Les Azulejos (carreaux de faïence décorés) sont partout à Séville : sur les immeubles, dans les églises, dans les entrées et évidemment sur les monuments de la ville. Il y a même une fabrique, dans le Barrio de Tirana, transformée en musée. Ce type de carreau est élaboré à partir de terre cuite recouverte d’un émail opaque.

Impossible de rendre compte de leur variété et pourtant, ils font partie de cette âme andalouse qui fait le charme de cette ville du sud de l’Espagne.

Sur les murs

En se promenant à Séville il faut lever la tête. Sur des murs rafraîchis, les Azulejos d’origine ont été souvent préservés. Symbole de la piété d’un lieu ou juste pour faire la publicité de l’artisan, les Azulejos informent en plus de décorer.

Déjà présente dans l’art Egypcien et hérités directement de l’art musulman, cette tradition est reprise systématiquement au cours du XIIIè siècle jusqu’au XVIè siècle dans l’architecture.

Au fur et à mesure, l’art des Azulejos reprend à son compte les dIfférentes influences et évolue jusqu’à la période moderne.

Pour fuir la chaleur de la rue, l’entrée des immeubles reprend la fraîcheur des Azulejos et débouche sur un patio autour duquel s’organisent les espaces habitations ou de bureau.

Real Alcazar

L’Alcazar de Séville représente le pur style de l’art mudéjar. Historiquement, les Mudejars sont des musulmans habitant certaines régions espagnoles sous emprise chrétienne. En continuant à l’édifice de monuments chrétiens, les architectes mudéjars amènent les techniques, leurs matériaux et leurs traditions.

Les soubassements sont recouverts d’Azulejos d’une grande variété aux couleurs étincelantes. Les entrelacs reproduisant les motifs de textile sont chatoyants de modernité.

Les artisans utilisent la technique de la corde sèche (cuerda seca). Le dessin est tracé au pinceau avec un mélange de matières. Après dans les espaces délimités, les couleurs sont appliquées pour dégager le décor.

Musée des Beaux-Arts de Séville

Séville est à son apogée du XVè au XVIè siècles. Tout le monde arrive de partout pour participer au rayonnement de la ville. La technique des Azuléjos évolue vers des carreaux peints. Le potier italien Francisco Niculoso Pisano, habitant du Barrio de Tirana de Séville, introduit les Azulejos peints. On peint sur les carreaux comme sur un tableau.

Moins contraignante que la technique précédente, cette technique libère la création et amène un renouveau de la pratique artistique.

Le bâtiment du musée des Beaux-Arts présente autour de ses deux cloîtres ce type d’Azuléjos. Ici sont utilisées des couleurs vives (bleu, jaune clair, jaune foncé, vert, brun, blanc, noir, violet) avec des dégradés et du clair-obscur.

Le mode de fabrication change aussi : De la conception semi-industrielle de la période précédente, les potiers peintres produisent de façons plus artisanales.

Grande diversité

Ainsi de la répétition d’un motif géométrique, les Azulejos peuvent se présenter comme de grands tableaux figuratifs.

Cette forme est celle qui se développera plus particulièrement au Portugal.

Casa de Pilatos

Plus grand palais privé de la ville de Séville, cette demeure présente la plus grande variété d’Azulejos du monde, dit le guide. D’ailleurs le site a servi de décors à de nombreux films tels que Lawrence d’Arabie (1962), Harem (1986), 1492 – la conquête du paradis (1992), Kingdom of Heaven (2005) et Knight and Day (2010).

Construit vers 1450 par le gouverneur en chef de la province à partir d’un terrain, appartenant à une famille juive, saisi par l’inquisition, le palais est construit dans le style de la Renaissance italienne avec des éléments mudéjars.

Place d’Espagne

En 1929, Séville reçoit l’exposition universelle. Dans le parc Maria-Luisa, divers bâtiments sont créés. La place espagnole est bâtie en style Renaissance avec un diamètre de 200 mètres. Il s’agissait de réconcilier l’Espagne avec ses colonies.

La place est construite en demi-cercle, entourée d’une rangée de bâtiments.  Sur les côtés, il y a deux hautes tours. Sont installés 52 bancs avec les mosaïques de carreaux qui se trouvent au pied du bâtiment de la place. Ces 52 fresques représentent les 52 provinces espagnoles.

Au centre, une fontaine est installée et trois ponts permettent de pénétrer dans l’espace.

En conclusion,

Lorsqu’on pense Azulejos, on pense au Portugal en oubliant que l’Andalousie a eu les mêmes influences. Et la grande variété de ceux de Séville mérite bien notre attention !

Sources

Le Routard

Questions pratiques

Azulejos à Séville

Séville 2023

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