Ariane Chemin – Ne réveille pas les enfants

Ariane Chemin raconte la vie de l’écrivain Mouloud Feraoun, à nouveau mis en lumière. En effet, une gerbe fut déposée par l’ambassadeur de France sur sa tombe un après-midi de mars 2022 à la demande du Président de la République. Mais, quel est le lien avec le suicide collectif de Montreux le 24 mars 2022 que la journaliste raconte dès le début de l’enquête intitulé “Ne réveille pas les enfants”.
Ali est âgé de 80 ans maintenant et est le seul survivant pouvant témoigner de la famille. Il est né en 1942, deux ans avant son frère, le père des jumelles. Celui-ci, Mouloud Feraoun, était instituteur en Algérie. Il a reçu le prix de la ville d’Alger pour son roman Le fils du pauvre. Réédité par l’éditeur français le Seuil en 1954, il connaît une certaine notoriété.
Les “événements” d’Algérie, comme on disait alors, ont commencé le 1er novembre de la même année. Puis, dès 1957, la terreur s’installe du fait des exactions de l’armée française. Sa famille les subit sous les menaces. Mouloud Feraoun continue de dire et d’écrire le terrorisme de la peur en action. La suite ici
Michael Connelly – L’étoile du désert

Gérard Chevalier- Meurtre en pleine page
Michael Connelly – Les ténèbres et la nuit
Automne en baie de Somme – Philippe Pelaez – Alexis Chabert
François Cérésa – L’oiseau qui avait le vertige
Jean-Marie Crantelle – Polart
Michael Connelly – L’innocence et la loi
Javier Cercas – Terra Alta
Michael Connelly – Séquences mortelles
Hervé Le Corre – Traverser la nuit
Nuit sombre et sacrée Michael Connelly
La vérité à deux visages – Michael Connelly
En attendant le jour – Michael Connelly
L’héritage des espions – John le Carré
Auteurs commençant par C catégorie jeunesse
Paul & Amandine – 03 – La mare aux canards – Auteur et illustrateur : Arnaud Courgeray
Justin Case : Bons baisers en Russie – Jean-Luc Bizien
Télérama
Classement par auteurs
Chroniques littéraires
La vie d’un solitaire se passe naturellement, pour une grande part, en lectures. L’on ne peut donc s’étonner de retrouver beaucoup d’échos de ces lectures dans ce que ce solitaire écrit. Mais lui, ce qu’il regrette, c’est de ne point retrouver du tout, dans tout ce qu’il a dit, les seules choses qu’il eût précisément voulu dire et qui eussent tenu en si peu de mots. Il se proposait un retour, il n’a su faire que d’involontaires détours.
Citation de Pierre Reverdy ; Le livre de mon bord (1948)
Auteurs commençant par C catégorie littérature
Philippe Claudel – Crépuscule
Nouveau roman de Philippe Claudel annoncé pour cette rentrée, et d’emblée me voici attirée. Seulement, comme son titre l’indique, ce roman est crépusculaire et sa lecture fut moins aisée que prévue.
Dans un coin perdu du côté de l’Europe centrale, à une époque qu’on situe au début du siècle, un crime va bouleversé la petite tranquillité de ce lieu indéfini. Crépuscule commence comme une enquête. Il s’agit de retrouver pour la brigade policière locale l’assassin du curé du bourg. Seulement, ceci n’est qu’un prétexte à Philippe Claudel pour décrire un monde qui va se déliter jusqu’à en devenir effroyable, et pour moi insupportable ! La suite ici
Antoine Catel – Incendie Blanc
Un texte au scalpel pour décrire l’addiction, Antoine Catel propose avec Incendie Blanc un hommage du narrateur à sa sœur qui s’est perdue, trop jeune, trop fragile et trop entière dans le nuage de la cocaïne.
La couverture de ce premier roman est d’une grande élégance à l’image de ce texte exigeant et émouvant. Roman d’amour dédié à une sœur aimée pour la vie mais brûlée par l’explosion de rails de cocaïne.
Deux cures de désintoxication, deux psychiatres en même temps, et pourtant dans l’appartement de Frédéric, « la petite sœur pour toujours » et overdose s’écrit ensemble ce jour-là.
Alors, le narrateur, frère si proche, si semblable, remonte le temps, décrit les rapports avec « la petite sœur pour toujours », son vécu dans le passé, ses perditions et ses essais pour s’en sortir. La famille est présentée avec ses forces et ses failles : le grand frère Francis, la sœur Sophie, le couple parental avec la mère qui gère son malaise par l’alcool et surtout, l’échec des adultes à protéger l’enfant plus fragile, plus sensible mais aussi plus exclusif, plus demandeur…La suite ici
Jonathan Coe – Le royaume désuni
A la suite de la grandeur déchue d’Hollywood avec Billy Winder et moi, Jonathan Coe raconte dans Le royaume désuni le déclin de la Grande Bretagne en suivant le destin de la famille de Mary Clarke habitant le petit village de Bournville, réputé pour sa chocolaterie fondée par les Cadbury.
Ainsi, de la fin de la guerre en 1945 jusqu’au lendemain du Brexit, et par petites touches, Jonathan Coe décrit la lente régression de ce pays qui dans l’histoire a connu un rayonnement envié et respecté.
Au moment du covid, Peter prend des nouvelles de sa mère, Mary, âgée, et prend conscience du temps qui passe. Il décide de profiter de ses moments hors temps habituel pour préparer la fête des cinquante ans de mariage de ses parents. La suite ici
Guillaume Clicquot -Prenez-moi pour une conne…
Après avoir signé les romans qui ont inspiré les films « Papa ou Maman » et « Joyeuse retraite », Guillaume Clicquot, nous offre dans ce nouveau livre « Prenez-moi pour une conne… » le récit d’une femme blessée, abandonnée par son mari au lendemain du mariage de sa fille, qui va réagir !
Avec réalisme et surtout beaucoup d’humour, il analyse ce fait de société, tellement commun, où, à la cinquantaine, les femmes qui ont entretenu une famille, servi de faire valoir à leur mari et élevé leurs enfants, se retrouvent souvent abandonnées par la fuite du mari volage avec sa jeune maîtresse après le départ des enfants.
Au lieu de décrire l’anéantissement, Guillaume Clicquot raconte, avec beaucoup d’humour, la vengeance d’une de ces femmes, qui va passer de l’invisibilité à la reprise en mains de sa vie, quitte à aller jusqu’au crime.
Giscardienne habitant Versailles, Oriane s’est délocalisée à Ouistreham, son ancienne résidence secondaire, depuis l’abandon de son mari au lendemain du mariage de son dernier enfant. La suite ici
Fabrice Caro – Samouraï
Fabrice Caro nous invite dans Samouraï à suivre Alan Cuartero, écrivain en panne d’inspiration, qui traverse une période de déprime suite à sa séparation avec Lisa, qui l’a quitté en déclarant peu de temps avant « Tu ne peux pas faire un livre sérieux ».
Non seulement, il lui faut soigner sa blessure narcissique mais aussi tenter d’écrire un roman qui corresponde aux attentes de son ex, remise en ménage avec un spécialiste de Ronsard !
Autant dire qu’Alan, double de Fabrice, n’a aucune chance ! Et, Fabrice Caro le décrit désœuvré, blessé et sec de mots. Au début, les chapitres sont courts, pas plus de cinq pages, et s’enchaînent avec un bon mot à la fin. La suite ici
Isabelle Carré – Le jeu des si
Pour ce troisième roman, Le jeu des si, Isabelle Carré formule une ode à la liberté, l’imaginaire et la fiction. Enfermée comme presque tout le pays pendant le confinement, privée du public de sa tournée de théâtre, la comédienne s’assoit et entremêlent les fils de plusieurs histoires où réalité et évasion se tissent à l’émotion et au désir.
Elle devra désormais s’appeler Emma, Emma Auster celle dont on ne connait pas le nom au début du roman. Elle devait se marier avec Martin. Elle avait un bon travail, une mère, etc. Parce qu’elle a suivi un chauffeur de taxi avec une pancarte, elle se retrouve dans un petit village, Lepokea. Tiens, même Google ne le situe pas ! Pourtant, le fronton de l’école avec sa devise révèle qu’on est bien en France. La suite ici
Louis-Ferdinand Céline – Guerre
Louis-Ferdinand Céline doit se retourner dans sa tombe en sachant son manuscrit de 250 pages prénommé Guerre, aujourd’hui sur les tables des librairies. Car l’éditeur Gallimard fait aujourd’hui, un véritable « coup littéraire » en le publiant, un écrit volé puis retrouvé de cet écrivain, aimé et haï à la fois. A l’automne, Londres, sortira, et d’autres vont suivre.
Guerre démarre sur le champ de bataille où le narrateur, Ferdinand, décrit l’enfer qui rode autour de lui, ses douleurs qu’il découvre et les bruits dans sa tête qui ne vont plus le quitter. La suite ici
Joshua Cohen – Les Nétanyahou
Joshua Cohen implante son nouveau roman, Les Netanyahou, au sein d’une communauté universitaire d’une province américaine où le narrateur, Ruben Blum professeur d’histoire, vit avec femme et enfants, en affirmant appartenir à la communauté juive. Se situant de septembre 1959 à janvier 1960, le roman Les Nétanyahou détaille la confrontation entre deux façons de vivre son engagement. Ruben Blum est issu d’une lignée émigrés de l’Europe de l’Est, un peu foutraque, habitué à être reconnu dans sa différence.
Pour accéder à sa titularisation, les autorités de l’université demande à Ruben Blum de vérifier la pertinence des travaux d’un autre universitaire et accessoirement de l’accueillir. La thèse à vérifier porte sur la communauté crypto-juive dans l’Ibérie à l’ère de l’Inquisition. En historien sérieux, il explore ce texte dont le sujet lui est parfaitement inconnu. Il y relève de nombreuses incohérences. La suite ici
Amélie Cordonnier – Pas ce soir
» Pas ce soir « , Amélie Cordonnier reprend cette affirmation pour le titre de son nouveau roman qui décrit l’obsession d’un homme, marié, la cinquantaine passée. Ses filles sont devenues adultes et indépendantes. La dernière vient de partir du domicile. Il vit son andropause en refusant la baisse de sa libido. Son idée fixe est de retrouver la sexualité de sa jeunesse alors que sa compagne est du genre « Pas ce soir ».
Depuis de nombreux mois, il n’a pas fait l’amour avec Isa, sa femme. Et, voilà, qu’après avoir vidé la chambre de leur fille, elle annonce s’y installer, définitivement. Blessé, repoussé et dans espoir que les choses s’arrangent, il va tenter de la reconquérir. Il raconte faire des efforts pour se charger des tâches ménagères, organiser un bon dîner et même proposer un week-end surprise. La suite ici
Manuel Carcassonne -Le retournement
Manuel Carcassonne livre son premier roman, lui le grand de l’édition, actuellement, directeur général des éditions Stock. Au départ, son souhait est de s’interroger sur son identité. En effet, lors de la cérémonie du baptême de son fils, il convient de l’étrangeté de la situation : Que deviendra Hadrien né d’un père juif laïc et d’une mère appartenant à la minorité chrétienne du Liban ?
En revenant sur le massacre de Sabra et Chatila en 1982, Manuel Carcassonne prend conscience de l’étrangeté de son univers. Lui , le représentant de cet état d’Israël qui n’a pas respecté les civils et qui, documents à l’appui, à perpétuer une tuerie dont on ne connaît toujours pas le nombre exact de victimes (entre 460 à 3600 ) avec la complicité des américains !
Pourtant, en partageant ce Liban, pays de sa bien-aimée, il découvre ce que deviennent les fêlures de l’histoire dans le quotidien du couple, lui qu’on accepte tout juste car il est l’amant de Nour, sa femme. Ici, les détails s’accumulent pour montrer combien l’incommunicabilité est de règle, comme ce mur frontière au Sud-Liban qui comporte une porte qui ne peut s’ouvrir ! Lire la suite
Jérôme Chantreau – Bélhazar
En 2013, est-ce des violences policières ou le hasard qui ont coûté la vie au jeune Bélhazar ! Jérôme Chantreau sort de l’oubli l’adolescent Antoine-Bélhazar Jaouen, âgé de dix-huit ans, mort lors d’une interpellation judiciaire.
Jeune dandy, Bélhazar est un ancien élève de Jérôme Chantreau et aussi ami de ses enfants. Sa mort est tombée dans l’oubli. L’écrivain va mener l’enquête auprès de ses parents et de ses amis. Il va s’attacher à découvrir la vérité.
Pour Jérôme Chantreau l’histoire est aussi un prétexte pour distiller ses réflexions sur sa vie, ses ressentis sur le monde et ses aléas ainsi que ses souvenirs. Et, en général, ça sonne vrai et précis.
Le narrateur, Jérôme Chantreau puisqu’ici tout est dit réel, découvre un enfant particulier qui dès ses dix ans cherchait par tous les moyens à être différent et à se faire remarquer. Presque un poète et même peut-être un artiste. Il rencontre souvent les parents, s’imprègne de leurs douleurs tout en les liants à son propre désarroi. La suite ici
Ceux du Chambon -BD
La BD Ceux du Chambon fait acte de témoignage et de mémoire sur le récit biographique de deux enfants sauvés de la déportation par l’engagement du village de Chambon-sur-Lignon. Situé dans le département de Haute-Loire, Le Chambon -sur- Lignon est un village niché près d’un lac et entouré de montagnes.
