Mara Goyet décrit les répercutions de la maladie d’Alzheimer dans la relation père-fille qui évolue du déni à la colère jusqu’au désir de raconter qui était son père, scénariste connu, et celui qu’il est devenu au moment de l’écriture.
Au lieu de se raconter chronologiquement, l’auteure découpe son récit en quatre chapitres. Dans chacun d’eux, des titres développés sur deux ou plusieurs pages forment un tout et décrivent l’évolution qu’elle a vécue. Cette façon de présenter son ressenti et ses souvenirs permettent au lecteur les respirations propices à la réflexion.
Pas de pathos dans ce récit. Le ton est évidement émouvant mais surtout tendre. L’attention chaleureuse de l’auteure pour son père transparait à chaque moment. Elle détaille évidemment aussi l’évolution du statut d’enfant à celui d’aidant. Mais surtout c’est à la fois son ironie et sa culture qu’elle nous délivre et qui l’empêche certainement de trop se lamenter.
Il serait faux de croire que ce récit ne concerne que la maladie d’Alzeihmer. Il peut être transposable à d’autres maladies invalidantes qui font que la personne et son entourage comprennent et acceptent qu’il ne sera plus question des mêmes choses et qu’un présent est à inventer.
Malgré ce sujet difficile, découvrir ce récit fut pour moi un moment émouvant traité de façon si douce et respectueuse de l’affection que l’auteure porte à la personne aimée que ce fut un moment de lecture que j’ai appréciée !
Il n’y a pas que les malades dont il faut s’occuper. Il y a aussi les familles accablées.
Le souvenir n’est pas remonté par hasard. La culture vient ici contre la déconfiture, je l’étale sur les doutes et les manques. Je bouche les trous, je compare les vides.
J’espère ne pas l’avoir ” livré”, ni “exposé” mais vous l’avoir présenté, cela valait vraiment le coup de le rencontrer.
Je ne sais de la maladie que ce j’en vois. Et je n’en vois qu’une partie. Ce que je suis prête à supporter.
Le naufrage, on y est. Je tente d’écoper, mais il est maintenant temps de ramasser les scories de sa vie ce qui reste encore, délavé par son cerveau chaviré. Et peut-être d’assurer la survie.
Remerciements sincères et les éditions Stock
Ça va mieux, ton père ? Mara Goyet
Éditeurs : Stock
Parution : septembre 2018
ISBN : 2234082412
Lecture : septembre 2018
Un sujet dur a traiter mais qui doit être fort intéressant a lire. Bisous
Tout à fait mais traiter sans compassion mal placée. Bon WE
Bonjour Matatoune. Effectivement cela doit être émouvant. Bon après midi
Émouvant mais pas larmoyant ! Bonne soirée!
Touchée de près par mon entourage par cette maladie, je suis heureuse que la littérature s’en empare…
Oui, j’ai aimé le ton, la distance et le respect de cette auteure tout en “n’edulcorant” rien !