Je verrai toujours vos visages

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De Jeanne Henry

Je verrai toujours vos visages revient sur le statut de victimes et tente de confronter celles-ci avec des agresseurs afin de faire évoluer les représentations de part et d’autre.

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Comme moi, certainement, vous n’aviez jamais entendu de cette justice restauratrice ! Et, pourtant, au-delà des formules toutes faites du genre « on va pouvoir faire notre deuil » puisque la justice a statué ou « il faut maintenant tourner la page et avancer », on le sait maintenant qu’il ne suffit pas de le vouloir pour pouvoir dépasser le traumatisme.

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En réunissant une flopée d’acteurs de grande qualité, Jeanne Henry propose un univers où chacun va pouvoir évoluer en écoutant l’autre. Et, il faut bien dire que dans l’ambiance actuelle, ce moment de ciné.

Certes Je verrai toujours vos visages n’est pas une grande œuvre de cinéma mais c’est un cinéma humaniste où chaque acteur joue parfaitement sa partition et on aime bien ce cinéma, aussi !

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On y pleure, on y rit, on est touché par Miou-Miou et sa phobie sociale, Leïla Bekhti et sa hargne, Birane Ba et son irresponsabilité presque maladive, Dali Benssalah et sa trouille et Adèle Exarchopoulos avec cet amour – haine pour ce frère qui n’a pas su la protéger et qui l’a violenté.

Mais surtout, Jeanne Henry dans Je verrai toujours vos visages démontre le pouvoir immense de la parole. Loin du discours sécuritaire qui abreuve tous les pores de notre société, ce film change la position de la victime, de la vengeance stérile et destructrice, elle modifie son ressenti pour s’ouvrir au monde.

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Après Pupille, voici Je verrai toujours vos visages de Jeanne Henry qui s’affirme comme une réalisatrice à part entière et dans un genre qui lui appartient actuellement, le cinéma humaniste.

Petits secrets

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Loin du documentaire, Jeanne Henry préfère le romanesque :

« Ce ne sont pas des documentaires. Le fond me touche, mais c’est d’abord le cinéma qui m’importe. Ce sujet, je le choisis car je pressens que je vais pouvoir y planter des graines de romanesque et qu’il va m’offrir la possibilité de faire un bon film. »

Jeanne Henry retrouve dans Je verrai toujours vos visages plusieurs acteurs déjà au casting de Pupille : Gilles Lellouche, Élodie Bouchez et bien sûr sa mère Miou-Miou.

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En 2014, Christiane Taubira, garde des Sceaux, met en place la justice restauratrice qui consiste sous la conduite de médiateurs, à faire dialoguer les victimes et les auteurs d’infractions. Pour compléter la réparation pénale, l’objet de cette justice est de renouer le lien social, à la fois des victimes et des agresseurs pour prévenir la récidive.

Du côté des critiques

Télérama

Du côté des blogs

MHF le blog lilylit

Sources

Cinéma Tati –

Questions pratiques

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Je verrai toujours vos visages

Réalisatrice : Jeanne Henry

Avec Adèle Exarchopoulos, Dali Benssalah, Leïla Bekhti, Élodie Bouchez, Suliane Brahim, Gilles Lellouche, Miou-Miou, Jean-Pierre Darroussin, Fred Testot, Denis Podalydès, Birane Ba,

Pays : France
Durée : 2 h 01

Sortie nationale : 1er mars 2023

Distributeur : Studio Canal

CHRONIQUES DE FILMS

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32 commentaires

    • Oui, j’en ai été étonnée car devant les mastodons primés il s’est bien défendu ! Un film sensible comme je les aime ! Bonne semaine

    • Oui, le film montrait bien la valeur de la parole pour lever les peurs et traumatismes.

  1. J’ai noté ce film parmi les sorties ciné. Les critiques saluent tout comme toi Matatoune le casting. Adèle Exarchopoulos et Leila Bekhti sont deux actrices formidables. Tout comme toi, je ne connaissais pas cette structure qui va à l’encontre du discours ambiant du tout sécuritaire. Merci pour ton beau retour Matatoune ✨🙏🙂

    • Oui,certes cinematrographique
      ment ce n’est pas exceptionnel même si le jeu des acteurs est très réussi. Mais c’est le thème qui change du climat actuel. 🙏

  2. Je suis allée voir ce film car le sujet m’intéressait et j’ignorais jusque là ce qu’était la justice restaurative. J’ai beaucoup aimé ce film et ai trouvé les acteurs excellents. J’anime des ateliers avec des détenus en maison d’arrêt et j’ai trouvé que le comportement et les paroles des acteurs jouant les détenus sonnaient très justes.
    Je ne suis pas du tout sceptique quant à la réussite de cette démarche. Le pouvoir de la parole est immense.
    En ce qui concerne la fin du film, je n’ai pas trouvé qu’il y avait un côté feel-good. C’est juste le reflet de ce qui ce passe entre êtres humains qui se côtoient, finissent par se connaître un peu, et se reconnaissent dans leur humanité.

    • Merci pour ce retour d’expériences ! Je crois moi aussi que mettre des espaces de paroles avec des personnes en situation difficile peut aider.

  3. J’ai beaucoup aimé le film, j’ai entendu une interview d’un intervenant qui disait que c’était efficace mais que cela doit être très encadré, plus que dans le film.

    • Oui je crois que ça demande un accompagnement long et très soutenu pour qu’il y ait des résultats tangibles.

  4. J’avais été touchée par Pupille. J’ai vu la bande annonce de Je verrai toujours vos visages, et ça me donne bien envie de le voir.

  5. Un peu moins enthousiaste que toi, mais je partage ton avis sur le côté « humaniste ». Et j’aurai préféré que le film ne se termine genre « feel good » (pour le groupe) et/ou qu’il se concentre plus (encore) sur Chloé (Adèle est époustouflante)

  6. En fait, les victimes ne discutent pas avec leurs propres agresseurs mais avec d’autres détenus. Moi aussi je suis assez septique sur l’efficacité de cette méthode, en revanche le film est excellent ainsi que le jeu des acteurs.

    • La situation comme celle de la jeune femme en médiation avec son frère ne remplit pas les objectifs fixés au préalable, ce qui était justement très instructif. Car, les résultats sont très aléatoires !

  7. Si j’étais victime d’une agression je n’aimerais pas trop devoir ensuite discuter avec l’agresseur… Mais peut-être que certaines personnes y trouvent qqch de positif. Merci de cette présentation ! Bonne journée !

    • Non, il ne s’agit pas de rencontrer son agresseur mais des agresseurs qui n’ont absolument aucun lien avec les victimes. Bonne soirée !

  8. J ai déja entendu parler de cette démarche qui est essayée en Suisse. Par contre je suis assez sceptique sur le résultat. Bonne journée

    • Je n’avais jamais entendu parler de cette démarche, mais pareil, je suis sceptique…Par contre le film a l’air très bien. J’avais adoré Pupille

      • Difficile d’évaluer un accompagnement. Mais, je pense comme le dit un des acteurs que de donner la parole à des agresseurs, leurs paroles, et pas celles qu’on attend est certainement une autre façon d’envisager la réhabilitation future !

    • Je ne connais pas les résultats qui sont certainement très difficiles à mesurer tant on est dans le ressenti. En tout cas, tout travail de paroles doit pouvoir aider ! Bonne soirée 🙂

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