Depuis les années trente, le village avait l’habitude d’accueillir des réfugiés, d’Espagne, d’Allemagne et d’Autriche, juifs ou non, ayant besoin d’être caché pour échapper aux persécutions et à l’extermination.
Ce pays cévenol n’oublie rien des persécutions dont il a été victime. Il s’inscrit dans une démarche où on dit peu pour faire plus ! La suite ici
Stéphane Carlier – L’Enterrement de Serge
Stéphane Carlier raconte L‘Enterrement de Serge avec humour dans un roman choral où chaque protagoniste va présenter sa vue particulière de cette dernière réunion de famille.
Car, évidemment il s’agit de conduire Serge Blondeau en sa dernière demeure, comme on dit dans ses moments là ! On s’attend à ce que chacun puisse adopter une attitude toute en retenue et compassion. Seulement, voilà, découvrir les vrais pensées de chacun ne pousse pas à ce recueillement que l’événement demande.
Entre un Picsou à l’haleine fétide et une nymphomane, on rencontre un prêtre, au profil de Brad Pitt (bon, ce sont peut-être un peu mes fantasmes !), en tout cas beau comme …un Dieu ! Il y a aussi une compagne qui en trois mots crie son amour. Mais aussi une mère qui découvre sa vraie personnalité à plus de quatre-vingts ans. Etc. Cet enterrement ne se déroule pas comme on l’imagine ! La suite ici
Sorj Chalandon – Enfant de salaud
Récompensé par le prix Albert Londres pour avoir chroniqué le procès de Klaus Barbie pour le journal Libération en 1988, Sorj Chalandon met en perspective les moments cruciaux de ce procès avec l’histoire du narrateur, journaliste, qui découvre le passé caché de son père au moment de la seconde guerre mondiale.
Parce que, un jour, son grand-père a murmuré à son encontre lorsqu’il était petit, « Enfant de salaud » après lui avoir raconté qu’il avait vu son père habillé d’un costume de l’armée allemande sur la place Belcourt à Lyon pendant la seconde guerre mondiale, le narrateur profite qu’il couvre en sa qualité de journaliste le procès Barbie pour enfin remonter la source de cet affront personnel, gravé à l’enfance et jamais effacé à l’âge adulte. La suite ici
Alice Casado – Sois la bienvenue
La plongée dans le passé de Marie-Louise Begue dite Malou est présentée par Alice Casado dans son récit Sois la bienvenue. Seulement, celui-ci n’est pas ordinaire puisque cette jeune fille confiée à l’Assistance Publique dès l’âge de 5 ans va associer brièvement son parcours à celui du poète René Char.
Marcelle Reine Begue, matricule 505 née le 21 mai 1933 à la Maison des Mères d’Avignon, fille de Malou né de père inconnu va remonter sa filiation avec l’aide de sa petite-fille, la narratrice. Un test ADN vient confirmer ce que la rumeur familiale évoquait : René Char est le père de Marcelle.
Alice Casado associe ses études à son enquête et remonte les fils de son histoire familiale à partir de recherches et courriers divers. Elle détaille ce qu’était la réalité crue des enfants confiés à l’Assistance publique au début du XXè siècle. La suite ici
Jonathan Coe – Billy Wilder et moi
Jonathan Coe propose avec Billy Wilder et moi un roman quelque peu nostalgique sur la grandeur déchue d’Hollywwod, à travers la figure bourrue, drôle et tendre à la fois du réalisateur-scénariste en racontant toute la complexité de sa création.
Du haut de ses 57 ans, Calista Frangopoulos est talentueuse. Elle est une compositrice renommée, même si elle passe, actuellement, une période plutôt silencieuse. Elle a su élever deux filles merveilleuses qui prennent leur envol dans deux directions différentes mais qu’elles choisissent. Du coup, vient le temps des réflexions sur la vie qui passe, qui est passée et les choix qu’il faut opérer pour poursuivre son chemin. La suite ici
Franck Chanloup – Les enchainés
Transportés, déportés ou relégués, qui sont ces hommes, et femmes, qui ont connu la Nouvelle-Calédonie au travers de son bagne ? Avec son roman Les Enchainés, Franck Chanloup leur donne une identité, une force et une espérance en mettant en scène le passé de ces îles.
Victor Chartieu rêve de s’installer cordonnier. Il lui suffit de vingt-quatre francs pour acheter des outils. A raison de cinq centimes d’économie par mois, Victor sait qu’il se doit d’être patient ! Seulement, du haut de ses quinze ans, il sait aussi obéir à son père. La suite ici
Fabrice Caro – Broadway
Isabelle Carré – Du côté des indiens
Emmanuel Carrère – Yoga
Mute – Pascale Clark
Un loup quelque part – Amélie Cordonnier
Une joie féroce – Sorj Chalandon
Le jour d’avant- Sorj chalandon
Auteurs commençant par C catégorie essais
Mona Chollet – D’images et d’eau fraîche
Mona Chollet sort de son terrain habituel d’étude pour offrir une réflexion sur un comportement, sorte de doudou qui lui procure joie et sérénité, sa collection d’images d’art dans la mémoire de son téléphone.
Les collections d’objets sont habituelles. Elles nous révèlent même s’ils sont cachés aux yeux des autres ou qu’ils sont exposés en vitrine ou même en vrac. Chaque objet raconte une histoire en rapport avec un passé. Avec notre téléphone, devenu une mémoire transportable, la galerie de photos s’affiche comme une réserve à souvenirs.
Pourtant, Mona Chollet choisi de nous parler des photos prises au cours d’une exposition, d’une visite, d’une rencontre avec une œuvre ou lors une lecture, une photographie qui émeut, etc. Ces reproductions privées agissent pour tempérer une inquiétude, une désespérance, un énervement ou même un vide, en un mot pour donner du plaisir.
Ainsi Mona Chollet présente ses antidotes à la déprime accompagnée de citations de différents philosophes et penseurs qui ont cherché à comprendre notre rapport à ce type images. La suite ici
Philippe Christol – Migrants et réfugiés de 1789 à 1900
Avec Migrants et réfugiés de 1789 à 1900, Philippe Christol documente la notion d’immigration depuis l’apparition du concept dans la France de la révolution jusqu’au début des grands déplacements pour raisons économiques.
De l’expatriation commerciale et artistique en vogue à la Renaissance aux prisonniers de guerre en passant par les expatriés politiques, cet essai explique les différents mouvements migratoires dans notre pays. Ceux-ci ont aidé à la définition d’un accueil, puis des conditions de celui-ci pour arriver finalement à la création du statut particulier d’étranger qui a évolué au fil des époques. De plus, en généalogiste avisé, Philippe Christol met en lumière des parcours, rendant imagé cette évolution.
La première partie retrace la première vague d’immigration qu’on pourrait appeler « de masse » en révélant le statut précaire des prisonniers et des déserteurs des guerres napoléoniennes.
Puis, à partir des réfugiés espagnols appelés au début « les afrancesados » dès 1813, Philippe Christol raconte la première colonne de réfugiés. Dans celle-ci se trouvait un certain Francisco de Goya. Il avait prétexté une cure thermale pour s’installer à Bordeaux et y mourir quatre ans plus tard. La suite ici
Photographes en Bretagne – Alain Croix et Marc Rapilliard
Ce beau livre Photographes en Bretagne propose de balayer cent ans de vie bretonne. Du milieu du règne de Louis Philippe 1er, dernier roi de France, jusqu’à la seconde guerre mondiale, des clichés de photographes connus mais aussi amateurs sont présentés afin de chroniquer l’arrivée de la modernité dans cette région de France qui avait gardé ses traditions intactes depuis des décennies.
Avec un texte introductif et synthétique à la fois, Photographes en Bretagne laissent la place au choc des photos. Aucun texte ne les accompagnent. Seuls leurs légendes font progresser le lecteur à la fois dans la compréhension des enjeux sociétaux, économiques et culturels, mais aussi dans la capacité du lecteur à desceller les détails qui y figurent.
En quatre grandes parties, les auteurs déclinent les transformation profondes que la société bretonne a vécu pour s’ouvrir à la modernité. La suite ici
Vladimir Cosma – Mes mémoires Du rêve à Reality
Si je vous dis « Dreams are my Reality », vous pensez tout de suite à la Boum, ce film français de Claude Pinoteau sorti en 1980 et dont la musique de Vladimir Cosma est indissociable !
Continuons à jouer ! Vous vous souvenez de la danse des Rabbis dans une rue de Paris réalisé par Gérard Oury avec un Louis de Funès endiablé ! Musique, toujours de Vladimir Cosma !
Une flûte de pan et un cymbalon, sorte de xylophone plus ancien, et tout de suite apparait Pierre Richard avec ses lunettes noirs en haut d’un escalier mécanique dans Le Grand Blond avec une chaussure noire de Yves Robert en 1972. Encore de Vladimir Cosma !
Et, Herbert Léonard chantant Puissance et gloire de Chateauvillon, toujours de Vladimir Cosma !
A peu près deux cents films et les arrangements, on ne les compte plus ! Alors, à 82 ans, Vladimir Cosma choisit de nous raconter ses mémoires, et bien sûr, ce sont non seulement des instantanés du cinéma français mais surtout un témoignage rare sur le monde musical de la seconde moitié du XXè siècle englobant aussi les vingt premières années du notre. La suite ici
Cabu – La rafle du Vel D’Hiv – Catalogue d’exposition
En 1967, Cabu illustre quatre articles du magazine Nouveau Candide, hebdomadaire de droite cherchant à faire du « buzz », comme on dirait maintenant, lors de la publication des travaux de Claude Lévy et Paul Tillard sur La Grande Rafle du Vel D’Hiv. Jean Cabut, âgé de 29 ans, dit Cabu, a créé quinze dessins et un inédit, reproduit ici.
Comme de nombreux français, Cabu découvre, grâce aux travaux de Lévy et Tillard, le récit de cette opération orchestrée par la police française qui a arrêté 12 884 juifs, hommes, enfants et enfants en moins de deux jours, les 16 et 17 juillet 1942.
Au préalable de ce document, le résumé de cette opération est précisé avec l’évacuation de vélodrome d’Hiver vers les camps d’internement de Pithiviers et de Beaune-la-Rollande. Puis, vient la déportation vers le camp d’Auschwitz, d’abord des adultes puis les premiers convois d’enfants qui partiront de Drancy. Dès le 16 août 1942, un premier convoi s’ébranle avec à son bord 583 enfants dont 526 nés en France, mêles avec 417 adultes qu’ils ne connaissaient pas. La suite ici
Camille Lefebvre – A l’ombre de l’histoire des autres
Camille Lefebvre est historienne, directrice de recherche au CNRS. Elle étudie dans A l’ombre de l’histoire des autres les quatre branches de sa famille dont la rencontre a eu lieu dans les années cinquante. Les points communs entre eux sont le milieu modeste, les trajectoires d’immigration ouverte vers une ascension sociale mesurée pour certains, plus conquérante pour d’autres et le militantisme politique.
Camille Lefebvre choisit de confronter les témoignages des membres de sa famille aux faits historiques étayées par les recherches actuelles. Derrière ce nom de famille bien français, quatre histoires se dessinent : Une branche juive d’Europe centrale, une autre d’Algérie avec des juifs séfarades, la troisième implantée en Normandie au cœur du bocage et la dernière issus de réfugiés espagnols lors de la guerre civile.
De ces recherches dans A l’ombre de l’histoire des autres se dessinent des histoires de vie, souvent difficiles, avec des zones d’ombre mais vivantes et riches d’une diversité revendiquée. Le style est scientifique, argumentée de références littéraires et scientifiques. Mise à distance, la sensibilité familiale s’exprime par la rigueur de la scientifique. La suite ici
Boris Cyrulnik – Le laboureur et les mangeurs de vent
Liberté intérieure et confortable servitude
Boris Cyrulnik présente dans Le laboureur et les mangeurs de vent sa théorie tirée de son traumatisme vécu enfant avec l’apport de ses réflexions à la fois littéraires et scientifiques sur le lien entre insécurité personnelle et ralliement à des idées acceptées sans les discutées, énoncées par des mentors qui affirment savoir mieux que nous ce qui est mieux. Ces maîtres à penser explique le monde suivant des raisonnements simplistes qu’ils soient religieux (catholiques, musulmans, juifs ou autres) et politiques (Moi, je sais ce qu’il vous faut !) et entraînent souvent vers une radicalisation préjudiciable à la liberté de conscience: Les nazis et leurs collaborateurs, les accusés dans le box du procès du treize novembre, etc.
Encore quel merveilleux titre ! Le laboureur est celui qui travaille à réfléchir, à comparer, à clarifier sa réflexion sur son chemin de vie et à penser par soi-même. Le mangeur de vent reproduit le discours auquel il adhère. Il pense qu’il y a des bons et des mauvais et veut appartenir aux camps de ceux qui se disent bons même si cela l’amène vers des dérives inacceptables. Les mangeurs de vent sont beaucoup plus nombreux que les laboureurs. Il se rejoignent dans des idées arrêtées qui gomment les aspérités individuelles au profit du collectif.
