Le quartier Santa Croce s’organise autour de sa basilique gothique, construite au cours du XIII siècle. Elle est la plus grande église franciscaine du monde. Elle devait rivaliser avec celle des dominicains (présentée dans un autre article) Santa Maria Novella. On croit que sa façade date de la même époque. Que nenni ! Championne du leurre, celle-ci (magnifique) ne date que du XIX siècle, comme le montre la photo.
Cette façade néogothique est recouverte de marbre blanc et vert du Prato. Celui-ci prisait par les architectes car il rappelait les marbres antiques, était très en vogue à la Renaissance. On retrouve le marbre sur beaucoup de monuments à Florence, sur des dallages, des sculptures et du mobilier. Sur le fronton, une énorme étoile de Davis porte l’anagramme du Christ.
Notre hôtel était situé dans une des rues adjacentes près de la Basilique. Du coup, cette place et cette basilique, nous l’avons vu à plusieurs moments de la journée: pour prendre le temps de fumer la dernière cigarette le soir (pour mon compagnon), pour manger la dernière glace de la journée, pour se poser en fin d’après midi… Chaque fois, ce fut un émerveillement et un régal!
A gauche de la basilique, la statue de Dante Alighieri trône. A ses pieds, l’aigle rappelle les luttes qui ont opposées deux partis pour la gouvernance de la ville au début du Moyen-Age et auquel Dante a largement participé. Construite en marbre de carrare, elle fut inaugurée au milieu du XIX siècle.
Initialement posée plus au milieu de la place, elle fut déplacée pour laisser le Calcio reprendre ses festivités dès 1930. C’était un sport Florentin très apprécié à la Renaissance. Le Calcio se déroule à la mi-juin et oppose les équipes de 4 quartiers en lutte et jeu de balles. Jeu plutôt violent!
La place grandiose voit défiler à longueur de journée des groupes de touristes accrochés à leur guide.

Pour les florentins, cette place participent à la vie du quartier. De superbes maisons la bordent et la rende très agréable.
Autour de cette place, des ruelles abritent des artisans du cuir, des petites librairies, et des restaurants. mais aussi les épiceries ouvertes jusqu’à minuit où on voit rarement quelqu’un entrain d’acheter. D’autres places, d’autres ruelles rassemblent la vie du quartier. On est à deux pas de la Piazza della Signoria avec le Palazzo Vechio. Idéal pour y séjourner et visiter le centre historique!
Puis, lorsque la nuit tombe, et surtout le samedi soir, les bans de la place ainsi que les marches de la Basilique se remplissent de groupes de jeunes venus, avec bouteilles d’alcool et pizzas, passés un petit moment ou s’y retrouver.
A quelques pas au nord, le marché de Sant’Ambrogio, anime le quartier Santa Croce plusieurs fois par semaine.
Panthéon de Florence
La basilique est construite en T avec trois nefs. La principale supporte un superbe plafond construit à 115m de haut sur 38, une prouesse architecturale pour l’époque.
Cette église est le Panthéon des personnes qui ont comptées à Florence. Peu attirée par cette profusion de bâtiments funéraires, j’avoue ne pas ressentir d’émotions intenses devant ces tombeaux. (dans l’ordre, ici celui de Miche-Ange, de Rossini, et de Galilée. Mais aussi Machiavel, Dante, etc.).
Les BD de l’époque
Sublimes, elles ornent les différentes chapelles. Véritable livre, je suis toujours fascinée par la portée pédagogique de ces œuvres. Quelle idée merveilleuse dans ces lieux fréquentés par le plus grand nombre, que d’avoir pensé à transmettre l’histoire du Christ par ce moyen! C’est un festival de couleurs et de précisions. C’est un élève de Giotto, Gaddi, ou Giotto lui-même qui les signe au XIV siècle.
Chapelle Castelli
Chapelle Bardi



La sacristie
Elle est décorée de grandes scènes de la crucifixion.
Un Christ en bois attribué au maître de Giotto dans la chapelle Castellani.
Chapelle des Pazzi
C’est le chef-d’œuvre de Brunelleschi qu’il n’a pas achevé (au début du XV siècle). La famille Pazzi aurait souhaité marquer de sa puissance la ville pour rivaliser quelque peu avec la principale famille influente: les Médicis et donc à commanditer l’ouvrage pour en faire une école de moines. Quatre pendentifs représentant les quatre Évangélistes, bordent la coupole centrale, et le lanternon, lui sont attribués.
Les évangélistes peuvent être représentés sous leur forme humaine en train d’écrire leurs Évangiles. Pour être reconnus ils sont toujours accompagnés de leur image symbolique. Celle-ci peut paraître sous une forme figurative seule – le Tétramorphe (du grec tetra : 4 et morphe : forme) : l’homme, le lion, le taureau et l’aigle. Ces 4 figures sont toujours ailées. Le tétramorphe est une représentation symbolique du Christ. 1 œuvre 1 histoire.
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Chapelle Medicis

Les cloitres
Il existe deux cloitres datant du XIV/XV siècle, le premier avec la chapelle Pazzi et le second, dont l’architecte n’est pas complétement identifié, Brunelleschi ou Bernardo Rossellino. A noter que dans le second cloitre, le musée de l’oeuvre du jugement dernier est accessible.


En conclusion
Il faut courir voir ce quartier Santa Croce qui est tout à fait un point de chute pour un tourisme (Cf article “Vie de touristes à Florence). Mais, attention la vie de touriste n’est pas sans danger. Le soir même de notre départ, l’église était fermée et autour journalistes et policiers montaient la garde. En voici la raison:
Un touriste tué dans la basilique Santa Croce de Florence
Un morceau de colonne s’est détaché puis s’est écrasé sur la victime, depuis une hauteur de 30 mètres.
Un touriste espagnol de 52 ans a été tué par la chute d’un morceau d’une colonne, dans la basilique Santa Croce de Florence.
La pierre est tombée d’environ 30 mètres de hauteur, selon nos confrères du Blick.
Un guide touristique a expliqué à repubblica.it avoir entendu soudainement les cris d’une femme: «C’était probablement l’épouse de la victime», explique-t-il.
Selon la police, le morceau qui a tué le malheureux touriste fait environ 40 centimètres de large.
L’église a été immédiatement fermée. Le maire de la ville, Dario Nardella, a exprimé «ses profonds regrets». (Le Matin)