Orchestre philharmonique

Divertimento décrit le parcours pendant une année de jumelles, l’année de leur Bac. Zahia (Oulaya Amamra) et Fettouma (Lina El Arabi) ont intégré le prestigieux Lycée Racine à Paris célèbre filière musicale qui permet d’approcher les plus grands.

Depuis, leur plus tendre enfance, elles sont bercées par la musique symphonique classique. Fettouma pratique le violoncelle et Zahia Ziouani veut devenir Chef d’orchestre. Divertimento décrit le racisme social et sexiste qu’elles ont dû affronter pour faire reconnaître leur talent. La rencontre avec Sergiu Celibidache (interprété par Niels Arestrup) sera déterminante pour le rêve de la jeune fille d’être la première cheffe d’orchestre féminine.

Mais Divertimento raconte aussi leur projet de former un orchestre symphonique en Seine-Saint-Denis. Et, la scène finale au bas des immeubles de la cité résume à lui seul l’émotion qu’il procure. En englobant des musiciens chevronnés et des jeunes du conservatoire de Seine-Saint-Denis, Zahia Ziouani affirme son projet éducatif.

Toujours un peu rétive devant les films ou livres qui racontent les transfuges de classe, je me suis installée devant Divertimento avec une légère appréhension. Le point de vue de Gérald Bronner, rapporté par un Télérama, me convient bien. « Ces auteurs humilient leur classe d’origine pour faire scintiller leur propre parcours. » Et ajoute : « Je viens d’un milieu qui ne fait pas forcément envie, mais où l’on refuse de faire pitié, et c’est avec cette dignité que j’ai voulu tenir ma plume. » Mais, c’était sans compter sur la patte de Marie Castille Mention-Schaar, la réalisatrice.

Car, Divertimento montre la force du couple formé par les jumelles même si elles apparaissent différentes, leur dévotion à la musique symphonique et l’exigence demandée pour arriver à leur niveau sans renier leur origine.

Les acteurs tiennent parfaitement leur rôle. Mention spéciale pour Oulaya Amamra qui est criante de vérité. Et, Niels Arestrup incarne le Maestro avec humanité sans renier sur l’exigence. Le film Divertimento relève magnifiquement le défi du biopic sans tomber dans l’émotion à gogo.

Petits secrets

Divertimento est un orchestre symphonique qui existe selon les bases présentées dans le film. Zahia Ziouani poursuit son engagement en étant encore enseignante au conservatoire en Seine-Saint-Denis et Cheffe d’Orchestre de renommée internationale. Elle insiste pour inclure dans son répertoire toutes les musiques d’influences diverses.

Marie Castille Mention-Schaar, la réalisatrice, insiste pour expliquer qu’elle a tourné les scènes de concert en direct. Et, l’intensité de la musique s’en ressent. Certainement pour cela que l’émotion est intense !

La réalisatrice explique aussi qu’elle n’a pas engagé des comédiens mais des musiciens. Son casting aurait été long. L’extrait du Boléro de Ravel dirigé par Sergiu Celibidache est reproduit au début du film. Mais, c’est la Bacchanale de Camille Saint-Säens qui a la fin ponctue le film.

Camille Saint-Saëns – Danse Bacchanale (de « Samson et Dalila ») dirigée par Zahia Ziouani

Du côté des critiques

RTS Culture

Du côté des blogs

MHF le blog – La bibliothèque de Roz – Culture aux trousses –

Pour aller plus loin

Annie Ernaux, Edouard Louis, Gérald Bronner… Des réussites qui masquent un ascenseur social en panne – Télérama

Sources

Cinéma Tati –

Questions pratiques

Divertimento

Genre : Biopic
Réalisateur : Marie-Castille Mention-Schaar

Twitter : @mcmentionschaar Instagram : @mcmentionschaar

Pays : France
Durée : 1 h 50

Sortie nationale : 25 janvier 2023

Distributeur : Le Pacte

CHRONIQUES DE FILMS

ACCUEIL