Musée Maison Tolstoï -Moscou
Мемориальный музей-усадьба Л. Н. Толстого «Хамовники»
Le musée Tolstoï se trouve dans l’ancienne maison de l’écrivain Léon Tolstoï (1828-1910) qu’il habita de 1882 à 1901 rue Khamovniki (aujourd’hui 21, rue Léon-Tolstoï) à Moscou. C’est là qu’il écrivit plus d’une centaine d’œuvres.
Le comte Lev Nikolaïevitch Tolstoï (1828 – 1910) a gardé tout au long de sa vie son regard clair parfois triste mais aussi qui paraissait si gai lorsqu’il était soulagé de sa colère intense.
La beauté pour lui est fait de naturel, de spontanéité et de rayonnement un peu comme son “Anna Karénine” qu’il a décrite. Profondément réaliste et naturalisme dans son écriture, il décrit avec son style complexe des personnages sensibles à tout ce que ne s’exprime pas que par les paroles.
Toute sa vie, Tolstoï a gardé une exigence morale naviguant autour de la mort qui le mène au milieu de sa vie vers une crise spirituelle à 50 ans. Toute activité y compris la littérature lui parut alors vaine. Père de famille heureux et écrivain apprécié, Tolstoï refuse l’art.
Il écrit alors à partir de 1980 des textes engagés contre la religion, contre la torture et contre sa classe toujours ancré dans l’histoire et le réalisme lucide. C’est dans cette maison et ce jardin que Tolstoï compose ces derniers textes. Encensé comme modèle d’écrivain par les soviétiques, Tolstoï a aidé à faire évoluer le roman occidental.
“Le but d’un artiste n’est pas de résoudre une question de façon incontestable, mais de faire aimer la vie dans ses innombrables et inépuisables manifestations. “
C’est l’une des rares maisons en bois qu’il reste à Moscou. La maison se trouvait dans un quartier populaire (le quartier des Tisserands) presque misérable qui avait attiré Tolstoï à l’époque. Ici, il passait les hivers rejoignant sa propriété Iasnaïa Poliana se trouvant à 200 km de Moscou où il retrouvait sa nature bien aimée pour l’été. Dans cette maison, il a vécu neuf hivers. A la fin de sa vie, il restera dans sa propriété d’été jusqu’à sa mort.
Iasnaïa Poliana la « clairière aux hêtres »
Le bâtiment principal est complété par les vieux bâtiments de service situés dans la cour qui sont aujourd’hui utilisés comme billetterie et bâtiments techniques. La façade de l’habitation principale à un étages est en vieux bois, peinte en marron et en orange avec des corniches vertes.
Le jardin
Non loin de la maison, ce situe une gloriette à utiliser pour les beaux jours. Le jardin est assez vaste pour imaginer des enfants qui y jouent mai aussi des visiteurs qui peuvent continuer leurs discussions.
A 34 ans, Tolstoï se marie avec Sophie Behrs qui avait 18 ans. Ils écrivent tous les deux un journal. Ils ont vécu 48 ans ensemble et ont eu treize enfants ( cinq meurent en bas âge). Leur relation est extrêmement houleuse en conflits passionnels .perpétuels. Pour elle, Tolstoï jouait aux paysans Malgré tout, elle lui recopie plusieurs fois ses livres et se charge de l’intendance permettant à Tolstoï de se consacrer entièrement à sa création.
Au rez de chaussée de cette maison sont les pièces à vivre placées en enfilade après un vestibule où se situe deux meubles pour que le chauffage central soit distribué dans la maison et à l’étage ce sont les pièces où on reçoit.
La salle à manger
Lorsque la famille était seule il y avait chaque jour vingt personnes à table. Évidemment malgré ses idées, Tolstoï avait les moyens d’avoir du personnel qui couchait au fond du premier étage.
Le dîner se tenait à 6 h. A la table familiale, Sophia est assise au bout près de la fenêtre, son mari à ses côtés. Les filles sont assises à la gauche du père et les fils de l’autre côté. Le fils ainé est assis à l’autre bout de la table. Sur la table deux cruches pour servir l’eau, le vin étant réservé aux repas avec invités. Anton Tchekov ainsi que d’autres étaient des habitués de cette table.
La chambre de Sophia et Léon, les parents
Cette pièce est devenue leur chambre en 1888 après la naissance d’Ivan leur dernier fils. Leurs lits en noyer étaient séparés par un paravent. La chambre contenait aussi un canapé et des fauteuils. Sur la table, Sophia recopiait les manuscrits et s’occuper des affaires de la maison. Elle écrivait des nouvelles et avait une passion pour la peinture et la musique. La fenêtre donne sur la terrasse abritée puis sur le jardin.
La pièce d’angle
Nombreux sont les personnes à avoir habité dans cette pièce, souvent les enfants puis avec leur conjoint. Le fils Sergueï se mettait au piano à moins que ce ne soit Léon lui-même. La couverture du lit a été faite par Sophia.
La chambre des petits
Dans la chambre sont exposés des jouets utilisés par les enfants .
La classe
A Iasnaïa Poliana, Tolstoï a créé une école pour les paysans dont la pédagogie était très en avance sur son temps et l’enseignement se prolongeait au delà de la salle de classe, le maître emmenait ses élèves en promenade et saisissait toutes les occasions pour éveiller leur esprit. Ici, outre la gouvernante, la maman donnait aussi des leçons de langue étrangère aux enfants. Elle parlait parfaitement l’allemand et le français.