Après avoir été déposé dans une institution la veille de l’arrestation de ses parents, Boris Cyrulnik, enfant de six ans au début de la seconde guerre mondiale, découvre qu’il est juif, ce sous-homme que les nazis veulent éradiquer. Rassemblé dans une synagogue avec une foule d’inconnus, il arrive à échapper à cet enfer en se cachant sous le corps ensanglanté d’une femme. La suite ici
Patrick Chauvel -100 photos pour la liberté de la presse
Cette année, Reporters sans frontières fêtent leurs trente ans de l’Album RSF en invitant Patrick Chauvel à partager 100 de ses photos pour la liberté de la presse. 100% des bénéfices seront reversés à Reporters Sans Frontières, qui a pour objectif mondial la défense de la liberté de la presse et la protection des sources des journalistes.
Au cours de ces nombreuses années, 69 Albums RSF ont mis en lumière des reportages sur l’histoire du journalisme et le travail de ceux qui le pratique, sur les dessins de presse, sur sur la conquête de l’espace et du ciel, et même aussi sur la nature.
Patrick Chauvel est le spécialiste depuis plus de cinquante ans du reportage de guerre. Triste hasard qui a vu cette année 2022 célébrer le talent d’un photographe exclusivement branché sur les lieux de conflit à travers le monde. La suite ici
Annie Cohen-Solal – Un étranger nommé Picasso
Aucune exposition, aucune étude n’avait abordé l’angle qu’a choisi Annie Cohen-Solal pour comprendre l’homme Picasso au prise avec son statut d’artiste en France de 1900 à sa mort. Un étranger nommé Picasso est une enquête inédite, magistrale et extrêmement fouillée sur l’artiste et son œuvre, concernant aussi sa situation avec l’administration française.
Parce que Paris était la capitale des arts au début du XXè siècle, nombre d’artistes étrangers viennent en France pour participer au foisonnement créatif de l’époque. Picasso, enfant prodige, arrive à Paris à 19 ans, en 1900.
Comme tous migrants, à son arrivée à la gare d’Orsay, Picasso accompagné de Casagemas, son ami, rejoint la communauté des catalans exilés de Montmartre. La suite ici
Contes urbains, contes anodins … à Toulouse
La nuit, j’écrirai des soleils -Boris Cyrulnik
Auteurs commençant par C catégorie polars
Michael Connelly – Les ténèbres et la nuit
L’automne arrive et le nouveau Michael Connelly pointe comme un rituel dont on ne se lasse pas. Comme à chaque fois, ses polars ont cette clairvoyance, cette analyse de l’Amérique sans en avoir l’air et une réalité inexorable que l’on aime tant.
Moore Lisa est à l’unité des crimes sexuels de la division d’Hollywwod. Elle accompagne Renée Ballard, toujours au quart de nuit, quelques minutes avant le jour de l’an 2021. Elles enquêtent sur la piste des Hommes de minuit, deux violeurs qui sévissent quelques minutes avant minuit les jours de fête.
Mais, un autre meurtre, en pleine fête, va absorber Ballard, celui de Javier Raffa, tué par une balle qu’on dit perdue ! Et d’un coup, c’est Los Angeles et les États-Unis qui débarquent dans notre univers. Seulement, on est au temps du Covid. Bosch est enfermé chez lui. Renée porte le masque. Et, la presse locale est absorbée par ce qu’il vient de se passer au Congrès.
Entre coupes budgétaires et implications minimales des autres flics, Renée Ballard va, comme à son habitude, mettre toute son énergie pour résoudre les deux enquêtes qu’elle s’octroie, malgré les consignes de ses supérieurs hiérarchiques. Bien sûr, Harry Bosch vient l’épauler à sa mesure de retraité. La suite ici
Automne en baie de Somme – Philippe Pelaez – Alexis Chabert
Ce roman graphique, Automne en baie de Somme, m’a tout de suite conquise ! Non seulement, les dessins sont magnifiques mais la Belle-Époque qu’il évoque plonge le lecteur dans une enquête policière à résoudre.
Alexandre de Breucq est retrouvé sur une goélette, échouée en Baie de Somme. Riche industriel, le poison administré a du rendre son agonie pénible et surtout longue, m’étant le mobile de la vengeance au premier plan ! Malgré tout, la victime a tracé un énigmatique 266 qui devrait bien être utile à l’Inspecteur Amaury Broyan, policier renommé même si depuis le décès de sa fille…
Bien sûr, il cherche à qui profite le crime ? Assurément, sa veuve, Marthe de Breucq ! Surtout qu’elle revendique au Conseil d’administration rapidement la direction de l’entreprise, Les Fonderies de Breucq. Bien sûr, il y a aussi sa maîtresse, Axelle Valencourt, une magnifique jeune femme qui pose pour les peintres, et notamment Mucha pour ces célèbres Quatre Saisons. Mais, quel serait son mobile, elle qui perd avec son amant sa subsistance financière ? La suite ici
François Cérésa – L’oiseau qui avait le vertige
Journaliste et écrivain, François Cérésa parachute ses lecteurs avec L’oiseau qui avait le vertige au cœur d’une enquête sur un huit clos avec meurtres, sensualité, histoire et belles lettres !
Émir Karkovic, tueur de son métier, fréquente les thermes de l’hôtel des flots implanté sur un îlot, au large de Cancale, près de la Pointe du Groin. Son nom nous dit bien quelque chose, peut-être, le joueur de tennis… Oui mais quand-même Émir ! En fait, c’est un serbe originaire de Bosnie! On comprend tout !
Normalement, il ne faisait que passer ! Seulement, un corps violenté est découvert au bas de la falaise. C’est une servante de l’hôtel, dont Émir n’a pas pu apprécié ni les formes, ni les bienfaits, trop tard débarqué. L’enquête est confiée à la gendarmerie de Cancale et notamment à l’Adjudant Géraldine Chanal, extrêmement attirante, et Sibeth (ça rappelle quelque chose) Baba, maréchal des logis qui « n’a pas inventé le fil à couper le beurre ». Le commandant Robès va les rejoindre depuis que les constatations ont conclu à un homicide. Et en plus, le premier confinement s’annonce !
Dans L’oiseau qui avait le vertige, François Cérésa mélange « les Jayne Manfield » de la proprio avec les citations littéraires sur fond d’agueusie, maintenant, qu’on connaît bien. L’écrivain s’inspire de la grande prêtresse du polar, Miss Agatha Christie, en bâtissant un huit clos des temps modernes avec une houle déchaînée qui frappe l’éperon rocheux. La suite ici
Jean-Marie Crantelle – Polart
Avec Polart, Jean-Marie Crantelle entraîne son lecteur dans un labyrinthe littéraire passant par les caractéristiques du roman noir avec son détective Jean-François Kornélius, plutôt has been, du roman d’amour avec la belle Clara hypnotisant de ses charmes tous les hommes qu’elle croise, mais aussi d’un documentaire sur l’Art, véritable personnage principal de cette histoire foutraque.
Jean-François Kornélius dit JFK est un détective à la « Jack Nicholson dans Chinatown », sorte de Gentleman se transformant en cambrioleur, manipulateur, menteur avec le seul objectif de reconquérir la belle Clara, mais aussi de purger ses dettes de jeu et de s’offrir une vie quatre étoiles !
Lorsque que Stanislas de Flognac propose à JFK trois missions liées entre elles, il hésite à peine. Pourtant ces missions concernent des chef-d’œuvre de l’histoire de l’Art, décimés dans toute l’Europe, qu’il faudra… voler ! Incroyable que le détective accepte un plan aussi foireux ! La suite ici
Michael Connelly – L’innocence et la loi
Au printemps et à l’automne, Michael Connelly donne rendez-vous à ses lecteurs pour leur parler de son Amérique. Avec L’innocence et la loi, c’est une réflexion sur le système judiciaire qu’il nous propose à partir de l’arrestation de Mickey Haller, le demi-frère de Harry Bosch, et accessoirement avocat de son métier.
Après avoir fêté avec ses collaborateurs la réussite d’un procès, Maître Haller reprend sa Lincoln et sort du parking. Rapidement, une voiture de police le dépasse et lui demande de s’arrêter. Le policier examine ses papiers. Heureusement, Il n’a consommé aucun alcool.
Mais, en vérifiant à l’arrière la plaque, il remarque qu’il n’y a plus d’immatriculation. Évidemment, pour l’avocat c’est impossible ! Et, en plus, quelques gouttes de sang tombent sur la route. En ouvrant le coffre, le flic découvre un cadavre…La suite ici
Javier Cercas – Terra Alta
Javier Cercas laisse l’autofiction notamment sur l’histoire contemporaine de l’Espagne pour investir le domaine du polar avec Terra Alta pour lequel il a reçu le prix Planète 2019.
Melchor Marin, surnommé l’Espagnolard par ses collègues policiers, est arrivé depuis quatre ans en Terra Alta. Marié à Olga, la bibliothécaire, ils ont une fille qui s’appelle Cosette.
Finissant son service de nuit, il reçoit l’appel d’une domestique sud-américaine qui prévient du double meurtre de ses patrons. Meurtres stupéfiants de violence sur cette terre aride, sèche et brulée à plus de deux heures de Barcelone où d’habitude il ne se passe jamais rien ! La suite ici
Michael Connelly – Séquences mortelles
Dans Séquelles mortelles, Michael Connelly renoue avec son journaliste fétiche pour remonter une escroquerie à l’ADN et retrouver l’Écorcheur, un tueur en série, qui jusqu’à présent a pu tranquillement sévir sans être nullement inquiété.
Après avoir eu son heure de gloire en poursuivant « Le Poète », puis en publiant deux best-sellers, Jack McEvoy a trouvé une place dans un journal en ligne chargée de défendre les consommateurs. Fair Warning est une petite plateforme associative avec cinq journalistes basées à Los Angeles. L’illustre journaliste s’oublie dans des enquêtes routinières lorsque deux policiers, Masson et Sakai, viennent lui demander son alibi pour une soirée, un an plus tôt. La suite ici
Hervé Le Corre – Traverser la nuit
Quelques lignes, deux pages à peine, et la misère s’étend, blafarde et collante, tout juste sortie des mots d’Hervé Le Corre dans Traverser la nuit.
Un homme est couché sous le banc d’un abri bus avec un tee-shirt ensanglanté. Quelques heures plus tard, il s’écroule mort d’une balle dans la nuque dans une pièce du commissariat d’un quartier de Bordeaux.
Une femme se relève difficilement du tabassage en règle de son ex. Mais, Louise trouve la force de lever quand-même son petit Sam pour le déposer à l’école. C’est son soleil, sa raison unique de vivre, son tout petit, son amour ! Elle est déjà sortie d’autres engrenages et espère sortir du harcèlement et de sa violence.
Nuit sombre et sacrée Michael Connelly
La vérité à deux visages – Michael Connelly
En attendant le jour – Michael Connelly
L’héritage des espions – John le Carré
Auteurs commençant par C catégorie jeunesse
Justin Case : Bons baisers en Russie – Jean-Luc Bizien
Télérama
Classement par auteurs
Chroniques littéraires
La vie d’un solitaire se passe naturellement, pour une grande part, en lectures. L’on ne peut donc s’étonner de retrouver beaucoup d’échos de ces lectures dans ce que ce solitaire écrit. Mais lui, ce qu’il regrette, c’est de ne point retrouver du tout, dans tout ce qu’il a dit, les seules choses qu’il eût précisément voulu dire et qui eussent tenu en si peu de mots. Il se proposait un retour, il n’a su faire que d’involontaires détours.
Citation de Pierre Reverdy ; Le livre de mon bord (1948)
Auteurs commençant par C catégorie littérature
Antoine Catel – Incendie Blanc
Un texte au scalpel pour décrire l’addiction, Antoine Catel propose avec Incendie Blanc un hommage du narrateur à sa sœur qui s’est perdue, trop jeune, trop fragile et trop entière dans le nuage de la cocaïne.
La couverture de ce premier roman est d’une grande élégance à l’image de ce texte exigeant et émouvant. Roman d’amour dédié à une sœur aimée pour la vie mais brûlée par l’explosion de rails de cocaïne.
Deux cures de désintoxication, deux psychiatres en même temps, et pourtant dans l’appartement de Frédéric, « la petite sœur pour toujours » et overdose s’écrit ensemble ce jour-là.
Alors, le narrateur, frère si proche, si semblable, remonte le temps, décrit les rapports avec « la petite sœur pour toujours », son vécu dans le passé, ses perditions et ses essais pour s’en sortir. La famille est présentée avec ses forces et ses failles : le grand frère Francis, la sœur Sophie, le couple parental avec la mère qui gère son malaise par l’alcool et surtout, l’échec des adultes à protéger l’enfant plus fragile, plus sensible mais aussi plus exclusif, plus demandeur…La suite ici
Jonathan Coe – Le royaume désuni
A la suite de la grandeur déchue d’Hollywood avec Billy Winder et moi, Jonathan Coe raconte dans Le royaume désuni le déclin de la Grande Bretagne en suivant le destin de la famille de Mary Clarke habitant le petit village de Bournville, réputé pour sa chocolaterie fondée par les Cadbury.
Ainsi, de la fin de la guerre en 1945 jusqu’au lendemain du Brexit, et par petites touches, Jonathan Coe décrit la lente régression de ce pays qui dans l’histoire a connu un rayonnement envié et respecté.
