Exposition : L’aventure de la couleur – Centre Pompidou Metz-
Du 24 février 2018 au 22 juillet 2019
Visite le 26 février 2018
Commissaire de l’exposition : Emma Lavigne
«D’abord, il n’y a rien, ensuite un rien profond, puis une profondeur bleue.»
Gaston Bachelard
En 1977, la couleur est au cœur du projet architectural du Centre Pompidou Paris. Cette exposition continue ce questionnement au travers de la présentation d’une quarantaine d’œuvres qui rendent compte du souci des créateurs contemporains de maîtriser la couleur tout au long de l’histoire de l’art contemporain.
Par sa présentation, le centre Pompidou Metz propose un parcours où la couleur évoque l’émotion et la sensation puis entraîne vers la réflexion et la méditation.
DÉCOUPER A VIF DANS LA COULEUR
Méthode du collage
Matisse, porte d’entrée de l’exposition : “Je ne songe plus qu’à faire chanter mes couleurs sans tenir compte de toutes les règles et toutes les interdictions.”

“Dessiner avec des ciseaux. Découper à vif dans la couleur me rappelle la taille directe des sculptures. ” Henri Matisse
Henri Matisse pense son Portfolio Jazz comme une synthèse entre peintures, sculptures, et dessin. Cela constituera l’intégrale de son travail jusqu’à sa mort en 1954.

Cette toile accueille le spectateur dans l’exposition.
« J’étais plein d’admiration pour la logique implacable de sa pensée. […] La rigueur même de cette démarche coïncide avec celle qui me fait imaginer mes futures œuvres» Jean Dewasne
Ce collage préparatoire éclaire la place particulière du travail préliminaire chez Dewasne. L’idée du tableau vient d’un premier jet à la gouache, exécuté très librement, qui est ensuite épuré et structuré suivant des tracés régulateurs. Le dessin est donc le lieu où la composition prend forme, où la ligne délimite la tache colorée, où l’intellect recadre l’instinct. Il est ici recomposé par découpage, selon la méthode utilisée par Matisse dans les gouaches découpées de Jazz (1946), exposées en 1949. Reporté ensuite sur panneaux, le dessin est modifié en fonction du format. Si la composition d’ensemble de la peinture reste ainsi la même, les rayures diminuent ou disparaissent, les formes se condensent et acquièrent puissance et monumentalité. Comparé à la manière lisse du grand panneau final, le dessin garde, au contraire, la fraîcheur et le dynamisme de l’inspiration première. Sitographie du Centre Pompidou.

Connue pour ses peintures d’Art Optique, Bridget Riley est connue pour créer une dynamique visuelle et sensorielle. Elle reprend la technique des gouaches découpées pour faire ses dessins préparatoires.
Méthode du pliage
« Mes toiles ne sont pas un écran où je projette mes visions, mes rêves, mes désirs. Matisse disait aux peintres : « Coupez-vous la langue ! Moi j’ajoute « Crevez-vous les yeux !» Simon Hantaï.

Hantaï entreprit la série des Meuns après avoir quitté Paris et vécu pendant une année sans peindre à Meun (en lisière de la forêt de Fontainebleau. Les Meuns procèdent du nœud plutôt que du pliage. La toile est rassemblée aux quatre coins, formant une sorte de « sac fortement aplati et brutalement recouvert de peinture » Olivier Turpin Site Transverse
« Les couleurs sont ce dont on se souvient le mieux » V.Kandinsky

Alors qu’il emménage à Paris, à Neuilly, pour fuir le nazisme, Kandinsky découvre une couleur nouvelle forte et douce dans le ciel qu’il voit de sa fenêtre, selon ses mots. Rompant avec l’époque sombre du moment, l’artiste nous emmène dans un monde de rêve avec ses formes colorées. “Les couleurs sont les habitants de l’espace.” Kandinsky
“C’est l’esprit qui voit avec les yeux”. Yves Klein

“Le pigment pur exposé par terre devenait un tableau de sol et non plus une cimaise : le médium fixatif était alors le plus immatériel possible, c’est la force d’abstraction possible.” Yves Klein
Pour cet exposition, le centre a répandu le pigment IKB (breveté: International Klein Blu. Du coup, la couleur devient un produit) selon un protocole pré-établi, comme aussi pour l’installation du mur opposé à celle placée au sol. Cette installation renvoi aux peintres indiens qui peignent au sol et entraîne le spectateur vers une méditation soutenue par la couleur.

“Jamais par la ligne, on a pu créer dans la peinture une quatrième, cinquième ou quelconque dimension : seule la couleur peut tenter de réussir cet exploit. La monochromie est la seule manière physique de peindre permettant d’atteindre à l’absolu spirituel.” Yves Klein
LA COULEUR VIVANTE
“J’ai découvert le néon. C’est une couleur vivante, une couleur par delà la couleur. La plume et le pinceau sont dépassés. Le néon exprime plus fidèlement la vie moderne. Il existe dans le monde entier”. Martial Raysse.

“Cette matière couleur artificielle et fluorescente fait écho à la pointure industrielle et fluorescente par l’artiste à la même époque. “Exposition
En 1963, Raysse s’installe à Los Angeles, qui lui rappelle avec délice l’univers cristallin et hédoniste de la côte d’Azur. Il est alors sollicité par les plus grands musées européens et plusieurs galeries américaines. Son langage pictural est proche de celui des artistes du pop art, notamment de Roy Lichtenstein. (…) Sitographie du Centre Pompidou
Raysse beach – 1962 – 2017
Grâce à des expériences immersives et sensorielles, le visiteur était invité à sortir de sa passivité habituelle face à l’œuvre d’art.
Martial Raysse pastiche les grands maîtres au travers de cette série .

L’artiste prend modèle sur Ingres mais il fait de son odalisque une muse de consommation.

Avec l’installation Pier and Ocean, qu’il crée en collaboration avec l’artiste japonais Tadashi Kawamata, Morellet rend un hommage vibrant aux compositions du maître hollandais. . Sitographie du Centre Pompidou.

Les architectes imaginent un lieu de création et d’exposition ouvert sur la ville où la couleur est pensée comme un code et structure l’espace: le jaune signale le transport de l’électricité, le vert celui de l’eau, les tuyaux bleus celui de l’air et le rouge, le déplacement des visiteurs et des œuvres.

Joseph Kosuth est le fondateur de l’art conceptuel où l’œuvre devient un énoncé. Il reprend ici le commentaire n°276 des investigations philosophiques de Ludwig Wittgenstein portant sur la perception des couleurs.
“Mais, enfin, n’entends-tu pas quelque chose de tout à fait déterminé quand nous regardons une couleur et que nous nommons nôtre, notre impression qu’elle nous donne ?” Joseph Kosuth

Le principe est posé par l’artiste en 1968 : l’œuvre ne doit pas être exposée à deux endroits différents, ni être réalisée deux fois de la même couleur. Les artistes posent des bandes de la couleur ou blanches de 8,7 cm de largeur dans l’ordre de leur choix. Du coup, il y a d’infinies possibilités.
Bonjour Matatoune. Une belle présentation de cette exposition sur les façons d’utiliser la couleur. Bonne journée
Merci d’être passée, Brigitte.
J’avais fait un article aussi.
On aurait pu se croiser alors, et si ça se trouve nous l’avons fait ! 😉
http://www.lumieresdelombre.com/archives/2018/02/27/36180214.html
Non, je confirme je n’ai pas croisé de manteau jaune lors de ma visite ! Pas besoin de mettre le lien puisque tu l’as déjà fait d’emblée … J’attends donc au moins ton abonnement à mon blog ! D’avance, merci !