Paz, la Paix en espagnol, drôle de titre pour un roman de Caryl Férey ! Pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est le spécialiste ex-routard des crimes barbares inscrits dans la réalité politique et sociale d’un pays aux prises à des violences politiques proches d’une guerre civile sur fond de corruption organisée en système. Pour celui-ci, même ambiance en Colombie avec en plus des relations familiales pathologiques.
Le roman s’ouvre lors de la campagne des élections présidentielles où le processus de paix initié en 2006 est un enjeu considérable mais fragile. Diane “le plus beau cul de Bogotta” se fait jeter après une nuit d’amour “Tinder“. Du coup, son partenaire d’un soir devient son obsession. Vraiment dommage pour elle mais très chouette pour nous! Il s’appelle Lautéro “un tournesol qui tourne à l’envers”. C’est le chef de police de Bogota et à la tête d’une patrouille assez spéciale sous le lien hiérarchique direct du procureur général, Saùl, son père. Pour compléter cette tendre famille Bagater, un autre frère, Angel, plus romantique à l’idéal plus social, est sorti de prison après avoir combattu avec les FARC et se fait oublier sous une fosse identité. En bonne journaliste d’investigation, Diane remonte la piste de crimes atroces qui rappellent les heures sombres de la violençia (guerre civile de 1948 à 1958-“trois cent mille civils assassinés depuis le début du conflit, six millions de déplacés, record à battre “). Deux autres femmes évoluent dans cet univers avec leur propre part d’ombre et de lumière.
La Colombie pour moi, c’est Gabriel Maria Marquez, Ingrid Betancourt, les trafics de cocaïne, les FARC et peut-être un peu Froom qui ne sait s’il va participer au Tour de France, cette année. Maintenant, difficile de ne pas y ajouter “Miss Vase-A-Fleurs” et ce personnage Saùl, représentant tous les gouvernants manipulateurs prêts à tout pour conserver leur pouvoir.
Plus de 500 pages (un vrai pavé) qu’on ne quitte qu’une fois que Caryl Férey nous confie dans son explicit qu’il a édulcoré les situations pour rendre son propos plus digeste. Étrange, car pour moi, ce fut noir de chez noir avec des descriptions à peine supportables auxquels je me suis, quelquefois, interdit d’y associer des images… Néanmoins, Caryl Férey est un humaniste. Alors, faisons-lui confiance ! Encore un excellent moment de lecture
Puis quelques extraits
Zulu – Condor – Mapuche –Plus jamais seul – Caryl Férey
Lautaro n’avait pas pour projet de soigner ses névroses: il réglait ses comptes, c’était sa résilience.
L’amour est un chien de l’enfer, c’est connu, les loups comme lui ne rognaient pas ce type d’os, et pourtant …
Ce n’était plus seulement la gauche qui était emportée dans les égouts du système néolibéral, mais la démocratie et son agonie n’était qu’une question de temps…
On lui disait qu’elle finirait mal, elle répondait qu’il était facile d’abdiquer en Colombie et refusait de vivre comme une autruche parmi les hyènes qui se nourrissaient de la charogne – trois cent mille civils assassinés depuis le début du conflit, six millions de déplacés, record à battre.


Paz – Caryl Férey
Éditeur : Gallimard
Parution : 3 octobre 2019
ISBN : 2072804175
Lecture : Octobre 2019
[…] Paz – Caryl Férey […]
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Bonjour Matatoune. Ce roman a ;l’air très noir malgré son titre et ta chronique le rend tentant, si je ;le trouve à la médiathèque. Bonne journée
Est-ce que cela sera le premier, Brigitte ? En tout cas, bonne lecture et bonne semaine, Brigitte
Je découvre cet auteur. Le sujet sur la Colombie doit être passionnant. Merci Matatoune pour ce retour 🙂
Merci d’être passé. J’avoue avoir un penchant pour ce côté polar social ! 😉
Caryl Férey est très lu autour de moi, je vais essayer.. Merci Mata, bonne soirée 🙂
500 page ça va je viens de l’ajouter a ma liste pour quand je sais pas…Bisous
Merci Renée ! Ah, la liste des livres à lire, comme la mienne, elle n’arrête pas de s’allonger … Bonne soirée !