A nouvelle période – ce déconfinement – imposée par le Covid-19, une nouvelle rubrique apparait, un Méli-mélo déconfiné, pour sourire, pour partager, quelque fois pour écrire et dire, pour essayer d’aider à passer cette période particulière et inédite pour nous tous !
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L’hommage de François Morel à l’acteur disparu.
Le billet d’humeur de François Morel
dans Grand bien vous fasse (9h55 – 22 Mai 2020)
IL FAUT VIVRE
Il faut vivre, l’azur au-dessus comme un glaive
Prêt à trancher le fil qui nous retient debout
Il faut vivre partout, dans la boue et le rêve
En aimant à la fois et le rêve et la boue
Il faut se déplacer d’adorer ce qui passe
Un film à la télé, un regard dans la cour
Un cœur fragile et nu sous une carapace
Une allure de fille éphémère qui court
Je veux la chair joyeuse et qui lit tous les livres
Du poète au polar, de la Bible à Vermot
M’endormir presque à jeun et me réveiller ivre
Avoir le premier geste et pas le dernier mot
Étouffer d’émotion, de désir, de musique
Écouter le silence où Mozart, chante encore
Avoir une mémoire hypocrite, amnésique
Réfractaire aux regrets, indulgente aux remords
Il faut vivre, il faut peindre avec ou sans palette
Et sculpter dans le marbre effrayant du destin
Les ailes mortes du Moulin de la Galette
La robe de mariée où s’endort la putain
Il faut voir Dieu descendre une ruelle morne
En sifflotant un air de rancune et d’espoir
Et le diable rêver, en aiguisant ses cornes
Que la lumière prend sa source dans le noir
Football, amour, alcool, gloire, frissons, tendresse
Je prends tout pêle-mêle et je suis bien partout
Au milieu des dockers dont l’amarre est l’adresse
Dans la fête tzigane et le rire bantou
On n’a jamais le temps, le temps nous a, il traîne
Comme un fleuve de plaine aux méandres moqueurs
Mais on y trouve un lit et des chants de sirènes
Et un songe accroché au pas du remorqueur
Jamais ce qui éteint, jamais ce qui dégoûte
Toujours, toujours, toujours, ce qui fait avancer
Il faut boire ses jours, un à un, goutte à goutte
Et ne trouver de l’or que pour le dépenser
Qu’on s’appelle Suzanne, Henri, Serge ou que sais-je
Quidam évanescent, anonyme, paumé
Il faut croire au soleil en adorant la neige
Et chercher le plus-que-parfait du verbe aimer
Il faut vivre d’amour, d’amitié, de défaites
Donner à perte d’âme, éclater de passion
Pour que l’on puisse écrire à la fin de la fête
Quelque chose a changé pendant que nous passions.
Claude Lemesle (chanson pour Serge Reggiani)
Bonjour Matatoune. C’est un beau poème et une belle incitation à vivre pleinement. Michel Piccoli était un grand acteur.
Oui, j’aime bien ce poème …Il est important et résume ce qui est important… La vie, quoi ! Bonne soirée Brigitte
Quel beau texte…
J’ai eu la chance de voir Reggiani sur scène, il était âgé.Nous avons dîné dans un petit restaurant et à la table d’à côté, il était là avec son épouse
Doux souvenir..
Merci Mata 🙏 pour ce partage avec de si grands talents..
Beau souvenir ! Merci pour ce partage. Bonne fin de journée
Un texte magnifique……Bisous bisous
Je trouve que François Morel trouve souvent le ton juste entre empathie et poésie. Bonne fin de journée
bel hommage!
l’oeil taquin et le sourire de Mr Piccoli va nous manquer… On va j’espère avoir droit à des rediffusions
ils sont d’abord tous partis, ceux que l’on a tant aimés dans “Vincent,François, Paul et les autres”
à propos, j’ai adoré “Habemus papam” il est prodigieux dans ce rôle 🙂
bon week-end 🙂
Habemus papam était si fort que lorsque le pape François a été choisi, j’ai tout de suite pensé à l’interprétation de Piccoli ! Bonne fin de ce long we !
Ce cher François Morel, élégance des mots, de cet humour que j’aime par dessus tout comme ces mots de Claude Lemesle qui sont sublimes ! Beau weekend Matatoune 🙂
“Je veux la chair joyeuse et qui lit tous les livres
Du poète au polar, de la Bible à Vermot”… beau programme 😉
Merci bcp. Je n’ai pu m’empêcher de partager ce bel hommage qui reprend celui fait à Reggiani avec ce magnifique poème de Lemesle…très bon weekend à toi aussi 😉