Raoul Hausmann – Jeu de Paume
Un regard en mouvement – 1927 /1936
Février à mai 2018
Concorde – Paris
Commissaire : Cécile Bargues
Une exposition que je voulais absolument voir après celle présentée fin 2017 à Paris, et dont le résumé est visible ici Dada Africa – Orangerie.

Au cours de cette présentation, les réalisations d’Hannah Höch étaient découvertes pour la première fois. Elle sera la compagne berlinoise de Raoul Hausmann (1886-1971) jusqu’en1922. Ensemble, ils découvriront les photos collages qui feront leur célébrité.
Raoul Hausmann, se surnommant Dr Dadasophe, s’est consacré à la photographie à partir de 1927. l’exposition montre cette période jusqu’en 1936, moment où il quitte Ibiza et où les années d’errance vont commencer.

Les dadaïsmes ne croient à rien et surtout pas au futur. Le contexte de la première guerre mondiale a révélé l’ignominie de ce que pouvait faire un pouvoir en portant la tuerie à l’état industriel. Du coup, les dadaïstes souhaitent détruire l’art dit ancien pour construire un Art nouveau, libéré des règles esthétiques passées. Ils ne veulent pas croire que l’Art puisse faire dépasser l’horreur. Il lui dénie un pouvoir de rédemption !
Raoul Hausmann (1886-1971) n’était pas à Zurich en 1917 pour la création du Cabaret Voltaire. Ce sont d’autres artistes dont Hugo Hall, Tristan Tzara, Jean Arp, Hans Richter, Sophie Taeuber qui fondent le mouvement Dada. Richard Huelsenbeck va à Berlin où il anime une nouvelle communauté d’artistes rebelles. En 1918, le club Dada y est fondé, Raoul Hausmann y participe activement. L’ambiance à Berlin est complétement différente de celle de Zurich (pays neutre entouré de pays dévastés par la guerre). A Berlin, la politique y est violente avec la montée du nazisme (incendie du Rechtag, saisie et destruction des œuvres des artistes Dadaïstes).

C’est un moment de folles créations en tous genres utilisant plusieurs moyens : Chants et danses pour Hausman, par exemple. Hausmann disait que “la danse est à l’origine de tous les arts”!
Obligé de quitter Berlin en 1933 avec ses deux compagnes, car accusé de répandre “un art dégénéré” avec son cercle, il se réfugie à Ibiza puis à Paris. Raflé en France, menacé par les SS, le régime français les obligent aussi à se cacher. Ses œuvres sont souvent détruites mais aussi complétement oubliées.
Il se réfugie à Limoges après avoir échoué à émigrer aux USA. Raoul Hausmann choisit la photographie. Il fait venir du papier photographique des États-Unis, utilise le papier mat qu’il devra abandonner puisque ne correspond pas aux règles strictes de l’époque concernant les tâtonnement de la photographie. Il a du mal à être reconnu pas reconnu comme photographe professionnel. Son travail est demeuré longtemps inconnu et secret.
Dans les années 60, il perd la vue et continue à faire du collage tactile: Il prenait des feuilles de Canson, raconte un ami Claude Viallard, déchirer ses propres photos, prenait ses houppes à poudre, du plastique, des baguettes chinoise et des morceaux de papier. Au toucher, il organisait ses collages sur ses feuilles de couleur
Un hasard permet de découvrir dans l’appartement de sa fille à Berlin un nombre important de clichés. (à peu près 1700 clichés)
Autant la période Dada a été agitée, autant les photographies présentées révèlent un art de vivre où sensualité et sérénité sont omniprésentes. Les moments où il photographie les séjours au bord de la mer Baltique s’opposent à l’agitation du vécu à Berlin et même à la morgue qu’il affichait sur ses auto-portraits.
Véra Broïdo est son modèle de l’époque. Obligée de quitter la Russie en raison de l’engagement de sa mère, elle s’installe à Berlin puis après à Paris où elle deviendra écrivaine.

Bonjour Matatoune. Je découvre grâce à toi cet artiste original, photographe talentueux. Bonne journée
Merci ! Bonne journée à toi aussi .
Une expo qui me tenterais bien .
Bon samedi !
Oui, les clichés étaient superbes. Très bonne fin de WE!