César- Pompidou

L’événement César –  Centre Pompidou Paris

Du 13 décembre 2017 au 26 mars 2018

Visite le 21 janvier 2018

Commissaire : Bernard Blistène

vagabondageautourdesoi-cesar-wordpress-1231000590L’exposition a fermé. J’ai énormément tardé à rédiger le résumé de ma visite. Plus j’attendais, plus je repoussais. Je ne sais  pas pourquoi ? vagabondageautourdesoi-cezar-wordpress-02

 

 

Est-ce à cause du dessert de chez Ladurée “Les seins de César” servi au restaurant Georges du 6ème avec sa vue époustouflante et trouvé atrocement cher? Mais qu’est-ce qu’on a ri ! vagabondageautourdesoi-cezar-wordpress-1000690

Plus sérieusement, l’exposition disposée dans un espace complétement ouvert et bénéficiant de la vue infinie sur Paris a donné à l’œuvre de César une amplitude magique! En début d’exposition, la projection de trois films montrant les techniques de fabrication qu’il a employé, nous fait entrer dans l’intimité de son atelier :

  • Le fer soudé et la technique de la soudure à l’arc découverte en 1949. César l’emploie pendant 10 ans dans son atelier de Villetaneuse puis le reprend dans ses œuvres monumentales.
  • La Compression avec des matériaux divers pour une variations de formes. Période radicale!
  • Les Expansions, œuvres éphémères qui deviennent des happenings.

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Fers soudés

En sculpture, il y a trois gestes possibles : la taille, le modelage et l’assemblage. César en introduit un autre : la compression en détournant la force de la machine.

L’histoire de César Baldaccini est connue : fils d’un bistrotier marseillais, tout le prédestine à reprendre le commerce de son père. Mais, il en décide autrement. Il découvre la soudure à l’arc et se met à assembler tout ce qu’il peut récupérer chez les ferrailleurs : boulons, essuie-glace, tubes, etc.

 

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L’homme qui marche  – 1954

Après Rodin, Germaine Richier et Giacometti, César s’en empare et utilise sa technique de la soudure à l’arc pour rechercher équilibre et mouvement.

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Chauve-souris – 1954
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Chauve-souris – 1955
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Hommage à Nicolas de Staël – 1958

L’évolution est perceptible : de l’équilibre du début, César s’en affranchit pour rechercher des formes compactes où uniquement des boulons ou formes émergent.

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Aile

Pendant une décennie, César travaille à juxtaposer, chevaucher et accumuler les éléments. Les variations de couleur sont obtenues avec des applications d’huile chauffées à différentes températures.

Parallèlement, César poursuit ses œuvres figuratives.

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Poule – 1962
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La Picholette – 1966
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Victoire de Villetaneuse – 1965

 

 

 

A l’époque, Yves Klein construit ses monochromes, Jean Tinguely, sa machine à peindre et Niki de Saint Phalle expérimente ses tirs à la carabine sur une toile. César ne peut sculpter dans le marbre ou la pierre, trop chers. Il a l’idée de la compression.

Empreintes humaines

Premier geste révolutionnaire : l’œuvre s’incarne par une partie du corps de l’artiste.

La série des empreintes commencent lorsque César découvre une exposition sur “la main, de Rodin à Picasso” présentée en 1965 à la Galerie Claude Bernard. Il découvre aussi dans l’atelier d’un jeune artiste un outil qui lui permet de reproduire les grandeurs et les proportions : le pantographe.

Il réalise l’empreinte de son pouce en résine synthétique et le reproduit à 45 cm de hauteur dans une résine orange.

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Devant Beaubourg – Les enfants sont comme aimantés

On raconte que Bardot ne s’est pas laissé convaincre et du coup, César a pris le sein d’une danseuse du Crasy-Horse pour faire son empreinte célèbre.

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Sein – 1966

L’œuvre peut être indifféremment posée au sol ou accrochée au mur.

Compressions

L’origine des compressions remonte à 1958, lorsque César, en allant chercher ses ferrailles découvre des paquets de métaux non ferreux, en cuivre et aluminium. C’est une révolution puisque l’artiste ne fait plus l’œuvre. L’intervention artistique se fait sur le choix des matériaux, leurs assemblages, le choix des couleurs, la variation du poids de compression et la forme réalisée. En 1960, César découvre une machine venue des USA capable de compresser une voiture entière.

Pour le 10ème anniversaire du Nouveau réalisme à Milan en 1970, César reprend son idée et les voitures compressées, où les caractères sont conservés, sont appelés des “galettes”.

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Dauphine 1959
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Bas-relief
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Dauphine 1959, 1970
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Compression “Facel Véga” 1962

Expansions

César utilise la force de la physique lorsque le polyuréthanne rencontre l’air.

 

 

Enveloppements

La découverte du Plexiglas, chez un artisan niçois, lui fait prendre conscience que la méthode des compressions peut ‘appliquer à autres choses que des tôles. L’opération est délicate : les feuilles de Plexiglas sont placées les unes par rapport aux autres dans les tiroirs d’une étuve, puis quand elles sont suffisamment souples, elles sont sorties et pliées avec une matrice spécialement conçue pour cela.

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Série des ” Enveloppages “1971

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A partir de 1985 et après avoir repris les fers soudés, il change de matériau et prend le bronze en intégrant des éléments en fers. La nouvelle série des poules patineuses est née.

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Fanny Fanny  – 1990

Compressions murales

Abandonnant les déchets industriels, César applique sa technique aux déchets du quotidien : cageots, cartons d’emballage, filasse et autres matériaux récupérés sur son marché à Nice. Avant d’être compressé par la machine, les objets doivent être recouverts d’une colle permettant leur affichage vertical.

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Affiches – 1976

Compressions des championnes

En 1998, César réalise sa dernière œuvre, “Suite milanaise” qui réunit la compression de 15 voitures Fiat neuves. Au sortir de la presse, il les fait peindre avec des peintures métallisées de la gamme de la marque.

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