L’exposition Une Aventure Moderne à Pompidou en cet été 2018 rassemble un mouvement qui devait être “Beau et utile pour tous “. Ses artistes n’ont cessé d’affirmer la dimension collective et totale de leur création en faisant la synthèse de tous les arts : Architecte, décorateur, graphiste, photographe, relieur, bijoutier, couturier, affichiste, peintre, sculpteur. Tous se rassemblent pour défendre la notion de modernité, comme un “souffle de l’imaginaire libre de toute contrainte”.
Volet 1

“Excentriques”, “Illuminés”, “Nudistes”, tels sont les qualificatifs qui accompagnent ces artistes qui ont l’habitude de travailler ensemble et qui souhaitent être exposés collectivement notamment au Salon des artistes décorateurs. En 1925, on le leur refuse. Du coup, ils se rassemblent au sein d’une association : l’Union des Artistes Modernes. Encore actuellement, très méconnu, ce collectif s’oppose un peu à la notoriété du cubisme tel que Picasso et Braque le concevaient. Mais, leur plus grande nouveauté est l’intrusion de la couleur. Le fauvisme a libéré la palette !
Ce mouvement moderne se confond souvent avec celui de l’Art déco. Les artistes de l’Art déco les traitent de “Bolchéviques ” et d”Antipatriotes” , revendiquent le luxe y compris dans le mobilier. Alors que ceux de l’UAM introduisent une dimension sociale afin de faire un art pour tous. Les deux mouvements couvrent le début du siècle. Mais, les UAM iront jusqu’au années 50, traversant la crise économique, la montée des fascismes et la seconde guerre mondiale.
L’UAM utilisent la nouveauté des matériaux, celle des techniques et aussi la modernité des formes. Leurs artistes infusent dans tous les aspects des arts décoratifs mais aussi ceux du cinéma naissant.
Ils incarnent l’avant-garde française dynamique et engagée sur la scène internationale.

Pour la première fois, à côtés de peintures avant-gardistes, sont proposés des objets de la vie quotidienne. Les beaux-arts vont infiltrer les arts décoratifs et vice-versa. Avec l’exigence de certains qui recherchent la production d’objets à coût modeste et à vocation utilitaire.


Inspiré du mouvement allemand Deutscher Werkbund (littéralement “union de l’œuvre”), les bâtiments conçus font une large place aux matériaux modernes (verre-acier) aux formes pures et sobres où les contrastent remplacent l’ornement. Les artistes prônent une coopération et une standardisation, c’est le début de la démocratisation des objets du quotidien.


En 1910, le Salon d’Automne expose leurs créations. L’architecte Francis Jourdain crée les Ateliers Modernes où il réalise et vend des meubles interchangeables et surtout transformables pour une maison adaptée au confort sans luxe apparent.



“La modernité ne peut s’appréhender que de manière totale.”
Robert Mallet-Stevens
Les modes de vie se transforment avec l’apparition des machines. A des meubles plus démocratiques vont s’associer des maisons claires et aérées où le confort va apparaitre. La couleur envahit l’intérieur y compris sur le mobilier.




Voir le volet 2 et 3
Une Aventure Moderne – 2 -Pompidou
Une Aventure Moderne – 3 -Pompidou
Sources complémentaires :
- UAM – Connaissance des arts – Hors-série.
- UAM, rêver l’art utile – La grande table d’été – France culture
Questions pratiques :
UAM,
Une aventure moderne Centre Pompidou
Du 30 mai au 27 août 2018
Commissaires : Olivier Cinqualibre – Frédéric Migayrou – Anne-Marie Zucchelli
Bonsoir Matatoune. Merci de nous faire découvrir cette exposition. Je reviendrai lire les articles suivants
De rien, c’est un plaisir ! Bonne soirée !
magnifique! j’ai un faible pour l’écritoire et la table à thé 🙂
Des curiosités à voir, d’autres à admirer et enfin certaines pour s’interroger ! Merci de ce partage.
Merci pour ces articles fort bien documentés et explicites que j’ai parcouru avec plaisir. Une très intéressante et belle exposition sur l’un des grands mouvements de l’histoire de l’art. Excellente journée Tatoune 🙂
Merci bp ! Très bonne continuation!