Ronan Guillou, Vanité, Mississippi 2012, exposition, photographie, Old Glory à la galerie Artsphalte à Arles
Aujourd’hui pour le D-DAY, présentation de Ronan Guillou qui a consacré sa vie de photographe à rendre compte d’une Amérique, diverse, inégalitaire et ravagée par ses démons mais grandiose à la fois.
Captivé par l’impact socioculturel, environnemental et politique des États-Unis sur le monde, aimanté par la glorieuse iconographie du pays, Ronan Guillou a fait de ce territoire le cœur de ses recherches. Festival du regard
Né en 1968, Ronan Guillou vit et travaille en France et aux États-Unis. En photographiant les espaces américains, son travail s’inscrit à la fois dans un travail sociologique et paysages. Il dit qu’il pratique “une photographie d’expériences” puisque il s’intéresse aux documentaires, au social, à la topographie mais aussi aux paysages.
Depuis Angel jusqu’à La mort aussi bruyante que la vie consacré à l’Alaska, en passant par Country Limit, Ronan Guillou tisse une maille visuelle qui renouvelle avec profondeur et sensibilité la question des marges et de l’entre-lieux sur le territoire américain. Héloïse Conésa / Bibliothèque nationale de France Conservatrice en Charge de la Photographie Contemporaine
«Truth or Consequences»
Truth of Consequences – Zacharia – 2013 – New Mexico
1950. L’émission radiophonique américaine «Truth or Consequences» (Vérité ou Conséquences) fête son dixième anniversaire. Pour célébrer l’occasion, l’animateur Ralph Edwards offre de réaliser une édition spéciale dans la ville qui accepterait de se rebaptiser du nom de ce très populaire «quizz show». Ancien territoire Apache et station thermale posée au bord du Rio Grande, la ville de Hot Springs, au Nouveau Mexique, relève le défi et depuis cette date, se nomme Truth or Consequences.
2. Truth of Consequences – Zacharia – 2013 – New Mexico
3. Truth of Consequences – Zacharia – 2013 – New Mexico
Ronan Guillou découvre cette ville sur la carte en 2012 quand il prépare son futur voyage photographique sur le territoire yankee. La ville de Truth or Consequences s’annonce tel un mystère à élucider, et donne une légitimité inattendue à l’odyssée visuelle du photographe. Cette enclave rocheuse située à deux heures au nord de la frontière mexicaine sera une étape majeure de son prochain périple.
4. Truth of Consequences – 2013 – New Mexico
Ses débuts
En fait, ce qu’il l’intéresse ce sont les rencontres, les marges, la fragilités des personnes, les failles d’un paysage, etc. Ronan Guillou a découvert la photographie comme un besoin, une nécessité.
Pourquoi la photo? Sans le savoir sur le moment, la photographie a eu sur moi un effet cathartique, quand je traversais une grande phase de solitude. J’étais tout jeune adulte. Ainsi c’était un moyen de combler des espaces vides. Plus tard je compris qu’elle permettait d’aller vers les autres, vers des endroits nouveaux, de vivre des expériences. Une manière de m’éclairer sur le monde, sur les différences. Enfin elle a fini par constituer mon identité et par déterminer mon style de vie. Tous les jours curieux
Tout d’abord, assistant de Patrick Shaw, photographe américain, il a appris le métier à partir de la photo de mode puis s’est consacré à la photographie d’auteur.
Las Vegas – This is not a map
Depuis plus de vingt-cinq ans, Ronan Guillou photographie l’Amérique. De plus, le travail de Wim Wenders l’a beaucoup inspiré ainsi que le mythe de ce pays. Attiré autant par le sujet qu’on lui commande que par le hors-sujet, les digressions qu’il fait ou les détails, Ronan Guillou reste attaché à sa liberté.
Ainsi, muni de son objectif, Ronan Guillou a arpenté les environs de Las Vegas en avril 2013, les marges comme il dit. En fait, de ce périple est né un ouvrage à mi-chemin entre le livre de photographies et la carte routière : Las Vegas – This is not a map, Cette photographie fait partie des 33 clichés édités.
“Ce qui m’intéressait était le non-Vegas, celui que les visiteurs ne regardent pas. Ainsi avoir une vue alternative de cette ville, se pencher sur ce qu’il y a autour de cette immense usine à rêves était mon idée”, explique-t-il notamment dans une interview à découvrir en intégralité sur le site Focus Numérique.
