Renaud
« Putain d’expo ! »
Cité de la Musique
Philharmonie de Paris
Prolongation jusqu’en novembre 2021
Présentation générale
En visitant cette expo Renaud, putain d’expo, très réussie au demeurant, le visiteur est replongé dans la légende Renaud depuis ses débuts. Ici, les murs sont de couleur rouge et noire pour insister sur le côté engagé et présupposé anar du chanteur. De plus, elle rend compte du parcours de l’artiste jusqu’aux tournées de 2007 et 2016 assez rapidement évoquées.
Néanmoins, sont passées volontairement sous silence les longues périodes où sous l’emprise d’addictions, l’artiste s’éloigne et se perd. Les commissaires Johanna Copans, David Séchan et Gérard Lo Monaco ont pris le parti de montrer sa force créatrice
Introduction de Renaud, Putain d’expo en juin 2020
C’est pas un Olympia pour moi tout seul, mais une « putain d’expo ! » juste pour mézigue que vous allez zieuter… Et en plus, au Musée de la musique, s’il te plaît ! Finalement, moi qui connais trois accords de guitare je trouve ça zarbi, mais bon, j’dis rien. En fait, ce s’rait une sorte de rétrospective de ma vie de chanteur, y paraîtrait. Ainsi, un pote m’a dit que ça « sentait le sapin » mais j’m’en tape un peu, j’aime cette odeur qui me rappelle les doux Noëls de mon enfance.
Et, Renaud continue
Finalement, une expo de son (mon) vivant – ou ce qu’il en reste – c’est franchement pas ordinaire, faut bien dire. Aussi c’est beaucoup d’honneur pour un chanteur énervant qu’a pas encore tout à fait calanché et qui compte bien ne jamais arriver à ce manque de savoir-vivre, comme disait ce bon Alphonse… « Le temps d’apprendre à vivre il est déjà trop tard », déclarait le poète, et c’est un peu cet exercice agité, livré à ses enthousiasmes et à ses désenchantements, que mes gentils apologistes ont voulu mettre en avant dans cette exposition qui porte le nom du plus vieux métier du monde pour honorer le plus beau de tous : le mien !
Présentation de Renaud, « Putain d’expo ! »
L’enfance
Présentation du mythe Renaud
Ainsi, auteur, compositeur et interprète, Renaud Séchan est né en 1952 dans le 15ème arrondissement d’un père professeur d’allemand, écrivain et traducteur et d’une mère ouvrière devenue femme au foyer pour élever les huit enfants.
Dans la famille, David est le faux jumeau de Renaud et Thierry son frère ainé, écrivain, journaliste et parolier français, décédé en 2019. Vers l’adolescence, Renaud découvre que certains enfants sont ceux d’un premier mariage de son père. De plus, ce n’est qu’à soixante-quatre ans que Renaud apprend l’existence d’une autre demi-sœur, décédée enfant d’une maladie infantile.
Politiquement, la famille paternelle est ancrée vers la gauche socialiste. En ce qui concerne le grand-père maternel, mineur, fut membre du PCF jusqu’en 1937. Mais ce qui est passé sous silence dans l’exposition c’est qu’Il rejoint plus tard le PPF, parti d’inspiration fasciste en France et fait un an de prison à la Libération pour des faits de collaboration.
Renaud devant la machine à écrire de son père vers 1955

Cependant, Olivier Séchan, le père, remporte le prix des Deux Magots en 1942. Et, son grand-père paternel, Louis Séchan, est un helléniste français renommé, professeur à la faculté des lettres de Paris.
Dans l’exposition, les commissaires insistent sur ce lien fort entre ce père écrivain et Renaud qui gamin essaye lui aussi d’écrire.

L’adolescence
A l’entrée de Renaud au collège, la famille emménage dans le 14ème. Renaud n’a pas obtenu son BEPC. Mais, il semble se déscolariser de plus en plus. Malgré tout, son père le fait entrer dans son lycée. Pas sûr que cela ait été une bonne solution. Car, Mai 68 est là et Renaud va connaître d’autres intérêts.


Le début de sa vie d’adulte
A la rentrée de septembre, son père tente de lui faire reprendre ses études et l’inscrit au lycée Claude Bernard dans le 16ème arrondissement. Mais, déjà Renaud s’est trouvé son look en s’inspirant d’un autre chanteur. En avril 1969, il arrête ses études , quitte le domicile familial et devient autonome en trouvant des petits boulots.

“J’ai vu pousser des barricades,
…
J’ai entendu des grenades
Tonner au petit matin.
J’ai vu ce que tu faisais
Du peuple qui vit pour toi
J’ai connu l’absurdité
De ta morale et de tes lois. “
Société tu m’auras pas – 1975