Au moment du covid, Peter prend des nouvelles de sa mère, Mary, âgée, et prend conscience du temps qui passe. Il décide de profiter de ses moments hors temps habituel pour préparer la fête des cinquante ans de mariage de ses parents. La suite ici
Guillaume Clicquot -Prenez-moi pour une conne…
Après avoir signé les romans qui ont inspiré les films « Papa ou Maman » et « Joyeuse retraite », Guillaume Clicquot, nous offre dans ce nouveau livre « Prenez-moi pour une conne… » le récit d’une femme blessée, abandonnée par son mari au lendemain du mariage de sa fille, qui va réagir !
Avec réalisme et surtout beaucoup d’humour, il analyse ce fait de société, tellement commun, où, à la cinquantaine, les femmes qui ont entretenu une famille, servi de faire valoir à leur mari et élevé leurs enfants, se retrouvent souvent abandonnées par la fuite du mari volage avec sa jeune maîtresse après le départ des enfants.
Au lieu de décrire l’anéantissement, Guillaume Clicquot raconte, avec beaucoup d’humour, la vengeance d’une de ces femmes, qui va passer de l’invisibilité à la reprise en mains de sa vie, quitte à aller jusqu’au crime.
Giscardienne habitant Versailles, Oriane s’est délocalisée à Ouistreham, son ancienne résidence secondaire, depuis l’abandon de son mari au lendemain du mariage de son dernier enfant. La suite ici
Fabrice Caro – Samouraï
Fabrice Caro nous invite dans Samouraï à suivre Alan Cuartero, écrivain en panne d’inspiration, qui traverse une période de déprime suite à sa séparation avec Lisa, qui l’a quitté en déclarant peu de temps avant « Tu ne peux pas faire un livre sérieux ».
Non seulement, il lui faut soigner sa blessure narcissique mais aussi tenter d’écrire un roman qui corresponde aux attentes de son ex, remise en ménage avec un spécialiste de Ronsard !
Autant dire qu’Alan, double de Fabrice, n’a aucune chance ! Et, Fabrice Caro le décrit désœuvré, blessé et sec de mots. Au début, les chapitres sont courts, pas plus de cinq pages, et s’enchaînent avec un bon mot à la fin. La suite ici
Isabelle Carré – Le jeu des si
Pour ce troisième roman, Le jeu des si, Isabelle Carré formule une ode à la liberté, l’imaginaire et la fiction. Enfermée comme presque tout le pays pendant le confinement, privée du public de sa tournée de théâtre, la comédienne s’assoit et entremêlent les fils de plusieurs histoires où réalité et évasion se tissent à l’émotion et au désir.
Elle devra désormais s’appeler Emma, Emma Auster celle dont on ne connait pas le nom au début du roman. Elle devait se marier avec Martin. Elle avait un bon travail, une mère, etc. Parce qu’elle a suivi un chauffeur de taxi avec une pancarte, elle se retrouve dans un petit village, Lepokea. Tiens, même Google ne le situe pas ! Pourtant, le fronton de l’école avec sa devise révèle qu’on est bien en France. La suite ici
Louis-Ferdinand Céline – Guerre
Louis-Ferdinand Céline doit se retourner dans sa tombe en sachant son manuscrit de 250 pages prénommé Guerre, aujourd’hui sur les tables des librairies. Car l’éditeur Gallimard fait aujourd’hui, un véritable « coup littéraire » en le publiant, un écrit volé puis retrouvé de cet écrivain, aimé et haï à la fois. A l’automne, Londres, sortira, et d’autres vont suivre.
Guerre démarre sur le champ de bataille où le narrateur, Ferdinand, décrit l’enfer qui rode autour de lui, ses douleurs qu’il découvre et les bruits dans sa tête qui ne vont plus le quitter. La suite ici
Joshua Cohen – Les Nétanyahou
Joshua Cohen implante son nouveau roman, Les Netanyahou, au sein d’une communauté universitaire d’une province américaine où le narrateur, Ruben Blum professeur d’histoire, vit avec femme et enfants, en affirmant appartenir à la communauté juive. Se situant de septembre 1959 à janvier 1960, le roman Les Nétanyahou détaille la confrontation entre deux façons de vivre son engagement. Ruben Blum est issu d’une lignée émigrés de l’Europe de l’Est, un peu foutraque, habitué à être reconnu dans sa différence.
Pour accéder à sa titularisation, les autorités de l’université demande à Ruben Blum de vérifier la pertinence des travaux d’un autre universitaire et accessoirement de l’accueillir. La thèse à vérifier porte sur la communauté crypto-juive dans l’Ibérie à l’ère de l’Inquisition. En historien sérieux, il explore ce texte dont le sujet lui est parfaitement inconnu. Il y relève de nombreuses incohérences. La suite ici
Amélie Cordonnier – Pas ce soir
» Pas ce soir « , Amélie Cordonnier reprend cette affirmation pour le titre de son nouveau roman qui décrit l’obsession d’un homme, marié, la cinquantaine passée. Ses filles sont devenues adultes et indépendantes. La dernière vient de partir du domicile. Il vit son andropause en refusant la baisse de sa libido. Son idée fixe est de retrouver la sexualité de sa jeunesse alors que sa compagne est du genre « Pas ce soir ».
Depuis de nombreux mois, il n’a pas fait l’amour avec Isa, sa femme. Et, voilà, qu’après avoir vidé la chambre de leur fille, elle annonce s’y installer, définitivement. Blessé, repoussé et dans espoir que les choses s’arrangent, il va tenter de la reconquérir. Il raconte faire des efforts pour se charger des tâches ménagères, organiser un bon dîner et même proposer un week-end surprise. La suite ici
Manuel Carcassonne -Le retournement
Manuel Carcassonne livre son premier roman, lui le grand de l’édition, actuellement, directeur général des éditions Stock. Au départ, son souhait est de s’interroger sur son identité. En effet, lors de la cérémonie du baptême de son fils, il convient de l’étrangeté de la situation : Que deviendra Hadrien né d’un père juif laïc et d’une mère appartenant à la minorité chrétienne du Liban ?
En revenant sur le massacre de Sabra et Chatila en 1982, Manuel Carcassonne prend conscience de l’étrangeté de son univers. Lui , le représentant de cet état d’Israël qui n’a pas respecté les civils et qui, documents à l’appui, à perpétuer une tuerie dont on ne connaît toujours pas le nombre exact de victimes (entre 460 à 3600 ) avec la complicité des américains !
Pourtant, en partageant ce Liban, pays de sa bien-aimée, il découvre ce que deviennent les fêlures de l’histoire dans le quotidien du couple, lui qu’on accepte tout juste car il est l’amant de Nour, sa femme. Ici, les détails s’accumulent pour montrer combien l’incommunicabilité est de règle, comme ce mur frontière au Sud-Liban qui comporte une porte qui ne peut s’ouvrir ! Lire la suite
Jérôme Chantreau – Bélhazar
En 2013, est-ce des violences policières ou le hasard qui ont coûté la vie au jeune Bélhazar ! Jérôme Chantreau sort de l’oubli l’adolescent Antoine-Bélhazar Jaouen, âgé de dix-huit ans, mort lors d’une interpellation judiciaire.
Jeune dandy, Bélhazar est un ancien élève de Jérôme Chantreau et aussi ami de ses enfants. Sa mort est tombée dans l’oubli. L’écrivain va mener l’enquête auprès de ses parents et de ses amis. Il va s’attacher à découvrir la vérité.
Pour Jérôme Chantreau l’histoire est aussi un prétexte pour distiller ses réflexions sur sa vie, ses ressentis sur le monde et ses aléas ainsi que ses souvenirs. Et, en général, ça sonne vrai et précis.
Le narrateur, Jérôme Chantreau puisqu’ici tout est dit réel, découvre un enfant particulier qui dès ses dix ans cherchait par tous les moyens à être différent et à se faire remarquer. Presque un poète et même peut-être un artiste. Il rencontre souvent les parents, s’imprègne de leurs douleurs tout en les liants à son propre désarroi. La suite ici
Ceux du Chambon -BD
La BD Ceux du Chambon fait acte de témoignage et de mémoire sur le récit biographique de deux enfants sauvés de la déportation par l’engagement du village de Chambon-sur-Lignon. Situé dans le département de Haute-Loire, Le Chambon -sur- Lignon est un village niché près d’un lac et entouré de montagnes.
Depuis les années trente, le village avait l’habitude d’accueillir des réfugiés, d’Espagne, d’Allemagne et d’Autriche, juifs ou non, ayant besoin d’être caché pour échapper aux persécutions et à l’extermination.
Ce pays cévenol n’oublie rien des persécutions dont il a été victime. Il s’inscrit dans une démarche où on dit peu pour faire plus ! La suite ici
Stéphane Carlier – L’Enterrement de Serge
Stéphane Carlier raconte L‘Enterrement de Serge avec humour dans un roman choral où chaque protagoniste va présenter sa vue particulière de cette dernière réunion de famille.
Car, évidemment il s’agit de conduire Serge Blondeau en sa dernière demeure, comme on dit dans ses moments là ! On s’attend à ce que chacun puisse adopter une attitude toute en retenue et compassion. Seulement, voilà, découvrir les vrais pensées de chacun ne pousse pas à ce recueillement que l’événement demande.
Entre un Picsou à l’haleine fétide et une nymphomane, on rencontre un prêtre, au profil de Brad Pitt (bon, ce sont peut-être un peu mes fantasmes !), en tout cas beau comme …un Dieu ! Il y a aussi une compagne qui en trois mots crie son amour. Mais aussi une mère qui découvre sa vraie personnalité à plus de quatre-vingts ans. Etc. Cet enterrement ne se déroule pas comme on l’imagine ! La suite ici
Sorj Chalandon – Enfant de salaud
Récompensé par le prix Albert Londres pour avoir chroniqué le procès de Klaus Barbie pour le journal Libération en 1988, Sorj Chalandon met en perspective les moments cruciaux de ce procès avec l’histoire du narrateur, journaliste, qui découvre le passé caché de son père au moment de la seconde guerre mondiale.
Parce que, un jour, son grand-père a murmuré à son encontre lorsqu’il était petit, « Enfant de salaud » après lui avoir raconté qu’il avait vu son père habillé d’un costume de l’armée allemande sur la place Belcourt à Lyon pendant la seconde guerre mondiale, le narrateur profite qu’il couvre en sa qualité de journaliste le procès Barbie pour enfin remonter la source de cet affront personnel, gravé à l’enfance et jamais effacé à l’âge adulte. La suite ici
Alice Casado – Sois la bienvenue
La plongée dans le passé de Marie-Louise Begue dite Malou est présentée par Alice Casado dans son récit Sois la bienvenue. Seulement, celui-ci n’est pas ordinaire puisque cette jeune fille confiée à l’Assistance Publique dès l’âge de 5 ans va associer brièvement son parcours à celui du poète René Char.
Marcelle Reine Begue, matricule 505 née le 21 mai 1933 à la Maison des Mères d’Avignon, fille de Malou né de père inconnu va remonter sa filiation avec l’aide de sa petite-fille, la narratrice. Un test ADN vient confirmer ce que la rumeur familiale évoquait : René Char est le père de Marcelle.
Alice Casado associe ses études à son enquête et remonte les fils de son histoire familiale à partir de recherches et courriers divers. Elle détaille ce qu’était la réalité crue des enfants confiés à l’Assistance publique au début du XXè siècle. La suite ici
Jonathan Coe – Billy Wilder et moi
Jonathan Coe propose avec Billy Wilder et moi un roman quelque peu nostalgique sur la grandeur déchue d’Hollywwod, à travers la figure bourrue, drôle et tendre à la fois du réalisateur-scénariste en racontant toute la complexité de sa création.
Du haut de ses 57 ans, Calista Frangopoulos est talentueuse. Elle est une compositrice renommée, même si elle passe, actuellement, une période plutôt silencieuse. Elle a su élever deux filles merveilleuses qui prennent leur envol dans deux directions différentes mais qu’elles choisissent. Du coup, vient le temps des réflexions sur la vie qui passe, qui est passée et les choix qu’il faut opérer pour poursuivre son chemin. La suite ici
Franck Chanloup – Les enchainés
Transportés, déportés ou relégués, qui sont ces hommes, et femmes, qui ont connu la Nouvelle-Calédonie au travers de son bagne ? Avec son roman Les Enchainés, Franck Chanloup leur donne une identité, une force et une espérance en mettant en scène le passé de ces îles.
Victor Chartieu rêve de s’installer cordonnier. Il lui suffit de vingt-quatre francs pour acheter des outils. A raison de cinq centimes d’économie par mois, Victor sait qu’il se doit d’être patient ! Seulement, du haut de ses quinze ans, il sait aussi obéir à son père. La suite ici
Fabrice Caro – Broadway
Isabelle Carré – Du côté des indiens
Emmanuel Carrère – Yoga
Mute – Pascale Clark
Un loup quelque part – Amélie Cordonnier
Une joie féroce – Sorj Chalandon
Le jour d’avant- Sorj chalandon
Auteurs commençant par C catégorie essais
Mona Chollet – D’images et d’eau fraîche
Mona Chollet sort de son terrain habituel d’étude pour offrir une réflexion sur un comportement, sorte de doudou qui lui procure joie et sérénité, sa collection d’images d’art dans la mémoire de son téléphone.
