Isabelle Rossignol – Chambre 152

vagabondageautourdesoi.com - Isabelle Rossignol -

Isabelle Rossignol fait son retour dans la littérature adulte après de nombreux ouvrages enfants et ados avec ce petit livre, court, intense et poétique sur le sujet sensible sur la fin de vie.

Véritable plaidoyer pour une mort sans acharnement et sans souffrance, Chambre 152 décrit par touches, empreintes de colères mais aussi d’amour et de tendresse, ces heures où on accompagne l’être aimé pour quitter peu à peu notre univers.

En 152 courts paragraphes, comme des salves, souvent sans ponctuation, la narratrice semble hurler sa douleur de voir sa mère sur un lit d’hôpital, sous respirateur, sans parole, subir l’acharnement thérapeutique des personnels médicaux.

Un style haché et haletant que la lecture à haute voix rend encore plus sensible. Isabelle Rossignol dénonce l’attitude des soignants, attachés à la vie sans se préoccuper de la qualité, aux jugements péremptoires, sûrs de leurs pouvoirs pour juger et critiquer.

Mais, c’est aussi de sa douleur que Isabelle Rossignol partage en constatant l’état de sa mère et son incompétence à la soulager; Et, bien sûr, il s’agit pour cette fille de se préparer à l’absence de sa mère.

Même si le roman est court, la lecture devient au fil des pages plus douloureuse et plus insoutenable. Une fois l’effet de surprise passée du style et de la forme, difficile d’entendre cette plainte devant la surdité et la suffisance du corps médical.

Chambre 152 d’Isabelle Rossignol porte la voix de ceux qui n’acceptent pas de mourir dans la souffrance ou la déchéance et souhaite choisir. Un plaidoyer âpre et intense pour le respect de la dignité même à la fin de sa vie.

Puis quelques extraits

cite-56a4b9b45f9b58b7d0d8877b

Il m’arrive également que ma peur soit si forte que je m’arrête sur le seuil et me retourne avec l’espoir que le ciel bleu face à un miracle.

Béni soit votre mère elle qui vous a donné la vie que vous voulez lui retirer.

À moi la fille dont la mère réclame la mort que je ne sais lui donner du fait de votre refus éclairé pour le droit à la vie que vous seuls détenez vous me dites en me voyant partir tête baissée vous me dites bonne soirée.

Vous devriez comprendre cela.
Les rêves d’une femme qui veut mourir et ceux d’une fille qui veut l’accompagner.

Tu voulais mourir et alors ?
Fallait-il t’empêcher de le faire tendrement ?

Ici en bref

D'habitude, je ne partage pas mes lectures lorsqu'elles ne m'ont pas plue ! Mais, là, c'est le livre qui se vend à plus

vagabondageautourdesoi.com - Isabelle Rossignol -

Incipit

vagabondageautourdesoi.com - Isabelle Rossignol -

Un extrait
vagabondageautourdesoi.com - Isabelle Rossignol -

Puis le dernier extrait

Du côté des blogs

JoelleBlogs

Questions pratiques

vagabondageautourdesoi.com - Isabelle Rossignol -

Isabelle Rossignol – Chambre 152

Éditeur : Panseur

Twitter : @edPanseur Instagram :@les_editions_du_panseur

Facebook

Parution : 30 août 2022

EAN : 9782490834105

Lecture : Décembre 2022

Littérature contemporaine

Littérature générale

Auteurs commençant par R

Chroniques littéraires

12 commentaires

  1. Bonjour Matatoune. Ce livre est trop dur pour moi. Mon père a passé un mois à l’hôpital l’année dernière avant d’y mourir, et lui voulait sortir.

  2. je passe mon tour sur ce livre trop dur, mais bien sûr que je suis contre l’acharnement et qu’il faut arrêter tout ce cirque qui tourne encore autour de préceptes religieux et de volonté politique absente

  3. Pauvres soignants ! Je les admire énormément et je ne voudrais pas être à leur place car je n’ai pas leur courage.
    Par ailleurs, ce ne sont pas les médecins et les infirmiers qui votent les lois ou qui peuvent les changer…
    Les responsabilités sont politiques.

    • Oui, et le débat qui s’ouvre en ce moment, je l’espère, pourrait faire évoluer les choses !

  4. Un sujet qui m’interpelle bien évidemment. On a heureusement beaucoup progressé sur cette question ces dernières années et c’est très bien, du moins en Suisse où le suicide assisté n’est pas rare. Bonne soirée

    • Oui, vous avez cette « chance » en Suisse d’avoir évolué sur cette question. De savoir, en France, que c’est encore interdit est un non -respect de la personne, pour moi. Bonne soirée à toi !

Répondre à MatatouneAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.