Trésors médiévaux du Victoria and Albert Museum

Le goût de la Renaissance s’installe à Paris et notamment, au cœur du Paris des futurs Jeux Olympiques, sur l’illustre Place de la Concorde. L’hôtel de la Marine est devenu accessible au public depuis quelques années avec ses espaces d’exposition. Pendant de l’Hôtel du grillon, beaucoup plus fermé, cet hôtel prestigieux était la demeure des intendants du Garde-Meuble de la Couronne.

L’hôtel de la Marine choisit, toujours dans ses expositions, d’exposer des Trésors, actuellement médiévaux, avec une scénographie toujours très soignée. L’objet est mis en valeur à la fois par un positionnement, une lumière et des explications soulignant en quoi l’objet est rare. De plus, une audio diffusion accompagne le visiteur l’émergeant à la fois avec des commentaires éclairants et grâce à une musique de fond qui sait s’effacer avec des commentaires éclairants. L’hôtel de la Marine surnomme son audioguide « un confident », tout une poésie !

Soixante-dix des Trésors médiévaux du Victoria and Albert Museum s’exposent donc dans l’espace de la collection Al Thani. Le titre « Quand les Anglais parlaient français » complète le texte.

La difficulté est de choisir lesquels présenter, pour donner envie et ne pas lasser ! J’ai choisi sept objets, tous très différents, pour lesquels j’ai eu de véritables coups de cœur. Évidemment, les cartels de l’exposition m’aident à présenter leur particularité, même si je n’en reproduis pas l’intégralité.

Enseigne à chapeaux

Imaginez cette broche sur un de vos chapeaux ! Tellement magnifique, même si c’était les hommes au XVIè siècle qui portaient ces enseignes, souvent inspirées de scènes mythologiques. Ce bijou reprend une composition de Rafaëlle pour les loges du Vatican. Il était cousu au vêtement.

Pendentif les sept vertus

Issu des collections des tsars de Russie, ce pendentif est orné « des sept vertus chrétiennes : la Charité, l’Espérance et la Foi, encadrées par la Force et la Justice (au-dessus) et la Tempérance et l’Huminilité (en dessous). Dans la seconde moitié du XVIè siècle, les bijoux se transforment en véritable architecture.

Bouteille aux portraits de Clément VII et d’Alexandre de Médicis

Au temps des gourdes que l’on décore comme on veut, cette bouteille rappelle l’importance de la beauté d’un objet. Sa forme, hexagonale et gravée, est étonnante. On imagine un vin, plutôt un nectar, qu’on laisse décanter sur une desserte, en attendant le dîner, venir colorer ce magnifique objet. Seulement, les deux portraits célèbrent la puissance de deux maîtres de leur temps. Pourrait-on imaginer Biden ou Trump avec Poutine sur une gourde pour célébrer leur puissance sur le monde…

Pan de corsage

Cette partie de corsage était portée par Margaret Layton lors de la réalisation de son portrait ( voir ci-dessous). Il paraît extrêmement moderne. Sur le tableau, les motifs alourdissent l’ensemble, alors que cette partie, retrouvée, est juste assez travaillée pour nous rendre admiratif du travail réalisé et montrée toute sa beauté.

Catherine d’Alexandre

Ce portrait m’a beaucoup touchée. Sa tête est dans une position incertaine, peut-être due à la difficulté de représentation. Pourtant, le rendu insiste encore plus sur l’humilité que l’expression que l’artiste veut donner de cette femme, avec son regard baissé. Les mains, aussi, sont émouvantes, étranges, même.

Encrier

Au temps où les touches d’ordinateur remplacent allégrement stylos et crayons, l’encrier était, à l’époque de la Renaissance, symbole de l’érudition de son propriétaire. La production d’écrits permettra la diffusion des connaissances, même si elles étaient alors réservées encore à l’élite. Ce fut le début de la diffusion de la parole écrite tant appréciée ici ! Il y avait un tiroir sous l’orgue où on pouvait ranger encres et plumes.

Chope

Unique objet encore parmi nous ! Les Portugais, en arrivant au Japon, commandent aux artisans locaux des objets de la vie quotidienne. C’est donc un mélange culturel puisque l’objet fut offert à un marchand anglais, chef d’un comptoir commercial de la Compagnie néerlandaise des Indes Orientales ! Mélange de laques et l’orfèvrerie européenne.

En conclusion,

Cette exposition, dans un lieu magnifique, est à découvrir jusqu’à fin juin.

Commissaire

Dr James Robinson, directeur du département des arts décoratifs et de la sculpture et Dr Emma Edwards, commissaire associée, du Victoria and Albert Museum.

La Al Thani Collection Foundation et le Centre des monuments nationaux en collaboration avec le Victoria and Albert Museum de Londres.

Pour aller plus loin

Hôtel de la Marine –

Source

Le site du musée

Questions pratiques

Le goût de la Renaissance

Trésors médiévaux du Victoria and Albert Museum

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Du 6 mars au 30 juin 2024

2 Place de la Concorde

75008 -Paris

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