Les collections d’objets sont habituelles. Elles nous révèlent même s’ils sont cachés aux yeux des autres ou qu’ils sont exposés en vitrine ou même en vrac. Chaque objet raconte une histoire en rapport avec un passé. Avec notre téléphone, devenu une mémoire transportable, la galerie de photos s’affiche comme une réserve à souvenirs.
Pourtant, Mona Chollet choisi de nous parler des photos prises au cours d’une exposition, d’une visite, d’une rencontre avec une œuvre ou lors une lecture, une photographie qui émeut, etc. Ces reproductions privées agissent pour tempérer une inquiétude, une désespérance, un énervement ou même un vide, en un mot pour donner du plaisir.
Ainsi Mona Chollet présente ses antidotes à la déprime accompagnée de citations de différents philosophes et penseurs qui ont cherché à comprendre notre rapport à ce type images. La suite ici
Philippe Christol – Migrants et réfugiés de 1789 à 1900
Avec Migrants et réfugiés de 1789 à 1900, Philippe Christol documente la notion d’immigration depuis l’apparition du concept dans la France de la révolution jusqu’au début des grands déplacements pour raisons économiques.
De l’expatriation commerciale et artistique en vogue à la Renaissance aux prisonniers de guerre en passant par les expatriés politiques, cet essai explique les différents mouvements migratoires dans notre pays. Ceux-ci ont aidé à la définition d’un accueil, puis des conditions de celui-ci pour arriver finalement à la création du statut particulier d’étranger qui a évolué au fil des époques. De plus, en généalogiste avisé, Philippe Christol met en lumière des parcours, rendant imagé cette évolution.
La première partie retrace la première vague d’immigration qu’on pourrait appeler « de masse » en révélant le statut précaire des prisonniers et des déserteurs des guerres napoléoniennes.
Puis, à partir des réfugiés espagnols appelés au début « les afrancesados » dès 1813, Philippe Christol raconte la première colonne de réfugiés. Dans celle-ci se trouvait un certain Francisco de Goya. Il avait prétexté une cure thermale pour s’installer à Bordeaux et y mourir quatre ans plus tard. La suite ici
Photographes en Bretagne – Alain Croix et Marc Rapilliard
Ce beau livre Photographes en Bretagne propose de balayer cent ans de vie bretonne. Du milieu du règne de Louis Philippe 1er, dernier roi de France, jusqu’à la seconde guerre mondiale, des clichés de photographes connus mais aussi amateurs sont présentés afin de chroniquer l’arrivée de la modernité dans cette région de France qui avait gardé ses traditions intactes depuis des décennies.
Avec un texte introductif et synthétique à la fois, Photographes en Bretagne laissent la place au choc des photos. Aucun texte ne les accompagnent. Seuls leurs légendes font progresser le lecteur à la fois dans la compréhension des enjeux sociétaux, économiques et culturels, mais aussi dans la capacité du lecteur à desceller les détails qui y figurent.
En quatre grandes parties, les auteurs déclinent les transformation profondes que la société bretonne a vécu pour s’ouvrir à la modernité. La suite ici
Vladimir Cosma – Mes mémoires Du rêve à Reality
Si je vous dis « Dreams are my Reality », vous pensez tout de suite à la Boum, ce film français de Claude Pinoteau sorti en 1980 et dont la musique de Vladimir Cosma est indissociable !
Continuons à jouer ! Vous vous souvenez de la danse des Rabbis dans une rue de Paris réalisé par Gérard Oury avec un Louis de Funès endiablé ! Musique, toujours de Vladimir Cosma !
Une flûte de pan et un cymbalon, sorte de xylophone plus ancien, et tout de suite apparait Pierre Richard avec ses lunettes noirs en haut d’un escalier mécanique dans Le Grand Blond avec une chaussure noire de Yves Robert en 1972. Encore de Vladimir Cosma !
Et, Herbert Léonard chantant Puissance et gloire de Chateauvillon, toujours de Vladimir Cosma !
A peu près deux cents films et les arrangements, on ne les compte plus ! Alors, à 82 ans, Vladimir Cosma choisit de nous raconter ses mémoires, et bien sûr, ce sont non seulement des instantanés du cinéma français mais surtout un témoignage rare sur le monde musical de la seconde moitié du XXè siècle englobant aussi les vingt premières années du notre. La suite ici
Cabu – La rafle du Vel D’Hiv – Catalogue d’exposition
En 1967, Cabu illustre quatre articles du magazine Nouveau Candide, hebdomadaire de droite cherchant à faire du « buzz », comme on dirait maintenant, lors de la publication des travaux de Claude Lévy et Paul Tillard sur La Grande Rafle du Vel D’Hiv. Jean Cabut, âgé de 29 ans, dit Cabu, a créé quinze dessins et un inédit, reproduit ici.
Comme de nombreux français, Cabu découvre, grâce aux travaux de Lévy et Tillard, le récit de cette opération orchestrée par la police française qui a arrêté 12 884 juifs, hommes, enfants et enfants en moins de deux jours, les 16 et 17 juillet 1942.
Au préalable de ce document, le résumé de cette opération est précisé avec l’évacuation de vélodrome d’Hiver vers les camps d’internement de Pithiviers et de Beaune-la-Rollande. Puis, vient la déportation vers le camp d’Auschwitz, d’abord des adultes puis les premiers convois d’enfants qui partiront de Drancy. Dès le 16 août 1942, un premier convoi s’ébranle avec à son bord 583 enfants dont 526 nés en France, mêles avec 417 adultes qu’ils ne connaissaient pas. La suite ici
Camille Lefebvre – A l’ombre de l’histoire des autres
Camille Lefebvre est historienne, directrice de recherche au CNRS. Elle étudie dans A l’ombre de l’histoire des autres les quatre branches de sa famille dont la rencontre a eu lieu dans les années cinquante. Les points communs entre eux sont le milieu modeste, les trajectoires d’immigration ouverte vers une ascension sociale mesurée pour certains, plus conquérante pour d’autres et le militantisme politique.
Camille Lefebvre choisit de confronter les témoignages des membres de sa famille aux faits historiques étayées par les recherches actuelles. Derrière ce nom de famille bien français, quatre histoires se dessinent : Une branche juive d’Europe centrale, une autre d’Algérie avec des juifs séfarades, la troisième implantée en Normandie au cœur du bocage et la dernière issus de réfugiés espagnols lors de la guerre civile.
De ces recherches dans A l’ombre de l’histoire des autres se dessinent des histoires de vie, souvent difficiles, avec des zones d’ombre mais vivantes et riches d’une diversité revendiquée. Le style est scientifique, argumentée de références littéraires et scientifiques. Mise à distance, la sensibilité familiale s’exprime par la rigueur de la scientifique. La suite ici
Boris Cyrulnik – Le laboureur et les mangeurs de vent
Liberté intérieure et confortable servitude
Boris Cyrulnik présente dans Le laboureur et les mangeurs de vent sa théorie tirée de son traumatisme vécu enfant avec l’apport de ses réflexions à la fois littéraires et scientifiques sur le lien entre insécurité personnelle et ralliement à des idées acceptées sans les discutées, énoncées par des mentors qui affirment savoir mieux que nous ce qui est mieux. Ces maîtres à penser explique le monde suivant des raisonnements simplistes qu’ils soient religieux (catholiques, musulmans, juifs ou autres) et politiques (Moi, je sais ce qu’il vous faut !) et entraînent souvent vers une radicalisation préjudiciable à la liberté de conscience: Les nazis et leurs collaborateurs, les accusés dans le box du procès du treize novembre, etc.
Encore quel merveilleux titre ! Le laboureur est celui qui travaille à réfléchir, à comparer, à clarifier sa réflexion sur son chemin de vie et à penser par soi-même. Le mangeur de vent reproduit le discours auquel il adhère. Il pense qu’il y a des bons et des mauvais et veut appartenir aux camps de ceux qui se disent bons même si cela l’amène vers des dérives inacceptables. Les mangeurs de vent sont beaucoup plus nombreux que les laboureurs. Il se rejoignent dans des idées arrêtées qui gomment les aspérités individuelles au profit du collectif.
Après avoir été déposé dans une institution la veille de l’arrestation de ses parents, Boris Cyrulnik, enfant de six ans au début de la seconde guerre mondiale, découvre qu’il est juif, ce sous-homme que les nazis veulent éradiquer. Rassemblé dans une synagogue avec une foule d’inconnus, il arrive à échapper à cet enfer en se cachant sous le corps ensanglanté d’une femme. La suite ici
Patrick Chauvel -100 photos pour la liberté de la presse
Cette année, Reporters sans frontières fêtent leurs trente ans de l’Album RSF en invitant Patrick Chauvel à partager 100 de ses photos pour la liberté de la presse. 100% des bénéfices seront reversés à Reporters Sans Frontières, qui a pour objectif mondial la défense de la liberté de la presse et la protection des sources des journalistes.
Au cours de ces nombreuses années, 69 Albums RSF ont mis en lumière des reportages sur l’histoire du journalisme et le travail de ceux qui le pratique, sur les dessins de presse, sur sur la conquête de l’espace et du ciel, et même aussi sur la nature.
Patrick Chauvel est le spécialiste depuis plus de cinquante ans du reportage de guerre. Triste hasard qui a vu cette année 2022 célébrer le talent d’un photographe exclusivement branché sur les lieux de conflit à travers le monde. La suite ici
Annie Cohen-Solal – Un étranger nommé Picasso
Aucune exposition, aucune étude n’avait abordé l’angle qu’a choisi Annie Cohen-Solal pour comprendre l’homme Picasso au prise avec son statut d’artiste en France de 1900 à sa mort. Un étranger nommé Picasso est une enquête inédite, magistrale et extrêmement fouillée sur l’artiste et son œuvre, concernant aussi sa situation avec l’administration française.
Parce que Paris était la capitale des arts au début du XXè siècle, nombre d’artistes étrangers viennent en France pour participer au foisonnement créatif de l’époque. Picasso, enfant prodige, arrive à Paris à 19 ans, en 1900.
Comme tous migrants, à son arrivée à la gare d’Orsay, Picasso accompagné de Casagemas, son ami, rejoint la communauté des catalans exilés de Montmartre. La suite ici
Contes urbains, contes anodins … à Toulouse
La nuit, j’écrirai des soleils -Boris Cyrulnik
Auteurs commençant par C catégorie polars
Michael Connelly – Les ténèbres et la nuit
L’automne arrive et le nouveau Michael Connelly pointe comme un rituel dont on ne se lasse pas. Comme à chaque fois, ses polars ont cette clairvoyance, cette analyse de l’Amérique sans en avoir l’air et une réalité inexorable que l’on aime tant.
Moore Lisa est à l’unité des crimes sexuels de la division d’Hollywwod. Elle accompagne Renée Ballard, toujours au quart de nuit, quelques minutes avant le jour de l’an 2021. Elles enquêtent sur la piste des Hommes de minuit, deux violeurs qui sévissent quelques minutes avant minuit les jours de fête.
Mais, un autre meurtre, en pleine fête, va absorber Ballard, celui de Javier Raffa, tué par une balle qu’on dit perdue ! Et d’un coup, c’est Los Angeles et les États-Unis qui débarquent dans notre univers. Seulement, on est au temps du Covid. Bosch est enfermé chez lui. Renée porte le masque. Et, la presse locale est absorbée par ce qu’il vient de se passer au Congrès.
Entre coupes budgétaires et implications minimales des autres flics, Renée Ballard va, comme à son habitude, mettre toute son énergie pour résoudre les deux enquêtes qu’elle s’octroie, malgré les consignes de ses supérieurs hiérarchiques. Bien sûr, Harry Bosch vient l’épauler à sa mesure de retraité. La suite ici
Automne en baie de Somme – Philippe Pelaez – Alexis Chabert
Ce roman graphique, Automne en baie de Somme, m’a tout de suite conquise ! Non seulement, les dessins sont magnifiques mais la Belle-Époque qu’il évoque plonge le lecteur dans une enquête policière à résoudre.
Alexandre de Breucq est retrouvé sur une goélette, échouée en Baie de Somme. Riche industriel, le poison administré a du rendre son agonie pénible et surtout longue, m’étant le mobile de la vengeance au premier plan ! Malgré tout, la victime a tracé un énigmatique 266 qui devrait bien être utile à l’Inspecteur Amaury Broyan, policier renommé même si depuis le décès de sa fille…
Bien sûr, il cherche à qui profite le crime ? Assurément, sa veuve, Marthe de Breucq ! Surtout qu’elle revendique au Conseil d’administration rapidement la direction de l’entreprise, Les Fonderies de Breucq. Bien sûr, il y a aussi sa maîtresse, Axelle Valencourt, une magnifique jeune femme qui pose pour les peintres, et notamment Mucha pour ces célèbres Quatre Saisons. Mais, quel serait son mobile, elle qui perd avec son amant sa subsistance financière ? La suite ici
François Cérésa – L’oiseau qui avait le vertige
Journaliste et écrivain, François Cérésa parachute ses lecteurs avec L’oiseau qui avait le vertige au cœur d’une enquête sur un huit clos avec meurtres, sensualité, histoire et belles lettres !
Émir Karkovic, tueur de son métier, fréquente les thermes de l’hôtel des flots implanté sur un îlot, au large de Cancale, près de la Pointe du Groin. Son nom nous dit bien quelque chose, peut-être, le joueur de tennis… Oui mais quand-même Émir ! En fait, c’est un serbe originaire de Bosnie! On comprend tout !