Alaska
Enfin, son dernier projet se situe en Alaska. Ainsi sur la vidéo ci-dessous, Ronan Guillou commente une photo qui a servi d’affiche à l’exposition – Images singulières – 2019 – Sète
1. Alaska
[…] Que va chercher Ronan Guillou en Alaska qu’il ne trouverait pas ailleurs, plus près, dans un autre État de l’Union ? Le cinéma et les images des grands photographes nous ont familiarisés avec les côtes Est et Ouest, le Sud profond, le Middle West, sans oublier cette pratique typiquement américaine qu’est le voyage transcontinental en voiture, le fameux et intraduisible Road Trip. Ainsi tous ces lieux, ces régions, ces pays, ainsi que ce mode de déplacement à la fois exalté et mélancolique ont permis à d’innombrables artistes de créer ces images qui forgent notre imaginaire américain.[…]
2.Alaska
En fait, un seul État n’a jamais eu l’honneur de leur visite : l’Alaska. À ma connaissance, seul Ansel Adams, le photographe des somptueux paysages virginaux des Montagnes Rocheuses, y a un moment travaillé. Mais aucune autre figure marquante de la photographie américaine ne semble s’y être intéressé. Ainsi c’est peut-être pour comprendre cette anomalie, ou cette exception culturelle, que Ronan Guillou s’est rendu aux confins de l’Union, à l’ouest de la côte Ouest, dans cette terra incognita photographique. […] – Brice Matthieussent Images singulières
Pour aller plus loin
Son site ici @GuillouRonan #NewMexico #USA #America #Photography #analogphotography
Festival du regard-La session prévue du 16 décembre 2020 au 17 janvier 2021 est annulée. Une autre rencontre est prévue à l’automne.
Je découvre et j’avoue que c’est original comme regard sur l’Amérique. Il est doué et il parle bien. Merci Matatoune pour la découverte ! Passe un excellent weekend 🙂
Je ne connaissais pas ce photographe, mais je suis sous le charme de ces magnifiques clichés. J’aime voir la face cachée de l’Amérique, j’aime particulièrement les deux cow boys sur leur matelas à Las Vegas. Bon am
J’aime beaucoup le regard de Ronan Guillou sur le monde. Ses photos me touchent. J’ai l’impression de traverser un livre de Jim Harrison en regardant certaines photos, certains lieux. Bien sûr, son livre sur les monts d’Arrées me comble de bonheur.
Merci Mata pour cette découverte. 🌬
Je découvre et j’avoue que c’est original comme regard sur l’Amérique. Il est doué et il parle bien. Merci Matatoune pour la découverte ! Passe un excellent weekend 🙂
Merci beaucoup et très bon weekend aussi !
Clichés magnifiques ! Moi aussi, je découvre ce photographe talentueux et je vais aller voir ses photos…merci pour le partage 🌞
Merci à toi !
Je ne connaissais pas ce photographe, mais je suis sous le charme de ces magnifiques clichés. J’aime voir la face cachée de l’Amérique, j’aime particulièrement les deux cow boys sur leur matelas à Las Vegas. Bon am
Oui et il explique bien l’objet de la photo. Ça c’est toujours un plus pour comprendre !
je ne le connaissais pas du tout!!! mais j’aime bien les photos que tu nous proposes alors je vais aller gratter un peu pour parfaire mon éducation 🙂
Il vient de faire paraître un livre .. A suivre donc !
belle découverte
Oui, j’aime bien aussi !
Merci pour cette belle découverte. Je ne connaissais pas et je vais aller voir d’un peu plus près ses photos.
Oui, je ne l’ai pas dit ici, mais dans ses livres ou ses expositions il manie plusieurs médiums avec l’écriture, le film doc, etc;
J’aime beaucoup le regard de Ronan Guillou sur le monde. Ses photos me touchent. J’ai l’impression de traverser un livre de Jim Harrison en regardant certaines photos, certains lieux. Bien sûr, son livre sur les monts d’Arrées me comble de bonheur.
Merci Mata pour cette découverte. 🌬
Oui en sortant des normes, c’est une image particulière qu’il nous renvoie et j’aime assez moi aussi !