêteuse, une procureure, une mère qui ne renie rien de ses valeurs et une victime qui pour se débarrasser d’un pervers psychopathe distribue des indices à lire par ceux ou celles qui savent comprendre entre les faits, entre les preuves. Cet auteur est un homme qui affiche un portrait à la Tomar Khan mais dont la sensibilité a gardé toute sa féminité. Que vous est-il arrivé Monsieur l’écrivain pour avoir gardé cette étrangeté qui affleure un peu plus à chacun de vos livres ?
A l’automne 2019, Du poison dans la tête de Jacques Saussey montrait, sous la forme du polar, l’intérieur de la relation toxique entre une femme fragilisée et son tortionnaire. “Celle qui pleurait sous l’eau” décrit l’enquête difficile qu’il faut mener pour présenter ces pervers narcissiques devant la justice. Le thriller s’empare de ce sujet pour faire évoluer la société mais surtout pour notre plaisir de lecteur.
La boxe était une belle allégorie de la vie. Toucher sans se faire toucher, tenir son adversaire à l’écart tout en sachant s’éloigner ou s’ en rapprocher.
Posséder le corps et le cœur d’une femme lui procurait une joie indicible, un sentiment de puissance qu’il ne ressentait nulle part ailleurs.
Y avait partout des brebis galeuses même dans la police.
Le sport comme exutoire, la douleur des muscles pour atténuer celle de l’âme, c’était la seule manière qu’il connaissait pour faire face.
Elle ne pouvait pas partir, pas tout de suite, elle lui devait de le protéger encore un peu, du mieux qu’elle le pouvait.
Cette femme qui s’ouvre les veines dans une piscine pour témoigner de sa souffrance. On appelle ça un suicide forcé.
Meurtrier psychique. Le terme était violent, mais résumait parfaitement le sentiment que Rhonda ressentait depuis le début de cette affaire.
Ce que vous avez fait avec votre enquête, c’est une autopsie psychologique, nous sommes quelques-uns à essayer de le rendre obligatoire dans ce genre d’affaires.
La pauvreté, la guerre, la prison, la mort…tout cela elle l’avait traversé sans jamais perdre espoir. Et puis plus tard, alors qu’elle s’était crue à l’abri, la violence d’un mari sur ses propres enfants. C’était cela qui lui avait laissé les cicatrices les plus profondes.
Mais la douleur, Tomar connaissait, aussi bien dans la vie que sur le ring et il avait les moyens d’encaisser.
Rubrique nouvelle sur le blog. Mais, pas à chaque livre. Je demande votre indulgence. La voix tremble …Mais le désir de partager est le plus fort !
[…] vagabondage autour de soi […]
Dans ma prochaine liste, merci pour cette recension personnalisée
J’attends ton retour ! 😉
Bonjour Matatoune. Merci pour cette belle chronique et cet extrait lu qui fait frissonner. Bonne journée
Bonjour Brigitte, Je viens de m’apercevoir que je ne reçois plus “tes bonnes nouvelles “du matin. Je vais réparer ça tout de suite. Ravie que l'”incipit” t’est intéressée !
j’apprécie cet auteur, il est noté!
il est prévu dans mes prochaines lectures, j’avais apprécié Avalanche hotel!
[…] La bibliothèque de Noukette Vagabondages autour de soi […]
Merci pour ce coup de coeur que je rajoute avec plaisir à mon bilan de demain !! Encore une lecture très forte en ce début d’année.
Merci bcp. Bon week-end
encore une belle chronique pour un livre qui a su moi aussi me toucher.
Merci Matatoune
Merci Geneviève. Oui, Niko Tackian sait nous captiver en nous raccrochant à des sujets complètement d’actualité.
Voilà qui est parfaitement résumé et analysé ! hihi 😉
Elle est belle ta chronique Matatoune ! Il est dans mes prochaines lectures et d’ores et déjà dans ma liseuse 😉 Belle semaine à toi 🙂
Merci Frédéric. Je viens de lire ton portrait chez Geneviève de Collectif polar. C’est ici https://collectifpolar.com/category/interview/
Bravo pour toutes ces confidences sur ta vie de blogueur et caresses au petit flocon breton ! 😉
Merci beaucoup c’est très gentil Matatoune ! J’ai pris beaucoup de plaisir à répondre aux questions de Geneviève.
Je n’y manquerais pas pour le petit flocon breton qui s’est baladée ce matin à la plage où elle s’est même baignée car elle adore l’eau ! 😉
Je suis en plein dedans, et c’est plutôt addictif.
J’attends ton retour 😉
Très belle chronique! Il me reste un tiers du livre… je te rejoins dans bien des aspects! 😘
Merci et très bonne semaine 😉
J’ai vraiment aimé ce livre. Merci Mata 🙏
Oui, cet auteur se bonifie au fil de ses romans. Bonne semaine, Eveline 😉
Une idée je le note au cas où je me croiserai à la médiathèque
Il devrait arriver bientôt ! Bonne journée
un peu déçue par “Toxique” je vais continuer l’aventure car je sais que les suivants sont meilleurs 🙂
Oui j’ai lu. D’ailleurs, voici le lien https://leslivresdeve.wordpress.com/2020/01/24/toxique-de-niko-tackian/
Bonne journée, Eve 😉
Encore un auteur que j’aimerais découvrir, il est dans mon interminable PAL…. mais je ne sais pas quand j’aurai le temps de le lire. j’ai le premier de la série.
Bon dimanche
Pas grave ! Tant de livres à lire ! Bonne semaine à toi