Normalement, il ne faisait que passer ! Seulement, un corps violenté est découvert au bas de la falaise. C’est une servante de l’hôtel, dont Émir n’a pas pu apprécié ni les formes, ni les bienfaits, trop tard débarqué. L’enquête est confiée à la gendarmerie de Cancale et notamment à l’Adjudant Géraldine Chanal, extrêmement attirante, et Sibeth (ça rappelle quelque chose) Baba, maréchal des logis qui « n’a pas inventé le fil à couper le beurre ». Le commandant Robès va les rejoindre depuis que les constatations ont conclu à un homicide. Et en plus, le premier confinement s’annonce !
Dans L’oiseau qui avait le vertige, François Cérésa mélange « les Jayne Manfield » de la proprio avec les citations littéraires sur fond d’agueusie, maintenant, qu’on connaît bien. L’écrivain s’inspire de la grande prêtresse du polar, Miss Agatha Christie, en bâtissant un huit clos des temps modernes avec une houle déchaînée qui frappe l’éperon rocheux. La suite ici
Jean-Marie Crantelle – Polart
Avec Polart, Jean-Marie Crantelle entraîne son lecteur dans un labyrinthe littéraire passant par les caractéristiques du roman noir avec son détective Jean-François Kornélius, plutôt has been, du roman d’amour avec la belle Clara hypnotisant de ses charmes tous les hommes qu’elle croise, mais aussi d’un documentaire sur l’Art, véritable personnage principal de cette histoire foutraque.
Jean-François Kornélius dit JFK est un détective à la « Jack Nicholson dans Chinatown », sorte de Gentleman se transformant en cambrioleur, manipulateur, menteur avec le seul objectif de reconquérir la belle Clara, mais aussi de purger ses dettes de jeu et de s’offrir une vie quatre étoiles !
Lorsque que Stanislas de Flognac propose à JFK trois missions liées entre elles, il hésite à peine. Pourtant ces missions concernent des chef-d’œuvre de l’histoire de l’Art, décimés dans toute l’Europe, qu’il faudra… voler ! Incroyable que le détective accepte un plan aussi foireux ! La suite ici
Michael Connelly – L’innocence et la loi
Au printemps et à l’automne, Michael Connelly donne rendez-vous à ses lecteurs pour leur parler de son Amérique. Avec L’innocence et la loi, c’est une réflexion sur le système judiciaire qu’il nous propose à partir de l’arrestation de Mickey Haller, le demi-frère de Harry Bosch, et accessoirement avocat de son métier.
Après avoir fêté avec ses collaborateurs la réussite d’un procès, Maître Haller reprend sa Lincoln et sort du parking. Rapidement, une voiture de police le dépasse et lui demande de s’arrêter. Le policier examine ses papiers. Heureusement, Il n’a consommé aucun alcool.
Mais, en vérifiant à l’arrière la plaque, il remarque qu’il n’y a plus d’immatriculation. Évidemment, pour l’avocat c’est impossible ! Et, en plus, quelques gouttes de sang tombent sur la route. En ouvrant le coffre, le flic découvre un cadavre…La suite ici
Javier Cercas – Terra Alta
Javier Cercas laisse l’autofiction notamment sur l’histoire contemporaine de l’Espagne pour investir le domaine du polar avec Terra Alta pour lequel il a reçu le prix Planète 2019.
Melchor Marin, surnommé l’Espagnolard par ses collègues policiers, est arrivé depuis quatre ans en Terra Alta. Marié à Olga, la bibliothécaire, ils ont une fille qui s’appelle Cosette.
Finissant son service de nuit, il reçoit l’appel d’une domestique sud-américaine qui prévient du double meurtre de ses patrons. Meurtres stupéfiants de violence sur cette terre aride, sèche et brulée à plus de deux heures de Barcelone où d’habitude il ne se passe jamais rien ! La suite ici
Michael Connelly – Séquences mortelles
Dans Séquelles mortelles, Michael Connelly renoue avec son journaliste fétiche pour remonter une escroquerie à l’ADN et retrouver l’Écorcheur, un tueur en série, qui jusqu’à présent a pu tranquillement sévir sans être nullement inquiété.
Après avoir eu son heure de gloire en poursuivant « Le Poète », puis en publiant deux best-sellers, Jack McEvoy a trouvé une place dans un journal en ligne chargée de défendre les consommateurs. Fair Warning est une petite plateforme associative avec cinq journalistes basées à Los Angeles. L’illustre journaliste s’oublie dans des enquêtes routinières lorsque deux policiers, Masson et Sakai, viennent lui demander son alibi pour une soirée, un an plus tôt. La suite ici
Hervé Le Corre – Traverser la nuit
Quelques lignes, deux pages à peine, et la misère s’étend, blafarde et collante, tout juste sortie des mots d’Hervé Le Corre dans Traverser la nuit.
Un homme est couché sous le banc d’un abri bus avec un tee-shirt ensanglanté. Quelques heures plus tard, il s’écroule mort d’une balle dans la nuque dans une pièce du commissariat d’un quartier de Bordeaux.
Une femme se relève difficilement du tabassage en règle de son ex. Mais, Louise trouve la force de lever quand-même son petit Sam pour le déposer à l’école. C’est son soleil, sa raison unique de vivre, son tout petit, son amour ! Elle est déjà sortie d’autres engrenages et espère sortir du harcèlement et de sa violence.
Nuit sombre et sacrée Michael Connelly
La vérité à deux visages – Michael Connelly
En attendant le jour – Michael Connelly
L’héritage des espions – John le Carré
Auteurs commençant par C catégorie jeunesse
Justin Case : Bons baisers en Russie – Jean-Luc Bizien
Télérama
Classement par auteurs
Chroniques littéraires
La vie d’un solitaire se passe naturellement, pour une grande part, en lectures. L’on ne peut donc s’étonner de retrouver beaucoup d’échos de ces lectures dans ce que ce solitaire écrit. Mais lui, ce qu’il regrette, c’est de ne point retrouver du tout, dans tout ce qu’il a dit, les seules choses qu’il eût précisément voulu dire et qui eussent tenu en si peu de mots. Il se proposait un retour, il n’a su faire que d’involontaires détours.
Citation de Pierre Reverdy ; Le livre de mon bord (1948)
Auteurs commençant par C catégorie littérature
Antoine Catel – Incendie Blanc
Un texte au scalpel pour décrire l’addiction, Antoine Catel propose avec Incendie Blanc un hommage du narrateur à sa sœur qui s’est perdue, trop jeune, trop fragile et trop entière dans le nuage de la cocaïne.
La couverture de ce premier roman est d’une grande élégance à l’image de ce texte exigeant et émouvant. Roman d’amour dédié à une sœur aimée pour la vie mais brûlée par l’explosion de rails de cocaïne.
Deux cures de désintoxication, deux psychiatres en même temps, et pourtant dans l’appartement de Frédéric, « la petite sœur pour toujours » et overdose s’écrit ensemble ce jour-là.
Alors, le narrateur, frère si proche, si semblable, remonte le temps, décrit les rapports avec « la petite sœur pour toujours », son vécu dans le passé, ses perditions et ses essais pour s’en sortir. La famille est présentée avec ses forces et ses failles : le grand frère Francis, la sœur Sophie, le couple parental avec la mère qui gère son malaise par l’alcool et surtout, l’échec des adultes à protéger l’enfant plus fragile, plus sensible mais aussi plus exclusif, plus demandeur…La suite ici
Jonathan Coe – Le royaume désuni
A la suite de la grandeur déchue d’Hollywood avec Billy Winder et moi, Jonathan Coe raconte dans Le royaume désuni le déclin de la Grande Bretagne en suivant le destin de la famille de Mary Clarke habitant le petit village de Bournville, réputé pour sa chocolaterie fondée par les Cadbury.
Ainsi, de la fin de la guerre en 1945 jusqu’au lendemain du Brexit, et par petites touches, Jonathan Coe décrit la lente régression de ce pays qui dans l’histoire a connu un rayonnement envié et respecté.
Au moment du covid, Peter prend des nouvelles de sa mère, Mary, âgée, et prend conscience du temps qui passe. Il décide de profiter de ses moments hors temps habituel pour préparer la fête des cinquante ans de mariage de ses parents. La suite ici
Guillaume Clicquot -Prenez-moi pour une conne…
Après avoir signé les romans qui ont inspiré les films « Papa ou Maman » et « Joyeuse retraite », Guillaume Clicquot, nous offre dans ce nouveau livre « Prenez-moi pour une conne… » le récit d’une femme blessée, abandonnée par son mari au lendemain du mariage de sa fille, qui va réagir !
Avec réalisme et surtout beaucoup d’humour, il analyse ce fait de société, tellement commun, où, à la cinquantaine, les femmes qui ont entretenu une famille, servi de faire valoir à leur mari et élevé leurs enfants, se retrouvent souvent abandonnées par la fuite du mari volage avec sa jeune maîtresse après le départ des enfants.
Au lieu de décrire l’anéantissement, Guillaume Clicquot raconte, avec beaucoup d’humour, la vengeance d’une de ces femmes, qui va passer de l’invisibilité à la reprise en mains de sa vie, quitte à aller jusqu’au crime.
Giscardienne habitant Versailles, Oriane s’est délocalisée à Ouistreham, son ancienne résidence secondaire, depuis l’abandon de son mari au lendemain du mariage de son dernier enfant. La suite ici
Fabrice Caro – Samouraï
Fabrice Caro nous invite dans Samouraï à suivre Alan Cuartero, écrivain en panne d’inspiration, qui traverse une période de déprime suite à sa séparation avec Lisa, qui l’a quitté en déclarant peu de temps avant « Tu ne peux pas faire un livre sérieux ».
Non seulement, il lui faut soigner sa blessure narcissique mais aussi tenter d’écrire un roman qui corresponde aux attentes de son ex, remise en ménage avec un spécialiste de Ronsard !
Autant dire qu’Alan, double de Fabrice, n’a aucune chance ! Et, Fabrice Caro le décrit désœuvré, blessé et sec de mots. Au début, les chapitres sont courts, pas plus de cinq pages, et s’enchaînent avec un bon mot à la fin. La suite ici
Isabelle Carré – Le jeu des si
Pour ce troisième roman, Le jeu des si, Isabelle Carré formule une ode à la liberté, l’imaginaire et la fiction. Enfermée comme presque tout le pays pendant le confinement, privée du public de sa tournée de théâtre, la comédienne s’assoit et entremêlent les fils de plusieurs histoires où réalité et évasion se tissent à l’émotion et au désir.
Elle devra désormais s’appeler Emma, Emma Auster celle dont on ne connait pas le nom au début du roman. Elle devait se marier avec Martin. Elle avait un bon travail, une mère, etc. Parce qu’elle a suivi un chauffeur de taxi avec une pancarte, elle se retrouve dans un petit village, Lepokea. Tiens, même Google ne le situe pas ! Pourtant, le fronton de l’école avec sa devise révèle qu’on est bien en France. La suite ici
Louis-Ferdinand Céline – Guerre
Louis-Ferdinand Céline doit se retourner dans sa tombe en sachant son manuscrit de 250 pages prénommé Guerre, aujourd’hui sur les tables des librairies. Car l’éditeur Gallimard fait aujourd’hui, un véritable « coup littéraire » en le publiant, un écrit volé puis retrouvé de cet écrivain, aimé et haï à la fois. A l’automne, Londres, sortira, et d’autres vont suivre.
Guerre démarre sur le champ de bataille où le narrateur, Ferdinand, décrit l’enfer qui rode autour de lui, ses douleurs qu’il découvre et les bruits dans sa tête qui ne vont plus le quitter. La suite ici
Joshua Cohen – Les Nétanyahou
Joshua Cohen implante son nouveau roman, Les Netanyahou, au sein d’une communauté universitaire d’une province américaine où le narrateur, Ruben Blum professeur d’histoire, vit avec femme et enfants, en affirmant appartenir à la communauté juive. Se situant de septembre 1959 à janvier 1960, le roman Les Nétanyahou détaille la confrontation entre deux façons de vivre son engagement. Ruben Blum est issu d’une lignée émigrés de l’Europe de l’Est, un peu foutraque, habitué à être reconnu dans sa différence.
Pour accéder à sa titularisation, les autorités de l’université demande à Ruben Blum de vérifier la pertinence des travaux d’un autre universitaire et accessoirement de l’accueillir. La thèse à vérifier porte sur la communauté crypto-juive dans l’Ibérie à l’ère de l’Inquisition. En historien sérieux, il explore ce texte dont le sujet lui est parfaitement inconnu. Il y relève de nombreuses incohérences. La suite ici
Amélie Cordonnier – Pas ce soir
» Pas ce soir « , Amélie Cordonnier reprend cette affirmation pour le titre de son nouveau roman qui décrit l’obsession d’un homme, marié, la cinquantaine passée. Ses filles sont devenues adultes et indépendantes. La dernière vient de partir du domicile. Il vit son andropause en refusant la baisse de sa libido. Son idée fixe est de retrouver la sexualité de sa jeunesse alors que sa compagne est du genre « Pas ce soir ».
