L’Impromptue de l’Odéon

Merci François Morel et Ariane Ascaride pour L’Impromptue de l’Odéon. Je mets le lien ici et votre chronique en dessous.

Que pouvons-nous faire pour que les lieux de culture rouvrent ?

Que faire, nous, le public ?

Bien sûr, nous serons là !

J’ai profité de la fenêtre d’ouverture d’octobre double 20 pour voir un nouveau spectacle. Et, ça m’a fait un bien fou !

J’ai hâte de revoir mon ciné préféré, mes expos et bien sûr, les scènes diverses au gré de mes envies !

Pour faire reconnaître que le livre était un bien essentiel, il a fallu combien de mois ? Alors que depuis le début, pétitions signées, bons cadeaux acheté et commande sur la plate-forme des librairies indépendantes, etc…

Un directeur de théâtre déclare hier que si 67 millions de français désiraient la réouverture des lieux de culture, alors cela irait vite !

Trop facile de renvoyer, à nous public, cette surdité du gouvernement !

En puis, personne dans ce gouvernement ne dit “nous ne voulons pas rouvrir la culture  … “

Non, il n’assume pas ! Parce-que s’ils reconnaissaient, alors on pourrait en discuter.

Mais là, rien!

Et Madame La Ministre se trimballe de plateaux de télé en plateaux pour dire quoi …”J’ai débloqué etc. “

Mais nous,

Nous le public on veut des émotions, des pleurs, des rires, des sourires, des envies, des désirs !

On veut oublier ce Covid qui nous hante depuis un an !

Être ensemble à communier, et non prier, devant le talent à dire ce qu’on ne peut dire !

J’en rêve tellement que les larmes me viennent aux yeux !

Peut-être que l’émotion me submergera le jour où assise dans mon siège, avec mon masque et mon gel dans la main…tellement, tellement  j’en ai envie !

Tellement, j’en ai besoin !

Mais aussi tellement que je fais semblant de continuer à vivre !

Parce-que je ne vis plus !

La vie,  c’est pas être devant son écran à ressentir les émotions !

Non, ça passe par les postillons qu’envoient les acteurs les soirs de représentations !

Et ça passe par leurs sueurs, les odeurs !

La vie ça passe par du trouble, leurs émotions mais aussi leurs erreurs,

Par la colère pour éviter ma violence !

Ah !  Parlons-en de ma colère …

Car, si je ne peux réfléchir en lisant, en écoutant, etc. alors, ma colère je la passe comment ?

Comment je fais pour qu’elle ne m’envoie pas vers le néant ?

Pour qu’elle ne me dévore ?

Et supporter les petites contrariétés de la vie ?

Pour ne pas me mettre à hurler à la boulangerie sur cet homme qui me bouscule !

Ne pas me battre, vraiment, à trouver un siège dans ce bus de retour !

Et pour ne pas traiter la con…. qui prend à 17 h 57  le dernier litre de lait du rayon ?

Surtout pour ne pas mettre n’importe quel bulletin dans l’urne de vote ?

Je ne sais pas …

Alors, ce matin, vendredi 12 mars 2021,  lorsque je vous ai entendu Madame Ariane Ascaride et vous Monsieur Morel, j’ai ri et j’ai pleuré à la fois !

L’ Impromptue de l’Odéon

Bonjour. Aujourd’hui, une pièce en un acte intitulée L’impromptue de l’Odéon…

–         Ah oui, je vois, tu vas encore critiquer alors que quand il se passe des trucs bien, t’en parles même pas.

–         Comment ça?

–         Roselyne, elle est allée à l’Odéon. C’est quand même une sacrée nouvelle et t’en as même pas parlé.

–         Bah…

–         Monsieur fait la fine bouche. Roselyne est allée à l’Odéon, un jour d’occupation du théâtre par des artistes en colère. Faut quand même le faire. C’est courageux, je te ferais dire. Même André Malraux il n’y était pas allé à l’Odéon. Tu vas voir, Roselyne, elle a qu’à écrire un truc aussi connu que La Condition Humaine et tu vas voir qu’elle ne sera pas loin de laisser un souvenir supérieur à André Malraux.

–         Ah peut-être. Mais pourquoi qu’elle y est allée Roselyne à l’Odéon ?

–         Ben, pour dire qu’elle y est allée.

–         Et ça fait quoi ?

–         Quoi, ça fait quoi ?

–         Ben qu’elle y soit allée, ça fait quoi ?

–         Rien. Qu’est-ce que tu veux que ça fasse ? Elle y est allée, point.

Et, puis L’Impromptue de l’Odéon continue

–         Ah d’accord. 

–         Mais quand même elle a fait le déplacement, c’est pas rien. Surtout qu’elle a autre chose à faire.

–         Qu’est-ce qu’elle a d’autre à faire ?

–         Tu es vraiment de mauvaise foi, quand tu es ministre de la culture, tu as quand même un sacré agenda.

–         Oui, mais vu que tout est fermé…

–         Ben, je ne sais pas. Gérer l’absence de théâtre, de cinéma, de musée. Tout ça… Diriger le rien, organiser la privation, manager le manque, administrer la carence, c’est pas rien…

–         Et qu’est-ce qu’elle a dit Roselyne à l’Odéon ?

–         Rien.

–         Ben alors, pourquoi qu’elle y est allée Roselyne à l’Odéon si c’est pour ne rien dire.

–         Enfin, rien… Elle a pas rien dit. Elle a dit qu’elle comprenait les inquiétudes.

–         C’est tout ?

–         Et alors ? C’est quand même bien quelqu’un qui comprend les inquiétudes par rapport à quelqu’un qui ne comprend pas les inquiétudes.

–         Oui.

–         Ah ! Par exemple, tu es à l’hôpital, tu souffres, t’es sur ton lit de douleur, t’as des tuyaux partout dans les veines, dans le nez, des électrodes branchés un peu partout, t’as peur d’y passer, tout ça, t’es mal et tu as le grand médecin en chef qui vient te voir personnellement alors que si ça se trouve le grand chef il a une réunion du Lions Club par zoom ou une invitation sur BFM et il vient quand même te voir pour te dire qu’il voit pas ce qu’il peut faire pour toi mais que par contre il pense très, très fort à toi.

–         Oui, eh bien ?

–         Eh bien, ça fait drôlement chaud au cœur…

Source

France Inter Billet de François Morel du vendredi 12 mars 2021

HUMEUR EN VRAC

BRIC A BRAC DE CULTURE EN VRAC