Philippe Besson et le Harcèlement Scolaire Dans Vous parlez de mon fils

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Philippe Besson s’inspire d’un fait de société pour offrir à ses lecteurs, avec Vous parlez de mon fils, une réflexion sur le mal qui ronge l’adolescence aujourd’hui, le harcèlement scolaire. Un couple et deux garçons, Hugo, 14 ans, et Enzo, 9 ans, dans la routine d’un matin qu’on pourrait dire ordinaire. Seulement, Il en manque un. Et ce n’est pas un jour comme un autre. Il y a une marche blanche pour la mort d’un adolescent. Et cet adolescent, c’est Hugo.

Le récit s’écrit avec les réflexions du père tout au long de cette journée. Monologue intime étonnant d’un père, aimant et sensible, du jour où on célèbre son fils, lui qui fut harcelé pour son homosexualité et en est mort.

Réflexions sur le harcèlement

Philippe Besson analyse la responsabilité d’un père dans ces petits manquements au quotidien. Son personnage ne présente aucunement une paternité nocive, absolument pas ! Elle est juste faite de petites dénégations de la réalité, comme le refus de voir, celui de main tendue, juste de petits manques de clairvoyance. Mais, c’est un père à la hauteur, conscient de son devoir de protection et de son amour. Sa femme plus intuitive aidera plus rapidement à comprendre leur fils. Néanmoins, savoir ne suffit pas. Et c’est toute la force de ce roman ! Montrer que la sollicitude, l’attention de parents peuvent être sans effet contre ce mal moderne adolescent qui les concerne tous ainsi que les parents.

Philippe Besson décrit l’engrenage de la victime à ses agresseurs, sorte de ru qui devient un grand flux, de la remarque à l’insulte, au mitraillage jour et même nuit.

Son talent, Philippe Besson nous l’offre au détour d’une phrase lorsque les mots lus, forment une émotion vive où les larmes ne peuvent que se répandre en silence. Car, il décrit parfaitement, sans culpabilité, sans colère et sans reproche, ce  » continent » de haine qui s’abat sur un adolescent, ou une adolescente. Et, au fil de la lecture Philippe Besson glisse quelques pistes d’aides aux adultes si désarmés devant ce fléau.

Avec son roman, Vous parlez de mon fils, Philippe Besson alerte toute la communauté d’adultes pour prendre conscience du fléau que représente le harcèlement pour l’adolescence aujourd’hui. En décrivant un père face à sa conséquence la plus violente, il encourage tout à chacun à la vigilance, à l’attention et l’acceptation de la différence. Seulement aucune leçon donnée, l’écrivain sait parfaitement nous raconter des histoires, poignantes, aux accents de vérité !

Remerciements

Aux éditions Julliard et NetGalleyFrance

Pour aller plus loin

Philippe Besson – Ceci n’est pas un fait divers

Un soir d’été – Philippe Besson

Paris – Briançon Philippe Besson

Puis quelques extraits

Alors ils ont compris qu’ils l’avaient blessé, qu’ils pouvaient le blesser.

Le psy m’a assuré que je ne devais pas culpabiliser : la plupart des victimes de harcèlement s’enferment dans le silence, voire dans la dissimulation, elles s’arrangent pour que leur entourage ne remarque rien, elles ne veulent surtout pas éveiller les soupçons parce que les soupçons les obligeraient à passer aux aveux,
à se désigner comme victimes, à se reconnaître comme telles.

L’aveu enclenche aussi un engrenage, il leur faut accepter que ça leur échappe, que d’autres s’en emparent. Et c’est tout ce qui les terrorise, parce qu’elles répugnent de toutes leurs forces à ce que leurs bourreaux soient informés de leur peur et sachent qu’elles ont cafté, qu’elles
ont été minables au point de cafter, de s’abriter derrière des tiers, c’est la démonstration éclatante de leur lâcheté, de leur nullité.

J’ai découvert ces nouveaux territoires, une étendue de haine à l’infini, où l’on peut porter ses coups sans le moindre risque d’être inquiété, sans redouter la moindre conséquence. Mon Dieu, j’étais si loin quand mon fils avait besoin de moi.

Le même psy nous a également appris l’existence de l »effet cockpit », une référence aux pilotes d’avion de chasse qui larguent des bombes en territoire ennemi sans rien savoir des dégâts
provoqués ; la comparaison nous a semblé parlante, et terrible.

Une insulte n’est pas une abstraction, c’est très concret. L’avilissement n’est pas théorique, on la ressent dans sa chair, il lacère le corps, comme le ferait une lame de couteau.

Ici en bref

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Questions pratiques

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Philippe Besson – Vous parlez de mon fils

Rentrée littéraire hiver 2025

Instagram : @philippbessonauteur – Facebook

Éditeur : Editions Julliard  – X : @Ed_Julliard Instagram : @editions_julliard

Parution : 2 janvier 2025 – EAN :9782260056300 – Lecture : Décembre 2024

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23 commentaires

  1. Bonjour Matatoune, j’aimais bien Philippe Besson avant mais le dernier livre que j’ai lu de lui, Paris-Briançon, ne m’a pas tellement plu. Pas sûre de relire cet écrivain à l’avenir ! Merci de cette présentation, très bonne journée à toi 😃 🙏✨️🌟📚

    • Paris-Briançon n’est pas son meilleur. Philippe Besson, comme certains, sont des professionnels de l’écriture. En sortant un livre chaque année, il y a forcément des moins bons. Dans celui-ci, il utilise à la fois sa sensibilité et un faits de société et cette rencontre est réussie, me semble-t-il.
      Bon week-end 👑

    • Oui, il les met en situation. Néanmoins, cela peut être difficile pour un ado qui se cherche !

    • Oui, il faut en parler pour qu’aucun adulte ne soit pas concerné par ce problème, autant pour apprendre aux enfants à ne pas harceler et à ne pas souffrir du harcèlement. C’est un défi pour notre société qui doit protéger les plus jeunes .

  2. Sur le même thème, je conseille Un printemps en moins, d’un auteur beaucoup moins médiatique, A. Dudeck, un texte qui m’a touché !

    • Oui, cet écrivain sait parfaitement faire partager sa sensibilité pour nous alerter sur des faits de société ! Bonne continuation !

    • Ce sera un incontournable de cette rentrée littéraire d’hiver, comme chaque année ! Merci à toi d’être passé !

  3. Besson ne fait pas partie de mes auteurs préférés (il parle un peu trop de son homosexualité), mais j’ai lu et aimé « Ceci n’est pas un fait divers » et je lirai sans doute celui-ci.

    • Dans celui-ci pas de message personnel . Il décrit un père préoccupé par l’avenir de sa famille après ce drame qui analyse toutes les alertes qu’il a minimisé sur la journée de la marche blanche organisée par sa ville. Un grand roman !

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