Mai 1968
En septembre 1968, suite à son expérience du printemps, Renaud rédige ce manuel. Voici des extraits : “Avant de construire une barricade, il faut s’assurer de sa position stratégique”… ” Le meilleur moyen de ne pas être pincé par les flics et de ne pas prendre de coup de matraque est de courir vite “…
Dans une interview en 1968, il précise: “Nous vendions Action et l’Enragé dans les rues que les automobilistes commençaient à déserter, que les piétons se réappropriaient”.
De 1971 à 1974, l’artiste s’essaye au théâtre et rencontre la troupe du Café de la Gare. En même temps que l’artiste prend des cours d’art dramatique, il enchaîne les petits boulots. Finalement, il commence à chanter dans les rues et les cours d’immeubles du côté de la porte d’Orléans, rejoignant un copain accordéoniste, Michel Pons, fils du patron de son bistrot favori le « Bréa ».
A ses débuts, l’artiste chante le Paris populaire qu’il affectionne à travers les chansons de Bruant principalement ou de simples bals musette, très apprécié par sa mère. Il faut noter que son répertoire s’élargit avec ce qu’il écrit et compose lui-même.Et puis, l’idée est de faire revivre la tradition des accordéonistes qu’il avait vus faire la manche dans son enfance.
Pour le premier spectacle de Coluche au Café de la Gare, le chanteur décide de se présenter aux spectateurs qui attendent. Paul Lederman est dans la file et lui propose de jouer en première partie au Caf’conc de Paris. Après, deux autres producteurs l’accompagneront pour enregistrer son premier disque.
Sa carrière de chanteur


Changement de look
Avant tout, cette époque marque le renoncement à son image de titi parisien et le début du look loubard : pour son deuxième album, il troque sa casquette de marlou et les chemisettes pour des santiags et un Perfecto en cuir.

En 1977, le chanteur sort son deuxième album Laisse béton. Cependant malgré le soin employé, le disque Laisse béton se vend modestement mais la chanson-titre devient vite un tube dans les premiers mois de 1978. Le grand public découvre le chanteur Renaud.

La suite
Voir la chronique “Renaud la suite”
Questions pratiques
Du vendredi 16 octobre 2020 au dimanche 2 mai 2021
Une exposition conçue par le Musée de la musique – Philharmonie de Paris
en partenariat avec Universal Music France
Commissaires de Renaud, « Putain d’expo ! »
David Séchan
Directeur de la société d’édition musicale Encore Merci et vice-président de la Sacem, David Séchan est son frère jumeau. Initié à la photographie par son père dès l’adolescence, il immortalise l’artiste avant même qu’il ne devienne célèbre ! Son œil photographique, conjugué à la complicité qui le lie à son frère, lui a permis de saisir les moments les plus forts de la vie du chanteur.
Johanna Copans
Agrégée de lettres modernes et normalienne, et férue de l’artiste depuis son enfance. Cette passion l’a convaincue de consacrer sa thèse au chanteur : Le Paysage des chansons de Renaud : une dynamique identitaire (L’Harmattan, 2014).
Le scénographe :
Gérard Lo Monaco
Gérard Lo Monaco a créé les décors de scène des mythiques concerts au Zénith, de nombreuses pochettes de disques et d’autres produits dérivés du chanteur. Il conçoit pour l’exposition une scénographie poétique et immersive tout en couleurs et en volumes.
Quel tète de Titi parisien ce Renaud, j’adore ! L’exposition doit être sympa à voir !
C’est sûr que les titis de Poulbot ont dû se rhabiller ! J’aime la dernière photo, il y a de la tendresse… peut-être qu’après, Renaud s’est plus abîmé …. à voir la suite !
J’ai très très envie de voir cette expo… vivement la fin du confinement que l’on puisse bouger.
Oui, hâte de retrouver un air de liberté !
Un artiste qui aura marqué” son époque.
Oui, il a fait sauté tous les stéréotypes de la chanson et il avait un réel talent d’écriture de prendre le sens de l’époque
ça doit être une très belle exposition même si on passe certains éléments de son passé sous silence. J’aime bien Renaud, il est attachant, c’est toute une époque folle où l’on espérait.. 😉
Époque d’ouverture et de possibles illimités difficile de rendre compte de cette époque! Nos enfants prennent cette génération pour des fous et des irresponsables ! C’était quand même un peu vrai …
J’aime bien ses premiers albums, mais j’ai vite décroché, je lui trouve quelque chose de très artificiel.
Bon dimanche
Difficile de dire ce qui lui arrive ainsi à s’abimer autant ! Surtout lorsque arrive un certain âge, les démons doivent s’apaiser …Renaud est excessif même là ! Bonne fin de journée
Bonjour Matatoune, merci pour ton billet sur Renaud. La situation ne permettant pas d’aller à Paris, j’ai lu avec plaisir cette belle documentation. Il y a quelques années, je suis allée l’écouter à l’Arena à Genève. Ce fut une belle soirée.
Bises et bon dimanche 🙂
Renaud devait travailler sur un nouvel album après sa Corona Song de cet été. A suivre donc! Car si album, peut-être nouvel tournée ! Bonne fin de soirée Denise
Quel artiste ! Je l’apprécie beaucoup et j’aurais été ravie de voir cette expo !
Oui un artiste à la sensibilité à fleur de peau ! Bonne soirée Gwenn
Bonjour Matatoune. Cette exposition sur ce chanteur que j’apprécie me tenterait bien mais quand pourrons nous revenir à Paris, sans attestation, juste pour le plaisir ? Bon dimanche
Désolée, Brigitte, je ne peux te répondre ! Mais, déjà juste aller se promener en toute liberté ! Bonne soirée
Un sacré personnage !
La suite arrive ! Oui sacré personnage trop quelque chose pour une vieillesse apaisée