Depuis de nombreux mois, il n’a pas fait l’amour avec Isa, sa femme. Et, voilà, qu’après avoir vidé la chambre de leur fille, elle annonce s’y installer, définitivement. Blessé, repoussé et dans espoir que les choses s’arrangent, il va tenter de la reconquérir. Il raconte faire des efforts pour se charger des tâches ménagères, organiser un bon dîner et même proposer un week-end surprise. La suite ici
Manuel Carcassonne -Le retournement
Manuel Carcassonne livre son premier roman, lui le grand de l’édition, actuellement, directeur général des éditions Stock. Au départ, son souhait est de s’interroger sur son identité. En effet, lors de la cérémonie du baptême de son fils, il convient de l’étrangeté de la situation : Que deviendra Hadrien né d’un père juif laïc et d’une mère appartenant à la minorité chrétienne du Liban ?
En revenant sur le massacre de Sabra et Chatila en 1982, Manuel Carcassonne prend conscience de l’étrangeté de son univers. Lui , le représentant de cet état d’Israël qui n’a pas respecté les civils et qui, documents à l’appui, à perpétuer une tuerie dont on ne connaît toujours pas le nombre exact de victimes (entre 460 à 3600 ) avec la complicité des américains !
Pourtant, en partageant ce Liban, pays de sa bien-aimée, il découvre ce que deviennent les fêlures de l’histoire dans le quotidien du couple, lui qu’on accepte tout juste car il est l’amant de Nour, sa femme. Ici, les détails s’accumulent pour montrer combien l’incommunicabilité est de règle, comme ce mur frontière au Sud-Liban qui comporte une porte qui ne peut s’ouvrir ! Lire la suite
Jérôme Chantreau – Bélhazar
En 2013, est-ce des violences policières ou le hasard qui ont coûté la vie au jeune Bélhazar ! Jérôme Chantreau sort de l’oubli l’adolescent Antoine-Bélhazar Jaouen, âgé de dix-huit ans, mort lors d’une interpellation judiciaire.
Jeune dandy, Bélhazar est un ancien élève de Jérôme Chantreau et aussi ami de ses enfants. Sa mort est tombée dans l’oubli. L’écrivain va mener l’enquête auprès de ses parents et de ses amis. Il va s’attacher à découvrir la vérité.
Pour Jérôme Chantreau l’histoire est aussi un prétexte pour distiller ses réflexions sur sa vie, ses ressentis sur le monde et ses aléas ainsi que ses souvenirs. Et, en général, ça sonne vrai et précis.
Le narrateur, Jérôme Chantreau puisqu’ici tout est dit réel, découvre un enfant particulier qui dès ses dix ans cherchait par tous les moyens à être différent et à se faire remarquer. Presque un poète et même peut-être un artiste. Il rencontre souvent les parents, s’imprègne de leurs douleurs tout en les liants à son propre désarroi. La suite ici
Ceux du Chambon -BD
La BD Ceux du Chambon fait acte de témoignage et de mémoire sur le récit biographique de deux enfants sauvés de la déportation par l’engagement du village de Chambon-sur-Lignon. Situé dans le département de Haute-Loire, Le Chambon -sur- Lignon est un village niché près d’un lac et entouré de montagnes.
Depuis les années trente, le village avait l’habitude d’accueillir des réfugiés, d’Espagne, d’Allemagne et d’Autriche, juifs ou non, ayant besoin d’être caché pour échapper aux persécutions et à l’extermination.
Ce pays cévenol n’oublie rien des persécutions dont il a été victime. Il s’inscrit dans une démarche où on dit peu pour faire plus ! La suite ici
Stéphane Carlier – L’Enterrement de Serge
Stéphane Carlier raconte L‘Enterrement de Serge avec humour dans un roman choral où chaque protagoniste va présenter sa vue particulière de cette dernière réunion de famille.
Car, évidemment il s’agit de conduire Serge Blondeau en sa dernière demeure, comme on dit dans ses moments là ! On s’attend à ce que chacun puisse adopter une attitude toute en retenue et compassion. Seulement, voilà, découvrir les vrais pensées de chacun ne pousse pas à ce recueillement que l’événement demande.
Entre un Picsou à l’haleine fétide et une nymphomane, on rencontre un prêtre, au profil de Brad Pitt (bon, ce sont peut-être un peu mes fantasmes !), en tout cas beau comme …un Dieu ! Il y a aussi une compagne qui en trois mots crie son amour. Mais aussi une mère qui découvre sa vraie personnalité à plus de quatre-vingts ans. Etc. Cet enterrement ne se déroule pas comme on l’imagine ! La suite ici
Sorj Chalandon – Enfant de salaud
Récompensé par le prix Albert Londres pour avoir chroniqué le procès de Klaus Barbie pour le journal Libération en 1988, Sorj Chalandon met en perspective les moments cruciaux de ce procès avec l’histoire du narrateur, journaliste, qui découvre le passé caché de son père au moment de la seconde guerre mondiale.
Parce que, un jour, son grand-père a murmuré à son encontre lorsqu’il était petit, « Enfant de salaud » après lui avoir raconté qu’il avait vu son père habillé d’un costume de l’armée allemande sur la place Belcourt à Lyon pendant la seconde guerre mondiale, le narrateur profite qu’il couvre en sa qualité de journaliste le procès Barbie pour enfin remonter la source de cet affront personnel, gravé à l’enfance et jamais effacé à l’âge adulte. La suite ici
Alice Casado – Sois la bienvenue
La plongée dans le passé de Marie-Louise Begue dite Malou est présentée par Alice Casado dans son récit Sois la bienvenue. Seulement, celui-ci n’est pas ordinaire puisque cette jeune fille confiée à l’Assistance Publique dès l’âge de 5 ans va associer brièvement son parcours à celui du poète René Char.
Marcelle Reine Begue, matricule 505 née le 21 mai 1933 à la Maison des Mères d’Avignon, fille de Malou né de père inconnu va remonter sa filiation avec l’aide de sa petite-fille, la narratrice. Un test ADN vient confirmer ce que la rumeur familiale évoquait : René Char est le père de Marcelle.
Alice Casado associe ses études à son enquête et remonte les fils de son histoire familiale à partir de recherches et courriers divers. Elle détaille ce qu’était la réalité crue des enfants confiés à l’Assistance publique au début du XXè siècle. La suite ici
Jonathan Coe – Billy Wilder et moi
Jonathan Coe propose avec Billy Wilder et moi un roman quelque peu nostalgique sur la grandeur déchue d’Hollywwod, à travers la figure bourrue, drôle et tendre à la fois du réalisateur-scénariste en racontant toute la complexité de sa création.
Du haut de ses 57 ans, Calista Frangopoulos est talentueuse. Elle est une compositrice renommée, même si elle passe, actuellement, une période plutôt silencieuse. Elle a su élever deux filles merveilleuses qui prennent leur envol dans deux directions différentes mais qu’elles choisissent. Du coup, vient le temps des réflexions sur la vie qui passe, qui est passée et les choix qu’il faut opérer pour poursuivre son chemin. La suite ici
Franck Chanloup – Les enchainés
Transportés, déportés ou relégués, qui sont ces hommes, et femmes, qui ont connu la Nouvelle-Calédonie au travers de son bagne ? Avec son roman Les Enchainés, Franck Chanloup leur donne une identité, une force et une espérance en mettant en scène le passé de ces îles.
Victor Chartieu rêve de s’installer cordonnier. Il lui suffit de vingt-quatre francs pour acheter des outils. A raison de cinq centimes d’économie par mois, Victor sait qu’il se doit d’être patient ! Seulement, du haut de ses quinze ans, il sait aussi obéir à son père. La suite ici
Fabrice Caro – Broadway
Isabelle Carré – Du côté des indiens
Emmanuel Carrère – Yoga
Mute – Pascale Clark
Un loup quelque part – Amélie Cordonnier
Une joie féroce – Sorj Chalandon
Le jour d’avant- Sorj chalandon
Auteurs commençant par C catégorie essais
Mona Chollet – D’images et d’eau fraîche
Mona Chollet sort de son terrain habituel d’étude pour offrir une réflexion sur un comportement, sorte de doudou qui lui procure joie et sérénité, sa collection d’images d’art dans la mémoire de son téléphone.
Les collections d’objets sont habituelles. Elles nous révèlent même s’ils sont cachés aux yeux des autres ou qu’ils sont exposés en vitrine ou même en vrac. Chaque objet raconte une histoire en rapport avec un passé. Avec notre téléphone, devenu une mémoire transportable, la galerie de photos s’affiche comme une réserve à souvenirs.
Pourtant, Mona Chollet choisi de nous parler des photos prises au cours d’une exposition, d’une visite, d’une rencontre avec une œuvre ou lors une lecture, une photographie qui émeut, etc. Ces reproductions privées agissent pour tempérer une inquiétude, une désespérance, un énervement ou même un vide, en un mot pour donner du plaisir.
Ainsi Mona Chollet présente ses antidotes à la déprime accompagnée de citations de différents philosophes et penseurs qui ont cherché à comprendre notre rapport à ce type images. La suite ici
Philippe Christol – Migrants et réfugiés de 1789 à 1900
Avec Migrants et réfugiés de 1789 à 1900, Philippe Christol documente la notion d’immigration depuis l’apparition du concept dans la France de la révolution jusqu’au début des grands déplacements pour raisons économiques.
De l’expatriation commerciale et artistique en vogue à la Renaissance aux prisonniers de guerre en passant par les expatriés politiques, cet essai explique les différents mouvements migratoires dans notre pays. Ceux-ci ont aidé à la définition d’un accueil, puis des conditions de celui-ci pour arriver finalement à la création du statut particulier d’étranger qui a évolué au fil des époques. De plus, en généalogiste avisé, Philippe Christol met en lumière des parcours, rendant imagé cette évolution.
La première partie retrace la première vague d’immigration qu’on pourrait appeler « de masse » en révélant le statut précaire des prisonniers et des déserteurs des guerres napoléoniennes.
Puis, à partir des réfugiés espagnols appelés au début « les afrancesados » dès 1813, Philippe Christol raconte la première colonne de réfugiés. Dans celle-ci se trouvait un certain Francisco de Goya. Il avait prétexté une cure thermale pour s’installer à Bordeaux et y mourir quatre ans plus tard. La suite ici
Photographes en Bretagne – Alain Croix et Marc Rapilliard
Ce beau livre Photographes en Bretagne propose de balayer cent ans de vie bretonne. Du milieu du règne de Louis Philippe 1er, dernier roi de France, jusqu’à la seconde guerre mondiale, des clichés de photographes connus mais aussi amateurs sont présentés afin de chroniquer l’arrivée de la modernité dans cette région de France qui avait gardé ses traditions intactes depuis des décennies.
Avec un texte introductif et synthétique à la fois, Photographes en Bretagne laissent la place au choc des photos. Aucun texte ne les accompagnent. Seuls leurs légendes font progresser le lecteur à la fois dans la compréhension des enjeux sociétaux, économiques et culturels, mais aussi dans la capacité du lecteur à desceller les détails qui y figurent.
En quatre grandes parties, les auteurs déclinent les transformation profondes que la société bretonne a vécu pour s’ouvrir à la modernité. La suite ici
Vladimir Cosma – Mes mémoires Du rêve à Reality
Si je vous dis « Dreams are my Reality », vous pensez tout de suite à la Boum, ce film français de Claude Pinoteau sorti en 1980 et dont la musique de Vladimir Cosma est indissociable !
Continuons à jouer ! Vous vous souvenez de la danse des Rabbis dans une rue de Paris réalisé par Gérard Oury avec un Louis de Funès endiablé ! Musique, toujours de Vladimir Cosma !
Une flûte de pan et un cymbalon, sorte de xylophone plus ancien, et tout de suite apparait Pierre Richard avec ses lunettes noirs en haut d’un escalier mécanique dans Le Grand Blond avec une chaussure noire de Yves Robert en 1972. Encore de Vladimir Cosma !
Et, Herbert Léonard chantant Puissance et gloire de Chateauvillon, toujours de Vladimir Cosma !
A peu près deux cents films et les arrangements, on ne les compte plus ! Alors, à 82 ans, Vladimir Cosma choisit de nous raconter ses mémoires, et bien sûr, ce sont non seulement des instantanés du cinéma français mais surtout un témoignage rare sur le monde musical de la seconde moitié du XXè siècle englobant aussi les vingt premières années du notre. La suite ici
Cabu – La rafle du Vel D’Hiv – Catalogue d’exposition
En 1967, Cabu illustre quatre articles du magazine Nouveau Candide, hebdomadaire de droite cherchant à faire du « buzz », comme on dirait maintenant, lors de la publication des travaux de Claude Lévy et Paul Tillard sur La Grande Rafle du Vel D’Hiv. Jean Cabut, âgé de 29 ans, dit Cabu, a créé quinze dessins et un inédit, reproduit ici.
Comme de nombreux français, Cabu découvre, grâce aux travaux de Lévy et Tillard, le récit de cette opération orchestrée par la police française qui a arrêté 12 884 juifs, hommes, enfants et enfants en moins de deux jours, les 16 et 17 juillet 1942.
