La nouvelle exposition, située sur le premier étage de l’hôtel Salé, au Musée Picasso, Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo résume, en sept salles les liens d’affection et de tendresse qui les unissaient.
Père déjà de Paul dit Paulo, le garçon qu’il a eu avec Olga Khokhlova, sa femme depuis 1918, Picasso devient père à nouveau en septembre 1935 d’une petite fille María de la Concepció qu’on surnommera Maya, car la petite fille n’arrivait pas à dire correctement son prénom.
Va suivre une période de création sans précédent où la présence de cette enfant enchante la mère comme le montre de nombreux clichés familiaux présentés mais surtout le père. Maya Ruis a décidé pour s’acquitter en une seule fois de ses impôts de donner à la France et au Musée neufs des quatorze toiles la représentant enfant. L’exposition montre pour la première fois ces nouvelles acquisitions et analyse avec des documents intimes le rapport entre ce père et sa première fille.

Les portraits peints de Maya
Entre le 16 janvier 1938 et le 7 novembre 1939, Picasso consacre la série picturale la plus conséquente à un seul enfant. Les neufs tableaux exposés sont tous très colorés, exprimant la joie et la tendresse d’un père qui la saisit dans des instants de jeux.
Ces portraits font partie de la période cubiste et Maya a à peu près trois ans. C’est la première fois qu’ils sont rassemblés ainsi sur un espace.
“J’étais la concrétisation de la faute. Quand je suis née, mon père était marié et avait un fils. Dans les premières années de ma vie, peu de gens connaissent mon existence. Ce secret bien gardé en dit long sur la vie de mon père” Extrait du film projeté à l’exposition
Maya à la poupée et au cheval – Paris, 1938 Collection particulière © Succession Picasso 2022
Les historiens de l’Art rapprochent ce tableau à l’Infante, représentée dans le tableau intitulé Les Ménines (1656-1657) de Diego Velázquez.
La robe, les souliers ainsi que les rubans qui ornent sa chevelure sont
traités dans une palette vive qui associe les couleurs complémentaires :
le rouge orangé de la robe et des socquettes contraste avec le bleu
et le vert de la peau et des cheveux. Dossier du Musée
Maya à la poupée – Paris, 1938 Collection particulière © Succession Picasso 2022
Même si le visage est de profil, à chaque fois, l’enfant regarde droit dans les yeux le regardeur. Et même si le visage est cassé, on perçoit la ressemblance avec ses deux parents. Mais surtout, c’est la tendresse que cette enfant suscite qui est proposée ici.
“Ces images sont incontestablement fidèles à la réalité. Tout y est : mes habits de petite fille, mes cheveux, même mes jouets et pourtant…”
Picasso et sa première fille
Huit ans après leur rencontre, Marie-Thérèse Walter attend un enfant. L’accouchement fut difficile, comme pour Picasso, déclaré mort-né à sa naissance…La petite porte le nom sa sœur décédée lorsqu’il avait quatorze ans. A quarante-cinq ans, Pablo savoure ce cadeau d’innocence.

Pourtant, ce n’est qu’en 1945, que sa femme découvrira l’existence de Maya et de sa mère. Ils sont peu nombreux à connaître l’existence de cette jeune femme qu’il a rencontré au Galerie Lafayette lorsqu’elle avait dix-sept ans.
Son amour pour Marie-Thérèse lui a inspiré des dessins très érotiques qui avaient fait l’objet déjà d’une exposition au Musée Picasso. Mais ce que l’histoire de l’art garde de cette période c’est une fameuse sculpture
“Ses femmes entrent dans sa vie comme elles entrent dans ses œuvres” Extrait du film projeté à l’exposition

“Il peignait souvent de 7 heures du soir à 7 heures du matin, et j’étais la seule à pouvoir assister à ces séances. J’avais tous les droits, contrairement à ma mère“, racontait Maya à sa fille.
Maya Ruiz-Picasso et Pablo
D’emblée, les liens étaient forts avec cette enfant née certainement au moment où la relation avec Marie-Thérèse commençait à fatiguer Picasso. Rencontrée en 1927, Marie-Thérèse ne le satisfaisait plus et déjà Dora maar se présentait à la fois comme une nouvel muse et amante.
Mais, Maya reliaient ses deux parents autour d’elle. L’exposition présente une série de souvenirs très émouvants, comme les cahiers d’écoliers où le père ne peut s’empêcher de dessiner.
Pendant la guerre, Picasso installe Marie-Thérèse et sa fille à Royan à deux pas de l’hôtel où il réside avec Dora Maar sans que les deux femmes ne le sachent.
Chaque après-midi, il rejoint Maya et joue avec elle. Marie-Thérèse est ravie, elle sait qu’elle ne doit pas se plaindre. Elle a vécu l’exaspération de Picasso envers Olga.

Du coup, elle reste gentille, douce certainement suivant les conseils de sa mère. Lui, Picasso confectionne des jouets pour sa fille.
La proximité entre la fille et le père est réelle. D’ailleurs, Maya sera accueillie dans la tribu de Picasso pour des vacances ou des séjours courts. Elle s’occupera de son demi-frère et demi-sœur comme le montre la photo ci-dessous

La dernière salle est encore plus irréelle. Elle présente l’intimité de l’artiste avec des petits objets gardés au fil des ans, des vieux vêtements, et même les ongles de Picasso qu’il donnait à Marie-Thérèse tellement il était superstitieux. Il avait peur qu’on les lui vole pour lui envoyer un sort. Après, ce fut Maya qui



Lors du tournage de “Le mystère Picasso ” Maya s’implique dans la réalisation en conseillant son père. Néanmoins, après elle lui annonce son mariage, Picasso rompt avec elle pendant vingt ans …. Jaloux, l’Ogre ! Oui, plutôt …
Une exposition différente, plus intime, pour découvrir l’homme en regardant l’artiste !
Commissaires de l’exposition à Paris
- Diana Widmaier-Ruiz-Picasso, petite fille
- Emilia Philippot, conservatrice en chef du patrimoine
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Sources
Questions pratiques
Maya Ruiz-Picasso fille de Pablo
Du 12 avril au 31 décembre 2022
Twitter : @MuseePicasso Instagram : @museepicassoparis
Directrice : Cécile Debray
l’expo est intéressante mais c’est vrai que sa passion a fait des ravages sur plusieurs générations
Oui, il était un génie vampirisant complétement les femmes qu’il aimait !
Je n’ai aucune sympathie pour ce peintre, ou pour son oeuvre. Bon am
Je ne peux nier que le peintre fut un génie, mais l’homme, il fallait mieux ne pas lui plaire 🙂