@vagabondageautourdesoi

La guerre est une ruse – Frédéric Paulin

. Prix des Lecteurs Quais du Polar / 20 minutes 2019 

Grand Prix du Roman Noir Français 2019 au Festival International du Film Policier de Beaune 

Étoile du Polar 2018 le Parisien

Prix du noir historique 2019 des Rendez-vous de l’histoire de Blois

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Tedj Benlazar est un agent de la DGSE dont la légende est d’être un consultant sécurité pour une multinationale de gaz basée depuis de nombreuses années en Algérie. Le commandant Rémy de Bellevue est lui arrivé en 1988. C’est le relais avec la diplomatie française. Grâce à lui, Tedj Benlazar a pu rester dans la grande maison, malgré son comportement difficile.

Sa connaissance de ce pays fait rapidement prendre conscience que celui-ci est entrain de sombrer dans une guerre civile sanglante. L’enquête commence par une information restant à vérifier qu’un camp de concentration aux mains de l’armée réprime dans le sang les islamistes où tortures et  meurtres sont monnaie courante.

On est au lendemain de l’annulation des élections en 1992 et les années dits de plomb commencent amenant des alliances gouvernementales avec l’armée mais aussi avec certains groupes islamistes. La neutralité apparente de la France est mise à rude épreuve lorsque se développe de actions terrorismes sur le territoire.

Frédéric Paulin choisit la formule romanesque pour rendre compte de cette décennie sombre, de la répression de l’islamiste radical et des manipulations et des exactions du pouvoir pour contrôler l’opinion. Extrêmement documenté, “La guerre est une ruse” est un récit historique d’espionnage au cœur de la réalité d’une guerre civile.

“La guerre est une ruse ” est un récit très précis d’un conflit complexe qui se déplace sur le sol français sans vraiment que l’État français l’est suffisamment anticipé. 

Frédéric Paulin montre par son style rigoureux combien les guerres civiles sont des abominations en déplaçant un conflit dans une famille qui s’attaque à la chair de sa chair et qui transforme les uns et les autres en bêtes féroces.

Première d’une trilogie parue en poche peu avant ce confinement, Frédéric Paulin met son talent d’écrivain de polars au service de l’histoire complexe de la dernière décennie au siècle dernier en Algérie. De l’histoire contemporaine sous fond de roman d’espionnage pour aider à comprendre notre actualité.

Merci #Massecritique et @Babelio_ pour #La guerreestuneruse de #FredericPaulin

@vagabondageautourdesoi

 

 

 

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Comme s’il fallait avoir fait quelque chose en Algérie pour risquer sa vie.

Et puis la tristesse, le deuil en Algérie, de nos jours, c’est comme le sable dans le désert : des milliards de grains , les uns contre les autres, une étendue tellement vaste qu’on n’en voit pas la fin. Combien de familles ont perdus un proche cette année ? Combien de morts dans les attentats, les exécutions sommaires ? Combien de disparus, de torturés, de gens qui ont perdu la raison à cause de la terreur quotidienne ? C’est cela, son pays, se dit Chaouch: des individus comme des grains de sable, pas plus réactifs, tout aussi incapables de s’extirper de la trop grande étendue de la terreur.

Ça lui arrive de plus en plus souvent- la sueur nocturne, c’est l’anxiété de la journée qui ressort, a-t-il lu quelque part.

Études ou pas, l’intégration, c’est un mensonge de la gauche .

Son boulot de flic, c’est choisir en permanence entre l’éthique de conviction et l’éthique de responsabilité.

La guerre contre les maquis n’avait rien à voir avec la théorie qu’on lui avait enseignée : la guerre, c’était aussi l’avilissement de l’ennemi, son humiliation, sa destruction psychologique, une violence qui ne rebutait pas la bête féroce.

La Casbah baisse la tête.
Elle n’est plus aussi bruyante qu’autrefois.
La vie continue, mais quelque chose dans le regard des gens, dans leur voix reste retenu, gardé pour plus tard. Quelque chose a changé, oui : ici, comme partout à Alger, les couleurs ne sont plus aussi gaies, le bleu du ciel est moins azur et le blanc des maisons chaulées, plus terne. Les soldats patrouillent dans le dédale des ruelles, mais tout le monde sait que les intégristes sont tapis dans l’ombre de la douzaine de mosquées. Eux, ils se sont souvenus de l’Histoire, du FLN qui avait fait de la Casbah, la « forteresse », leur base à l’intérieur d’Alger. Le labyrinthe de rues étroites et tortueuses n’est d’ailleurs pas le principal atout du quartier : en sautant de toits en terrasses, il est possible de rallier la Haute Casbah et la Basse Casbah sans poser les pieds au sol. Ça, les habitants le savent, les flics et les soldats semblent l’avoir oublié.

D'habitude, je ne partage pas mes lectures lorsqu'elles ne m'ont pas plue ! Mais, là, c'est le livre qui se vend à plus

La guerre est une ruse – Frédéric Paulin

Éditeur : Gallimard

Parution : 12 mars 2020

EAN : 9782072853555

Lecture : Juin 2020

10 commentaires

  1. j’ai lu très peu de choses sur l’Algérie… revenir sur ces années terribles, c’est encore compliqué pour moi car intégrisme pas loin ça rappelle les attentats et autres drames
    mais pourquoi pas, ?

    • Le livre se lit facilement car c’est un roman et surtout qu’à la fin il y a un glossaire avec le nom de tous les personnages et une rapide présentation, car la difficulté est là. En tout cas, ça éclaire sur les zones d’ombre de cette période. Je voulais un peu comprendre ….

    • Lorsque j’ai reçu ce livre de la Masse critique d’avant confinement je me rappelais plus pourquoi je l’avais demandé. Mais au fil des pages, mon envie est revenue , comprendre un peu ces années de plomb qui ont influencé notre politique et je n’ai pas été déçue. Tout ça pour dire que l’on doit toujours suivre son envie 😉

    • Oui mais plus un roman historique encore sur cette période proche qui retentit encore aujourd’hui en France et dans le monde. Belle semaine, Pat 😃

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