Au préalable de ce document, le résumé de cette opération est précisé avec l’évacuation de vélodrome d’Hiver vers les camps d’internement de Pithiviers et de Beaune-la-Rollande. Puis, vient la déportation vers le camp d’Auschwitz, d’abord des adultes puis les premiers convois d’enfants qui partiront de Drancy. Dès le 16 août 1942, un premier convoi s’ébranle avec à son bord 583 enfants dont 526 nés en France, mêles avec 417 adultes qu’ils ne connaissaient pas. La suite ici
Camille Lefebvre – A l’ombre de l’histoire des autres
Camille Lefebvre est historienne, directrice de recherche au CNRS. Elle étudie dans A l’ombre de l’histoire des autres les quatre branches de sa famille dont la rencontre a eu lieu dans les années cinquante. Les points communs entre eux sont le milieu modeste, les trajectoires d’immigration ouverte vers une ascension sociale mesurée pour certains, plus conquérante pour d’autres et le militantisme politique.
Camille Lefebvre choisit de confronter les témoignages des membres de sa famille aux faits historiques étayées par les recherches actuelles. Derrière ce nom de famille bien français, quatre histoires se dessinent : Une branche juive d’Europe centrale, une autre d’Algérie avec des juifs séfarades, la troisième implantée en Normandie au cœur du bocage et la dernière issus de réfugiés espagnols lors de la guerre civile.
De ces recherches dans A l’ombre de l’histoire des autres se dessinent des histoires de vie, souvent difficiles, avec des zones d’ombre mais vivantes et riches d’une diversité revendiquée. Le style est scientifique, argumentée de références littéraires et scientifiques. Mise à distance, la sensibilité familiale s’exprime par la rigueur de la scientifique. La suite ici
Boris Cyrulnik – Le laboureur et les mangeurs de vent
Liberté intérieure et confortable servitude
Boris Cyrulnik présente dans Le laboureur et les mangeurs de vent sa théorie tirée de son traumatisme vécu enfant avec l’apport de ses réflexions à la fois littéraires et scientifiques sur le lien entre insécurité personnelle et ralliement à des idées acceptées sans les discutées, énoncées par des mentors qui affirment savoir mieux que nous ce qui est mieux. Ces maîtres à penser explique le monde suivant des raisonnements simplistes qu’ils soient religieux (catholiques, musulmans, juifs ou autres) et politiques (Moi, je sais ce qu’il vous faut !) et entraînent souvent vers une radicalisation préjudiciable à la liberté de conscience: Les nazis et leurs collaborateurs, les accusés dans le box du procès du treize novembre, etc.
Encore quel merveilleux titre ! Le laboureur est celui qui travaille à réfléchir, à comparer, à clarifier sa réflexion sur son chemin de vie et à penser par soi-même. Le mangeur de vent reproduit le discours auquel il adhère. Il pense qu’il y a des bons et des mauvais et veut appartenir aux camps de ceux qui se disent bons même si cela l’amène vers des dérives inacceptables. Les mangeurs de vent sont beaucoup plus nombreux que les laboureurs. Il se rejoignent dans des idées arrêtées qui gomment les aspérités individuelles au profit du collectif.
Après avoir été déposé dans une institution la veille de l’arrestation de ses parents, Boris Cyrulnik, enfant de six ans au début de la seconde guerre mondiale, découvre qu’il est juif, ce sous-homme que les nazis veulent éradiquer. Rassemblé dans une synagogue avec une foule d’inconnus, il arrive à échapper à cet enfer en se cachant sous le corps ensanglanté d’une femme. La suite ici
Patrick Chauvel -100 photos pour la liberté de la presse
Cette année, Reporters sans frontières fêtent leurs trente ans de l’Album RSF en invitant Patrick Chauvel à partager 100 de ses photos pour la liberté de la presse. 100% des bénéfices seront reversés à Reporters Sans Frontières, qui a pour objectif mondial la défense de la liberté de la presse et la protection des sources des journalistes.
Au cours de ces nombreuses années, 69 Albums RSF ont mis en lumière des reportages sur l’histoire du journalisme et le travail de ceux qui le pratique, sur les dessins de presse, sur sur la conquête de l’espace et du ciel, et même aussi sur la nature.
Patrick Chauvel est le spécialiste depuis plus de cinquante ans du reportage de guerre. Triste hasard qui a vu cette année 2022 célébrer le talent d’un photographe exclusivement branché sur les lieux de conflit à travers le monde. La suite ici
Annie Cohen-Solal – Un étranger nommé Picasso
Aucune exposition, aucune étude n’avait abordé l’angle qu’a choisi Annie Cohen-Solal pour comprendre l’homme Picasso au prise avec son statut d’artiste en France de 1900 à sa mort. Un étranger nommé Picasso est une enquête inédite, magistrale et extrêmement fouillée sur l’artiste et son œuvre, concernant aussi sa situation avec l’administration française.
Parce que Paris était la capitale des arts au début du XXè siècle, nombre d’artistes étrangers viennent en France pour participer au foisonnement créatif de l’époque. Picasso, enfant prodige, arrive à Paris à 19 ans, en 1900.
Comme tous migrants, à son arrivée à la gare d’Orsay, Picasso accompagné de Casagemas, son ami, rejoint la communauté des catalans exilés de Montmartre. La suite ici
Contes urbains, contes anodins … à Toulouse
La nuit, j’écrirai des soleils -Boris Cyrulnik
Auteurs commençant par C catégorie polars
Michael Connelly – Les ténèbres et la nuit
L’automne arrive et le nouveau Michael Connelly pointe comme un rituel dont on ne se lasse pas. Comme à chaque fois, ses polars ont cette clairvoyance, cette analyse de l’Amérique sans en avoir l’air et une réalité inexorable que l’on aime tant.
Moore Lisa est à l’unité des crimes sexuels de la division d’Hollywwod. Elle accompagne Renée Ballard, toujours au quart de nuit, quelques minutes avant le jour de l’an 2021. Elles enquêtent sur la piste des Hommes de minuit, deux violeurs qui sévissent quelques minutes avant minuit les jours de fête.
Mais, un autre meurtre, en pleine fête, va absorber Ballard, celui de Javier Raffa, tué par une balle qu’on dit perdue ! Et d’un coup, c’est Los Angeles et les États-Unis qui débarquent dans notre univers. Seulement, on est au temps du Covid. Bosch est enfermé chez lui. Renée porte le masque. Et, la presse locale est absorbée par ce qu’il vient de se passer au Congrès.
Entre coupes budgétaires et implications minimales des autres flics, Renée Ballard va, comme à son habitude, mettre toute son énergie pour résoudre les deux enquêtes qu’elle s’octroie, malgré les consignes de ses supérieurs hiérarchiques. Bien sûr, Harry Bosch vient l’épauler à sa mesure de retraité. La suite ici
Automne en baie de Somme – Philippe Pelaez – Alexis Chabert
Ce roman graphique, Automne en baie de Somme, m’a tout de suite conquise ! Non seulement, les dessins sont magnifiques mais la Belle-Époque qu’il évoque plonge le lecteur dans une enquête policière à résoudre.
Alexandre de Breucq est retrouvé sur une goélette, échouée en Baie de Somme. Riche industriel, le poison administré a du rendre son agonie pénible et surtout longue, m’étant le mobile de la vengeance au premier plan ! Malgré tout, la victime a tracé un énigmatique 266 qui devrait bien être utile à l’Inspecteur Amaury Broyan, policier renommé même si depuis le décès de sa fille…
Bien sûr, il cherche à qui profite le crime ? Assurément, sa veuve, Marthe de Breucq ! Surtout qu’elle revendique au Conseil d’administration rapidement la direction de l’entreprise, Les Fonderies de Breucq. Bien sûr, il y a aussi sa maîtresse, Axelle Valencourt, une magnifique jeune femme qui pose pour les peintres, et notamment Mucha pour ces célèbres Quatre Saisons. Mais, quel serait son mobile, elle qui perd avec son amant sa subsistance financière ? La suite ici
François Cérésa – L’oiseau qui avait le vertige
Journaliste et écrivain, François Cérésa parachute ses lecteurs avec L’oiseau qui avait le vertige au cœur d’une enquête sur un huit clos avec meurtres, sensualité, histoire et belles lettres !
Émir Karkovic, tueur de son métier, fréquente les thermes de l’hôtel des flots implanté sur un îlot, au large de Cancale, près de la Pointe du Groin. Son nom nous dit bien quelque chose, peut-être, le joueur de tennis… Oui mais quand-même Émir ! En fait, c’est un serbe originaire de Bosnie! On comprend tout !
Normalement, il ne faisait que passer ! Seulement, un corps violenté est découvert au bas de la falaise. C’est une servante de l’hôtel, dont Émir n’a pas pu apprécié ni les formes, ni les bienfaits, trop tard débarqué. L’enquête est confiée à la gendarmerie de Cancale et notamment à l’Adjudant Géraldine Chanal, extrêmement attirante, et Sibeth (ça rappelle quelque chose) Baba, maréchal des logis qui « n’a pas inventé le fil à couper le beurre ». Le commandant Robès va les rejoindre depuis que les constatations ont conclu à un homicide. Et en plus, le premier confinement s’annonce !
Dans L’oiseau qui avait le vertige, François Cérésa mélange « les Jayne Manfield » de la proprio avec les citations littéraires sur fond d’agueusie, maintenant, qu’on connaît bien. L’écrivain s’inspire de la grande prêtresse du polar, Miss Agatha Christie, en bâtissant un huit clos des temps modernes avec une houle déchaînée qui frappe l’éperon rocheux. La suite ici
Jean-Marie Crantelle – Polart
Avec Polart, Jean-Marie Crantelle entraîne son lecteur dans un labyrinthe littéraire passant par les caractéristiques du roman noir avec son détective Jean-François Kornélius, plutôt has been, du roman d’amour avec la belle Clara hypnotisant de ses charmes tous les hommes qu’elle croise, mais aussi d’un documentaire sur l’Art, véritable personnage principal de cette histoire foutraque.
Jean-François Kornélius dit JFK est un détective à la « Jack Nicholson dans Chinatown », sorte de Gentleman se transformant en cambrioleur, manipulateur, menteur avec le seul objectif de reconquérir la belle Clara, mais aussi de purger ses dettes de jeu et de s’offrir une vie quatre étoiles !
Lorsque que Stanislas de Flognac propose à JFK trois missions liées entre elles, il hésite à peine. Pourtant ces missions concernent des chef-d’œuvre de l’histoire de l’Art, décimés dans toute l’Europe, qu’il faudra… voler ! Incroyable que le détective accepte un plan aussi foireux ! La suite ici
Michael Connelly – L’innocence et la loi
Au printemps et à l’automne, Michael Connelly donne rendez-vous à ses lecteurs pour leur parler de son Amérique. Avec L’innocence et la loi, c’est une réflexion sur le système judiciaire qu’il nous propose à partir de l’arrestation de Mickey Haller, le demi-frère de Harry Bosch, et accessoirement avocat de son métier.
Après avoir fêté avec ses collaborateurs la réussite d’un procès, Maître Haller reprend sa Lincoln et sort du parking. Rapidement, une voiture de police le dépasse et lui demande de s’arrêter. Le policier examine ses papiers. Heureusement, Il n’a consommé aucun alcool.
Mais, en vérifiant à l’arrière la plaque, il remarque qu’il n’y a plus d’immatriculation. Évidemment, pour l’avocat c’est impossible ! Et, en plus, quelques gouttes de sang tombent sur la route. En ouvrant le coffre, le flic découvre un cadavre…La suite ici
Javier Cercas – Terra Alta
Javier Cercas laisse l’autofiction notamment sur l’histoire contemporaine de l’Espagne pour investir le domaine du polar avec Terra Alta pour lequel il a reçu le prix Planète 2019.
Melchor Marin, surnommé l’Espagnolard par ses collègues policiers, est arrivé depuis quatre ans en Terra Alta. Marié à Olga, la bibliothécaire, ils ont une fille qui s’appelle Cosette.
Finissant son service de nuit, il reçoit l’appel d’une domestique sud-américaine qui prévient du double meurtre de ses patrons. Meurtres stupéfiants de violence sur cette terre aride, sèche et brulée à plus de deux heures de Barcelone où d’habitude il ne se passe jamais rien ! La suite ici
Michael Connelly – Séquences mortelles
Dans Séquelles mortelles, Michael Connelly renoue avec son journaliste fétiche pour remonter une escroquerie à l’ADN et retrouver l’Écorcheur, un tueur en série, qui jusqu’à présent a pu tranquillement sévir sans être nullement inquiété.
Après avoir eu son heure de gloire en poursuivant « Le Poète », puis en publiant deux best-sellers, Jack McEvoy a trouvé une place dans un journal en ligne chargée de défendre les consommateurs. Fair Warning est une petite plateforme associative avec cinq journalistes basées à Los Angeles. L’illustre journaliste s’oublie dans des enquêtes routinières lorsque deux policiers, Masson et Sakai, viennent lui demander son alibi pour une soirée, un an plus tôt. La suite ici
Hervé Le Corre – Traverser la nuit
Quelques lignes, deux pages à peine, et la misère s’étend, blafarde et collante, tout juste sortie des mots d’Hervé Le Corre dans Traverser la nuit.
Un homme est couché sous le banc d’un abri bus avec un tee-shirt ensanglanté. Quelques heures plus tard, il s’écroule mort d’une balle dans la nuque dans une pièce du commissariat d’un quartier de Bordeaux.
Une femme se relève difficilement du tabassage en règle de son ex. Mais, Louise trouve la force de lever quand-même son petit Sam pour le déposer à l’école. C’est son soleil, sa raison unique de vivre, son tout petit, son amour ! Elle est déjà sortie d’autres engrenages et espère sortir du harcèlement et de sa violence.