Palais de Nestor

 C’est Homère qui a fait connaitre cette civilisation qui a pris son essor dans la Grèce continentale au moment de l’âge de Bronze en Europe. Pour ma part, la visite de Mycène, il y a plus de 30 ans, est restée pleinement présente dans ma mémoire. Puis, il y a une dizaine d’années, la visite des sites de Knossos et Phaïstos en Crète, palais minoens. C’est donc avec un énorme plaisir que nous avons découvert le site de Pylos.

Pendant l’âge de Bronze en Europe à 3500 ans avant J. C, une civilisation méditerranéenne se développe. Elle témoigne d’avancées en matière d’architecture mais aussi de gestion du quotidien. C’est la civilisation minoenne. Puis, elle va  être supplantée par la civilisation mycénienne dans tout le Péloponnèse et émigrera vers la Crète au niveau du bronze récent (1600 – 1050 avant notre ère environ).

 

Un peu d’histoire …

A partir de 1450 avant J.C, la civilisation mycénienne domine la Grèce. Les mycéniens édifient des forteresses, comme Mycènes ou Tirynthe, dans les plaines côtières.

Mycènes est la forteresse la plus célèbre qui est sortie de l’oubli en 1876 grâce à Heinrich Schliemann, fasciné par les poèmes épiques d’Homère qui pensait avoir découvert la ville de Troie.

Mythologie grecque

Nestor, fils de Nélée et de Chloris vit périr ses onze frères de la main d’Héraclès qui reprochait à son père d’avoir refusé de le purifier du meurtre d’Iphitos.

Roi de Pylos, guerrier sage et juste, il participa en particulier à trois hauts faits, qui, dans la mythologie grecque, occupent une place importante.
Il participa aussi à la guerre de Troie. Il apaise les discordes entre Achille et Agamemnon pendant le siège.
Apollon, lui ayant accordé de vivre trois générations humaines, il put s’embarquer à la tête de quatre-vingt-dix vaisseaux pour le siège de Troie. Son souci constant d’apaiser les discordes entre les héros grecs tels Achille et Agamemnon est attesté par les nombreux portraits élogieux qu’en trace Homère dans l’Iliade et l’Odyssée.

Après la chute de Troie, il fut l’un des rares guerriers grecs à revenir sans encombre dans sa patrie, où il demeura jusqu’à sa mort, faisant régner la justice et la paix dans son pays.

Le palais

Le palais fut certainement construit par Neleus, père de Nestor, et fondateur de la dynastie des Néleides, au début du XIII ème siècle avant J.C. Vers le XII ème siècle, comme pour les autres sites mycéniens, un incendie le détruisit provoqués par l’invasion des Doriens ou celle du Peuple de la mer à l’origine de ces mouvements de peuples se produisant depuis les Balkans jusqu’au Proche Orient à cette période, mentionnés dans les inscriptions égyptiennes…

Et, ils arrivèrent à Pylos, la citadelle bien bâtie de Nèleus (Père de Nestor), entrèrent dans le port, serrèrent les voiles (…) et ils parvinrent à l’assemblée où siégeaient les hommes Pyliens. Là était assis Nestor avec ses fils et, tout autour, leurs compagnons préparaient le repas, faisaient rôtir les viandes et les embrochaient.” L’Odyssée- Homère

Au somment d’une petite colline à quelques kilomètres de la mer, le palais se découvre sur la route après Pylos vers Filatra, en direction du bourg d’Hora.  Le musée archéologique se trouve à la sortie de Chorba et présente, entre autre, une reconstitution très intéressante du gigantisme de ce palais.

Le palais se composait de cinq bâtiments occupant une superficie plus large et son aménagement intérieur ne peut se comparaitre aux autres palais.

Une porte d’entrée

Le “Propylon”  ou porte d’entrée donnait sur une vaste cour ouverte.

La pièce principale

Le “Mégaron” est un grand espace intérieur (10 mètres de large sur 12 mètres de long, environ) avec des colonnes qui supportent la toiture avec une ouverture pour permettre l’évacuation de la fumée et l’aération. Au milieu de la paroi se trouve le trône du roi.

 

 

 

L’épicerie du palais

A l’arrière du palais, parfaitement conservé, le magasin à l’huile est impressionnant  : la trace des jarres est encore visible. Certaines sont présentées au Musée archéologique.

 

La production d’huile est importante, les oliviers sont nombreux dans la région. Les salles permettent le stockage, la redistribution mais aussi la ré-expédition de l’huile pour se chauffer, de l’huile pour se parfumer (à la rose, à la sauge, par exemple), de l’huile pour assaisonner. La base alimentaire était le blé et les figues. Et, les olives n’en font que rarement parties.

“Une baignoire ? “

A l’arrière, l’emplacement d’une baignoire apparait ce qui laisse à penser qu’il y avait une sorte de boudoir pour la reine du lieu! Imaginez une baignoire au XIII ème siècle avant notre ère.

Des écrits !

Les archéologues ont retrouvés aussi un millier de plaquettes d’écriture rédigées en linéaire B ( forme ancienne de grec utilisé par la bureaucratie mycénienne) certainement par la collecte des impôts, une organisation militaire et la surveillance des côtes de la mer ionienne.

 

Fresques

Elles ont été retrouvées et sont exposées au musée. Avec de merveilleuses couleurs, elles décrivent une tête de femme et des décorations.

 

Tombe mycénienne

Une tombe à coupole est visible à proximité du palais, calquée sur celle de Mycènes: un couloir d’accès conduit à une salle à voutée ovoïde. C’était certainement la tombe d’un guerrier enterré avec son équipement et de multiples objets précieux.

 

Le guerrier avait été inhumé avec des bijoux en or, dont une chaîne ornée de perles et des bagues à cacheter, une épée en bronze à la poignée ivoire et or, des vases en argent et des peignes en ivoire. Cette fortune préhistorique, décorée à la mode minoenne avec des figures de divinités et motifs floraux et animaux –taureaux, lions et aigles- “est la plus importante à avoir été découverte depuis 65 ans” en Grèce continentale, a relevé le ministère.

Plus de 1400 pièces recensées. Les archéologues ont recensé plus de 1.400 pièces, “dont la qualité atteste de l’influence minoenne” venue de l’île de Crète sur la civilisation mycénienne, qui se développa du Péloponnèse à toute la Méditerranée orientale durant le IIème millénaire avant l’ère chrétienne.

 

Et pour finir …

La Méssénie, c’est là!

Nouveauté

Le 13 novembre, France 24 sort une information concernant un mystérieux médaillon trouvé dans la tombe du soldat dont on connait le nom maintenant : Griffon

Cette scène hallucinante de détails tient sur une surface d’à peine 3,6 centimètres. “Ce qui est fascinant, c’est que la représentation et du corps humain et de sa musculature est à un niveau de détail que l’on ne retrouve pas avant la période classique de l’art Grec, 1 000 ans plus tard”, explique Jack L. Davis dans une interview à UC Magazine.

Certains détails ne sont visibles qu’en utilisant un microscope. Comment l’auteur a-t-il réussi à atteindre un tel niveau de détail ? C’est un mystère. Selon le New York Times, qui a pu s’entretenir avec les chercheurs, ces derniers pensent que la pièce n’a pas été réalisée en Grèce, mais en Crète, où les techniques artistiques étaient plus avancées. Un autre spécialiste cité par le quotidien pense qu’il s’agit d’une miniature d’un plus grand tableau, comme celles qu’on retrouve au palais de Cnossos, toujours en Crète