Très Honoré Léon Nikolaïevitch vous avez partagé le sort des nombreux grands hommes qui étaient en avance sur leur siècle. Jadis, on les brûlait sur les bûchers ou on les laissait pourrir dans des cachots. Les pharisiens et les grands prêtres peuvent vous exclure comme bon leur semble et comme ils veulent, le peuple russe sera toujours fier de son grand frère, cher et très aimé Tolstoï” Gravé comme épitaphe sur un coupe papier offert par les ouvriers d’une verrerie
La chambre des fils
Dans cette pièce, deux fils ont étudié. Le mobilier est modeste.
La pièce de Tatiana
Tatiana était la fille ainée et elle se consacre à la peinture. mais aussi à la création. On y trouve aussi bien ses propres œuvres que des portraits réalisés par ses copains peintres, l’élite de la peinture russe de l’époque.
Chambre du personnel
A peu près dix personnes constituait le personnel pour l’entretien de la maison. Le meuble devant la fenêtre avait des rallo,nges pour se transformer en table à thé.
L’escalier
Les enfants adoraient jouer sur les marches de l’escalier et l’ours empaillé avait toutes leurs faveurs. Le hall en haut de l’escalier était parfaitement exposé et servait souvent d’atelier.
La grande salle
C’est la principale pièce de réception de la maison, à l’étage comme il se doit. Cette maison était l’un des salons littéraires les plus prisés de Moscou au début du siècle. Tout le monde venait le voir y compris le monde entier. Il disait je suis vieux et je veux être seul mais il tout le monde débarquait et il adorait cela. Tolstoï se servait de ce jeu d’échecs dans ses parties avec Gorki. Au fond, un piano utilisé par Rimski-Korsakov ou d’autres.
Le bureau
L’écrivain a travaillé tous les matins pendant 19 ans dans cette pièce.
Il est mort en quittant son domicile puis a contacté une pneumonie et est mort dans une gare. Dans cette gare, l’horloge est arrêtée à l’heure de sa mort. Ses obsèques ont été suivies par une foule incroyable.
La maison est acquise par la ville de Moscou en 1913. Il avait été décidé de façon unanime de racheter la propriété de l’écrivain aux frais du Trésor public pour y établir un musée. Le domaine a donc été acheté pour 125 mille roubles, somme que la veuve de Tolstoï avait partagée entre les nombreux descendants.
Dans la tourmente des années révolutionnaires qui suivirent la mort de l’écrivain, son épouse réussit à sauvegarder les archives et les meubles de la maison familiale. La demeure ainsi préservée, le musée fut fondé en 1920, quelques mois après la mort de la comtesse.
Questions pratiques
Pour préparer votre visite, le site du musée ici
Ouverture : Ouvert de 10h à 17h30 (de 12h à 20h les mardi et jeudi). Fermé le lundi et le dernier vendredi du mois.
- Une vie, une œuvre : Léon Tolstoï. France culture 10.01.2009.
- Les amis de Léon Tolstoï ici
C’est émouvant de découvrir les lieux où à vécu Tolstoï après avoir relu “les cosaques” et d’en rédiger la chronique sur mon blog. Article très complet avec de belles photos. Merci !
Ce message était coincé dans les indésirables! Désolée…J’irais donc voir ton article
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Bonsoir Matatoune et merci pour ce magnifique billet. Il y a toujours une émotion à visiter une maison où a vécu un écrivain ou artiste. C’est une superbe visite que je viens de faire.
Douce soirée avec mes amitiés ♥
Merci Denise d’être passée. J’aime bien ces maisons elles semblent abriter l’esprit de l’artiste qui y a habité…Une façon très agréable de se plonger ou replonger dans leur univers ! Bonne soirée
Bonjour Matatoune. Très bel article qui me donne envie de relire Anna Karenine, faute de pouvoir aller à Moscou cette année. Bonne journée
Cette maison avait vraiment une âme dans ce grand parc tranquille … Une visite que j’ai bcp aimé Bonne soirée
Je rejoins les autres commentaires, cela doit être très émouvant de visiter ce lieu où vécut Léon Tolstoï. Merci pour ce beau partage Matatoune, je voyage grâce à toi, c’est riche 🙂
Ces lieux d’écrivain sont chargés d’une intense émotion. Peut-être plus que pour les autres artistes, l’écrivain (e) passe tellement de temps en silence, à sa table à manier les mots sans que rien autour de lui bouge que le lieu est chargé de cette intense activité. Un peintre, son travail peut être suivi, photographié et même filmé, idem pour un musicien pas l’écrivain (e)… Bon dimanche 😉
Ton article est magnifique et donne envie d aller visiter ce lieu. Merci pour ce voyage.
Bonne journée
C’est gentil Pat ! C’était un lieu très agréable car ce n’était pas bondé et on sentait que cette maison avait une âme ! Bon courage pour la fin de la semaine
Je trouve toujours émouvant d’entrer dans ce que fut la maison ou l’atelier d’un artiste, d’un écrivain ou un peintre. Merci pour ce superbe article et belle journée Tatoune 🙂
Merci Lisa ! A Moscou, iln’y a que l’embarras du choix pour les Maisons Musées d’écrivains. Très bonne fin de semaine !